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 Saturday Night Fever - ft Shae

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MessageSujet: Saturday Night Fever - ft Shae    Saturday Night Fever - ft Shae  I_icon_minitimeMer 9 Aoû - 21:58

27 Août 2020.

Saturday Night Fever - ft Shae  Tumblr_inline_mrhvg1LVAm1qz4rgp
5:45pm

Ouvrant lentement des paupières tuméfiées, James Pesci sortait de ses songes nocturnes. Si l'on pouvait les qualifier de tels. Comme à son habitude, il avait vécu la nuit et dormis tout le jour. Son été était passé à une vitesse fulgurante, pourtant les journées lui semblaient bien longues, plongées dans cette léthargie des lendemains difficiles. La bouche pâteuse et la gorge irritée, il restait là, silencieux, vautré habillé sur son sofa dépouillé. La télé, aussi vieille que le papier-peint (du moins ce qu'il en restait), vendait un spectacle monotone semblable à un blizzard de points noirs et blancs, sans délivrer aucun son. L'endroit était plutôt vide, si ce n'est une armée de bières vides peuplant la table basse, entourant un cendrier prêt à déborder, ultime embuscade mortelle. Se redressant lentement, jusqu'à s'asseoir, Pesci observait d'un œil morne le décor. S'emparant d'une part de pizza froide, dernière survivante de la veille, qui traînait entre deux bières, il entreprit de la déguster. Mâchouillant sa quatre fromages défraîchie, il finissait de détailler ce magnifique panorama. Entre la table basse et le canapé était vautré Pesci Junior, recouvert des coussins du sofa. Un léger sifflement s'élevant de cet amas de tissus et de viandes mortes témoignait qu'il était encore en vie. Laissant échapper un léger ricanement, James engloutit la part de pizza avant de bondir hors du canapé.

Passant du salon à la salle de bain, il s'y dévêtit et se glissait sous l'eau chaude d'une douche salvatrice. Comme à chaque réveil, il y restait plus que de raison, penseur. L'été était passé bien vite, bien trop vite. Dans quelques semaines, il serait de retour en Écosse. Poudlard... S'il avait cru un jour retrouver les bancs de l'école. Les trois dernières années étaient passées aussi vite que cet été. Et en si peu de temps, tant de choses avaient changées. Mais il n'avait pas le choix. Ce que cela allait donner ? Il n'en avait aucune foutue idée. Il lui fallait simplement un diplôme. Ce foutu bout de papier pour accéder au Saint Graal, un poste au Cabot enragé. Et un salaire fixe. Car pour le moment, les finances des frères Pesci étaient plutôt... Chaotiques. Il avait toujours été borderline mais se débrouillait pour s'en sortir. Mais depuis qu'il devait entretenir son frère... La situation devenait plus délicate. Il avait dû intensifier ses jobs secondaires, et moyens de financement... Alternatifs.

Sortant de la douche, il enfilait une tenue des plus rudimentaires, un t-shirt blanc tâché, son perfecto usé et un jean, se coiffant d'un bonnet noir pour camoufler une tignasse en pleine rébellion. Une paire de sneakers aussi usée que son cuir dans les pieds, et il quittait son antre. A peine eut-il franchit le palier qu'il glissait une cigarette entre ses lèvres, se mettant au volant de son antique voiture. La musique, délivrée par de vieilles cassettes qu'il collectionnait scrupuleusement, s'enclenchait aussitôt. La grande vadrouille quotidienne pouvait commencer, la Mustang 67 laissant dans son sillage mélodies rock et nuages de nicotine.


The Rocky Road of James Pesci


Il arpentait Londres toute la journée, allant d'un squat à un square, rencontrant amis moldus comme sorciers. Bières, cigarettes, et pochons bien remplis occupaient sa journée. Livres et gallions d'or passaient de mains en mains, et à la fin de la journée, James avait une petite somme dans les poches.
Et comme tous les jours, il en dépenserait une grande partie d'ici quelques heures.


2:30am.

Où il était ? Qu'est-ce qu'il foutait ici ? Il n'en avait aucune putain d'idée. Pesci déambulait dans une foule hystérique, sur fond de musique populaire. Sorciers et sorcières se déhanchaient dans ce haut lieu des nuits londoniennes, dont James avait perdu le nom au fil des verres. Les yeux éclatés, bonnet vissé sur le crâne, il se frayait un chemin vers un objectif flou, mais il avait besoin d'air. Il avait chaud, son perfecto lui collait à la peau. Il avait mal au crâne, avait un coquard et ne se rappelait pas pourquoi. La musique n'était pas à son goût. Les gens non plus. Il redescendait un peu, secoué par les gens qui le bousculaient. Tout semblait se mouvoir autour de lui. Il lui fallait de l'espace, beaucoup d'espace. Au loin, l'écriteau scintillant des toilettes semblait l'appelait, et guidait ses pas. Sur ce sinueux sentier, des flash lui revenaient à l'esprit. Ce qu'il avait bu, ce qu'il avait trop bu. Ce qu'il avait ingéré, fumé, sniffé. James Pesci était une épave. Il était temps que cet été se termine, car sinon ce serait certainement son dernier. Lui-même était ulcéré de ce train de vie. Mais il ne pouvait lutter contre cette soif de déchéance. Son goût pour la violence l'avait mené à se violenter lui-même. Jusqu'où était-il tombé ? D'autres souvenirs remontaient à son cerveau. Il se voyait parler à des filles, beaucoup de filles. Leurs visages étaient flous. Leurs formes alléchantes. L'alcool n'aidait pas à avoir un code de conduite. Une baffe. Deux. Un petit ami jaloux. Un règlement de compte dans la ruelle derrière le pub, entre lui et deux gaillards.
« Mano à mano », comme il l'avait lui même exigé, trop saoul pour se servir de sa baguette. Il avait encore la marque d'une chevalière sur l'arcade.

Il poussait finalement la porte des toilettes, découvrant un spectacle encore plus effrayant que son propre salon. Il eut un haut-le-cœur en sentant des odeurs innommables monter à ses narines. Un type était à croupi au milieu de la salle, déversant ses tripes sur le carrelage.


« - Bordel, un peu de dignité mon pote... » lâcha-t-il, d'une voix cassée. Il pénétrait dans le toilette le plus propre, le verrouillant derrière-lui. S'asseyant sur le trône, il poussait un long soupir. L'horrible musique n'était plus qu'un lointain brouhaha. Il fermait les yeux, sentant la pression redescendre. Quelques secondes de plus dans cet enfer et il finissait dans le même état que ce pauvre type. Il restait ainsi les yeux clos quelques minutes, silencieux, se jaugeant intérieurement. Il allait bientôt être tant de rentrer, sinon il ne répondrait plus de rien. Mais pour le moment, il avait besoin d'un moment de relaxation. Sortant tout un attirail de son manteau, ainsi qu'un mystérieux pochon, il préparait avec toute l'attention qui lui restait sa petite dose de bonheur. Sourcils froncés, langue appuyée contre ses lèvres coupées, il y mettait tout son talent. De la résine de dictame, coupée à celle du Choux mordeur de Chine. Un petit bijoux à ne pas mettre en toute les mains. Beaucoup ignoraient ce que de simples plantes médicinales pouvaient données une fois couplées à d'autres plantes, et cuisinées. Ce n'était pas ravageur, mais assez relaxant pour James, et les vertues thérapeutiques du dictame n'en seraient que plus agréables.

Une fois son petit bijoux prêt, il n'avait plus qu'à l'allumer. Des volutes de fumée s'envolaient au-dessus de la porte du toilette, tandis qu'il se laissait choir en arrière, les yeux mi-clos. Que la vie était douce à Londres. Que la liberté était sulfureuse pour les âmes errantes. Il ne voulait pas retourner à la vie normale. Et pourtant, elle lui serait salvatrice.
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MessageSujet: Re: Saturday Night Fever - ft Shae    Saturday Night Fever - ft Shae  I_icon_minitimeSam 26 Aoû - 0:56



Saturday Night Fever
Shae ξ James



Il eut été plus aisé pour Shae de décrire la composition d'un filtre de Goutte du Mort-Vivant que de décrire les précédentes 24 heures. Elle s'était éveillée sur les coups de quinze heures, reprenant brusquement vie au milieu de ses draps épars, le souffle court, la buche pâteuse, avec un seul objectif en tête : recommencer à oublier. La sueur moite couvrant son front et l'odeur de sueur rance piquant sa gorge n'avaient pas eu les effets alarmants escomptés et elle n'avait pas agi en conséquence : elle avait erré tout l'après-midi dans les rues de Londres, s'enfilant un kebab bien gras et des excitants pour tenir le coup. Elle avait fini échouée dans un coin du Chaudron Baveur, à attendre l'ouverture du bar souterrain qu'était le Dead Men Tell no Tales avec l'impatience d'une junkie.

Peut-être était-ce là ce qu'elle devenait vraiment. Une junkie. A attendre son shot d'adrénaline et d'oubli au travers de la musique bien trop forte, entre les mains du premier dealer sur lequel elle pourrait mettre la main. Récemment, les drogues douces étaient devenues décevantes. Trop calmes. Elle voulait une substance qui allait lui retourner le cerveau, un truc magique et extraordinaire, digne des trips LSD moldus. Elle voulait la version sorcière d'une bonne vraie défonce. Examinant ses ongles d'un air fasciné, mâchonnant les dernières frites de sa barquette, elle attendait donc l'ouverture du bar. Elle y avait déjà dépensé moults Gallions, en bonne compagnie, en mauvaise compagnie, seule. Aujourd'hui, elle était seule.

Elle savait pertinemment que si son entourage proche - sa cousine, son colocataire - apprenaient ses excursions quotidiennes au pays de l'alcool et de la drogue dure, elle serait enfermée aussi sec et confinée à un rythme de vie "sain". Sain. Un rire lui sortit du nez à cette pensée, elle qui se réveillait en hurlant chaque nuit où elle avait le malheur de tenter de dormir sans sa dose d'excipients nocifs. Un rythme de vie sain, ça aurait été de ne pas avoir peur de fermer les yeux, pour commencer. La course descendante de l'astre solaire mit un terme à ses songeries, et elle se leva, étirant sa silhouette longiligne pour se diriger vers l'Allée des Embrumes, tandis que les tambourinements de la musique qui n'avait de musical que le nom, résonnaient déjà dans toute l'allée. Boum boum boum.

Shae entra, commandant un whisky pur feu, et se trémoussa avec la grace d'un Troll. Boum, boum, boum. Elle repéra quelques visages connus, hocha la tête, cherchant désespérément le visage du vendeur qui ferait son bonheur. Bien vite, le flou de l'alcool rendit ses mouvements brusques incontrôlables et elle perdit de vue son objectif quelques dizaines de minutes. Shit. Oh du whisky. Boum, boum, boum. Tiens, le rythme aurait il changé ? Elle se perdit dans la foule, les yeux vides.

Quelques heures plus tard, déchirée par le whisky, une migraine lancinante lui lacérant les tempes, ele émergeait de la foule, échevelée et prise d'une forte envie de vider sa vessie. Trop embrumée pour différencier sa droite de sa gauche, elle entra dans les premiers toilettes qu'elle trouva, se trouva face à une porte verrouillée et la défonça d'un sort sans y penser deux fois. Se trouvant face subitement à un inconnu occupé à se fumer ce qui ressemblait à un gros pilon. Elle cligna des yeux plusieurs fois, stupidement, se pencha pour subtiliser le jouet, tira une bouffée et grimaça d'un air déçu, soufflant la fumée en le rendant à son propriétaire.

- Sympa mais doux. T'as rien de plus fort par hasard ? Ah et bouge toi. Besoin de pisser.

Sa voix claquait fermement, du moins en était-elle convaincue. Peut-être baragouinait-elle comme l'ivre qu'elle était. Elle avança d'un pas mal assuré, se fendant d'un regard noir évoquant explicitement que le parti opposé ferait mieux de se tirer, et fissa. Elle avait une vessie à satisfaire.
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