Yellow flicker | Pedro Empty


-20%
Le deal à ne pas rater :
Ecran PC GIGABYTE 28″ LED M28U 4K ( IPS, 1 ms, 144 Hz, FreeSync ...
399 € 499 €
Voir le deal

Partagez
 

 Yellow flicker | Pedro

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
AuteurMessage
Invité
Invité

Yellow flicker | Pedro Empty
MessageSujet: Yellow flicker | Pedro   Yellow flicker | Pedro I_icon_minitimeMer 14 Juin - 23:49

THIS IS THE START OF HOW IT ALL ENDSPEDRO&TARA;
.

.

En cette fin de journée plutôt tranquille, la clientèle des Trois Balais aspirait à un calme bienfaiteur. Les quelques sorciers ayant quitté leur travail décompressaient déjà autour d’une bonne Bièraubeurre tandis que d’autres achevaient leur journée, occupés à leurs dernières paperasses avant de pouvoir mettre sur pause le rythme vertigineux d’une routine bien huilée.

Tara aimait beaucoup ce type d’ambiance sereine à peine interrompue par le léger brouhaha des discussions dénuées de toute fébrilité. Il respirait une sérénité qui, malheureusement, se fragilisait depuis quelques mois. L’Auror ne pouvait blâmer qui que ce soit d’être humain et de s’inquiéter, sinon pour le sort des siens, pour sa propre vie. Comment faire lorsqu’après des années à devoir effacer la haine d’une communauté envers l’autre, il fallait se préparer à affronter le retour de médaille imprévu ? Londres, comme tant d’autres villes qui abritaient une part de magie en elles, se remettait encore de certaines de ses blessures mais déjà, les armes devaient être ressorties de leurs fourreaux.

La gorgée de rhum groseille qu’elle avala rafraîchit son palais alors que la brune décrocha finalement à regret son regard des autres personnes présentes dans le bar pour regarder à nouveau le carnet face à elle, couvert de gribouillages. Entre les ratures et les dessins de runes distraitement griffonnés, les derniers noms de ceux et celles présumés chasseurs de sorciers s’alignaient, complétés par plusieurs notes – pour l’un, la probabilité qu’il agissait sous l’influence d’un chantage ou d’un sortilège ; pour l’autre, une possible cause de vengeance. Ce n’était pas à proprement parler du travail officiel, et d’ailleurs elle savait pertinemment que si l’un de ses supérieurs apprenait sa dernière lubie du moment, elle risquait très fortement une convocation semblable à celle qu’elle avait vécue il y a trois ans. En toute connaissance de cause, Tara gardait donc très précieusement le petit carnet à la reliure de cuir de dragon sur elle. Hors de question que qui que ce soit ait la moindre opportunité d’y jeter un œil, même pétri de bonnes intentions.

Un soupir un brin rageur et involontaire s’échappa de sa bouche. Et dire qu’elle venait là pour se changer les idées … Tu parles, rien n’y faisait vraiment, elle n’arrivait jamais totalement à décrocher du boulot, des enquêtes, de toutes ces choses qui la prenaient bien trop aux tripes. Peut-être qu’ils avaient raison de s’inquiéter, peut-être qu’elle s’investissait trop dans tout ce qu’elle faisait. Peut-être qu’elle aurait du s’en foutre comme la plupart des gens qui savaient si bien s’y prendre pour mettre des œillères et ne pas penser à tout le mal qui les guettait s’ils n’agissaient pas à temps. Au lieu de ça, Tara continuait à siroter son verre comme si celui-ci était un philtre d’Amnésie partielle capable d’alléger le poids parfois trop lourd de sa conscience. Dommage, sa potion se résumait à une liqueur au goût de fruits rouges.

Alors qu’elle reposait sur la petite table devant elle sa boisson, son attention fut irrémédiablement retenue par le léger changement d’atmosphère aux alentours. Comme si quelque chose ou quelqu’un venait de pénétrer dans la pièce et avait fait se braquer sur lui plusieurs paires d’yeux. Ses iris suivirent naturellement le mouvement pour reconnaître avec un demi-sourire Pedro Mortimez qui venait de pousser la porte pour s’approcher du comptoir. Deux jeunes étudiants à quelques mètres de lui eurent l’air de le reconnaître et en bons admirateurs potentiels de son travail qu’ils étaient, le plus timide du duo poussa l’autre à s’avancer pour lui réclamer ce qui s’apparentait à une signature sur un parchemin – la maladresse touchante amusa Tara, qui ne se souvenait pas pour sa part d’avoir déjà réclamé une dédicace à un seul de ses anciens enseignants.

Il ne fallut qu’une poignée de secondes à la brune pour vider d’une traite le restant de son verre, refermer d’un geste sec et définitif son calepin et quitter sa place reculée pour prendre la direction du célèbre enseignant. « Je peux aussi avoir un autographe ? » Le sourire, à mi-chemin entre salut empreint de courtoisie et pointe d’ironie malicieuse, se dessina spontanément sur les lèvres de la jeune écossaise alors qu’elle se tenait à sa hauteur. D’un geste de la main, elle héla le serveur le plus proche d’eux pour qu’il s’approche et prenne ainsi leurs commandes, tout en poursuivant. « Je n’ai pas pu vous remercier pour l’autre fois. Vous permettez que je vous offre quelque chose à boire ? » Tara savait apprécier sa solitude, mais elle devait avouer que les quelques moments où elle avait eu l’occasion de partager la compagnie du botaniste s’étaient avérés tout aussi sympathiques que bienveillants. Et ils lui avaient même apparemment donné l’envie de réitérer puisqu’elle s’assit à côté du professeur.

code by lizzou × gifs by tumblr

Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

Yellow flicker | Pedro Empty
MessageSujet: Re: Yellow flicker | Pedro   Yellow flicker | Pedro I_icon_minitimeJeu 15 Juin - 22:36

Les cours venaient tout juste de reprendre. Sillonner les longs couloirs de Poudlard n’avait pas manqué au professeur de Botanique. Après ces péripéties au Pérou et son internat à Sainte Mangouste, Pedro avait l’impression de vivre un rêve éveillé. Comment était-il possible d’avoir survécu jusqu’à maintenant ? Avec sa maladie qui le dévorait de l’intérieur, chaque jour un peu plus, il ne cessait de croire que dans sa malédiction, une petite étoile veillait sur lui. Il essayait tant bien que mal de faire bonne figure. La rentrée scolaire lui permettait de revoir des têtes familières qu’il avait vu grandir de la première année de Poudlard, jusqu’à l’université. Il était soulagé de savoir que Shae avait validé son cursus et que son dossier avait été promu comme l’un des meilleurs de sa promo. Il était fier d’elle. Non pas en tant qu’amant, mais en tant que professeur.

Il était également heureux de pouvoir croiser Lucas, Logan, Rhiannon, Ludzia, Aristide, Connor, Roan … tous ces élèves qui n’avaient pas forcément eu le goût de la Botanique, mais qui aspiraient tous à devenir d’excellents sorciers. Car seuls les sorciers ambitieux continuaient le matraquage intellectuel après l’obtention des ASPIC. En soit, il fallait être un brin masochiste pour vouloir faire face à des années encore plus difficiles d’apprentissage en terme de magie. Bref, la journée s’annonçait longue. Autant pour les professeurs que pour les étudiants. Après deux cours magistraux à l’université, un cours de travaux pratique dans la serre de Poudlard et quelques missives envoyées à l’unité de recherches située à Londres, Pedro souffla lourdement au dessus d’une pile de parchemins à corriger. Il lorgna le fond de sa tasse, puis s’étira de tout son long. Ses muscles engourdis, il prit la ferme décision de tout abandonner pour aujourd’hui et rejoindre les rues de Pré-Au-Lard.

Ce charmant village de sorciers lui faisait toujours remonter des souvenirs agréables. Il se rappelait de ses jeunes années. Quand il était encore plein de fougues, d’envies et de désirs. Quand il bravait les interdits, qu’il s’adonnait au plaisir de jouir d’un physique agréable et parfait. Oh qu’il se rappelait de ce doux moment à faire la cour comme un coq trop fier à Eugénie Piedestal. Ou a jouer les fanfarons en compagnie de Jonas, Alice et Tom, en s’enfilant le plus de dragées surprises de Bertie Crochue à la suite. Il s’arrêta finalement en face du Pub des Trois Balais, et y entra un large sourire affiché sur les lèvres.

L’ambiance changea légèrement dès qu’il passa l’encadrement de la porte. Quelques regards se braquèrent sur lui et des murmures s’élevèrent dans les hauteurs du plafond. Oui, Pedro ne passait pas inaperçu, pour ceux qui avaient un peu de culture ou qui aimaient s’informer des évolutions scientifiques. Il s’arrêta au comptoir pour commander à boire, mais fut rapidement abordé par un étudiant qui lui demanda de griffonner quelques mots dans son manuel scolaire. Après avoir achevé son rituel de passage dans les lieux publics, une jeune femme vint l’aborder. Elle avait ce visage poupin et ce regard pourtant si dur, que Pedro pouvait reconnaître entre mille. Tara Blackwell. Ce fut avec surprise et un réel plaisir qu’il accepta son offre.

« Bien sûr ! Tu peux me tutoyer Tara … je me sens déjà assez vieux avec ma vieille carcasse et mes problèmes de santé. Je ne prendrais pas d’alcool par contre … j’essaie d’arrêter. Un simple sirop de bambou, ça m’ira »

Oui, le whisky pur feu avait causé quelques ravages dans sa vie. Et avec sa maladie, Pedro préférait avoir les idées au plus claire. Il ne souhaitait pas se retrouver face à une folle dingue comme sa mère et rouvrir les yeux à Sainte Mangouste, ligoté à une chaise, perfusion dans les veines. Une vague de frissons désagréables lui parcourut l’échine à la remontée de ce souvenir.

« Que vaut ta venue au Pré-Au-Lard ? J’espère que le Ministère ne t’as pas envoyé sur une mission de terrain ici. Je ne me sentirais pas tellement en confiance de savoir que des sorciers puissent balancer d’autres sorciers aux fanatiques de ce fameux Pape moldu. »

Tout autour d’eux, les gens profitaient. Une ambiance agréable régnait dans le pub. Un groupe trinquait bruyamment suite à l’annonce des fillancailles d’un jeune homme. De vieux sorciers jouaient à un jeu de carte dans un coin. Des étudiants de Poudlard commandaient des chopes de Bièreaubeurre à Rosmerta … bref, rien ne portait à croire que la délation pouvait naitre dans un lieu aussi tranquille. Pedro préférait simplement croire que Tara était venue pour s’aérer l’esprit le temps d’une pinte.

« Ou peut-être es-tu simplement là pour savourer une bonne bière ? Mais te connaissant, tu es toujours à l’affut d’une source ou d’une information. Je me trompe ? »

Il lui avait parlé une fois à Poudard et l’avait aidé sur le terrain. Mais Pedro avait cerné une partie du personnage. Il aimait bien cette Tara, mais souhaitait en apprendre d’avantage sur elle.

« Ah, voilà nos boissons ! A ta santé ! » dit-il en trinquant verre contre verre, lui accordant un clin d’œil complice. « Alors, raconte moi tout. Quelles sont les nouvelles ? »
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

Yellow flicker | Pedro Empty
MessageSujet: Re: Yellow flicker | Pedro   Yellow flicker | Pedro I_icon_minitimeSam 17 Juin - 23:26

THIS IS THE START OF HOW IT ALL ENDSPEDRO&TARA;
.

.

Bien que leur rencontre fut toute récente, Pedro paraissait se sentir suffisamment à l’aise avec elle pour basculer au tutoiement, un automatisme vieux comme le monde que la brune balaya d’un petit sourire gêné. « Comme vous- tu veux. » Son regard se posa à nouveau sur le serveur à qui elle passa commande non sans prendre en compte la requête de son invité pour cette tournée. « Un jus de bambou et un autre rhum groseille, s’il te plaît. » En tant qu’habituée, Tara connaissait bien assez les lieux et le personnel pour se permettre cette même familiarité. Le tintement des verres sortis de l’étagère confirma l’arrivée prochaine de leurs boissons, et la brune reportait déjà son attention sur son interlocuteur, un petit sourire en coin. La voie de la sagesse lui avait conseillé d’arrêter l’alcool, et la décision était louable – bien qu’inimaginable pour la jeune femme, qui aurait du mal à faire l’impasse sur les quelques verres coutumiers qu’elle prenait de temps à autre. Pas une addiction comme celle qu’elle avait développé pour la cigarette, mais plutôt un réconfort agréable et simple quand les journées trop dures se succédaient. « J’aimerais pouvoir avoir ta volonté à ce sujet … » Peut-être, un jour, quand elle aurait moins de soucis à se faire pour autrui.

A la question sur sa présence aux Trois Balais, Tara répondit sans détour et avec l’honnêteté qui la caractérisait. « Je dirais une grande soif et un besoin de quiétude. » Bien sûr ni l’un ni l’autre n’avaient vraiment besoin de rentrer dans les détails, ils en vinrent d’ailleurs naturellement au sujet le plus chaud du moment ; l’appel du pape moldu, autorité religieuse prépondérante au sein d’une partie de leur population, à la délation pure et simple de tout sorcier. « Non, pour le moment, on a pas à s’inquiéter de ça ici. » Elle prenait des pincettes, pas besoin d’être un fin littéraire pour le comprendre : si elle restait toujours une grande utopiste qui ne renonçait pas à la quiétude d’une paix prochaine, elle ne voulait pas se voiler la face plus longtemps sur la situation actuelle. Il ne fallait pas grand-chose pour que cela dégénère, et Tara avait le pressentiment que certains sorciers n’avaient pas retenu la leçon servie il y a une dizaine d’années.

Pedro devait sûrement posséder des prédisposition à la Légilimencie puisqu’il avait presque saisi en filigrane la tendance de Tara à toujours être en veille, sur le qui-vive. Pendant une fraction de seconde, elle songea au carnet noir rangé dans son sac entre son paquet de tabac et les clés de son appartement sur le Chemin de Traverse. L’envie de partager ses dernières pistes de recherche avec le botaniste se fit brièvement sentir, elle qui aimait de temps à autre avoir un avis constructif et extérieur. Pour autant, elle n’était pas sur des cas classiques et devait émettre une réserve, celle qu’ils n’étaient ni seuls, ni susceptibles de ne pas être écoutés par une oreille malavisée. « Je dois avouer que tu ne te trompes pas totalement. » Sa main droite empoigna son verre, le levant dans l’air pour célébrer une cause illusoire qu’aucun ne chercha à mentionner. « Santé ! » Ils trinquèrent,  et Tara poursuivit après une gorgée de rhum fruité.

« Eh bien, sans vouloir passer pour la rabat-joie de service, on ne peut pas dire que les incidents diminuent en ce moment. Tu l’as d’ailleurs vu toi-même la dernière fois que j’ai du faire une interpellation. » Elle se souvenait sûrement aussi vivement que lui du coup de main que Mortimez avait apporté alors qu’il était tombé par le plus grand des hasards sur elle dans une échoppe du Londres magique, prête à en découdre avec un suspect un brin rétif – pour ne pas dire agressif. La chance avait voulu que l’arrivée impromptue de Pedro faisait office de barrage à toute sortie, sans compter sur la dextérité de ce dernier pour dégainer sa baguette. « Le bureau manque vraiment pas de boulot en ce moment. » Un soupir, tandis que dans sa tête se redessinait l’image toute fraîche des piles de dossiers et de notes qui s’accumulaient un peu partout dans le Département depuis peu.

Tara se sentait d’humeur bavarde, fait d’arme surprenant. Sans doute le rhum aidait-il un peu à délier sa langue, bien que la jeune femme restait sur des sentiers très professionnels. « Le cœur du problème c’est qu’on a jamais vu ça auparavant. Appréhender leurs motifs et leurs raisons d’agir comme ça, anticiper leur passage à l’acte ... » Absorbée par sa réflexion à voix haute, elle haussa les sourcils avant de replonger son regard dans celui de l’enseignant. « Entre nous, j’ai l’impression qu’on avance dans le brouillard et qu’on ne va vraiment pas dans la bonne direction. »

Elle but à nouveau un peu de son verre, le silence les rejoignant pour quelques secondes. « Bon, c’est raté pour le coup de la rabat-joie. » L’écossaise esquissa ce qui s’assimilait à un discret sourire d’excuse ; elle savait qu’elle avait toujours la fâcheuse habitude de trop parler de travail. « Et toi ? Comment s’est passée cette rentrée ? » Comment se déroulait la vie universitaire à Poudlard ; voilà de quoi lui faire penser à autre chose.

code by lizzou × gifs by tumblr

Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

Yellow flicker | Pedro Empty
MessageSujet: Re: Yellow flicker | Pedro   Yellow flicker | Pedro I_icon_minitimeDim 2 Juil - 21:22

Pedro aimait la compagnie de Tara. Dans ce brouhaha encombrant, dans ces échanges joyeux et brusques, il arrivait à trouver un plaisir enfoui bien des années auparavant. Pedro était un homme seul, isolé du monde et de ses pensées. Il préférait de loin la compagnie calme et docile de ses plantes fétiches au cœur d’une serre toute vêtue de verre. Il n’avait que de regard pour la superbe courbure des lianes et les tiges des souches de Snargalouf ou encore pour les couleurs flamboyantes des pétales de ces magnifiques géraniums dentus. Etre assis à ce bar, entre les tintements de verres bien rempli et les rires gras de ces hommes trop soules pour raisonner sobrement, était un exploit. Mais peut-être que Pedro recherchait autre chose que le calme qui l’habitait. Peut-être que Shae avait réveillé quelque chose en lui et que leurs pérégrinations dans les terres du Perou l’avait changé. Il se contenta de sourire face aux remarques de Tara. Oui, il l’aimait bien.

Cette jeune femme dégageait quelque chose de vivant, de solide, d’intouchable. Elle paraissait avoir vaincu les nombreuses vicissitudes de la vie, sans broncher. Sa baguette bien calée sous sa cape, l’œil aux aguets, sa crinière brune longeant des épaules sculptées dans une grâce indéchiffrable, elle émanait quelque chose d’impossible. Pourtant, il l’avait vu à l’œuvre. Il savait ce dont elle était capable et c’est pour cela qu’il ne pouvait contredire ses pensées. Certes, la vie des sorciers était transformée depuis la divulgation du Premier Ministre Moldu au monde des non mages, certes la tension était à son comble et certes, les forces de l’ordre avaient l’impression de patauger dans une marre pleine de boue. Mais la mort n’était pas une chose à repousser. La peur n’était pas un facteur d’avancement. Le botaniste attrapa son verre de jus de bambou au creux de sa main, puis y trempa ses lèvres charnues.

Un large sourire entailla son visage carré face à la réflexion de Tara. Elle semblait craindre une attaque imminente dans l’insouciance ambiante. D’être le témoin d’un horrible événement. Même si la guerre n’était pas déclarée officiellement, elle n’en était pas moins présente. Les sorciers n’étaient plus à l’abri dans leurs cachettes, dans leur monde opaque … non, car des traitres se disséminaient un peu partout autour d’eux. Mais Pedro n’avait pas peur. Non. Peut-être qu’il aurait eu la trouille et qu’il se serait renfermé sur lui même d’avantage, avant son retour du Pérou. Avant qu’il ne connaisse la résurrection. Mais lui parler d’un tel prodige, d’une telle magie, il fallait d’abord connaître d’avantage Tara. Elle pourrait rapidement le prendre pour un fou.

« Je ne dirais pas que tu es une rabat-joie. Tu es simplement réaliste. Mais bon … le monde des sorciers n’a jamais été à l’abri d’un tel phénomène. On revit simplement ce que nos ancêtres ont du affronter pendant une période sombre. » Il arrêta un instant, puis regarda tout autour de lui, le dos légèrement vouté. « Notre devoir est de simplement revoir nos erreurs passées, de renouer des liens avec les moldus et de leur faire comprendre que la magie ne fait pas de nous des monstres. »

De belles paroles, mais le fait est que la peur angoissait les âmes. Et que la religion avait concocté une potion bien solide, versée dans le repas de ses fidèles. Les moldus n’étaient pas à craindre en soit, il s’agissait de membres bien plus hauts, bien plus dangereux. Les fidèles, les fanatiques, ceux qui pensaient effleurer la raison suprême du bout des doigts. Ceux prêts à se donner la mort et contaminer un cercle plus grand pour des idées complètement absurdes et néfastes pour tous. Bien sûr que ce genre d’idées plombaient l’ambiance. Bien sur que ces échanges n’étaient pas le genre de discussion que l’on raffolait. Mais c’était réel. Pedro pivota légèrement sur son tabouret, puis plongea son regard bleu azur dans celui de Tara.

« Nous vivons une réalité tragique, mais je pense que le Ministère ne peut pas se débrouiller seul. Nous sommes tous acteurs dans cette guerre. Car il s’agit là d’une guerre. Si ma famille se fait enlever du jour au lendemain par des fanatiques dégénérés, je n’ai pas envie d’attendre les bras croisés que le Ministère réagisse. Je pense qu’il est nécessaire de tous collaborer et d’unir nos forces … Tu n’es pas toute seule Tara. Certes je n’ai pas la formation d’un auror, mais je suis un sorcier talentueux et j’excelle dans mon domaine. Ca peut toujours être utile »

Voilà des paroles qui se voulaient rassurantes. Pedro proposait là également son aide. Un Botaniste, ça pouvait toujours faire l’affaire. Il était assez navrant de voir à quelque point la plupart des sorciers sous-estimaient les bienfaits et les vertus des connaissances et des savoirs des Herbologistes.

« Mais pour répondre à ta question, la rentrée se passe plutôt bien. Poudlard est calme et je sens une certaine tension chez les étudiants … mais ils ont l’air de prendre cette menace au sérieux et paraissent d’avantage actif en cours. Comme quoi, l’ombre qui nous guette n’a pas que du mauvais. » dit-il dans un rire étouffé.

Pedro venait de finir cul sec son jus de bambou, puis poussa un long soupire. Cette foule le rassurait en quelque sorte. Il avait presque l’impression d’être un homme normal, un individu fondu dans la masse.

« Mais dis moi Tara, tu es jeune, tu es belle ... tu devrais peut-être songer à te reposer un peu. Je te sens stressée et nerveuse. Je conçois que l'atmosphère actuelle n'est pas très propice à la détente ... mais si tu veux, je peux te fournir une plante qui en infusion te permettra de te détendre. Parce que à ce rythme là, tu vas finir sur les rotules.   »
Revenir en haut Aller en bas
Invité
Invité

Yellow flicker | Pedro Empty
MessageSujet: Re: Yellow flicker | Pedro   Yellow flicker | Pedro I_icon_minitimeDim 9 Juil - 22:55

THIS IS THE START OF HOW IT ALL ENDSPEDRO&TARA;
.

.

Voir le verre à moitié vide n’était pas la spécialité de Tara, mais dès qu’il s’agissait de son travail, la jeune femme développait une conscience accrue au moindre risque auxquels ils s’exposaient. Elle n’était pas défaitiste au point de ne rien risquer, au contraire : c’était même un paradoxe presque suicidaire de constater à quel point la brune savait dans quoi elle s’engageait tout en s’y jetant dedans comme dans la gueule d’un loup affamé. A écouter Pedro, néanmoins, la jeune écossaise avait le sentiment d’avoir un filtre qui obscurcissait chacun de ses jugements. Ses paroles avaient l’effet pendant quelques minutes de l’estomper, l’Auror allant jusqu’à répondre du tac-au-tac dans l’espoir un peu idiot que peut-être son interlocuteur saurait lui répondre avec le même raisonnement pragmatique et rassurant qu’il lui avait apporté. « Justement, à force de revivre les mêmes choses, on devrait finir par retenir de nos erreurs, tu crois pas ? » C’était dur pour elle de ne pas remarquer à quel point la boucle dans laquelle ils s’étaient enfermés ne cesserait d’exister tant que personne ne le réalisait. « On aurait du se douter que tout ça finirait par arriver. » Après des années à s’acharner sur un peuple, à leur faire subir des dommages collatéraux d’une guerre où ils n’avaient rien fait et rien demandé et dans laquelle on les avait enrôlés malgré eux, quiconque aurait juré qu’aucun retour de flamme ne leur serait parvenu tôt ou tard aurait pu être considéré comme un doux dingue. « J’espère seulement que les moldus finiront par comprendre que nous ne sommes pas les mêmes que ceux qui ont essayé de les opprimer. » L’histoire de sa vie, commenta la petite voix ironique de son inconscient. Blackwell par les origines et par le sang, et pourtant rien d’une fanatique pro-sang pur ; aucun vestige de l’éducation d’une véritable fille d’anciens Mangemorts.

Une partie de ses dires alla directement droit au cœur, captant toute son attention. Tu n’es pas toute seule, Tara. Que n’aurait-elle pas fait pour entendre cette simple phrase, ces quelques mots ridicules en apparence et pourtant si réconfortants ? A l’époque où les premières attaques avaient eu lieu, très peu de gens s’étaient véritablement sentis concernés. Quasiment seule à se soucier à outrance de ces phénomènes trop isolés pour interpeller qui que ce soit, le sentiment de ne pouvoir compter sur personne s’était progressivement décuplé pour l’ex-Serpentarde. Personne ne lui avait encore rien dit de la sorte comme Pedro était en train de le faire au bout de seulement quelques rencontres. Décidément, il était toujours on ne peut plus juste à chaque fois qu’il prenait la parole. « T’as raison. » Elle lui sourit d’un vrai sourire teinté d’amusement, ragaillardie par leur échange. Mine de rien, la proposition du spécialiste n’était pas tombée dans l’oreille d’une sourde ; le Bureau avait besoin d’expertise plus que jamais, et Mortimez pouvait apporter la sienne avec grand plaisir. Plus ils avaient de ressources, mieux c’était. « Et puis je suis persuadée que notre Directeur ne serait pas compte quelques recrutements supplémentaires, si t’en as assez de donner des cours … » La vocation de l’enseignement n’était pas comme un mauvais rhume qui disparaissait au bout de quelques temps : c’était une passion qu’on avait ou non et que l’on conservait éternellement.

D’ailleurs cela se ressentait à sa manière de parler de son travail et des élèves qu’il côtoyait. « Ah ! La menace serait donc le seul carburant des étudiants ? » fit-elle remarquer avec une pointe d’ironie en toute connaissance de cause. Nombreuses avaient été les fois où étudiante, elle avait donné le meilleur d’elle-même dans l’urgence. « Ils ont de la chance en tout cas. On aura beau dire mais Poudlard est presque un cocon pour eux alors qu’ils n’ont juste envie que d’une chose, c’est de partir. » Ils ne comprenaient pas à quel point ils étaient en sécurité, eux qui se sentait trop souvent enfermés à tort et restreints jusqu’à un âge avancé entre quatre épais murs ô combien solides.

Alors que la discussion semblait quasiment revenue à la normale, le professeur fit une erreur malgré lui – sans doute pensait-il bien faire, et Tara ne l’aurait pas blâmé. Pourtant quelque chose dans son visage changea, une sorte de pli invisible qui vint froisser la moue de la jeune femme. « Mmh. » Il n’était pas le seul à s’inquiéter de son investissement abusif, tout comme il n’était pas le premier à lui faire remarquer que sa jeunesse et sa joliesse lui auraient permis une vie bien plus douce si elle le souhaitait. La brune n’était définitivement pas à l’aise avec l’idée de se confier sur ses choix de carrière ; déjà parce qu’elle les assumait pleinement et surtout parce qu’elle avait horreur de se plaindre. Encore plus avec un verre à la main. « Ca va, t’inquiète. J’ai connu pire. » C’était court, bref, et plutôt chargé de réticence. Son manque cruel d’expansivité se traduisait en cet instant précis où le mutisme de la brune était revenu au galop tandis qu’elle cueillit son verre pour boire une longue gorgée et jeter un coup d’œil mutin au botaniste. « T’essaierais pas de droguer une Auror, n’est-ce pas ? » Il l’ignorait très certainement mais des dealers de poudre de fée en tout genre qui avaient tenté de la corrompre pour s’en sortir, il y en avait eu. La réalité était on ne peut plus aux antipodes de ce qu’ils avaient espéré : Tara n’était pas vraiment attachée aux paradis artificiels – ses cigarettes lui suffisaient déjà amplement. « Plus sérieusement … Je sais pas. C’est mon rythme de vie, j’ai l’habitude. Ca ne pourrait pas être autrement je présume. Ca me convient comme ça. » Pendant quelques secondes elle songea à toutes les fois où on lui avait reproché de vivre de façon trop stressante, trop dangereuse. La prise de risque, les nuits souvent courtes, l’impossibilité d’avoir une relation stable … Quant à envisager une famille potentielle, n’en parlons pas. Tara préféra engloutir dans un peu d’alcool les réminiscences d’une des dernières disputes qu’elle avait eu avec son petit-ami le plus récent – tellement récent que leur date de rupture devait remonter à des années. Les relations sérieuses n’étaient pas faites pour quelqu’un qui se rendait aussi peu disponible et qui était surtout aussi peu capable d’ouverture. Et le temps n’avait rien arrangé ; Tara s’était fermée – et se fermait encore, si cela était possible.

code by lizzou × gifs by tumblr

Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé

Yellow flicker | Pedro Empty
MessageSujet: Re: Yellow flicker | Pedro   Yellow flicker | Pedro I_icon_minitime

Revenir en haut Aller en bas
 

Yellow flicker | Pedro

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 1

 Sujets similaires

-
» Now I gotta draw a line (pv Pedro)
» Pedro Mortimez - Research is my life (finish)
» FLASHBACK : kiss in Peru (pv Pedro) TERMINADOS
» “Les cauchemars, c'est ce que les rêves deviennent toujours en vieillissant.” [ELSA WILSON & PEDRO MORTIMEZ]

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Malleus Maleficarum :: Les écrits fantômes-