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 Now I gotta draw a line (pv Pedro)

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MessageSujet: Now I gotta draw a line (pv Pedro)   Now I gotta draw a line (pv Pedro) I_icon_minitimeLun 15 Mai - 0:23



Now I gotta draw a line
Shae ξ Pedro


Les yeux fixés sur le parquet vieilli et patiné de sa chambre dans l'appartement parental, Shae attendait. Ce parquet, elle le connaissait par coeur. Elle avait passé des heures allongées dessus à réfléchir, écrire des formules et rêvasser. Elle savait que la sixième latte en partant du mur se décollait suffisamment pour y caser son stock d'herbe à fumer, et que ses parents n'avaient jamais réussi à détecter cette cachette pour la simple raison qu'elle était manuelle. Mais les murs étaient vides, les étagères aussi, et elle sentait une drôle de nostalgie mêlée à l'excitation. Elle déménageait cette semaine. Mais là n'était pas le sujet.

Ils étaient rentrés il y a plus d'une semaine du Pérou, et bien qu'elle soit ravie d'avoir retrouvé sa famille - malgré la pitié qu'elle lisait parfois dans le regard de son père lorsqu'il regardait sa cicatrice... - elle avait hâte de repartir, dans son nouvel appartement, avec Ruth - sa cousine qu'on ne présentait plus, et Logan Bishop, son colocataire. Mais surtout. Elle avait hâte de revoir Pedro. Ils n'avaient plus été en contact depuis leur retour en catastrophe et son hospitalisation, et elle avait eu un peu le temps de mettre ses sentiments - et surtout ses pensées - en ordre. Merde. Tout s'était passé si rapidement, dans un ordre un peu confus, après qu'elle l'ait vu... elle ne préférait pas y repenser. Les évènements du Pérou, encore récents et douloureux dans son esprit, lui fichaient des terreurs nocturnes à s'en réveiller en hurlant. Elle fumait plus que d'usage ces derniers jours, et rêvait de mettre la main sur un alcool suffisamment fort pour annihiler ses tremblements nerveux lorsqu'elle repensait à tout ce qu'il s'était passé.

Ils avaient certes échangés un baiser - bon ok plusieurs - consentants et sans l'emprise de quoi que ce soit, mais ils n'avaient toujours pas... Eh bien parlé. De ce qu'ils étaient. De ce qu'ils allaient faire. Les questionnements sans fin de la jeune femme l'angoissaient et elle se sentait idiote et perdue. Elle devait définir les choses, les ranger dans de jolies cases, garder le contrôle. Hors de question que la grandiose Shae Viridian perde pieds dans une relation incontrôlable qui mettait ses sentiments à vif et sa vulnérabilité... eh bien, beaucoup trop en valeur. Elle se rendait donc aujourd'hui au Manoir Mortimez, un peu inquiète, avec beaucoup d'impatience néanmoins. Elle avait prévu de transplaner d'ici quelques minutes, et le temps passait bien trop lentement à son goût.

Elle se leva et vérifia que son sac était bien rempli de tout ce qu'elle avait prévu d'emmener pour cette visite prévue. Elle l'avait informé par hibou de sa venue, dans les règles, sans oser être autre chose que cordiale dans son message, et maintenant, elle se sentait comme un cliché ridicule de jeune femme amoureuse. Putain ! Arrangeant ses cheveux dont la tignasse rebelle semblait ignorer éperdument tout ses efforts, elle finit par sortir de sa chambre et saluer sa mère, transplanant depuis le salon jusqu'à la grille du Manoir. Le transport, nauséeux, avait au moins l'avantage d'être rapide, et elle se secoua avant de lever les yeux vers le parc splendide et la vieille bâtisse grandiose. Les lieux étaient magnifiques. Ce n'était pas la première fois qu'elle venait, mais elle était soufflée à chaque fois par l'aspect riche et excessif de la demeure qui contrastait avec la personnalité sobre et bourrue de Pedro.

Elle avança dans l'allée de gravier, grimpant les marches du parvis de l'entrée nerveusement, fonçant sans réfléchir. Elle cogna à la porte, attendant qu'on lui ouvre. Plusieurs minutes passèrent et elle finit par lever les yeux au ciel. Il l'avait encore oubliée, probablement fourré dans sa Serre au milieu de ses bébés, ses amours de toujours : ses plantes carnivores hautement dangereuses. Elle fit le tour de la bâtisse et arriva devant la luxueuse et gigantesque Serre, ouvrant la porte.

- Y'a quelqu'un ? C'est Shae !

Elle préférait s'annoncer, sans risquer de se prendre un sort ou ... Un Tentacula Vénéneux sur le coin de la tête. Observant les étagères remplies de pot en tout genre qui se balançaient doucement au gré d'un vent invisible et probablement imaginaire, elle avança dans la Serre, cherchant l'être aimé du regard. L'atmosphère de jungle de la Serre semblait toujours être étouffante les premières minutes, et elle releva rapidement sa tignasse en un chignon fonctionnel, se demandant bien pourquoi elle avait pris la peine de se maquiller. Elle ressemblerait probablement à un raton laveur d'ici vingt minutes. Enfin, elle finit par repérer un dos musclé repérable entre mille, et un sourire se dessina tout seul sur son visage tandis qu'elle avançait d'un pas joyeux, sans pour autant se précipiter dans ses bras alors qu'elle en rêvait.

- Bonjour m'sieur Mortimez, z'avez une minute pour votre élève préférée ? lança-t-elle pour blaguer, et surtout cacher sa gêne immense.

Que faire ? L'embrasser ? Lui tapoter l'épaule amicalement ? Le serrer dans ses bras ? ARGH ! Elle réfléchissait trop ! Elle se contenta de se tenir droite, un sourire un peu intimidé - loin de la Shae habituel - au coin des lèvres.

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MessageSujet: Re: Now I gotta draw a line (pv Pedro)   Now I gotta draw a line (pv Pedro) I_icon_minitimeLun 15 Mai - 23:06



Now I gotta draw a line
Shae ξ Pedro


Enfin de retour du Pérou. Le Manoir de Mortimez n’avait pas bougé d’un pouce. A croire que le temps s’était totalement figé. Pedro avait retrouvé la chaleur douillette de son immense salon, le réconfort d’un véritable petit déjeuner préparé avec soin par son Elfe de Maison et le bonheur de cajoler ses nombreuses plantes carnivores au creux de ses mains.

Une fois les valises posées, Pedro n’avait pas perdu de temps. Il s’était directement planché sur ces fameuses Aconits du Pérou pour en décortiquer leurs vertus magiques. Il avait passé de nombreuses heures à déchiffrer et à étudier les prises de notes que lui avait donné Albar Uk lors de leurs adieux. Parfois, il repensait à ce vieux sorcier, à ce dragon et au combat épuisant qu’ils avaient menés pour trois simples aconits.

Ces longues heures de travail l’avaient presque rendu fou. Mais finalement, après un acharnement qui l’avait poussé à devenir qui il était aujourd’hui, Pedro avait su extraire l’intelligence magique de cette plante. Elle permettait de soigner des plaies et des maladies rares, au plus profond d’un organisme gravement atteint. Chose bénéfique pour lui. Mais appliquer directement la sève brute sur la peau humaine pouvait avoir des conséquences catastrophiques. Alors il lui fallait trouver une autre solution.

Ce n’était malheureusement pas dans son laboratoire qu’il trouverait l’ingrédient miracle pour faire de l’aconit un véritable remède aux grands maux qui le rongeait de l’intérieur. Il s’envola pour Londres afin de rejoindre plusieurs scientifiques de renoms. Avec leur aide, il s’attela à de nombreuses heures de travail et d’insomnies afin de trouver l’ingrédient parfait qui interagissait directement avec les molécules chimiques et magiques de l’aconit du Pérou. De la Mandragore, de la sève de Mélèze et un soupçon d’essence de Ciguë, avaient permis à confectionner le remède miracle. Bien sûr, il fallut plusieurs tests afin d’approuver pleinement les effets. C’est donc tout naturellement que Pedro se proposa en tant que cobaye.

Chaque jours depuis la trouvaille des scientifiques, le professeur de Botanique appliqua cette étrange cire d’un mauve sortant tout droit d’une autre galaxie, sur toute la longueur de sa plaie et de son avant bras. Les effets escomptés n’étaient pas toujours au rendez-vous. Il se tordait parfois de douleur, hurlant à la détresse, seul dans son grand manoir. Parfois, sa main tremblait et ne semblait plus lui obéir. Il fallut apporter quelques modifications au niveau des doses pour finalement voir le mal disparaître des veines du sorcier. Petit à petit, il retrouvait l’usage de son bras et ses veines saillantes disparaissaient doucement sous une peau rugueuse.

Après une longue semaine, Shae lui envoya un hibou pour lui prévenir de sa venue. Pedro ne paraissait pas convaincu que l’arrivée de Shae dans son humble demeure soit une bonne idée. Après tout, il était encore affaibli des tests subits par cette assemblée de scientifiques. Mais fort heureusement pour lui, son corps reprit des forces lorsque sa mère vint déposer ses valises au manoir pour quelques temps. Il s'agissait d'une femme aussi sèche que du vieux parchemin poussiéreux, toute en angles. Elle portait un énorme chapeau de plumes vertes et une longue robe élégante parsemée de petites étoiles scintillantes. Les étoffes en velours de ses manches avaient la fâcheuse tendance de trainer au sol. Dans les traits tirés et fermés de son visage, on pouvait y déceler une belle femme dans sa jeunesse fanée. Batilda mettait un point d'honneur à rester fière et droite, malgré les années qui s'écrasaient sur ses pauvres épaules bien fragiles. Elle était maigre, mais tout en elle émanait une femme forte et endurcie par des années de mariage peut-être regretté. Pedro était soulagé de voir que son père n'était pas dans les parages.

« Tu comprends Pédrochou, ton père fait encore des siennes. Il me psychanalyse à longueur de temps … je n’en peux plus ! Puis ton pauvre Elfe de Maison ne peut pas tout faire dans cette immense demeure ! D’ailleurs, pourquoi avoir prit un Manoir aussi grand ? Tu vis seul avec des plantes et ton troupeau de chiens … je ne comprends pas. Tu aurais pu acheter à tes pauvres parents une maison plus confortable avec tout cet argent. »

« Maman … je ne sais pas si c’est une bonne idée. »

« Si j'insiste ! Et crois moi, je partirais d’ici seulement quand tout sera nickel de fond en combles. Et je vois que j’ai du pain sur la planche. »

Il est vrai que Pedro privilégiait ses plantes et la relation avec ses cinq chiens au ménage. Et il ne voyait pas l’intérêt de forcer son Elfe de Maison à faire la poussière. La cuisine était bien plus importante. Bref, afin d’éviter le plus possible les critiques acerbes de sa mère, le professeur s’enferma dans sa somptueuse serre magique, qui offrait là une véritable jungle de plantes venues de tous les horizons.

Une petite voix familière s’éleva parmi les feuilles cirées et les nombreuses lianes qui pendouillaient de la verrière. Pedro qui cajolait une pauvre Souche de Snargalouf laissée à l’abandon depuis trop longtemps se retourna vers son visiteur. Shae. Ses cheveux blonds semblaient déjà friser tant l’humidité ambiante était importante. Pedro lui targua un large sourire rayonnant. Il remonta ses manches, puis déposa ses gants en peau de dragon couverts de terre sur la Souche. Elle fit claquer ses lianes épineuses en l’air montrant clairement la jalousie qu’elle exprimait à l’encontre de la jeune sorcière.

« Oh ne fait pas attention à elle … Elle pourrait même être jalouse de ma mère. D’ailleurs tu l’as déjà croisé ? »

Pedro s’approcha de Shae et lui prit la tête entre les deux mains pour lui décrocher un baiser sur le front. Il la dévora des yeux d’un air ravi et enjoué, puis attrapa sa main pour la tirer vers une forêt de plantes diverses et variées. Ils débouchèrent sur une grande table en bois massif, sur laquelle étaient exposés un tas de pots, de boutures, de pousses, d’outils de jardinage et de terreau. Il attrapa le bouquin d’Albar Uk, puis le tendit à Shae.

« Ce bouquin, c’est une mine d’or Shae ! Tu n’imagines même pas tous les progrès que l’on va faire dans la recherche en Herbologie, en étude des molécules végétales. Le progrès et l’avancée que l’on va apporter à la médecine, aux soins des blessures et maladies graves. C’est incroyable. » dit-il d’un air presque trop enthousiaste, tout en tournant vivement les pages sous le nez de Shae.

Voyant que Shae ne disait rien, voyant son regard fixe vers sa tête lumineuse agrémentée de son air éternellement triste, Pedro s’arrêta net. Il fronça légèrement les sourcils, puis posa délicatement son pouce sur le menton de Shae.

« Et bien quoi ? Tu en fais une drôle de tête. »

PLOP ! Un Elfe de maison aux yeux exorbitants et à la peau verdâtre apparut dans un craquement sonore et surprenant. Il tenait dans ses doigts malingres deux grands verres d’une eau légèrement trouble dans laquelle stagnait des bouts d’écorce bleue.

« Hum hum … le maitre Mortimez a demandé un sirop de Permentier du Sud. » dit l’Elfe de Maison d’une voix lasse et trainante.

« Ah merci Belmotrus ! Tiens, Shae je te présente Belmotrus, mon Elfe de Maison. Un fidèle compagnon qui m’aide au quotidien !  Belmotrus, je te présente Shae, l’une de mes plus brillantes élèves ! »

« Hum … vous êtes bien proches pour être une élève Madame Shae … Et sinon Maitre Mortimez, je fais quoi de la femme qui crie au troisième étage ? » dit-il d’un ton lent et blasé.


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MessageSujet: Re: Now I gotta draw a line (pv Pedro)   Now I gotta draw a line (pv Pedro) I_icon_minitimeMar 16 Mai - 0:27



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Shae ξ Pedro


Son ton joyeux réveilla les élans possessifs de la Souche de Snargalouf qu'il cajolait, et la sorcière réprima un sourire attendri. Elle s'était également éprise de ses plantes, de leurs comportements, et leurs petites habitudes, au fil des années à travailler avec, et même si elle avait encore quelque fois du mal à établir de véritables liens avec ses petits bébés à elle, elle commençait à prendre le tour de main. Jean-Louis, son petit dernier, était une sous-espèce du Mimbulus Mimbletonia à la particularité d'éjecter un acide particulièrement dangereux plutôt que de l'Empestine comme son cousin. D'un tempérament capricieux, Jean-Louis avait besoin de temps et d'attention, et supportait mal qu'elle s'occupe d'autres plantes en sa présence. Elle lui avait aménagé un coin privilégié dans la salle de bain, environnement chaud et humide dont il avait besoin pour s'épanouir. Elle préviendrait ses colocataires... Au cas où.

Avançant vers Pedro et son Snargalouf, elle sourit l'homme qui lui faisait face, détaillant son visage d'un regard amoureux. Elle tiqua néanmoins sur la dernière partie de sa phrase. Comment diable aurait-elle pu croiser sa mère ? La jeune femme sentit le sang quitter son visage au fur et à mesure qu'elle pâlissait. Sa mère... à lui... serait présente ? En ce moment même ?? Elle allait ouvrir la bouche pour fuir, ou hurler de terreur on ne le saura jamais, quand il vint lui déposer un baiser sur le front, coupant court à son flot de questions, la rendant muette d'un regard qui la fit frémir. Ok Viridian, on a compris, tes hormones sont en feu. Calme toi.

Le temps qu'elle reprenne ses esprits, il lui avait saisit la main et l'avait entrainée jusqu'à une table couverte de parchemins et de plantes, pour lui parler d'un air passionné des découvertes qu'il avait faites, grace au livre qu'Albar Uk lui avait confié. Il ne semblait pas aussi touché qu'elle ne l'avait été par les évènements, songea-t-elle presque amèrement. Déjà qu'elle dormait peu de base, ses nuits s'étaient raccourcies dernièrement. Elle se sentait incapable de participer à son enthousiasme, avec tous les souvenirs atroces qui tournaient en boucle dans son esprit. Et elle se sentait presque désolée de ne pas savoir être cette bonne vieille Shae toujours pleine d'entrain, explosive et hyperactive. Ce comportement devenu presque rôle au fil des années, un rôle qu'elle ne voulait pas jouer ici, pas avec lui. Elle voulait être sincère avec Pedro. Elle voulait... quelque chose qu'elle n'avait jamais eu auparavant. Une sorte d'intimité avec quelqu'un.

Pedro sembla s'en apercevoir et revint vers elle, lui demandant ce qui n'allait pas. Partagée entte le soulagement de savoir qu'il prêtait tout de mème attention à elle, et la peur de ne pas savoir les mots justes, elle le regarda droit dans les yeux, un peu perdue. Elle ne mettait pas souvent de mots sur ses sentiments, ne se posait pas vraiment de questions. Se trouver soudainement dans une position de paroles plutôt que d'action, elle savait ce qu'elle était censée faire. Ouvrir sa bouche, et expliquer. Elle ne s'en sentait pas vraiment capable, tant cela la plaçait dans une sensation de vulnérabilité extrême... Mais elle pouvait le faire, elle était Shae Viridian non d'un chien ! Une secousse mentale plus tard, et elle entrouvrait les lèvres, prête à se confier. Avec lui, elle oserait, parce que c'était Pedro.

- Eh bien, je...

POP ! Un Elfe de Maison la déstabilisa, et sa phrase mourut sur ses lèvres. Tout ce qu'elle aurait aimé exprimer, ses doutes, son angoisse, ses questions de jeune femme inexpérimentée en relationnel, et encore plus en liaison amoureuse... Tout cela attendrait. La jeune femme considéra l'Elfe avec réserve, n'ayant jamais su s'accoutumer de ces êtres. Son apparence décrépie ne lui inspirait pas grand chose et elle était plus agacée d'avoir été interrompue dans son élan de sincérité et d'ouverture que ravie de voir la petite créature verdâtre leur servir une boisson un peu louche.  Elle inclina néanmoins la tête par politesse quand Pedro la présenta, haussant un sourcil à la remarque de l'Elfe.

« Hum … vous êtes bien proches pour être une élève Madame Shae … Et sinon Maitre Mortimez, je fais quoi de la femme qui crie au troisième étage ? »

Elle mit quelques secondes à comprendre que la femme en question se devait d'être la mère de Pedro, évoquée quelques minutes auparavant, et un soupir de soulagement la prit. Mince, pendant une seconde, elle avait cru... Ben, elle avait pensé qu'elle allait devoir se battre bec et ongles. Elle finit par reprendre le dessus, et prendre un ton plus cassant que ce qu'elle n'avait prévu

- Dites lui d'attendre cinq minutes, nous terminons d'abord notre conversation. Allez oust !!

L'Elfe lui jeta un regard désabusé et disparut d'un claquement de doigts, son plateau flottant tranquillement pour poser les boissons sur la table. Elle se tourna vers Pedro, l'air horrifié, ses nerfs la lâchant complètement.

- Donc c'est bien ta mère au Manoir là ? Pas vrai ? Pedro, je...

Elle prit une longue inspiration, tentant de se calmer et trouver ses mots, se massant les tempes dans une tentative d'exorciser le mal et de sortir une fois pour toute une tirade sincère qui exprimerait son état à l'homme qu'elle aimait.

- Je flippe complètement, je suis perdue, et j'ai besoin que tu me dises ce qu'on est, ce qu'on fait, parce que je n'y connais rien à ce genre de choses et que depuis ce qu'il s'est passé là-bas... Je... Je ne sais plus quoi penser, ni quoi faire. Est-ce qu'on est... ?

Elle ne sut finir sa phrase, trop gênée par les subtilités du langage amoureux. Bordel, elle aurait limite préféré affronter un nouveau dragon plutôt que de parler de leur relation, mais il fallait à tout prix qu'elle sache où est-ce qu'elle en était, et ce qu'elle pouvait ou non se permettre avec Pedro. Non pas qu'elle ait une furieuse envie de lui arracher ses vêtements chaque fois qu'elle le voyait hein, mais elle avait des limites, et elle était jeune, impulsive, et perturbée.

Elle se mordit la lèvre en s'éloignant, faisant les cent pas dans la Serre, se frictionnant les bras pour tenter de se rassurer elle-même, prise dans un élan de pensées folles et tourbillonnantes. Elle secouait la tête par intermittence, des bribes de phrases sortant d'entre ses lèvres serrées.

- Je veux dire, avec ma cicatrice... On pourrait penser... Et à l'Université, on fera quoi ? Et je veux dire, y'a un plan pour la suite ou c'est juste YOLO de A à Z...

Elle finit par se masser les tempes d'un air douloureux, s'arrêtant subitement dans son comportement erratique, lui adressant un pauvre sourire.

- Pardon. Je dors mal en ce moment, je suis un peu... sur les nerfs. Et le Champifleur aide moins que ce que je pensais.

Elle finit par s'affaler sur un coin de la table, prenant son verre et fixant le sol d'un air dépité, buvant une gorgée.
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MessageSujet: Re: Now I gotta draw a line (pv Pedro)   Now I gotta draw a line (pv Pedro) I_icon_minitimeMar 16 Mai - 21:35



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Shae ξ Pedro


Oui, elle flippait complètement. Jamais Pedro n’avait vu sa Shae dans un tel état. A croire qu’affronter une mage noire complètement bouffée par la folie et un dragon hargneux l’avait moins mise en situation de stresse que leur relation. C’était touchant, voire mignon de constater l’importance qu’elle accordait à l’impact que leur amour pourrait avoir dans la vie de Pedro. Oui, il était un grand botaniste reconnu dans le monde des sorciers. Oui il avait une certaine influence dans l’avancée et les décisions scientifiques. Oui, il connaissait du monde au Ministère et oui, il était un professeur apprécié à Poudlard. Alors oui, Pedro comprenait l’inquiétude qui rongeait la demoiselle. Mais comment faire pour trouver les bons mots ? Comment faire pour qu’elle arrête de tourner dans tous les sens et de lui lancer ces regards pleins d’alertes dans les yeux. Il ne savait pas lui même comment gérer ses sentiments. Il était comme un adolescent un peu bête, qui n’avait pas songé un seul instant à la retombée de leur relation. De ce que cet amour incongru, entre un professeur et son élève, pouvait avoir comme impact direct dans sa vie, dans les journaux, dans son travail.

Car, on le sait bien, le monde des sorciers n’est pas très tolérant. Fricoter avec une jeune femme de 18 ans plus jeune que lui, pouvait avoir des conséquences graves sur sa carrière. Le conseil des grands scientifiques ne le prendrait plus au sérieux. Il perdrait sa place au haut conseil, son titre de Maitre lui serait dérobé en un battement de cils et tous ses écrits finiraient probablement dans l’antre des cheminées de chaque foyer un temps soit peu raisonnable. Pedro bu une gorgée de son sirop de bambou, puis laissa échapper un lourd soupire ampli de sens. Il ne savait pas par où commencer, mais une chose était sûre, il n’allait pas laisser sa petite Shae dans la détresse. Alors, il se rapprocha d’elle et posa ses lourdes mains sur ses épaules. Il la considéra un bref instant de ses yeux tristes, mais profonds, puis l’embrassa passionnément. Tout son corps vibrait d’un sentiment subtil lorsque leurs lèvres s’entreposèrent. Il passa ses doigts sur les courbes ovales de son visage, aussi doux que du coton. Le temps venait de se suspendre l’espace d’un instant, pour ne laisser place qu’au sentiment agréable de n’être qu’un. De penser que tous les problèmes du monde s’étaient envolée au delà d’un nuage confortable et laiteux.

Puis, il se détacha d’elle délicatement. Rouvrant les yeux, il constatait avec amusement qu’elle gardait les yeux fermés, comme pour savourer encore et encore ce délicat moment. Comme pour lui dire « encore Pedro, encore un chouilla ».

« Ne stresse pas. Tout va bien se passer. »

Il invita Shae à prendre place dans un fauteuil rapiécé, mais confortable, au fond de la serre. De nombreuses plantes grimpantes, des palmiers aux larges feuilles cirées et des fleurs aux fragrances méconnues les entouraient. Il s’installa aux côtés de la demoiselle, puis à l’aide de sa baguette magique fit léviter une petite boite en fer sur une table basse. D’un seul mouvement, il l’ouvrit et attrapa un biscuit sec aussi dur qu’une brique, pour le tremper dans son sirop de bambou. Etrange rituel n’est-ce pas ? Il ne faut pas chercher à comprendre …

« Je pense que tu réfléchis beaucoup trop Shae. Il faut simplement laisser l’effet se faire. On vivra notre idylle ici, à l’abri des regards et on jouera au professeur et à l’étudiante à Poudlard. N’attirons pas l’attention sur nous, tout simplement. Ce n’est pas que je rejette ton amour, mais notre relation sera probablement mal vue par le comité scientifique et je pourrai perdre mon post d’enseignant à Poudlard. »

Il l’aimait et il ne pouvait le nier. Mais exposer leur amour au grand jour était une chose à laquelle il n’était pas prêt. Il ne souhaitait pas ruiner tout ce qu’il avait durement bâti pour des sentiments. Non, alors Shae devait l’accepter et jouer le jeu. Il le fallait, elle n’avait pas d’autres choix. Car si elle l’aimait autant, alors elle comprendrait ce choix.

« Et à propos de ma mère … on évitera d’aborder le sujet. Tu diras que je suis ton maitre de stage et que tu viens passer quelques jours ici pour découvrir le laboratoire et la serre d’un grand scientifique. Ca lui suffira amplement ! » dit-il sur un ton rassurant.

Il était bien entendu fortement déconseillé d’avouer la vérité à Batilda. Elle risquait de très mal le prendre, de descendre publiquement son fils et de répandre la nouvelle dans toutes les gazettes qui puissent exister.

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MessageSujet: Re: Now I gotta draw a line (pv Pedro)   Now I gotta draw a line (pv Pedro) I_icon_minitimeVen 19 Mai - 0:49



Now I gotta draw a line
Shae ξ Pedro


La détresse qu'elle ressentait ne fit que s'amplifier quand elle entendit son soupir, et nerveusement, elle vida le verre d'un trait, le posant sur le plateau dans un bruit sourd. Ses questionnements étaient-ils si idiots et vides de sens ? Un sens profond de désespoir et d'agacement mêlés émergeaient en elle, et elle ne vit pas Pedro approcher. Quand elle sentit ses lourdes mains sur ses épaules, sèches et frêles, elle sursauta un peu, croisant son regard apaisant. Profond. Son regard avait l'intensité et la profondeur des océans, et elle s'y perdit quelques secondes, avant de se perdre dans ses lèvres. Les soucis, les angoisses, tout disparut sous le poids doux et rugueux à la fois de ces lèvres qui prenaient sans merci et sans hésitation tout ce qu'elle aurait eu à offrir.

Le baiser s'approfondit, et ses mains glissèrent tout naturellement sur son torse, le tenant proche d'elle, comme s'il allait s'enfuir d'une minute à l'autre. Elle aurait voulu que ce moment ne s'arrête jamais. Se perdre dans le baiser, dans la bulle de protection confortable que lui fournissait ses bras puissants, sa force tranquille et rude de celui qui a déjà vu, déjà vécu, tandis qu'elle était encore bourdonnante d'angoisse et de questions. Malheureusement, toutes les bonnes choses avaient une fin, et il interrompit le baiser, bien trop vite à son goût. Il gardait toujours le contrôle. Jamais, elle ne l'avait vu se laisser aller en sa présence, et se laisser perturber réellement par ses charmes. Enfin, ses charmes, c'était véritablement une tournure de phrase dans le cas présent. Shae Viridian n'avait plus rien de charmant, pas avec sa cicatrice, ses traits tirés, et la flamme destructrice qui brillait souvent au fond de son regard.

Un ouragan, une tornade, ou tout simplement une bombe à retardement. Elle rouvrit les yeux au bout d'interminables secondes, un peu chancelante. Elle voulait se perdre, et ne retrouver la tere ferme qu'après l'avoir quitté pour de longues heures. Mais le bécotage ne faisait pas partie des plans apparemment. Il se contenta de prononcer doucement, de sa voix grave qui faisait trembler les tréfonds de son être, qu'elle ne devait pas s'inquiéter. Que tout allait bien. Oh, qu'elle aurait aimé le croire. Elle aurait aimer y croire, à cette fable du "tout ira bien", mais elle n'y croyait plus depuis que les corps d'enfant brûlés vifs avaient été imprimés dans sa rétine. Depuis qu'elle avait vu la vie quitter le visage de Pedro, et lui briser le coeur en mille petit morceaux tranchants comme du verre. Elle ne voyait qu'un monde sombre, distordu, dans lequel il lui fallait à tout prix survivre. Pedro finit par l'entrainer dans un siège, à l'abri des regards, à l'ombre des plantes grimpantes sucrées. Elle se calmait, progressivement, la gorge encore un peu serrée, mais déjà rassurée.

Elle attendit qu'il ait fini son biscuit trempé dans sa boisson exotique - l'homme était un marginal, ce n'était pas une nouveauté.

« Je pense que tu réfléchis beaucoup trop Shae. Il faut simplement laisser l’effet se faire. On vivra notre idylle ici, à l’abri des regards et on jouera au professeur et à l’étudiante à Poudlard. N’attirons pas l’attention sur nous, tout simplement. Ce n’est pas que je rejette ton amour, mais notre relation sera probablement mal vue par le comité scientifique et je pourrai perdre mon post d’enseignant à Poudlard. »

Elle était d'accord sur le principe et murmura son assentiment. Rejeter son amour ? C'était une idée saugrenue, même de sa part. Elle ne lui avait pas dit qu'elle l'aimait. Elle n'en avait eu ni le temps, ni la certitude suffisante. L'aimait-t-elle ? Probablement. Le savait-elle, le comprenait-elle ? Non. Elle se contenta d'hocher la tête. Il lui semblait soudain que Pedro était déjà bien persuadé de ses sentiments, et de ce qu'il fallait en faire. L'idée la terrifiait un peu, tout en activant toutes les alarmes mentales qu'elle avait bien pu créer au fil de sa vie. Elle voulait gérer les choses à sa façon. Sa façon incluait le secret total de leur amourette, mais sa façon, c'était aussi de ne pas se prononcer trop tôt sur ses sentiments. Le contredire serait néanmoins plus que délicat dans la situation présente, aussi, elle se tut, l'observant d'un air indéchiffrable. Elle ne voulait pas être un poids. Elle ne lui coûterait pas son post, question de principe. Mais elle ne serait pas sage, ni obéissante, comme une petite poupée mignonne. Elle entrouvrit les lèvres, mais il continua, et elle se tut une nouvelle fois.

« Et à propos de ma mère … on évitera d’aborder le sujet. Tu diras que je suis ton maitre de stage et que tu viens passer quelques jours ici pour découvrir le laboratoire et la serre d’un grand scientifique. Ca lui suffira amplement ! »

Mentir. Cela ne lui posait pas de cas de conscience non plus. Le seul problème qu'elle y voyait serait de devoir faire constamment attention à ses actes en présence de la matrone. Elle n'en était pas émotionnellement capable dans l'immédiat, mais fort heureusement, elle n'avait pas prévu de rester plus que nécessaire. Elle était venue pour tirer les choses au clair, pas pour emménager. Mais elle s'était jurée d'être sincère avec Pedro, et taire sa propre incertitude semblait peu sincère. Elle prit une légère inspiration, et choisit ses mots avec soin, articulant plus lentement que d'usage.

- Je n'ai jamais aimé quiconque. Je ne sais pas ce que tu attends de moi. Je ne sais pas ce que j'attends de toi. Mentir ne me dérange pas, mais il va falloir que tu me guides un peu. Je suis plus débutante en relationnel qu'en Botanique...

Une brise magique agitait les feuilles lourdes et sucrées des plantes environnantes, laissant planer une odeur particulière dans l'air. Reprenant confiance, la jeune femme se leva pour se pencher vers Pedro, le regardant dans les yeux, posant ses mains sur les accoudoirs de son siège. Plongeant une nouvelle fois dans son regard, le bleu azur affrontant celui de l'océan, elle finit par caresser furtivement ses lèvres des siennes, se redressant finalement lentement, retournant vers la table de travail.

- Ce livre donc ! Des découvertes intéressantes ? J'ai toujours la fleur enchantée que le vieux bougre m'a laissée, mais je n'ai toujours pas réussi à en percer la propriété secondaire, celle de me faire voir l'imperceptible. La protection, en revanche, semble fonctionner. Enfin, je veux dire, personne n'a essayé de me tuer depuis que je suis à Londres, je ne sais pas si je le dois à la Fleur ou simplement au fait que nous sommes de nouveau dans un pays civilisé.

Elle sourit d'un air un peu narquois, avant de jeter un coup de menton à Pedro.

- Mais parle moi plutôt de ta santé. Ton bras, l'Aconit, comment ça se passe alors ?

Elle attendait de sa part une sincérité réciproque à la sienne, tout en sachant pertinemment qu'elle ne l'aurait pas forcément, et quelque part, cela l'enrageait. Mais elle avait conscience qu'elle en demandait beaucoup, et prenait donc son mal en patience. Les sentiments et tout ce tintouin attendraient des jours plus paisibles pour s'exprimer, et cela lui allait. La santé, en revanche, était un domaine où elle attendait l'exactitude et la sincérité la plus totale. Parce qu'elle avait déjà failli le perdre une fois, et qu'elle ne voulait plus jamais revoir cette monstrueuse scène se rejouer sous ses yeux.
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MessageSujet: Re: Now I gotta draw a line (pv Pedro)   Now I gotta draw a line (pv Pedro) I_icon_minitimeSam 20 Mai - 8:43



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Shae ξ Pedro


Elle était perdue et malgré les paroles rassurantes qu’il avait pu engager, Shae ne montrait aucun signe de réconfort. Non, cette relation la stressait. Mais pourquoi en faire des caisses ? Peut-être avait-elle peur de ne pas réussir à se maitriser ? Peut-être avait-elle peur de ne pas être à la hauteur des exigences du monde de Pedro ? Mais le Botaniste n’attendait rien de tout cela. Il souhaitait simplement vivre une vie normale, basé sur le sentiment qui emplissait son cœur de joie et de bonheur, à chaque fois qu’il posait le regard sur la chevelure blonde de Shae. Mais comment l’exprimer avec des mots ? Comment lui dire clairement qu’elle n’avait rien à craindre et qu’il s’occuperait de tout ? Impossible. Il n’y arrivait tout simplement pas. Il s’était muré dans une solitude exceptionnelle depuis tant d’année, qu’une relation amoureuse soudaine avec une espèce de petit volcan sur pattes était plutôt nouveau pour lui. Il essayait de jouer l’homme stable, solide, coriace, que rien ne peut atteindre. Mais au final, leur relation le déstabilisait totalement. Pourtant, il se refusait totalement de montrer ne serai-ce qu’une once de faiblesse à l’égard de la jeune sorcière.

Il était bien trop fier pour dévoiler au grand jour ce qui le rongeait de l’intérieur. Alors, comme figé dans le marbre, il toisait Shae de son habituel regard triste et envoutant. Après avoir exprimé ouvertement ses incertitudes par rapport à leur relation, Shae se leva pour déposer un doux baiser, furtif, mais puissant, sur les lèvres du professeur. Chaque contact paraissait la rendre toute chose, comme si le simple effleurement de ses doigts sur sa peau fragile, lui procurait une vague de frissons d’extase et de plaisir. Un sourire satisfait se dessina aux coins des lèvres de Pedro, lui donnant bien plus de charme qu’à l’ordinaire.

La voyant se diriger vers l’atelier, Pedro la suivit dans son élan, tasse à la main. Il sirotait son jus de bambou, tout en analysant quelques plantes sur son passage d’un air complètement désintéressé. Il ne pouvait pas s’en empêcher, c’était plus fort que lui. Elle tenait dans ses mains le vieux bouquin à la reliure fragile qu’avait offert Albar Uk’ à la fin de leurs péripéties au Pérou. L’émotion se lisait clairement dans ses yeux. Cette expédition l’avait marqué tant physiquement que moralement, et au fond, Pedro s’en voulait. Il aurait du voir qu’elle n’était pas prête, pas encore assez mûre pour affronter ce genre d’évènements. Mais pourtant, l’horreur, la peur, le meurtre, l’angoisse, la défaillance, la perversité, toutes ces choses font parties du monde des sorciers.

Face à la remarque de son amante et élève, il haussa mollement les épaules.

« Moui, ce livre est plutôt pas mal. Je n’ai pas compris encore toutes les subtilités des notes d’Albar, mais j’en ai tiré de bonnes conclusions sur certaines plantes. D’autres ne sont tout simplement pas accessibles, car les plantes en question ne se trouvent pas sur le territoire de Grande Bretagne. Il me faudrait retourner au Pérou pour poursuivre leur étude. Mais bon, ce n’est pas un voyage que je reprendrais de sitôt. Par ailleurs, j’ai découvert que l’extraction de la sève d’une plante, nommée "Petulaze Porfus" pouvait soigner la Scrofulite de manière bien plus efficace que tous les traitements fournis par Ste Mangouste. Enfin, ce n’est qu’un projet d’étude et il faudrait le tester sur l’homme. Avec quelques combinaisons à revoir je pense ... Tiens, d'ailleurs tu me fais penser qu'un soupçon de Champifleur pourrait rendre l'élixir plus efficace ! Pour le moment, mes recherches ont été approuvées par le grand conseil des sciences, donc c'est une bonne chose. Bref, beaucoup de travail en perspective suite à ce bouquin ! »

Il était un peu plus fier de ses avancées scientifiques. Il faut dire que Pedro ne vivait que pour la recherche et l’enseignement. Vivre auprès de ses plantes était plus qu’une passion. En vérité, il leur accordait un amour débordant à chacun d’entre elle. Qu’il s’agisse d’une petite brindille à la plus féroce des plantes carnivores existantes.

Lorsque Shae lui demanda ce qu’il en était de sa santé, son visage s’assombrit soudainement. Les essais cliniques n’avaient pas encore l’effet escompté, mais il progressait petit à petit. L’effet du poison diminuait nettement. Mais Pedro savait au fond, qu’il n’était pas guéri. Que malgré les effets de l’Aconit du Pérou, il restait malade. Qu’une épée Damoclès siégeait toujours au dessus de sa tête et qu’elle pouvait s’abattre à tout moment. Mais physiquement, on ne voyait plus rien. Ses veines n’étaient plus d’un violet sombre menaçant et sa peau avait retrouvé des couleurs plus naturelles. Il remonta la manche de sa chemise à carreaux, puis tendit son avant bras puissant à la demoiselle.

« Vois par toi même les miracles de cette plante. »

Il lui adressa un sourire léger, mais loin d’être sincère. La maladie était toujours là, stagnant dans les plus infimes particules de son corps. Elle sommeillait simplement tel un cancer lattant, menaçant de se réveiller à tout moment et de prendre le dessus une seconde fois. Mais il ne voulait pas inquiéter Shae. Ses études le menaient sur la bonne voie et il était hors de question de lui faire peur en mentionnant ce « léger » détail sur son état de santé.

« Maintenant j’aimerai trouver une combinaison de vertus magiques qui pourraient me faire repousser une véritable main. »

Il leva sa main magique recouverte d’un gant en peau de dragon et de terre. C’était certainement la chose qu’il aimait le moins de tout son corps. Non pas qu’il s’agissait d’un défaut esthétique insupportable à contempler, mais cette chose au bout de son bras lui rappelait un élément funeste de l’histoire. Peter Petitgros avait également perdu sa main afin de ressusciter Lord Voldemort. Et cette prothèse magique lui rappelait sans cesse cette partie désagréable de l’histoire.

« Ta coloc se passe bien sinon ? Tu es sûre de ne pas vouloir emménager ici ? Le Manoir est grand et tu aurais accès à mon laboratoire autant de fois que tu le désirs. »

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MessageSujet: Re: Now I gotta draw a line (pv Pedro)   Now I gotta draw a line (pv Pedro) I_icon_minitimeDim 21 Mai - 17:22



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Shae ξ Pedro


Discuter aussi ouvertement de sa vulnérabilité avait mis Shae mal à l'aise. Elle n'aimait pas se sentir fragile. Ce n'était pas elle. Shae Viridian était une sorcière badass, prête à dégainer et à dégommer les cibles. Elle n'éprouvait pas de remords quant à ses actes - ou alors de façon rarissime, et elle ne se laissait pas distraire par ses sentiments. Ces derniers-temps, elle avait laissé sa carapace se fissurer. C'était fini. Elle n'avait pas envie d'errer dans un tourment de culpabilité sans fin. Elle avait fait ce qu'elle avait pu, au Pérou. Elle avait défoncé la sorcière qui les avait attaqué. La victoire n'avait eu qu'un arrière goût amer et âcre au fond de sa bouche. Elle savait pertinemment qu'elle ne pouvait protéger personne, mais elle voulait protéger les siens. Ruth, ses parents... Pedro. Les gens qu'elle croisait à la fac. Elle voulait être puissante, et elle voulait avoir de quoi défendre sa vie. Celle des gens proche d'elle aussi, tant qu'à faire.

Le besoin urgent d'une cigarette la tenaillait, et elle prit une inspiration en refermant doucement le grimoire, écoutant les explications de Pedro d'une oreille distraite. Quand il releva sa manche pour lui montrer son bras, le soulagement la prit, et un sourire étira ses lèvres. Elle passa le bout des doigts sur le bras, rassurée de constater qu'il avait repris une apparence normale. Bon. Une bonne chose déjà. Il mentionna l'idée de faire repousser une main, et elle lui jeta un regard un peu interdit. Toujours plus loin dans la science, certes. Elle aurait dû être excitée par les nouvelles opportunités de recherche que cette idée offrait, mais bizarrement, elle se contenta d'acquiescer à l'idée. Bof. Les transformations du corps la laissaient de marbre, elle préférait se concentrer sur les sorts.

Elle avait toujours le lourd grimoire de sorts runiques, et elle l'avait un peu étudié, mais il restait indéchiffrable dans son ensemble. Elle avait hâte de retourner à l'Université, afin de pouvoir l'étudier de fond en comble et d'en faire son sujet d'étude de Sorts principal. Elle avait déjà envoyé tous les hiboux nécessaires à Smethley, et celle-ci, malgré son antipathie, lui avait accordé les locaux nécessaires à ses recherches, ainsi que son certificat de Botaniste dans le même hibou. Elle avait également évoqué que le Ministère suivait ses publications avec intérêt, et que le Département des Mystères serait heureux de lui offrir un stage. Shae hésitait encore quant à la réponse. Le Ministère lui sortait par les trous de nez, entre leur inaction totale vis à vis des moldus, entre les tarés qui causaient la disparition de nombreux sorciers, et les abrutis qui poursuivait en justice les sorciers qu'ils avaient réussi à dénicher. Le climat craignait de plus en plus, et Shae sentait bouillir dans ses veines une envie brûlante d'aller frapper tous les idiots qui peuplaient ce monde. Lourde tâche.

Les questions de Pedro la tirèrent de ses pensées.

« Ta coloc se passe bien sinon ? Tu es sûre de ne pas vouloir emménager ici ? Le Manoir est grand et tu aurais accès à mon laboratoire autant de fois que tu le désires. »

Elle sourit doucement, amusée par la proposition. Jamais de la vie.

- J'emménage cette semaine, mais tout devrait bien se passer. Tu devrais voir l'appartement, il est... parfait. Et puis, tu veux vraiment que ta mère te demande pourquoi ta stagiaire dort dans ta chambre ? A moins que tu n'aies prévu une chambre spécialement pour moi bien sûr, ce qui ne serait pas bizarre du tout. Pour ce qui est du labo, Smethley m'a donné l'autorisation d'hanter celui de l'aile Universitaire de Poudlard... Donc tout va bien, ne t'inquiètes pas.

Elle s'autorisa à lui faire un clin d'oeil joueur.

- Et que serait la vie étudiante sans des immenses fêtes et orgies d'alcool en plein coeur de Londres ? Promis, je ne t'inviterais pas, mais il ne faudra pas être jaloux des jeunes excités qui risquent de squatter le sol pour dormir.

Shae rit à l'idée de la tête de Pedro, découvrant un tas d'étudiants éméchés sur le sol de sa chambre. Ce serait probablement épique, mais disons que mettre l'idée en pratique serait légèrement dangereux. Enfin, elle ne savait pas ? Le professeur Mortimez était-il possessif comme les types des livres de romance bidon qu'elle avait eu l'occasion de lire dans de grandes périodes d'ennui ? Gonflé de testostérone, et prêt à démontrer qu'elle était sienne ? Ah ! L'idée était marrante, mais impossible. Déjà, pour sa carrière, et ensuite, parce qu'il ne semblait pas être fait de ce bois là. Il se contenterait probablement de se murer dans un silence épais, et de s'éloigner.

Elle fouilla dans ses poches et tira son paquet de cigarettes, lui jetant un regard en coin.

- Je vais sortir m'en griller une. Tu devrais peut-être aller voir ta mère ? Je peux repartir pour Londres dans la soirée si ça te va, ou rester. Ton choix.

Au moment où elle finissait sa phrase, l'elfe revenait en lui décochant un regard méchant au passage. Oui bon, elle avait pas été cool. Mais elle avait des circonstances atténuantes. Elle lui rendit son regard avec une grimace et fit demi-tour, entendant tout de même l'Elfe.

- Monsieur, la femme qui criait... elle crie toujours.

Un rire nerveux la secoua, et elle alluma l'objet de son désir une fois dans le Parc du grand domaine qu'était le manoir. Profitant de la vue, elle détacha ses cheveux, ses doigts passant par habitude sur sa cicatrice. Mh. Elle s'y ferait. On pouvait même estimer que ça lui donnait un petit côté dure à cuire. Les gens hésiteraient avant de l'ennuyer maintenant.

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MessageSujet: Re: Now I gotta draw a line (pv Pedro)   Now I gotta draw a line (pv Pedro) I_icon_minitimeLun 22 Mai - 23:29



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Shae ξ Pedro


Le fait de décliner son offre lui fendit le cœur. Elle n’était clairement pas prête à vivre un idylle avec lui, jour après jour. Ca pouvait se comprendre dans un sens. Elle était jeune, fraiche, encore pleine de vie et probablement d’envies diverses et variées. Pedro était un homme usé par les années, l’expérience, par les voyages et une santé plus que vacillante. Il n’était qu’un vieux fossile face à la jolie rose qui se tenait devant lui. Comment pouvait-il rivaliser avec des jeunes garçons de l’âge de Shae. Lui même, vingt ans en arrière, se voyait encore affronter un dragon avec autant d’aisance qu’un auror surentrainé. Mais les années de recherches, cloitré dans un laboratoire à l’abri de tout danger – façon de parler – l’avait rendu plus mou. Moins vaillant, moins vigoureux. Certes, ils avaient affronté un dragon et une sorcière maléfique, mais si Pedro avait pu l’éviter, il l’aurait fait.

Peut-être que leur différence d’âge allait bloquer leur avancée amoureuse. Peut-être qu’au fil du temps, il se rendrait compte de la bêtise qu’il avait commis en acceptant le cœur de Shae. Peut-être qu’il aurait du se montrer froid, distant, et refermer son cœur de pierre, comme il avait toujours su le faire. Il entendait déjà la voix criarde de sa mère lui casser les tympans, le couvrant de sermons quant à la stupidité de ses sentiments involontaires. Il aurait du se contenir, faire preuve de bon sens et écouter sa raison plus que son cœur. Pourquoi s’était-il lancé dans une telle expertise ? Car sortir avec une fille quasiment vingt ans plus jeune que lui, permettait de se sentir à nouveau vaillant et fort ? Non. Pedro ne pouvait l’expliquer. Il aimait Shae et ce, depuis le premier jour où leurs regards se sont croisés. Au fond, il le savait. Il s’était montré tel un professeur intentionné, puis avait endossé le rôle de père protecteur. Puis finalement, il était devenu l’ami, le confident et enfin l’amant. L’homme qui devait maintenant prendre ses responsabilités et guider cette petite chose fragile, qui semblait complètement paumée dans ses sentiments.

Un léger sourire entailla son visage, lorsqu’elle lui évoqua la réaction de sa mère. Batilda n’accepterai probablement pas. Avec autant d’années de célibat, elle s’était résignée au fait que son fils n’aurait jamais d’aventure amoureuse. Qu’il resterait son petit fils adoré et qu’elle serait la seule femme au monde capable de lui fournir tout l’amour nécessaire pour qu’il ne sombre pas dans la déprime la plus morbide. Alors savoir qu’une autre femme qu’elle pouvait prendre sa place, l’anéantirait certainement.

« Reste. »

Avait-il dit dans un simple souffle. Pedro avait passé une semaine horrible entre les essais cliniques et le laboratoire. Il n’avait quasiment pas vu la lumière du jour en dehors de sa serre et les seuls contacts humains qu’il avait eus, se résumaient à des échanges cordiaux entre professeurs et piqures que lui prodiguaient les Médicomages de Ste Mangouste. Alors se savoir encore seul entre son Elfe de Maison morose et sa mère hystérique, le terrorisait. La présence de Shae l’emplissait de joie et le gratifiait d’un sourire béat dès qu’il croisait son regard agrémenté d’une cicatrice. Une cicatrice qui signifiait quelque chose pour Pedro. Il y voyait là la beauté d’un geste, la grâce d’un sentiment profond encore inexprimé. Cette cicatrice n’avait rien de laid, rien de vulgaire. Elle embellissait le visage de Shae de mille feux. Elle avait prit une maturité certaine et appréciable. Une qualité qui sommeillait en elle, s’était réveillée pour laisser place à une femme battante, courageuse et pleine de conviction. La petite Shae turbulente et frivole s’était évanouie dans les méandres du passé. Ce voyage l’avait transformé dans le bon sens et embelli aux yeux de Pedro.

Ce flegme lorsqu’elle tirait sur sa cigarette et crachait ces volutes de fumées, lui accordait cette singularité d’Uma Thurman qui emplissait l’esprit du professeur de Botanique d’une mélancolie profonde.

Belmotrus qui dévisageait d’un œil mauvais la demoiselle qui s’était réfugiée dans le jardin pour fumer, rappela à son maitre que sa mère beuglait toujours à l’étage. Pedro haussa les épaules d’un air totalement désintéressé. Il n’était pas pressé de faire face à sa mère et aux questions trop peu discrètes qu’elle pourrait poser à Shae. Alors d’un geste de la main, il écarta Belmotrus de son passage pour l’envoyer paitre à quelques mètres de là. L’Elfe laissa échapper un couinement de mécontentement, puis d’un claquement de doigts, il disparut dans un nuage de poussières magiques.

Pedro s’arrête au niveau de Shae. Le manoir de Mortimez se situait en hauteur. Il dominait toute la pleine qui s’étendait jusqu’au brouillard qui dominait la capital. Au loin, en miniature, on pouvait distinguer Big Ben dans les beaux jours. Le jardin s’étalait sur plusieurs mètres et on pouvait distinguer la patte de Pedro un peu partout. Fleuris en tout temps, des arbres et plantes exotiques qui laissaient échapper leurs fragrances spéciales, les couleurs vives et chatoyantes qui ne dénotaient pas avec l’élégance du domaine, tout était parfaitement pensé, calculé et harmonieux. La nature faisait partie intégrante du professeur de Botanique. Dans un coin d’ombre, de nombreuses pierres et métaux étaient entreposés de façon à former un petit carré de jardin japonais. Mais c’était surtout l’endroit où Pedro y gardait ses plus précieux métaux et pierres précieuses. Ce jardin d’apparence tranquille, était entouré d’un puissant sortilège de protection. Seul Pedro était autorisé à y pénétrer pour y toucher chaque pierre. Après tout, il ne fournissait pas n’importe quel alchimiste …

Une brise légère, fraiche du soir se leva. Les boucles d’or de Shae se mouvaient au gré du vent, rependant son parfum aux creux des narines de Pedro. Il s’en enivrait, encore et encore. Il croisa les bras, puis d’un air tranquille considéra sa douce et tendre.

« Je sais que c’est nouveau pour toi et que je ne suis pas quelqu’un de facile à vivre. Alors je ferai des efforts. Mais sache que je ne te laisserai pas toute seule Shae. Que si tu as le moindre doute, la moindre envie, le moindre questionnement, ma porte te sera toujours ouverte. Ce manoir est assez grand pour y loger trois familles de sorciers turbulents. »

Il passa une main calleuse sur les épaules de la jeune femme, puis tendit sa main vers l’horizon, là où le soleil se couchait.

« Là bas, à quelques milliers de kilomètres d’ici, se tient Albar et son dragon. Deux individus qui nous on unis. Je crois que je ne les remercierais jamais autant pour tout ce qu’ils ont fait. Même si on a du subir de sales épreuves. Rien n’est fait au hasard. Si j’ai du faire face à la mort, si tu as du voir ces images horribles, c’est pour une bonne raison. Un jour, on verra le fruit de ces efforts, de ces épreuves … tu verras ce que ce voyage t’a apporté. »

Elle avait fini sa cigarette, réduisant le mégot à l’état de poussière à l’aide d’un sortilège simple, mais efficace. Pedro plongea aussitôt ses lèvres sur les siennes, émergeant en lui un volcan de sensations indescriptible. Il avait cette envie fugace de parcourir sa peau, longer chaque courbe de son corps, rendre le visage de Shae plus rayonnant qu’il ne l’était déjà. Mais il n’en fit rien. Batilda n’était pas loin et Belmotrus pouvait revenir d’un instant à l’autre.

« J’ai envoyé ton dossier à Smethley et une lettre de recommandation dans un grand laboratoire de Londres. Si tu souhaites poursuivre une formation dans les sciences et la recherche, je peux te faire intégrer les meilleurs laboratoires … pour tes stages. Ce n’est pas du favoritisme que je fais là, mais j’estime que tu es digne de bosser avec de grandes têtes pensantes. Tu es une jeune femme pleine de ressources et je suis convaincu que tu iras loin. Alors vois ma proposition comme une offre et une chance de percer dans les hautes sphères de la science. »

Il parlait avec passion et envie. Pedro était convaincu que Shae était faite pour ce milieu. Même si elle ne prendrait pas la direction de l’étude de la Botanique ou de l’Herbologie, il savait qu’elle possédait un esprit brillant et assez analytique pour faire partie des meilleurs. Il l’avait vu à l’œuvre à plusieurs reprises, et jamais il ne s’était trompé sur ses élèves prometteurs. Shae était de loin l’une de ses plus brillantes élèves.


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MessageSujet: Re: Now I gotta draw a line (pv Pedro)   Now I gotta draw a line (pv Pedro) I_icon_minitimeMer 24 Mai - 2:37



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Shae ξ Pedro


Dans la clarté faiblissante du soir anglais, la brise levée venait caresser sa peau, et la faire frissonner. Ah ça, pour une différence de climat, c'était une vraie différence de climat qui existait entre l'Angleterre et l'Amérique du Sud. Tirant sur la cigarette comme sur un joyau précieux, Shae se délectait du temps frais, bien que la fraicheur commence à se faire ressentir. La sueur constante et les brûlures du soleil ne lui manquaient pas tant que ça, et pouvoir apprécier un coucher de soleil anglais restait un moment privilégié. Elle resterait donc pour la nuit au manoir Mortimez. Elle n'aurait su partir. Pas après ce mot, lâché comme une supplication par l'homme qu'elle aimait. Elle voulait tant être passionnée avec lui. Brûler toutes les étapes, se donner corps et âme dans leur relation. S'y perdre un peu probablement.

Mais il y avait chez lui cette singulière retenue qui lui rappelait qu'elle serait peut-être la seule à se donner autant à fond. Cette même retenue qui lui rappelait sans cesse que ses sentiments à elle étaient probablement une version plus poussée et dynamique de ce qu'il devait ressentir lui. Qu'était-elle à ses yeux ? Une étudiante à chouchouter ? Une preuve que son charme n'avait pas été teinté par l'âge ? Un ovni, une anomalie dans la Matrice ? Un trophée de plus à accrocher au tableau de chasse ? Ignorer la réponse à cette question la rendait parfois grognon, et elle espérait sans cesse décrypter chez lui un signe. Un indice qui confirmerait que l'amour qu'il lui portait était aussi passionné et puissant que celui qu'elle ressentait pour lui.

Ce sentiment effrayant et grandiose de se dédier à l'autre, de se perdre dans l'autre, de mieux se retrouver dans l'autre. Peut-être était-ce un fantasme, irréalisable et fabriqué de toutes parts ? Peut-être pas. Pedro finit par la rejoindre, au creux de cet écrin que formait son jardin, luxuriant et respirant de beauté et d'élégance. Elle lui sourit distraitement tout en terminant sa cigarette, encore aux prises avec ses questions. Elle voulait se donner mais ne pas se perdre. Vivre passionnément en gardant le contrôle. Elle voulait donner vie à des paradoxes impossibles, en somme.

Il ouvrit la bouche le premier - fait rare - pour la rassurer une fois de plus. Elle sourit doucement, touchée par ses mots. Toujours là pour elle. C'était romantique et adorable. Il posa sa main sur son épaule et elle s'appuya doucement contre lui, tandis qu'il reprenait un discours sur ce qu'ils avaient vécu. Mettre des mots sur le Pérou et en déduire que tout n'était pas arrivé pour rien... Tout cela sonnait encore amèrement aux oreilles de la jeune femme. Oh elle avait conscience qu'elle avait grandi, évolué, durant ce voyage. Elle n'avait pas eu le choix. Mais il était encore loin, le temps où elle regarderait d'un bon oeil cette aventure. La cicatrisation serait lente, douloureuse, et inoubliable.

Pedro dû sentir cette résistance chez elle, puisqu'il plongea sur ses lèvres comme un noyé sur une bouée, la prenant au dépourvu, avec une force et une volonté qu'elle ne lui soupçonnait pas. Un élan possessif semblait l'habiter tandis qu'il la serrait contre lui, perdant peut-être momentanément le contrôle de sa retenue, brisant en éclat celle de Shae, fragile à la limite d'inexistante. Crispant ses mains, elle plongeait corps et âme dans le baiser, tentant d'en tirer plus, de le prolonger, de l'emmener vers quelque chose de plus subtilement dangereux. La pente était glissante pour eux deux, mais il sembla finalement se reprendre et se détacha, la considérant en semblant ignorer la faim purement physique qui l'habitait.

Il rouvrit la bouche, prenant cette fois ci le ton du professeur, non plus de l'amant.

« J’ai envoyé ton dossier à Smethley et une lettre de recommandation dans un grand laboratoire de Londres. Si tu souhaites poursuivre une formation dans les sciences et la recherche, je peux te faire intégrer les meilleurs laboratoires … pour tes stages. Ce n’est pas du favoritisme que je fais là, mais j’estime que tu es digne de bosser avec de grandes têtes pensantes. Tu es une jeune femme pleine de ressources et je suis convaincu que tu iras loin. Alors vois ma proposition comme une offre et une chance de percer dans les hautes sphères de la science. »

Une nouvelle proposition. Difficile à refuser. Sans trop tergiverser, elle savait déjà qu'elle refuserait probablement, tout comme elle refuserait le stage au Ministère. Son avenir était encore quelque chose d'intensément flou à ses yeux, mais elle avait quelques valeurs qui ne colleraient jamais, ni à celles d'un labo, ni à celles du Ministère. Et elle tenait bien trop à son indépendance pour se laisser dompter par qui que ce soit. Néanmoins, l'offre était touchante. Elle savait qu'il était sérieux et qu'il la considérait véritablement comme une potentielle grande chercheuse. Et c'était son but ! Mais pas dans ces conditions. Elle tracerait son propre chemin, comme elle l'avait toujours fait.

Elle glissa doucement sa main dans la sienne et la pressa.

- Merci infiniment pour cette offre. Je vais y réfléchir sérieusement. Je vais d'abord tâcher de conclure mes recherches en terme de Sortilège et d'apprendre à peaufiner mes inventions. Je pense vraiment être en mesure de faire des avancées et des découvertes qui aideront sur le long-terme notre peuple. Cela étant, il nous faudra survivre aux moldus et aux machineries politiques avant bien entendu.

Un mince sourire étira ses lèvres, et elle finit par relâcher sa main, s'étirant doucement.

- Bien ! Il est temps pour moi de rencontrer officiellement ta mère il me semble ! Le diner promet d'être intéressant. Si tu m'embrasses encore une dernière fois, je promets d'être sage...

Evidemment, sa définition de sage n'était peut-être pas la même, mais elle se plaisait à lui faire un petit chantage affectif. Et elle devait avouer que l'idée de se faire surprendre pimentait plus la chose qu'elle ne l'angoissait, à présent. Il avait eu l'air sûr de lui, sûr d'eux... Elle était sûre aussi maintenant. Et elle mourrait d'envie d'en apprendre plus sur lui... De façon plus intriquée, plus intime. Comme une véritable amante, au final.
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MessageSujet: Re: Now I gotta draw a line (pv Pedro)   Now I gotta draw a line (pv Pedro) I_icon_minitimeJeu 25 Mai - 10:04



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Shae ξ Pedro


Pedro haussa les épaules et se pencha doucement sur le visage de Shae, quand Batilda apparut dans l’encadrement de la porte. D’un raclement de gorge sec et menaçant, elle surprit le Botaniste qui recula d’un bon pas de sa jeune amante. Baguette en main, un grand chapeau en pointe décoré d’une rivière de perles, une robe des plus soyeuses, Batilda avait l’élégance d’une sorcière raffinée et importante. Son visage était sec, tout en angle. Sa bouche pincée lui donnait un air sévère et sa chevelure complexe tirée en arrière montrait qu’elle prenait encore soin d’elle à son âge. Batilda était une femme aux apparences trompeuses. Le regard froid, une aura qui ne dégageait rien qui vaille, mais au fond, il s’agissait d’une mère aimante et attachante. Au contraire du père Mortimez, elle avait soutenu Pedro dans ses choix, l’avait mené à devenir ce qu’il était aujourd’hui. Elle était fière de lui, de l’influence qu’il apportait dans l’avancée technique des sciences et de son rôle de professeur au sein d’un prestigieux établissement.

Ses doigts malingres caressaient sa baguette en bois de cerisier, taillé d’une manière bien singulière. On pouvait y décerner de nombreuses runes sculptées profondément dans le bois, qui s’entremêlaient de manière harmonieuse. Jadis, Batilda fut probablement une fort jolie jeune femme. On pouvait encore lire la grâce et la beauté de ses jeunes années au fond de ses yeux. Des yeux d’un bleu profond, aux eaux tumultueuses. Un bleu intense dont Pedro avait eu la chance d’hériter. L’Elfe se tenait à ses côtés, l’échine courbée, toisant d’un air mauvais Shae et Pedro. Il n’appréciait guère la venue de la jeune sorcière et encore moins la façon dont son maitre la regardait. Alors, il s’était réfugié dans les jupons de la maitresse des lieux, espérant avoir une revanche certaine sur ladite invitée.

« Oh tient ! Nous avons de la compagnie ! Et tu ne m’as pas prévenu mon chéri ? » s’exclama Batilda d’une voix sèche et désappointée.

Pedro n’aimait pas ce genre de situation. Il se renferma aussitôt sur lui même, au lieu de présenter Shae à sa mère. Il aurait voulu que les choses se passent autrement, ou même que peut-être, Shae ne rencontre jamais sa famille. Batilda était une autrichienne, forte de caractère, qui n’allait pas se laisser charmer par les propos aussi pauvres en informations qu’allait lui donner son fils au sujet de l’invitée. Heureusement, le père Mortimez n’était pas là. Le diner aurait probablement tourné au cauchemar pour le Botaniste.

« Shae, je te présente ma mère … »
« Batilda Mortimez. Bienvenue au Manoir des Mortimez. Vous restez diner je présume ? Nous ferons plus ample connaissance autour d’un bon repas. Belmotrus ! »

L’Elfe tressaillit légèrement, plus s’évapora dans un PLOP sonore. Batilda pivota sur ses talons, puis invita les deux tourtereaux à la suivre. Elle marchait d’un pas solennel, presque royal. Elle se sentait ici chez elle, maitresse des lieux de tout temps. Pedro, lui, courbait l’échine, tel un enfant que l’on avait grondé à la suite d’une bêtise à l’instant commise. D’un simple geste de la main, elle ouvrit les lourdes portes en bois qui donnaient sur l’immense salle à manger du manoir. C’était une grande pièce chaleureuse, bordée de longues fenêtres étroites et tout en hauteur qui laissaient passer une lumière ocre d’un soleil couchant. La tapisserie au mur était couverte de nombreux tableaux de toute taille, portraits des membres de la famille Mortimez. Ils regardaient Shae pénétrer les lieux, murmurant, presque choqués de voir quelqu’un d’étranger en ces lieux. De belles plantes se dressaient aux quatre coins de la pièce, grimpantes, aux feuilles cirées, qui illustraient toujours la passion du professeur. La table était toute en longueur, habillée d’une nappe blanche en dentelle. Des chandeliers de table en argent flottaient au dessus d’un délicieux plat végétarien que venait de faire apparaître l’Elfe de Maison.

Une fois installés, chacun à une certaine distance, tant la longueur de la table était impressionnante, Batilda accorda un large sourire à Shae. Pedro, quant à lui, ne savait pas bien où se mettre. Pourtant il se redressa, faisant preuve de contenance et sombra dans son mutisme légendaire.

« Alors, Mademoiselle Shae. Quel est l’objet de votre visite aujourd’hui ? Je présume que vous êtes une étudiante de mon cher fils ? Si c’est le cas, je peux vous dire que vous avez bien de la chance d’avoir un professeur tel que lui. Je n’ai jamais vu quelqu’un aimer les plantes plus que sa mère ! D’où venez vous ? Parlez moi un peu de vous ? »

Elle planta sa fourchette dans un brocoli bien cuit, puis dévora Shae d’un regard ampli de curiosité. Pedro détourna légèrement le regard vers l’élue de son cœur, lui faisant clairement comprendre de ne pas raconter la vérité sur leur relation. Sinon, il risquerait fort probablement de s’étouffer avec un petit pois.

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