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 Everyday is exactly the same, isn't it ? (Feat Ana)

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MessageSujet: Everyday is exactly the same, isn't it ? (Feat Ana)   Everyday is exactly the same, isn't it ? (Feat Ana) I_icon_minitimeLun 4 Sep - 17:11



Everyday is exactly the same, isn't it ?
Feat Anastasia Rebrov - 28 octobre 2020



« - Comment cela ?! Pas possible ?! »

Une femme rondelette, aux mollets saucissonnés dans d’épais collants, fulminait au guichet de la poste de Pré-au-Lard. Ses cheveux prenaient des teintes rougeâtres à mesure qu’elle enrageait.  

« -  Pas possible. » Maintint Corvus un sourire aimable aux lèvres.
« - Vous me faites le coup à chaque fois ! J’exige de voir quelqu’un de compétent ! Vous ne pouvez refuser ! Vous ne pouvez pas ! Votre responsable ! Immédiatement ! »
La métamorphomage enrobée de gras était bien connue des services de la poste. Célèbre pour ses envois de colis improbables et farfelus, on aurait dit qu’elle cherchait à donner des challenges toujours plus audacieux aux hiboux de Pré-au-Lard…

« - Mais tout de suite Mrs. Smallfeet. » Ce faisant, le jeune homme souleva le loquet pour ouvrir la porte de sa cabine et s’avança promptement vers l’arrière boutique.

« - Vous ne faites rien pour plaider votre cause vous les gens de votre espèce ! »

Cette dernière remarque le fit changer de direction. S’engageant dans un couloir plus sombre que les autres, il atteint bientôt la remise. S’assurant d’être seul, il referma la porte derrière lui. Son coeur battait inexplicablement vite. Il posa une main fébrile sur sa poitrine et respira quelques fois doucement avant de remettre ses cheveux rétifs en ordre.

« - Vous les gens de votre espèce… » Répéta t-il avant de sourire froidement. Puis prenant une grande inspiration il alla finalement chercher quelqu’un de "compétent". Son supérieur, Mr. Philip Wormeat, un sorcier soixantenaire, triple fois grand-père, qui ne perdait jamais une occasion de pérorer au sujet des prouesses précoces de sa descendance.

« - Tiens ! Rosier ! Vous tombez à pic mon garçon ! »

Mr. Wormeat arrangea une pile de documents avant de retirer ses lunettes en demi lune. Il tapota du bout des doigts un paquet qui trônait sur son bureau. Un paquet fait d’un papier craft très épais, comme si l’objet qu’il contenait avait été enroulé de multiple fois, lui donnant peut-être plus de consistance qu’il n’en avait à la base.

« - Vous voyez ce colis ? Il doit être remis en main propre à Mr. Maclachlan, au Chaudron Baveur… »

Corvus arqua un sourcil. On le laissait d’ordinaire moisir à son guichet, préférant dépêcher ses collègues sorciers pour les livraisons spéciales...:

« - Bien, Monsieur Wormeat… »

Le vieux sorcier remarqua la surprise du jeune homme et précisa la raison de cette requête inhabituelle :

« - L’objet ne supporterait pas un transplanage et je ne peux risquer qu’un de vos collègues ne se décide à enfreindre ce prérequis par pure fainéantise. Aussi je dois dès à présent chercher ma petite fille à son cours de guitare-couture. Elle est très douée vous savez ! »


« - Oui, Monsieur Wormeat. Très douée. Je dois cependant vous prévenir qu’il vaudrait mieux éviter le hall principal, nous avons une alerte Kafka. »

« - Mrs. Smallfeet ?! Vous m’en voyez navré ! J’enverrai Sabine la maitriser avant qu’elle ne prenne littéralement les traits du dragon comme la semaine dernière… »

Il tendit le paquet, et répéta les quelques informations à retenir pour la bonne réception du colis mystérieux.

« - Mr. Maclachlan, au chaudron baveur, je compte sur vous Rosier, je sais que je peux vous faire confiance. Vous êtes le Cracmol de la situation ! »

Ce dernier trait d’humour pris Corvus de court. Son masque d’affabilité s’affaissa comme un château de cartes. Et son coeur… Son coeur battait à nouveau la chamade. « le cracmol de la situation. » Il saisit le paquet plus brusquement qu’il ne l’aurait voulu et fit volte face prestement pour se hâter de sortir. Courant presque à travers les couloirs, serrant peut-être un peu trop fort le paquet crafté, il emprunta la porte de secours pour s’extirper de cet endroit infâme. Respirer. Respirer l’air frais et sec de ce mois d’octobre, il lui fallait respirer !

« - le cracmol de la situation. »  

Une fois dehors, plusieurs hauts le coeur le plièrent en deux. Son coeur semblait battre dans sa tête tant il sentait le sang de ses veines circuler à plein régime. Il eut un hoquet douloureux et posa brusquement ses mains sur ses tempes. Son souffle était court et saccadé. Il se sentait brûler. La pupille de ses iris se dilatait, il voyait trouble. Corvus était en train de perdre le contrôle. Il le savait. Mais malgré sa lucidité, son corps partait en vrille. "Respire". Ne cessait-il de se répéter. "Respire".

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MessageSujet: Re: Everyday is exactly the same, isn't it ? (Feat Ana)   Everyday is exactly the same, isn't it ? (Feat Ana) I_icon_minitimeLun 4 Sep - 18:08

9 h 48, 28 octobre 2020. Pré-Au-Lard, derrière le bureau de poste.


La jeune femme remontait une fois de plus en direction des Trois Balais, empruntant l’une des ruelles adjacente à la rue principale. C’est là qu’elle passait le plus clair de son temps lorsqu’elle ne trouvait rien à faire, histoire de garder son gosier au chaud à grand renfort de « vod’glace » ou de « bièraubeurre ». La russe avait profité du temps pour aller se dégourdir un peu les jambes, car aujourd’hui il faisait plutôt beau. Enfin « beau », il fallait placer le mot dans un contexte automnal et britannique de surcroît. En d’autres termes, il faisait un froid de canard, le genre porté par un vent ni trop fort ni trop faible, juste ce qu’il fallait pour être agaçant. Mais au moins il ne pleuvait pas. Ou pas encore, au vu des nuages grisâtres qui assombrissaient le ciel plus au Nord.

Anastasia s’arrêta tout net lorsque la porte du bâtiment à sa droite s’ouvrit à la volée juste devant elle. Deux pas de plus, et elle se serait retrouvée sur la trajectoire du furieux petit bonhomme à la crinière touffue, qui lâchait son paquet pour porter ses mains à sa tête, avant de se plier en deux et réprimer des hauts le cœur qui semblaient presque vouloir l’étouffer. La russe poussa un soupir en tirant sur les pans de son long manteau de cuir sombre. Les européens étaient réputés pour être des chiffes-molles après tout, surtout les suédois. Parlons-en de ces suédois d’ailleurs, c’était à s’en demander où était passé leur héritage viking, quand quelques années auparavant le gouvernement votait une loi qui interdisait aux hommes d’uriner debout dans les toilettes publics. Enfin… Pour l’heure, il fallait s’occuper d’un anglais.

Ana’ approchait derrière le jeune homme à pas de loup, comme si elle ne voulait pas le déranger dans ses convulsions. Mais il n’y avait pas trente six solutions pour aider quelqu’un à reprendre ses esprits de toute façon… Elle posa une main douce sur son épaule.

- Eh, regarde-moi. Dit-elle en lui décochant une mandale de cette même main encore douce quelques secondes auparavant.

La mirkrahaul secoua ensuite sa paluche tatouée pour soulager ses doigts et ses phalanges qui avaient craqués les uns après les autres sous le choc. C’est l’inconvénient de mettre des coups, on se fait aussi mal que notre cible. Bon, peut-être pas autant, mais tabasser quelqu’un reste douloureux ! Tous les russes le savent.

- Aller respire, ajouta la sorcière en allant ramasser le paquet enveloppé de papier kraft, tu as perdu ton paquet en plus ! Regarde-ça, c’est tout sale… Commenta-t-elle en époussetant le colis de la terre qui s’y accrochait en vain.

Anastasia lui tendait son paquet de l’autre main, celle avec laquelle elle n’avait pas cogné ; affichant un léger sourire aimable. Voilà comment on se remontait le moral par chez elle, on se secouait les puces avec vigueur et sans accorder de pitié.
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MessageSujet: Re: Everyday is exactly the same, isn't it ? (Feat Ana)   Everyday is exactly the same, isn't it ? (Feat Ana) I_icon_minitimeMar 5 Sep - 12:31



Everyday is exactly the same, isn't it ?
Feat Anastasia Rebrov - 28 octobre 2020



Il ne sentit presque pas la main qui se posait sur son épaule, les yeux rivés sur ses chaussures, la vision trouble comme quelqu’un qui cherchait à régler la focale d’un objectif, ses mains toujours plaquées sur ses tempes il n’entendit presque pas non plus les mots de ce nouvel interlocuteur.

- Eh… ga…d…oi.

Ehgadoi ?! Corvus releva la tête au moment exact où le poing de la russe lui percutait la mâchoire. Abasourdi et médusé, il n’eut pas le temps de comprendre ce qui lui arrivait qu’une douleur vive le saisit. Lâchant immédiatement ses tempes pour masser son menton endolori, il fustigea d’un regard noir l’auteur de ce coup. Cherchait-on à le dépouiller ?! Son souffle était toujours saccadé, mais sa vue était apparement de retour…
Se trouvait devant lui, une jeune femme à l’allure pour le moins excentrique. Tatouages et piercings en pagaille, ainsi que de longs cheveux blonds virant presque au blanc à la Malefoy style. Elle avait tout l’air d’une crapule de l’allée des Embrumes, le genre de crapule à vous déposséder de vos biens et vous laisser à moitié mort dans le caniveau. À bien y réfléchir, rares étaient les sorciers à vous foutre un gnon gratuitement en plein visage… Ces manières rustres ressemblaient au comportement typique des moldus… C’est du moins ce qu’il avait entendu moult fois par son père, sans pour autant pouvoir le vérifier lui même.

- Aller respire.

Le timbre de sa voix était emprunt d’exotisme. Le «  r » roulé ainsi que l’intonation chantante offraient une musicalité toute singulière aux oreilles de notre jeune Cracmol. Il respirait, respirait, ses pensées se focalisaient sur l’instant et non plus sur les paroles de M. Wormeat. Pourquoi l’avait-elle frappé ? Courait-il un danger ? Qu’avait-il fait du paquet à remettre à M. Maclachlan ?! Cette dernière question trouva bientôt sa réponse. Car l’enfant caché des Malefoy s’empara bientôt du dit paquet. Voleuse ! Elle l’avait donc bel et bien agressé pour le dérober ! Cette seule pensée lui suffit pour se redresser et retrouver toute sa lucidité. Comme un shot d’adrénaline. Un frisson lui parcourut l’échine. Il ne s’était jamais battu de sa vie. Il n’avait jamais été violent avec quiconque. Cloitré dans son jardin la totalité de son enfance et adolescence, il n’avait fait que lire à ce propos. Rêvant parfois d’être le héros de la veuve opprimée, et de l’orphelin torturé. En théorie il connaissait bien des choses, mais en pratique ? Aujourd’hui allait donc être le jour de sa première baston ? Fermement décidé à ne pas se laisser faire, il serra les poings et se tint prêt à passer à l’offensive.

- Tu as perdu ton paquet en plus ! Regarde-ça, c’est tout sale…

Ce retournement de situation pour le moins inattendu le cloua littéralement sur place. Interdit face à la jeune femme qui lui tendait son paquet avec amabilité, il se rendit peu à peu compte de sa méprise. Desserrant les poings dont les commissures commençaient à blanchir, il récupéra le paquet avec méfiance. Son début de crise de panique avait été endigué par un coup de poing. Une méthode barbare mais qui avait tout de même le mérite d’être magistralement efficace.
Et maintenant ? Que lui dictait les convenances, dans un cas pareil ? Son menton lancinait toujours mais mieux valait ça qu’un black-out et un réveil encore plus douloureux à Ste Mangouste...
Sonné par ce qui venait de lui arriver, il s’aventura à dire d’un ton plus froid qu’il n’avait coutume d’employer :

«  - Vous n’y êtes pas allée de main morte… »  

Puis il inspecta le colis amoché, qui semblait être la véritable victime du jour.

« Gling, gling » fit le papier Kraft lorsque Corvus s’aventura à le soupeser.

« - Crap… » Marmonna t-il dans sa barbe, avant de lancer un énième regard noir à la jeune femme. À deux doigts de rejeter la faute sur elle, il soupira un grand coup avant de se rendre compte que M. Wormeat s’était trompé.  Le Cracmol de la situation… Cela ne manquait pas d’ironie…
Peut-être valait-il mieux le laisser moisir à son guichet pour gérer des Smallfeet hystériques et nettoyer la fiante d’hibou le soir. Il secoua ses cheveux en bataille et retrouva son sourire de circonstance. Tout ceci n’avait plus la moindre importance.

«  - Je manque à mes devoirs, merci de m’avoir… aidé… Je… »

Corvus se sentait honteux. Il ne savait que dire, ne savait comment réagir, peut-être valait-il mieux pour lui de tourner les talons et poursuivre sa mission jusqu’au bout sans s’appesantir d’avantage.  

«  - Je vous souhaite une bonne journée ! »

Il sourit une dernière fois, fit un geste maladroit et stupide de la main, et s’en alla direction le Chaudron Baveur.

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MessageSujet: Re: Everyday is exactly the same, isn't it ? (Feat Ana)   Everyday is exactly the same, isn't it ? (Feat Ana) I_icon_minitimeMer 6 Sep - 14:35

9 h 59, 28 octobre 2020. Pré-Au-Lard, derrière le bureau de poste.


Anastasia avait peut-être secoué le garçon un peu fort, du moins pour lui. Puisqu’il n’était pas sûr du tout de ses intentions. Mais peu importe ce qu’il pensait au final, seul le résultat comptait en fin de compte, et il était loin d’être désastreux. La mirkrahaul lui tendait le colis avec un léger sourire.

«  - Vous n’y êtes pas allée de main morte… » Lança Corvus d’un ton froid en secouant doucement le paquet de papier kraft qu’il venait de récupérer des mains de la russe.

- Tu en as pas assez pris dans la gueule alors. Répondit-elle dans un rire discret, croisant les bras en observant le paquet et la mine défaite du jeune homme.

« Crap… » Avait soupiré le postier dans la foulée. Le colis avait pris un coup, et ne semblait plus être en très bon état. Mais déjà, le jeune homme souriait. Pas comme un type heureux, mais plutôt comme celui qui accueille la clientèle du matin au soir, habitué à voir encore et encore les mêmes visages. Il y avait de quoi rendre fou, morne et triste. « Je manque à mes devoirs, merci de m’avoir… aidé… Je… » Balbutia-t-il sans trop savoir où se placer. La russe semblait beaucoup s’en amuser. Non, elle n’éprouvait pas une once de pitié pour ce garçon, qui tentait déjà de se défiler dans une formule de politesse toute faite.

- Eh… Où tu vas ? Ta mâchoire c’est bon ? Tu veux pas boire un verre avant d’aller… « Faire ton devoir » ? L’interrogea Ana’ en mimant les guillemets avec les doigts. Et puis… On peut essayer de réparer ton colis. Hop ! Ni vu ni connu ! S’exclama-t-elle en agitant les doigts avec un air de malice au fond des yeux.

La russe activait le pas, car le jeune homme n’avait pas perdu de temps pour se mettre en route. Il n’avait qu’une envie c’était de terminer ce qu’on lui avait demandé de faire.

- Je m’appelle Anastasia, continuait-elle en lui collant aux basque, je viens de Russie. Et toi ? Tu habi...

- Ah ! Voilà donc où se cachait ce sale petit incompétent de postier ! Coupa une voix nasillarde et insupportable.

Dans la ruelle de droite, un mastodonte avec un paquet sous le bras s’approchait dans une démarche simiesque. Sa mauvaise humeur était due au fait que son envoi avait été refusé par Sabine, la collègue du postier, mais couplé à un caractère exécrable au naturel, et vous obtenez ce qu’on appelle communément « une peau de vache ».

- Vous êtes content de vous j’espère ? J’imagine que vous n’avez pas plaidé ma cause à votre collègue au vu de la vitesse à laquelle j’ai été déboutée de ma demande. Grognait-elle en agitant la tête, ce qui faisait trembler un goitre qui rendrait jaloux le plus dodu des crapauds. C'est honteux ! Honteux !

La mère Smallfeet s’approchait dangereusement et Anastasia fit un pas de côté de peur de se faire renverser.

- J’étais en train parl…

Alors que ses cheveux viraient aux rouge sang, le cliente en colère tourna la tête pour fusiller la russe du regard, sans se priver de la détailler des pieds à la tête. Le pantalon cuir moulant et les tatouages semblaient l’horripiler.

- On vous a demandé quelque chose vous ?! Rétorqua Smallfeet en retroussant les narines d’un air de dégoût.

L’étrangère fronçait les sourcils. Cette femme odieuse et invivable était un véritable poison pour la santé mentale. Ça ne faisait pas l'ombre d'un doute ! Qu'on ne puisse l'apprécier est une chose qu'elle pouvait comprendre, mais qu'on lui manque de respect comme ça de but en blanc l’agaçait rapidement. Déjà qu'elle avait été interrompue dans sa conversation, voilà qu'elle n'allait pas tarder à se faire insulter.

- Tu veux que je casse ta tête, grosse pute ?
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MessageSujet: Re: Everyday is exactly the same, isn't it ? (Feat Ana)   Everyday is exactly the same, isn't it ? (Feat Ana) I_icon_minitimeSam 9 Sep - 21:00



Everyday is exactly the same, isn't it ?
Feat Anastasia Rebrov - 28 octobre 2020



Une chose était sûre… Il n’attendrait pas de voir la réaction de Mr. Maclachlan lorsqu’il ouvrirait son paquet. Il filerait vitesse grand V retrouver son guichet, comme si rien de tout cela ne s’était passé. Il se soucierait des conséquences le jour où M. Wormeat le convoquerait dans son bureau. Et si par malheur il lui arrivait de se faire renvoyer, il retournerait mendier un job de masseur de dos d’hipogriffes. Oui, c’était le job le moins déplaisant qu’il lui avait été donné de faire jusqu’ici…
Avoir à traiter avec la communauté sorcière était une véritable plaie dans son existence, perdre son job de guichetier était un mal pour un bien. En parallèle le contact avec les hipogriffes lui semblait plus aisé et bien plus gratifiant.

- Eh… Où tu vas ? Ta mâchoire c’est bon ? Tu veux pas boire un verre avant d’aller… « Faire ton devoir » ? Et puis… On peut essayer de réparer ton colis. Hop ! Ni vu ni connu !

Son interlocutrice ne semblait pas vouloir en rester là… Peut-être avait-elle envie de lui assener un deuxième coup histoire de donner une symétrie axiale à sa douleur ? Il hâta le pas, feignant de ne plus l’entendre. Mais force était de constater que la tatouée était quelqu’un de tenace. Garder le silence pour la décourager de poursuivre semblait vain. Boire un verre… Quelle drôle d’idée. Où avait-elle été élevée ? C’était bien la première fois qu’on lui disait bonjour d’un coup de poing dans la gueule pour ensuite l’inviter à boire un… coup. Oui, ça faisait beaucoup de « coups ». Peut-être avait-elle une conduite personnelle qui suivait ce thème ?

- Je m’appelle Anastasia,

M’enfin, était-ce le moment ? Non ! Ces présentations étaient terriblement malvenue, et le temps était loin d’être au verbiage… Qui plus est, ce tutoiement le gênait de plus en plus. Une telle familiarité à son égard le rendait nerveux. Lisait-on sa différence sur son visage ? Essayait-elle de le rabaisser ? Conscient qu’il ne pourrait pas couper court à la conversation qui se déroulait malgré lui, Corvus fit quelque effort pour se montrer aimable :

« Anastasia, c’est fort joli et peu commun comme prénom…du moins au Royaume-Uni. Bien, Je dois emprunter cette ruelle, nos chemins se séparent, au rev- »
-je viens de Russie.


Parlait-il aux joncheruines ? Pourquoi s’échinait-elle à poursuivre cette conversation alors qu’il était évident qu’il voulait y mettre un terme ? Il s’arrêta net. Attendez une minute… de Russie ? Notre jeune Cracmol arqua un sourcil, et fit enfin face à la jeune femme. Anastasia, de Russie ! Cela expliquait beaucoup de choses… cet accent à couper au couteau par exemple, cette familiarité dérangeante, ces manières intrusives, ainsi même que cette introduction barbare. Trop occupé à vouloir éviter ce bout de femme sans manières, il ne s’était même pas questionné sur ses origines.
La Russie, Corvus avait une affection particulière pour les auteurs russes du siècle dernier. Il avait dévoré les romans qui traitaient de la cause ouvrière moldue, s’était amouraché des personnages, de leur recherche identitaire, de leur douleur psychologique qui ne trouvait jamais guère de remède. Seulement, voyez-vous, outre ces écrits, Corvus ne pouvait pas dire qu’il y connaissait grand chose. Il était resté hermétique à la culture sorcière des pays de l’Est.

-Et toi ?Tu habi...

Ajouta la blonde platine avant de se faire interrompre par une voix familière. Bien trop familière même ! Mrs. Smallfeet, s’avançait vers eux, les joues cramoisies de colère. Elle se fit insultante en dénonçant encore une fois l’incompétence de notre Cracmol. Corvus porta un regard las vers la métamorphomage qui peinait à se mouvoir. Cette journée semblait interminable. Il peina à rassembler l’énergie suffisante pour retrouver son fameux sourire de circonstance.

«  Mrs. Smallfeet ! Je me dev… »  
- Vous êtes content de vous j’espère ? J’imagine que vous n’avez pas plaidé ma cause à votre collègue au vu de la vitesse à laquelle j’ai été déboutée de ma demande. C'est honteux ! Honteux !
- J’étais en train parl…
- On vous a demandé quelque chose vous ?!

Décidément, La scène était cocasse. Entre lui qui se faisait interrompre par Anastasia et Anastasia qui se faisait interrompre par Mrs. Smalfeet, on pouvait dire que la boucle était bouclée.
Aurait-il seulement gardé le silence pour la journée que personne ne s’en se serrait rendu compte. Ce constat le fit  doucement sourire. Il était particulièrement difficile de se faire entendre en général, mais aujourd’hui battait des records. Les cheveux de la métamorphomage prenaient des teintes de plus en plus inquiétantes. Des teintes qui ne présageaient rien de bon, mieux valait faire profil bas. Il n’intervint pas et attendit patiemment que l’ouragan Smallfeet passe. Mais c’était oublier la présence de la russe, et sous-estimer son inconscience, car la riposte ne se fit pas attendre :

- Tu veux que je casse ta tête, grosse pute ?

« … »


Corvus n’en revenait pas. Abasourdi, il avala sa propre salive de travers. Qu’est-ce que c’était que ce bordel ?! Voilà, il était en train de délirer, c’était une nouvelle phase dans ses crises de panique, il hallucinait grave. Is this real life ?! Tu veux que je casse ta tête, grosse pute. Loin d’être friand d’injures, ce moment était. Grisant.
Venait-il de créer Anastasia de toute pièce pour qu’elle dise tout haut ce qu’il pensait tout bas ? Était-il de mauvais genre de trouver cette inconnue magistrale ? La tête de Mrs. smallfeet valait son pesant de gallions d’or ! Interdite et aussi stupéfaite que lui, on aurait dit qu’elle manquait d’air. Ses sourcils étaient si froncés que sa ride du lion ressemblait à un ravin sans fin.
Cela faisait une éternité qu’il n’avait plus ressenti un tel ravissement. Se délecter du malheur des autres n’était pourtant pas son fort et il était aussi terriblement conscient des conséquences que tout ceci allait déclencher. Pourtant c’était comme si un verrou sur son coeur venait de céder. et plutôt que d’essayer de calmer le dragon qui sommeillait en la métamorphomage, Il explosa. de rire. Un rire franc et naturel qui s’était absenté bien trop longtemps dans sa vie. Et bon sang ! Ça faisait un bien fou !

«  Hahahaha ! Pardon Mrs. Smallfeet !! Haha ! Ce n’est pas contre vous ! Haha ! C’est le stress ! HAHAHA !! »

- Bande de Kelpies dégénérés !!! Comment osez-vous ?!

Fulmina-t-elle tandis que ses cheveux fouettaient dangereusement l’air comme une myriade de serpents prêts à mordre. Une épaisse fumée s’échappait de deux narines qui semblaient s’agrandir.  

- COMMENT OSEZ-VOUS ?!!

Sa voix stridente et puissante résonna dans les rues de Pré-au-Lard. Corvus couvrit ses oreilles du mieux qu’il pouvait, le paquet de M. Maclachlan toujours en main. Son rictus ne voulait plus s’en aller de son visage. Il assistait à la transformation de Mrs. Smallfeet comme s’il venait de fumer du champifleur. La situation était catastrophique et pourtant, cette exaltation inhabituelle qui le saisissait l’empêchait d’agir comme une personne sensée. Mrs. Smallfeet gonflait, gonflait, sa peau virait du rouge au vert noirâtre, des écailles semblaient lui pousser comme de l’acné sur tout le corps. Ses collants se déchirèrent peu à peu sous la tension grandissante. Corvus eu un mouvement de recul, ça commençait sévèrement à sentir le sapin, il s’adressa à la russe d’un ton décontracté qui ne lui ressemblait pas :

«  Anastasia, je crois que nous devrions partir, allons boire ce verre avant que Maléfique ne nous rôtisse les fesses ! »  

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