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 Upon my liar's chair (feat Lux)

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MessageSujet: Upon my liar's chair (feat Lux)   Upon my liar's chair (feat Lux) I_icon_minitimeLun 16 Oct - 15:09



Upon my liar's chair ; 31 Octobre 2020
Feat Lux Everhart



31 octobre, Halloween. Le voile d’une nuit douce signait la fin du jour et le début tant attendu des festivités.
il y avait dans l’air une atmosphère de fin du monde. Zombies, squelettes, canines pointues et nez crochus, coloraient les rues de Londres de ce folklore si particulier, à la limite du grotesque. L’excitation d’enfants en raid de sucre animait les quartiers de « trick or treats ! » et autre cris qui se voulaient effrayants. On se serait cru dans une dimension alternative où les moldus auraient tous pété un plomb.
C’était les yeux cerclés de charbon, le visage délicatement peint pour se donner l’allure d’un squelette, que notre Cracmol se rendait d’un pas tranquille et décidé au « Bull in a China Shop ». Un pub londonien moldu plutôt populaire où le chaland qui y entrait était accueilli par un éclairage velouté ainsi que de nombreuses banquettes confortables. Une collection éclectique d'ornements orientaux décorait les murs de briques blanchis à la chaux. Cet emprunt d’Asie mélangé aux manières occidentales donnait une touche singulière à l’aspect général du bar. Aussi, outre l’atmosphère unique qui y régnait, un choix fabuleux de whiskys s’étalait sur des cartes roulées à la manière d’anciens parchemins. Un rock britannique donnait également le ton. On y entendait régulièrement du Led Zep, Joy Division, the Smiths et autres Echo and the Bunnymen ou Siouxsie and the Banshees.

Lorsque Corvus poussa la porte du Bull in a China Shop, « I’m not Like Everybody Else » des Kinks l’invita à entrer. Comme une drôle d’ironie. Comme si cette chanson l’avait attendue patiemment pour se lancer à son arrivée et rappeler à sa mémoire ce sentiment qui l’assaillait bien trop souvent. « I’m not like everybody else » répétait Ray Davies en boucle telle une litanie douloureuse à exprimer. Le hasard était le purgatoire de la causalité, songea t-il avec amertume avant de s’avancer.
L’endroit était déjà bondé de monde. Moldus ? Sorciers ? Si les deux communautés se rencontraient ce soir pour un concert ou boire un coup, il était terriblement difficile de les différencier les uns des autres. La majorité de ce petit monde avait joué le jeu d’Halloween et arborait déguisements, costumes et masques en tout genre. D’ordinaire, il ne suffisait qu’une poignée de secondes à Corvus pour distinguer ses compères de la masse morne. Oui, il y a avait ce quelque chose de différent, cette attitude, parfois même un simple regard qui trahissait les origines sorcières.
Mais aujourd’hui, ils étaient tous mélangés, tous apprêtés de bizarreries. Dénicher un sorcier directement de visu semblait bien délicat.

Se frayant un passage vers le comptoir, il fit signe à la serveuse qui, déjà occupée avec d’autres clients assoiffés, semblait débordée de commandes. Patient, il en profita pour promener un regard attentif tout autour de lui. Il remarqua la scène. Un micro vintage trônait au milieu de vieux ampli à lampes. Vega From Afar. C’était pour eux qu’il s’était déplacé jusqu’ici ce soir. Les affiches placardées partout aux trois balais avaient fait croitre une idée sombre en lui. Ce concert était une opportunité parfaite. Le Bull in a China Shop un terrain neutre idéal. Ni trop loin, ni trop près. Ses « complices » attendaient… Halloween était la date fatidique, il se l’était fixée. C’était la date butoir, le moment pour enfin mettre à execution le plan qui bouillonnait en lui depuis des semaines. Il avait retourné tout ça dans sa tête un million de fois. L’adrénaline le rendait maintenant dingue d’excitation et d’impatience. Et s'il n'y arrivait pas ? S'il se plantait ? C'était la première fois pour lui... la toute première fois.
Il ne pouvait pas se permettre la moindre erreur. La moindre bévue. Il ne pouvait trahir ses sentiments à cause d’une soudaine précipitation. Rester calme. Voilà, rester calme. Prendre son mal en patience. Il était passé maître dans l’art de se tenir à carreau depuis le temps...

«  Je vous sers ?! » La voix stridente de la serveuse qui n’avait pas que ça à faire l’extirpa de ses pensées.
«  Un Dalmore whisky sans glaçons, s’il vous plaît ! » Répondit-il avec affabilité, un sourire ingénu aux lèvres.

Et alors qu’il fouillait dans ses poches pour sortir la monnaie moldu préparée pour l’occasion, les lumières tamisées moururent doucement pour plonger l’assemblée dans l’obscurité. La musique se coupa elle aussi comme par magie, on n’entendait plus que le brouhaha des conversations qui s’apaisèrent bientôt à l’arrivée des premiers membres de Vega from Afar sur scène. Cette petite scène qui était maintenant la seule source de lumière du bar.

Comme si quelqu’un venait d’allumer une baguette d’encens géante, d’étranges volutes de fumées parfumées formaient un brouillard anormalement épais tout autour des musiciens. Il y avait quelque chose d’envoutant dans cette mise en scène avant même que la moindre note ne résonne. Le chanteur se faisait attendre. Mais les musiciens semblaient de connivence, et c’est un accord vibrant voir presque éthérique qui emplit l’espace sonore, brisant l’attente d’un public particulièrement curieux.
Le rythme de cette première chanson sonnait comme une introduction à un rêve mélancolique. Et c’est sur ces premières notes qu’une petite silhouette se démarqua da la brume synthétique, comme une apparition fantomatique. Le chanteur, qui était en fait une chanteuse entrouvrit ses lèvres et le charme de sa voix désarma de façon fulgurante les membres les plus insensibles de l’auditoire.

Corvus sentit un frisson lui parcourir l’échine et une chair de poule incontrôlable lui dresser les poils des bras. Il se saisit de son verre en laissant un large pourboire sur le comptoir avant de s’immiscer jusqu’aux abords de la scène pour mieux voir. Oubliant un instant ce pour quoi il était venu. Profitant de ce moment comme une évasion fugace. Le masque de la chanteuse dissimulait la majorité de son visage. De grands yeux bleus dans lesquels on aurait pu se noyer balayaient le public de quelques battements de cils. Cet instant était magique.

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