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 Γενηθήτω φῶς (ft Klaus Breckenridge)

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MessageSujet: Re: Γενηθήτω φῶς (ft Klaus Breckenridge)   Γενηθήτω φῶς (ft Klaus Breckenridge) - Page 2 I_icon_minitimeDim 16 Juin - 22:22




Γενηθήτω φῶς


venetia & klaus

it's too cold for you here right now (let me hold your hands)

Peut-être le temps de l'intrigue était-il terminé. La magie du moment s'était-elle déjà dissoute avec les dernières notes du tango endiablé qu'ils avaient dansé ? Venetia attrapa son verre, le visage plus songeur, prenant une gorgée qui vint enflammer sa gorge et la faire toussoter. Le manque de délicatesse de ce breuvage était une insulte sans pareille à son palais et elle commençait à s'en sentir offensée. La question de Klaus la ramena toutefois bien vite à la réalité. Où dormir ? Elle y avait songé avant de se penser poursuivie par un loup-garou, et il lui semblait qu'oncle Thorne pouvait bien lui financer une nuit de confort dans un bel hôtel de Londres. Elle avait donc prévu de se diriger vers les beaux quartiers et se payer une nuit de luxe sur un matelas moelleux et équipé d'une douche moldue à la pointe de la technologie.

Mais la taquinerie n'était pas encore finie de son côté, aussi joua-t-elle des cils avec une moue adorable.

- Je pensais que vous me ramèneriez chez vous honnêtement. Je m'avoue déçue.

Elle éclata de rire en voyant son expression et termina le verre en roulant des yeux au ciel. Il avait l'air de penser qu'elle allait l'attaquer et le plaquer au mur le plus proche après deux verres d'alcool et un tango légèrement enflammé. Comme si Venetia Bird avait besoin d'être aussi agressive ! Surtout avec un partenaire bureaucrate dont le salaire annuel devait représenter un faible pourcentage des sommes qu'elle voyait transiter dans les poches d'Oncle Arthur, et par la même, dans les siennes. Ils avaient après tout un business familial, et même si il était clair qu'Arthur en était la tête, il avait besoin des talents de Criquet pour coller des mandales et de celui de Venetia pour faire les comptes et charmer à tout va. Elle-même avait un sens aigu des affaires et se refusait à toute mauvaise transaction. Pour ce soir, elle en avait eu pour son compte. Elle attrapa son manteau et sourit de toutes ses dents à Klaus.

- Ne faites pas cette tête. Vous m'accompagnerez bien jusqu'à ce que je trouve un hôtel alors ? En bon gentleman que vous êtes...

Elle lui attrapa le bras en douceur, et l'entraina vers la sortie, le lâchant pour écarter les bras et tournoyer dans la ruelle fraiche, se réjouissant de la fraicheur de la nuit qui calmait enfin l'état de fébrilité et de sensibilité dans lequel elle se trouvait. En y réfléchissant bien, elle ne voulait pas que la soirée s'arrête. Elle voulait danser, s'amuser, trouver du champagne, s'en gorger, prendre un bain de mousse et dormir - de préférence accompagnée - dans un large lit.  Venetia se tourna de nouveau vers Klaus, l'air très intense.

- Bon. Je regretterais de vous kidnapper - enfin pas trop mais tout de même - mais je pense que nous vivons quelque chose d'important et qu'il faut le célébrer ! Admirez la beauté du hasard Klaus ! Nous nous sommes trouvés grâce à sa force ! Alors je pense qu'il faut qu'on cherche un peu jusqu'où ce hasard peut nous emmener.

Elle semblait fiévreuse et l'alcool parlait peut-être grandement à sa place, mais à l'instant T elle croyait chaque mot qu'elle prononçait, et elle pensait n'avoir de toute façon rien à perdre. Si il refusait eh bien, elle n'aurait au moins jamais le regret d'avoir gardé cette pensée folle dans un coin de sa tête sans jamais oser l'énoncer. Ce comportement tempétueux était loin de ses calculs habituels, mais il y avait quelque chose dans cette soirée qui lui faisait briser toutes ses précautions habituelles. La pleine lune, probablement ?

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MessageSujet: Re: Γενηθήτω φῶς (ft Klaus Breckenridge)   Γενηθήτω φῶς (ft Klaus Breckenridge) - Page 2 I_icon_minitimeLun 17 Juin - 16:18

Quelle idée saugrenue, la ramener chez lui ? Elle regretterait aussitôt ses paroles, car, qu'on se le dise, l'appartement de Klaus n'irait clairement pas en accord avec l'idée de luxe de Venetia. Ce n'est pas son trois-pièces, au quatrième étage d'un immeuble, sombre et renfermé, toujours couvert, gris de l'intérieur comme de l'extérieur, où rien ne vit et rien ne meurt, si ce n'est cette rose artificielle qui a toute une histoire, à part l'Allemand, les rares fois où il s'y retrouve pour autre chose que manger ou dormir. Un petit ricanement fit réponse à ce commentaire, aussi plaisantard qu'il fût. « Ce ne sera pas pour ce soir, mon palace fait tout d'or et d'argent, eh non. » Jouer sur son désir de luxe, en voilà une drôle d'idée.

Malgré son déplaisir à continuer la soirée avec la jeune femme, même diminuant de plus en plus jusqu'à atteindre le néant, l'Allemand la suivait et se faisait tirer et attirer par elle, sans protestation aucune. « Il est vrai que... ça ne serait pas bien galant de vous laisser seule dans cette nuit noire, surtout sachant la peur qui vous a fait vous jeter dans mes bras. »

Il regarda la jeune femme avec tout son entrain, avec sa volonté inexorable de passer une belle soirée et surtout, surtout, sa vitalité qui avait le miracle de réchauffer le cœur bourru de l'Oubliator. Il songea quelques secondes, puis développa un sourire sur ses lèvres, hochant du chef. « Bon, d'accord. Vivons cette soirée comme il se doit. Qu'aimeriez-vous faire ? » Il écouta la réponse en haussant les sourcils, songeurs. Puis d'un coup son visage s'illumina, brillant d'une idée. « Parfait, j'ai l'endroit parfait en tête ! Mais laissez-moi le bénéfice de vous surprendre ! ». Il attrapa la jeune femme par l'avant-bras, sans se permettre de la tenir par la main et sans vouloir la forcer à la faire avancer, une main dans le dos, tel on guiderait une enfant.

L'Allemand, accompagné de la belle jeune femme, passa derrière le Chaudron Baveur, tous deux rejoignant ainsi le monde Moldu sous le regard intrigué de la jeune femme quant à la destination future. Un sourire presque enfantin trônait sur ses lèvres alors qu'il avançait. Jusqu'au détour d'une rue où il crut voir un visage. Ce visage avait un air de mort, mais il le reconnut, il reconnut, même d'aussi loin, ces larges yeux verts, ces cheveux d'un brun très froncés qui flottaient, en boucles éternelles, sur ses épaules, mais surtout, ce qu'il reconnut, c'était dans ses yeux, dans les yeux de ce splendide démon qui n'était à n'en pas douter une illusion ; ce qu'il y avait dans ces yeux, c'était de la peine, une peine immense, comme si le brisement même d'un cœur résonnait dans ces pupilles. Le visage le regardait, avec une force monstrueuse, il le jugeait. Subrepticement il tourna les yeux vers la compagne enjouée de l'Allemand et plissa le nez. L'Allemand fut victime d'un frisson qui le prit jusqu'au plus profond de son âme, de la même façon que si le Porteur de Lumière lui-même était apparu à ses yeux.

Il s'arrêta instantanément, le souffle coupé, bloqué en une inspiration qui dura plusieurs secondes, les yeux perdus vers ce bout de ruelle où des formes s'agitaient derrière ce petit écran de fumée. Quelques secondes ainsi il resta interdit, puis tourna un petit air vers Venetia et dit, d'une voix qui n'était pas grave, plutôt sur le ton d'une confidence amicale mais sérieuse : « Mais n'allez rien vous imaginer de trop excessif, avec tout ça... Je suis un homme déjà "pris". ». Klaus insista sur ce dernier mot afin de bien lui donner la nuance amoureuse si ce n'est tragique qui était sienne. Puis d'un coup, comme s'il eut à nouveau retrouvé ses esprits, il retrouva cet air joyeux et l'emmena. « Nous y sommes presque... Je crois. » Il ricana... Son trouble second semblait être bel et bien passé.

Lui aussi, dans son fort intérieur, il sentait qu’il y avait quelque chose de différent dans cette soirée, quelque chose qui ne ressemblait pas aux autres : il se laissait guider par quelqu’un qui ne lui avait inspiré que de la méfiance aux premiers abords, marchait avec elle en pleine nuit alors qu’il n’était pas bien sage pour son état du lendemain et... plus que tout… il avait un pressentiment étrange quand à la fin de cette soirée et cette jeune femme, quelque chose qui n’était pas forcément mauvais, mais pas non plus exceptionnellement resplendissant, un sentiment contrasté, bouleversé, où le haut et le bas, le bien et le mal, étaient indistincts l’un de l’autre… Puis ce visage… ce visage. Ce visage, il veut tout dire, ce visage !

Quelques ruelles passées, il se retrouvèrent devant un grand bâtiment, le Palazzo delle mille e una notte. L'Allemand, reconnaissait l'enseigne comme dans son souvenir, eut un sourire qui sut le rajeunir de vingt ans quand il tourna la tête vers la jeune femme. « Nous y voici... ». Il se décida à prendre la main de la jeune femme et l'entraina dans le hall. Lui demandant de l'attendre un instant, il alla parler avec l'employé d'hôtel, lui glissant quelques mots et billets. Celui-là même qui, juste après, élargit son sourire en offrant une clef et indiquant un étage. Klaus vint chercher Venetia pour l'amener. « En théorie... cela devrait et nous garder en sécurité et vous combler quand à votre mépris des Literies du Chaudron. » Un peu rire vint accentuer la fin de sa phrase et l'émotion décuplée à l'ouverture de la porte 336B du plus que très chic palazzo.
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MessageSujet: Re: Γενηθήτω φῶς (ft Klaus Breckenridge)   Γενηθήτω φῶς (ft Klaus Breckenridge) - Page 2 I_icon_minitimeMar 18 Juin - 22:30




Γενηθήτω φῶς


venetia & klaus

it's too cold for you here right now (let me hold your hands)

L'atmosphère était plaisante - presque trop pour une rencontre inopinée qui n'aurait peut-être pas dû se terminer ainsi - mais Venetia Bird n'en avait cure tandis qu'elle gloussait en glissant sur les pavés des rues Londoniennes, tournoyant et chantonnant, ivre, les yeux brillants, les joues rougies, et la mine satisfaite du chat ayant bu trop de crème. Tout ça à Londres ! Dans un boui-boui miteux ! L'affaire tenait décidément du miracle. Elle rit, un rire un peu coincé dans sa gorge, un rire personnel qu'elle seule entendait à vrai dire, les mèches folles de ses cheveux lui tombant devant les yeux, ses talons claquant sur le sol en un rythme désaccordé perceptible uniquement à ses propres oreilles. Elle se sentait simplement... vivante, et c'était déjà beaucoup. Surtout Après l'Évènement terrible, dont personne ne savait rien - même pas Criquet.

Revenant à son compagnon, celui-ci lui saisit le bras avec entrain, la poussant dans le dos avec cette même diligence paternelle qu'elle avait surpris chez lui en début de soirée, quand terrifiée, elle s'était jetée sur lui. Bien qu'extrêmement curieuse de découvrir où diantre il l'emmenait, elle ne pouvait s'empêcher de tiquer légèrement. Pensait-il qu'elle était une enfant ? Elle fit la moue et tenta de se retourner pour lui exprimer qu'elle était belle et bien majeure depuis bientôt une décennie, preuve à l'appui, mais il semblait soudain pétrifié et elle se tourna vivement pour regarder dans la même direction que lui, l'adrénaline la piquant. UN LOUP-GAROU ? Elle ne vit rien et ne perçut rien de ce qui semblait agiter son compagnon, mais resta coite dans le doute, les yeux écarquillés, l'observant. Son trouble ne dura qu'une poignée de secondes, et soudainement, ils marchaient de nouveau. Et il la regardait, comme prêt à lui faire une terrible confidence.

Venetia entendit les mots sans parvenir à en tirer du sens. Fronçant les sourcils, son cerveau embrumé d'alcool tentait de faire le lien entre l'excellente soirée qu'ils venaient de passer et cette précision sortie de nulle-part. Il était "pris". Il avait insisté sur le mot comme une âme en peine, tentant à tout prix de faire passer le message qu'il était trop douloureux de comprendre. Elle ne parvint pas à articuler mentalement une réponse décente, se contentant de le suivre, son euphorie légèrement calmée tandis qu'il avait repris une allure plus soutenue et que l'excitation du méfait - comme un enfant venant de sonner chez un voisin avant de partir en courant - colorait ses mots. Elle finit par articuler, le nez en l'air.

- C'est dommage pour vous, parce que je suis libre comme l'air et je compte le rester.

Elle les avait mâchonnés, ces mots. Les avait retournés dans sa tête, une fois, deux fois, se demandant si le message passait bien. Être pris, c'était un concept idiot et pourri. Elle refusait de l'être, par qui que ce soit, sans mauvais jeu de mot. Ses affections étaient aussi temporaires et changeantes que les marées, et cela lui allait très bien ainsi ; d'autant qu'elle n'avait pas pensé une seule seconde à initier le moindre contact physique disons approfondi avec le gentleman de ce soir. Elle ne voulait pour le moment que de sa compagnie - fraiche et inattendue en contraste avec les hommes qu'elle avait l'habitude de fricoter, qui plongeaient bien souvent le nez dans son décolleté avant même qu'elle ait le temps de dire "ouf".

Plongée dans ses pensées songeuses, elle finit par rentrer dans son compagnon lorsqu'il s'arrêta net, et leva ses yeux désormais fatigués sur la façade du Palazzo. Un éclair de plaisir la fit vibrer et elle sourit d'un air conquis. Comment avait-il su ? Elle avait un vrai faible pour ce genre d'endroit, et il avait su cerner cela en un tango. Un homme de qualité à n'en pas douter. Elle sentit sa main sur la sienne et se laissa entrainée, le regardant heureux comme un pape payer une chambre, d'autant plus confuse par ses précédentes paroles. Ils grimpèrent les étages avec l'excitation d'un couple de gamin, les gloussements de Venetia reprenant à chaque fois que ses yeux se posaient sur l'un des détails luxueux du Palazzo et l'apogée fut l'entrée de la chambre 336B. Spacieuse, décorée avec une forte inspiration italienne, elle invoqua chez Venetia un rire joyeux et l'envie irrépressible de tester la literie en se jetant dessus.

Elle zyeuta son compagnon de route, des étincelles dans le regard, et l'entraina dans sa course folle jusqu'à l'imposant lit, se jetant dessus avec un petit cri ravi.

- Oh mon dieu mais Klaus !!! C'est fou !! C'est ici ? On reste ? Pour de vrai ?

Elle lâcha sa main pour ôter ses chaussures et se mettre à sautiller sur le lit, l'ébriété ayant suffisamment amoché sa dignité pour qu'elle n'ait plus cure de rien d'autre que le rire puissant et joyeux qu'elle sentait monter, clair et libre comme celui d'un enfant. Elle finit par se redresser pour ôter son manteau et lui tira la manche.

- Mettez vous à l'aise ! On doit absolument boire du champagne. Regardez moi ça !

Elle rit encore et posa ses mains sur ses épaules, la proximité soudaine ne lui causant pas plus de frissons que cela, approchant son visage du sien pour lui coller une bise ravie.

- Oh et de la musique aussi !

Elle se releva, se mettant à danser au rythme imaginaire de violons, tournoyant sur elle-même avec un nouveau rire. L'adrénaline qui coulait dans ses veines enflammaient son petit coeur, et la fatigue qui pesait sur ses paupières s'était évaporée comme par magie.

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MessageSujet: Re: Γενηθήτω φῶς (ft Klaus Breckenridge)   Γενηθήτω φῶς (ft Klaus Breckenridge) - Page 2 I_icon_minitimeMer 19 Juin - 10:10

L’ascenseur émotionnel qui « dirigeait » notre Allemand depuis le début de la soirée avait tendance à l’épuiser fortement, plus que d’habitude. Car tantôt il passait d’une euphorie très importance en réalisant son besoin de vivre pleinement, surtout cet instant avec cette compagnie qui lui changeait de son morne quotidien depuis… depuis ce qui avait été fait au début de la Guerre. Il y avait en plus ce petit quelque chose qui rendait cette rencontre presque… magique, pour eux deux, ce qui était doucement ironique. Puis, à côté de cela, en face ou alors à l’exact opposé se montrait une mélancolie navrante où l’Allemand pouvait soit retrouver son cynisme naturel et sa méfiance de tous les êtres : ceux qui mentent dès les premiers mots et ceux qui « sont », en général, ou alors ces-moments comme celui dans la rue et la fumée, où le passé revient à grands coups, où l’Allemand se sent rongé jusqu’au fond de son âme pour les raisons aussi diverses que variées. Mais pour le moment, dans cette chambre d’hôtel, face à cette jeunette surexcitée, l’euphorie pourrait l’emporter sur presque tout dans ce petit monde.

Ainsi il observait la jeune femme avec un large sourire ravie devant un tellement enjouement. Klaus avait, cette fois-ci, visé justement ; il l’avait vu dans ses yeux, cette petite lueur qui déjà était apparue quand ils étaient arrivés devant le Palazzo, puis cette même lueur quand ils avaient ouvert la porte de la 336B et enfin maintenant, où elle semblait le prendre pour un Saint. Appuyé contre le cadre de la porte, il l’avait regardée découvrir cette chambre dont il gardait encore le souvenir intact, comme, étrange sentiment en cette étrange situation, un père regarderait déballer son enfant le cadeau qu’il attendait depuis des mois et des mois. Bien que cette comparaison semblât étrange à l’Allemand, il sut s’y résoudre.

Ricanant, avant de se tourner vers la porte pour la refermer, il ajouta la bête mais nécessaire plaisanterie : « Oh non, ça c’est juste ma chambre, je t’ai réservée la chambre de bonne. ». Laissant quelques secondes planer après ce trait d’humour trop gros pour être vrai, l’Allemand laissa échapper un rire et retira son manteau qu’il accrocha à l’entrée. Il était un peu plus stoïque que Venetia mais n’en était pas moins aussi heureux de ce moment. Peut-être arrivait-il à mieux se contenir de cette folle excitation qui les prenait, malgré l’alcool, la fatigue et tout ce qui s’est passé depuis cette rencontre près de l’Allée, ou peut-être avait-il été néanmoins un petit peu refroid par le prix qu’il venait de débourser et qui allait sans doute le condamner à quelques semaines de régime dur, surtout pour payer tout ce qu’il avait prévu.

« Le champagne ? Eh, ne t’inquiètes donc pas pour ça… ». Le passage au tutoiement avait été préparé et bien réalisé, après tout cela et surtout cette chambre, il aurait du mal à continuer à la vouvoyer comme on vouvoie une étrangère, quand bien même cette étrangère fut-elle aussi aimable et sensible. Quant au champagne, il l’avait bien sûr prévu, il lui semblait souvenir qu’elle en avait fait allusion, ou sinon ça serait de toute façon totalement dans son état d’esprit d’ainsi boire une telle boisson. Quoiqu’il en soit, il reçut avec bien du plaisir cet élan de plaisir sans bornes apparentes et cette chaleureuse bise qui fit un bref instant éclater un peu plus son teint déjà attaqué par la boisson.

L’Allemand s’avança un peu plus dans la pièce, toucha du bout des doigts les divers meubles, la large commode en bois sculptée, les rebords du large lit, puis enfin arriva à la fenêtre, avec un sourire curieux, il déplaça des doigts le rideau élevé. « Avant, on pouvait voir le centre de Londres… Un peu trop loin pour lire l’heure mais… ah, si, quand même. Si tu regardes bien, on a une bonne vue directe sur Big Ben. » Il ricana, cela ressemblait à un cliché de mauvais film étranger où à chaque fenêtre on voit l’élément principal de la ville.

Pis il se retourna. « Quant à la musique, j’ai bien demandé mais il est « un peu » trop tard pour ramener le vio–… ». A la porte, on toqua. L’Allemand s’y rendit avec un pas sûr. « Monsieur, votre bien tardive commande. », un homme se tenait à l’entrée de la porte, vêtu en grande pompe, celui-ci sembla reconnaître le client et se permis alors de jeter un œil indiscret à sa compagnie puis tendit une bouteille dans une cuve remplie de glaçons et deux verres. L’Allemand, le remerciant d’un signe de tête, récupéra cela, glissant un billet dans la main de l’homme avant de se retourner, refermant la porte d’un doux mouvement de pieds, les mains prises. « Et voilà spécialement pour toi. ». Klaus s’approcha de la table basse entourée de deux fauteuils et y déposa le tout avec précaution, comme si ça lui avait coûté prix d’or… « Tu vois, tout est prévu. Je commence à te connaître, Venetia. » Il retira la bouteille de son enveloppe et montra un instant son étiquette à n’en pas piquer les hannetons, comme pour prouver sa bonne volonté, avant de la débouchonner dans un bruit qui suffirait à rendre jouissante toute cette soirée et d’en servir les deux verres.

Il se redressa doucement, ayant reposé la bouteille à sa place au milieu des glaçons et pris les deux coupes de champagne, et, se retournant vers la jeune femme, lui en proposa un avec un sourire ravi et extatique.  Laissant vibrer un instant le délicat et fin choc entre leurs deux coupes, l’Allemand finit par en prendre une petit gorgée et l’effet qui se produisit suffit à ne pas lui faire regretter la somme exubérante qu’il avait dépensée pour la boisson ; c’était comme si des perles d’étoiles coulaient dans son gosier avec une sensation de total plénitude, en même temps, de petites éclats brillèrent dans ses yeux, ne donnant alors ni repos à son alcoolémie, ni à son plaisir encore décuplé à ce moment.

Il finit par détacher la coupe de sa bouche avec un sourire un tantinet abruti par la situation et la réaction donnée… « Sinon, je crois me souvenir qu’il avait été question d’apprendre la valse ? ».
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MessageSujet: Re: Γενηθήτω φῶς (ft Klaus Breckenridge)   Γενηθήτω φῶς (ft Klaus Breckenridge) - Page 2 I_icon_minitimeJeu 20 Juin - 22:19




Γενηθήτω φῶς


venetia & klaus

it's too cold for you here right now (let me hold your hands)

Toute à son excitation presque enfantine, elle en oubliait la réalité ; celle qu'elle était une jeune sorcière en compagnie d'un presque inconnu plus vieux qu'elle, et qui venait de débourser une petite fortune dans une chambre d'hôtel luxueux. A vrai dire, il était étrangement silencieux depuis qu'ils avaient franchi le pas de ladite chambre. Toute à ses pirouettes et autres acrobaties, elle avait ri de sa blague digne d'un géniteur fatigué, et ne s'était pas formalisée de son absence d'entrain. Elle réalisa avec un temps de retard qu'il s'était mis à la tutoyer, et cela la ramena un peu sur Terre. Cette intimité soudaine éveillait chez elle un intérêt et une petite anxiété : ce qu'elle avait pensé léger et innocent l'était-il vraiment ? Elle était trop saoule pour prendre des décisions et elle se demandait si elle ne venait pas de s'empêtrer dans une situation délicate.

Elle l'observa traverser la pièce avec un fond d'appréhension vite calmé. Il semblait absorbé dans des pensées dont elle était à mille lieux, et sa réflexion lui firent comprendre qu'il était probablement plongé dans des souvenirs, d'une autre fois, d'une autre femme. C'était probablement ce qu'il avait voulu exprimer en lui expliquant qu'il était pris, probablement pour cela que ses yeux restaient infiniment tristes et sérieux même quand des sourires un peu tordus fleurissaient sur ses lèvres. Peut-être que la Guerre avait tué cette femme qu'il avait emmené ici, qu'il avait aimé, et qu'il avait pensé opportun de revisiter ses souvenirs avec une compagnie nouvelle, pour les exorciser. Dans d'autres circonstances ele en aurait été presque vexée, mais elle se sentait simplement calmée, une lueur de compréhension s'étant faite dans son petit esprit obtus, tandis que sur ses lèvres venait éclore un sourire doux. Venetia s'affala dans un fauteuil venant décorer la chambre, ses pieds nus venant se croiser tandis qu'elle le laissait à sa mémoire et qu'il lui parlait de musique.

Le maitre d'hôtel arriva, interrompant la conversation principalement à sens unique. Elle n'avait pas su que répondre et avait opté pour le silence ayant trop peur d'être maladroite et de ne pas savoir ajuster ses mots. Quelque part, sa curiosité était piquée et elle voulait en savoir plus tout en étant un peu terrifiée à l'idée de voir dans sa peine le reflet de ce qu'elle avait pu vivre. Fort heureusement, la vision du champagne réduisit sa capacité de concentration à zéro et elle se leva d'un bond pour attraper sa coupe avec un charmant sourire. A la mention qu'il commençait à bien la connaitre, un petit rire lui échappa, et elle répondit en toute honnêteté, sans jeu aucun, ses yeux notant le détail de l'étiquette du champagne avec un frisson de plaisir compulsif.

- Je ne sais pas si c'est bienheureux ou triste, suis-je si peu énigmatique ?

Venetia observa son hôte lui servir sa coupe d'une main de maître et se rassit lentement dans le fauteuil entourant la table basse. Elle but une longue gorgée de champagne, le laissant rouler sur sa langue et émit un léger bruit de contentement. Tout était parfait. Elle sentit l'alcool pétillant lui monter à la tête et observa sous ses cils son compagnon qui semblait apprécier le moment tout autant qu'elle. Il évoqua soudainement la possibilité de lui apprendre à valser, et il n'en fallait pas plus pour qu'elle se redresse vivement, se rendant compte que sans la dizaine de centimètres de talons qu'elle arborait, il la dominait sans peine et qu'elle était bien petite. Elle rit de leur différence de taille et lui prit la main.

- Ah oui, montrez moi ! Je pense qu'il vaut mieux pour vous - et vos pieds - que je ne remette pas mes souliers. Vous avez beau m'avoir comprise, vous restez une énigme à mes yeux. C'est pour ça que je ne peux pas me permettre de vous tutoyer...

Venetia sourit encore, faisant de la place en repoussant les fauteuils, s'affairant à leur créer un espace et à trouver comment lancer la musique. Repoussant les mèches folles de son visage, elle finit par revenir vers lui, présentant ses bras.

- Montrez-moi comment me positionner ! Ne soyez pas timide, j'ai bien compris que vous étiez pris...

Et peut-être, juste peut-être, commençait-elle à le regretter. Sans démordre de son sourire rayonnant, les premières notes de musique se lancèrent dans les airs, suspendant l'instant, le rendant inoubliable. Venetia exécuta les premiers pas, guidée, légèrement hésitante, comme intimidée pour la première fois de la soirée.

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MessageSujet: Re: Γενηθήτω φῶς (ft Klaus Breckenridge)   Γενηθήτω φῶς (ft Klaus Breckenridge) - Page 2 I_icon_minitimeVen 21 Juin - 18:56

L'allemand dodelina du chef pour seule réponse sur le côté énigmatique de Venetia. Elle était comme une carte d'un jeu de tarot : on connaissait un certain côté de sa valeur, ce qu'elle représente en partie, mais jamais exactement ce qu'elle représentait en sa globalité et où elle nous amènerait. Et la confusion de cette comparaison était semblable à l'état déboussolé de l'Allemand face à cette énigmatique évidence, ce subtil éclat de logique, cette étrangeté naturelle. Alors il dodelina de la tête, c'est la seule chose qu'il trouvait et pouvait répondre. Et les énigmes, les points d'obscurité, cela avait toujours eut le don exceptionnel de chiffonner Klaus, dès ses premiers cours d'algèbres jusqu'encore maintenant où il se retrouve face à des affaires à zones d'ombres. C'était là, en quelques sortes, une grande, mais pas infaillible, garantie qu'il n'allait pas s'enfuir à l'instant présent.

Rassemblant quelques idées en tête, l'Allemand cherchait vaguement à constituer une phrase alors que sa compagnonne flattait sans même le vouloir son égo, qui n'en avait pas spécialement le besoin, jusqu'à ce que les mots de la femme ne viennent à la fois heurter une petite part de fierté puis la compréhension de Klaus, il opina doucement. « Oui, je te comprends. Mais je n'ai fait que dire que je « commençais » à te connaître. Alors je vais faire de même et vous vouvoyer, la situation inverse serait étrange, l'un vouvoyant, l'autre tutoyant, les deux le champagne savourant. » Il ricana un bref instant, à la fois réellement et sincère amusé et un tantinet dérangé par ce revirement à faire chez lui.

Puis il leva les mains pour réceptionner celles que la jeune femme lui offrait. Un instant, rien qu'un instant, l'Allemand sentit son cœur arrêter de battre, les deux paumes se chevauchant, l'Allemand prenant délicatement les mains offertes... Mais peut-être cet instant n'avait-il duré qu'une demie seconde, comme n'importe quel autre battement depuis qu'ils étaient arrivés.

Avant tout… les pas. « Ce n’est pas bien compliqué. Une danse en trois temps avec trois mouvements, logique. » Il fit un signe de tête vers ses pieds, et en montrant les trois mouvements, il répétait les trois chiffres. « Voilà... Ça fera l'affaire. ». L'Allemand ricana un instant en voyant les pas hésitants de la jeune femme, puis il leva sa main gauche, dans laquelle celle de Venetia était doucement blottie. « Votre main... l'autre, sur mon épaule. Et... en toute amitié, mais pour la valse. » Et aussitôt après, pour illustrer ses dernières paroles, avec un léger mouvement de dos, l'Allemand se redressa et rapprocha Venetia contre lui, la main à plat dans son dos. « Et sinon... comme pour le tango, laissez-vous guider, cela ira aussi. ».

Klaus commença alors à la faire danser, y allant très lentement au départ pour qu'elle prenne le pli, puis prenant une allure raisonnable par la suite. Dans sa tête il commença à se remémorer la Deuxième de Shostakovitch, qu'il connaissait sur le bout des doigts, et à mesure qu'il se la rappelait, à mesure qu'il emmenait Venetia avec lui, il commençait à fredonner tout bas cet air. Puis il secoua la tête et se reprit. « Mère disait que c'est seulement quand on arrive à discuter en même temps qu'on faisait autre chose qu'on savait vraiment le faire. Alors... Allez, parlez-moi un peu de vous, Venetia, que j'en apprenne plus sur cette énigme qui est vôtre. » Klaus émit un léger rire, penchant la tête de côté, se retenant d'un surplus d'extravagance en raison de leur proximité mutuelle. « Parlez-moi de vous. ». Puis il plongea son regard dans le blanc des yeux de la brunette, une infime partie de son âme, vraiment petite et inconsciente, sous tous les sens du terme, désirant s'y perdre une heure ou deux ou plus, l'autre n'y cherchant que de la compréhension et de la sympathie.

Ou alors son regard se prenait-il pour un vieil auteur français, comme un qui partit au détour d'un livre à la Recherche du Temps Perdu, son regard partait au détour de cils à la recherche d'un temps perdu à retrouver, d'un temps qui ne serait plus à perdre mais qui serait à rattraper, qui permettrait de sortir de cette nuit sans fin, de cette obscurité impénétrable, un temps qui échapperait à tout temps, un temps comme coincé par un trou noir, avec une main qui se penche pour l'agripper, mais qui n'arrive pas à atteindre son but sans en perdre tout... Cela faisait longtemps qu'il n'avait pas vu de cils aussi prometteurs... Les yeux sont le miroir de l'âme, lui disait souvent sa mère. Et dans ces yeux, il voulait trouver une âme, mais encore eût-il fallu qu'ils en fissent une voir convenable.

« Et avec un peu de chance, je dis bien un peu, je parlerai un petit peu de moi, et nous pourrons chercher à élucider ensemble cette énigme qui semble autant vous perturber. » Et cette énigme qui lui aussi le perturbait, à un point saugrenuement étrange.
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MessageSujet: Re: Γενηθήτω φῶς (ft Klaus Breckenridge)   Γενηθήτω φῶς (ft Klaus Breckenridge) - Page 2 I_icon_minitimeMar 16 Juil - 18:25




Γενηθήτω φῶς


venetia & klaus

it's too cold for you here right now (let me hold your hands)

Le temps s'était une nouvelle fois suspendu : la proximité soudaine, leurs mains unies et puis le positionnement : la main plaquée à son dos, tout exacerbait ses sens et la rendait muette. La musique qui résonnait entrainant son petit palpitant dans des vitesses toujours plus hautes, et elle ravalait péniblement sa salive, tentant de garder une expression neutre - tout du moins ne trahissant pas l'émoi intérieur qui la bousculait sans tendresse. Ils valsaient : lentement au départ, si doucement, lui qui faisait attention à la moindre de ses incertitudes, la rassurant et la cajolant sans un mot, jusqu'à ce que la jeune femme prenne le pli des pas, la voix basse et profonde de son compagnon se faisant entendre tandis qu'il fredonnait la musique et qu'elle l'écoutait sans un mot, le sourire aux lèvres, concentrée sur ses pas et sur la sensation de la valse : si particulière et différente du tango, moins sensuelle et pourtant tout aussi dévastatrice. Ses propres pensées étaient éparses, et elle faisait de son mieux pour être plus qu'une marionette suspendue à ses bras, essayant vaillamment de ne pas trébucher.

Toute à sa concentration, elle fut si surprise d'entendre soudainement sa voix - si proche de son oreille - reprendre la conversation comme si de rien n'était qu'elle trébucha. Elle émit un rire faible, son faux-pas aisément rattrapé par l'élégance sans faille de son compagnon et se mit à furieusement réfléchir au meilleur moyen de retourner sa question contre lui. Elle ne pouvait pas décemment lui parler de sa vie - non pas sans tisser une toile de mensonges ou tout du moins de non-dits soigneusement calculés. Mais ne lui devait-elle pas une histoire, au moins une, pour tout ce qu'il lui offrait ce soir, en sus du matériel ? Elle leva ses yeux de biche pour le dévisager, se demandant ce qu'elle pourrait bien lui raconter, susceptible d'intéresser un homme de sa trempe, un homme insaisissable et pourtant si physique. Venetia chercha ses mots, profitant de leur échange de regards pour gagner du temps, refusant d'admettre la tachycardie qui encore la prenait.

Il reprit la parole, rompant le sortilège qui semblait peser sur eux, et elle battit des cils, reprenant pied. Tout en continuant de danser, elle se mit donc, doucement, à raconter.

- Je reviens de la propriété de mon oncle sur la Cote d'Azur française... sa voix se faisait intime et douce, racontant le conte de fée qu'elle se plaisait à croire elle-même. C'est une ancienne bâtisse à l'architecture typiquement provençale. Le toit est fait de tuiles oranges, et sur les murs courent des glycines. Il y a deux balcons, et j'occupe toujours la chambre qui donne sur mer : on y voit le soleil se noyer tous les soirs.

Evidemment, Arthur Thorne n'en avait pas vraiment la propriété. Le riche bienfaiteur qui avait bien accepté de leur céder le temps de leur business en France n'avait d'ailleurs pas été subtil quant à ce qu'il attendait en retour de sa générosité. Elle n'y pensait pas trop - pas souvent. Elle reprit.

- Je suis restée en France les dernières années, beaucoup plus qu'en Angleterre, pour des raisons évidentes. Ce n'était pas ... prudent, de trainer dans le coin. C'est l'une des premières fois que je reviens depuis ... la fin de la guerre.

Elle fit la moue. C'était bizarre comme concept : la fin de la guerre. Comme si quoi que ce soit était fini : terminé, à part des centaines de vies. Venetia elle-même ne savait trop sur quel pied danser. Elle savait que beaucoup avaient disparu, beaucoup avait aussi su conserver leur position au sein du Ministère. Elle s'était promis de ne jamais y remettre les pieds : et la chance lui avait souris. Elle n'avait plus jamais besoin de travailler, ni pour des sorciers, ni pour des moldus. Oncle Thorne l'avait promis. Elle continua de danser, ses doigts se relâchant et se relaxant sur l'épaule de Klaus, son aisance s'exprimant plus clairement, sa langue déliant ses dernières retenues.

- J'en ai dis assez, il faudra me poser des questions pour en savoir plus. Mais pour chaque réponse, j'ai le droit d'en obtenir une de votre part aussi, d'accord ?

L'usage du vouvoiement semblait soudain si futile et ridicule tant la proximité physique entre eux était omniprésente, qu'un rire lui échappa, et elle lui confia sa pensée entre deux pas, rapidement et presque trop bas pour qu'il l'entende.

- C'est vrai qu'avec tout ce qu'on fait, se vouvoyer semble peu naturel.

(c) DΛNDELION
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MessageSujet: Re: Γενηθήτω φῶς (ft Klaus Breckenridge)   Γενηθήτω φῶς (ft Klaus Breckenridge) - Page 2 I_icon_minitimeDim 21 Juil - 22:12

Voilà bien longtemps que l'Allemand n'avait pas dansé de valses et reprendre cette petite habitude, même pour un soir, lui faisait un bien incommensurable, cela sans même compter l'euphorie naturelle qui fut provoquée par l'éthanol passé dans sa gorge et son cœur. La dernière fois qu'il avait dansé... cela remontait à loin, oui. Peut-être, s'il ne s'agissait pas là d'un souvenir forgé suite à un rêve nostalgo-dramatique, s'était-il retrouvé à danser un hiver pendant les années de guerre : il croyait se souvenir d'une vieille auberge dans la campagne écossaise où s'étaient recueillis plusieurs sorciers, traqués ou non ; la musique, qui provenait d'une vieille radio et dont le son était augmentée par le biais d'un phonographe poussiéreux, avait fini, alors que la nuit s'écoulait peu à peu et que le Soleil manquait de se lever, par jouer une valse viennoise. L'Allemand, bien que le reste de la salle ne semblait pas aussi enthousiaste à l'entente de ce morceau, se souvenait s'être dressé d'un coup, manquant au même moment de renverse sa limonade, et avait tendu sa main vers une jeune sorcière que d'obscures idées noires semblaient envahir depuis quelques temps, les conséquences d'un alcool triste avait-il dû penser, pour enfin la lever et l'entraîner dans cette douce danse qui avait eu l'immense avantage et bonheur de rendre un léger sourire à la femme qui, peu avant que le jour ne soit venu éclairer la salle moins d'un heure plus tard, serait allongée au sol, entourée d'une mare de sang, accompagnée d'autres camarades de luttes, les tapisseries en flammes et tout ce qui pouvait l'être dans l'auberge, brisé.

Un tout léger instant ce souvenir, forgé ou tristement vrai, passa derrière les yeux de l'Allemand, qui rapidement le chassa loin en son intérieur. Il y aurait plus tard un temps pour chercher à démêler le vrai du faux, mais pour l'instant, l'heure était à la beauté et la béatitude. Klaus observa alors la belle créature qui s'offrait à ses bras et tendit une oreille à ses paroles, alors qu'il diminuait un peu plus le rythme de la danse pour ne pas l'incommoder trop avec deux choses en même temps. Il se prit alors à imaginer, avec un vague sourire sur les lèvres, cette bâtisse qui lui était peu à peu décrite, avec une vague et suffisante précision. L'Allemand hochait lentement du regard. « Le Soleil qui va s'endormir à l'horizon et vous êtes là, sur votre balcon, à contempler la mer et les alentours, de votre hauteur, et les effusions de la glycine qui remonte avec cette fraîche chaleur qu'on ressent bien sur les côtes... Oui, j'imagine bien. ». Un instant, rien qu'un instant il sortit de cette chambre pour rejoindre ce balcon, se recueillir, Dieu sut pourquoi, dans cet endroit au semblant idyllique qui lui était présenté, mais une question le marqua néanmoins. Il haussa alors un sourcil, revenant à Londres et à la raison. « Mais... pourquoi être partie de là-bas ? Vous n'y étiez donc « que » le temps des Heures Sombres ? ».

Elles avaient tout changer, ces fichues Heures Sombres, comme il aimait les appeler, avec la distance et le mystère qui leur convenaient suffisamment bien, elles avaient bouleversé les habitudes, les caractères, les institutions, et même le monde Moldu, c'est dire l'impact; pour être des deux côtés des deux mondes, le Né-Moldu en était bien conscient. A cette pensée, à laquelle succédèrent les visages d'Elena, principalement, de son père et enfin, douleur immuable et incomparable, les yeux attristés de celle dont il essayait de ne plus prononcer le nom. Ces pensées déchirèrent un instant le fort intérieur de Klaus, bien qu'il cherchât à n'en montrer, réussite relativisable, que du néant, mais cela s'accordait bien avec l'air un tantinet perdu de la jeune femme au même moment...

Puis il secoua vivement la tête, comme à chaque fois que des pensées noires entraient dans son esprit et qu'il s'en voulait débarrasser. Il força légèrement le développement d'un nouveau sourire sur ses lèvres à la condition énoncée par la femme. « Soit, nous n'avons qu'à faire cela. Je pose, vous répondez et posez. Jouons à ce jeu. ». Il ricana un brin après cette petite phrase qu'il avait laissée échapper en français, avec un accent loin d'être impeccable, totalement noyé dans son britannisme.
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