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 Γενηθήτω φῶς (ft Klaus Breckenridge)

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MessageSujet: Γενηθήτω φῶς (ft Klaus Breckenridge)   Γενηθήτω φῶς (ft Klaus Breckenridge) I_icon_minitimeMer 12 Juin - 22:58




Γενηθήτω φῶς


venetia & klaus

it's too cold for you here right now (let me hold your hands)

La nuit était noire et sans lune. Le genre de météo parfaite pour commettre un crime, comme disait oncle Arthur. Mais un peu de contexte tout d'abord, car ce n'était pas la gaieté de coeur qui conduisait Venetia Bird dans l'allée la plus mal famée du monde sorcier anglais - en plein coeur du très pluvieux Londres, alors que moins de vingt-quatre heures auparavant elle sirotait une coupe de champagne tout en s'étirant lascivement sur un canapé Louis XIV le long de la Riviera. Elle était ici pour du business. A l'aube de l'ère post-guerre, Londres était en piteux état, et le monde magique aussi. Peu concernée qu'elle était - un sentiment de satisfaction revancharde rongeant son âme - elle en avait évidemment profité pour tirer quelques cordes de ses anciens contacts quand le filon doré du Gallion lui avait semblé réalisable. La société sorcière voulait se refaire, et le moldu était à mode, surtout après les tragiques évènements qui avaient conduit à la mort et à la fuite de tant. Alors la culpabilité faisait fleurir des affaires et elle en avait, de l'objet moldu à présenter chez soi comme gage de bonne foi. Elle avait juste à tirer les bons revendeurs dans sa pile... Ce qui la conduisait dans cette allée sombre et dégoulinante d'humidité, à réajuster la fourrure sur ses épaules, sa robe l'enveloppant comme un gant court et moulant.

Passant une main dans ses cheveux, elle alluma une cigarette en regardant la lune. Elle avait réussi à ne voir que deux des trois hommes en qui elle avait le plus confiance pour cette histoire, et elle avait le goût du travail bien fait. Il fallait donc qu'elle se trouve une piaule pour la nuit et qu'elle ne regagne le soleil du sud de la France que plus tard. Décevant mais pas dramatique, jaugea-t-elle avec un haussement d'épaule. La seule chose qui la hérissait, c'était la présence de tout ses sorciers. Sa propre baguette, sagement rangée depuis quelques mois, n'avait que trop peu servi... Et elle se savait absolument dans la merde si quiconque venait lui chercher des noises. Le cliquetis de ses talons sur le sol mouillé accéléra, tandis qu'elle se rendait vers le Chemin de Traverse, priant pour regagner la civilisation sans embarras. Elle avait bien des amis et autres connaissances dans ce coin là, mais pas assez pour toutes les autres saloperies trainant dans l'ombre. Lâchant une bouffée de fumée, elle continua son chemin en tâchant de contrôler la panique irrationnelle provoquée par ses pensées anxieuses.

Un bruit de pas vint confirmer cette anxiété et soudainement elle ne marchait plus : elle trottait, courait presque, clope entre ses lèvres écarlates, les yeux fixés sur l'échappée que représentait le Chemin de Traverse. Avisant une silhouette se découpant dans la lumière d'un lampadaire lui indiquant qu'elle atteignait bel et bien la civilisation, elle prit son meilleur faciès désespéré et alla s'accrocher au bras de l'homme.

- Oh monsieur !

Sa voix suppliante et ses ongles longs comme des griffes, elle avait laissé le mot français s'échapper pour mieux se distinguer.

- Je suis terriblement confuse, je me suis perdue et je crois qu'on me suit... Je suis terrifiée ! Pourriez vous me conduire à une auberge ?!

Venetia battit des cils comme la biche effarouchée qu'elle était, sa cigarette s'étant écrasée au sol et sa main refusant de lâcher le bras musclé de l'homme pris pour cible. Un homme à l'allure plus misérable qu'elle ne l'avait escompté, non pas par son apparence physique somme toute agréable, mais par l'attitude et la lueur éteinte de son regard. Comme prise en faute, elle recula, le lâchant, sa voix diminuant encore d'un cran.

- Je suis si désolée... J'ai paniqué.

Elle fouilla fébrilement ses poches, dégainant son étui à cigarettes, en extrayant une nouvelle qu'elle offrit à l'inconnu. Le bruit de pas derrière elle s'était évanoui. Peut-être n'avait-il été que le pur produit de son imagination fertile. Mais en risquant un coup d'oeil derrière elle, un frisson la saisit et elle trembla. Non. Son instinct lui criait qu'elle avait eu la réaction la plus adéquate possible.

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MessageSujet: Re: Γενηθήτω φῶς (ft Klaus Breckenridge)   Γενηθήτω φῶς (ft Klaus Breckenridge) I_icon_minitimeJeu 13 Juin - 16:35

Il était 22 heures ce soir-là, dans le Chemin de Traverse, et un Oubliator se dirigeait tranquillement vers le Chaudron Baveur, sur le point de rentrer chez lui. Sous son bras gauche, il tenait contre lui sa sacoche en cuir noir, plutôt conséquemment remplie de livres divers et variés trouvés chez Fleury et Bott. Il y a quelques soirs, son humeur avait été gravement atteinte et il avait ainsi décidé de prendre un jour de repos. « Déjà » dirons certains, « enfin » dirons d'autres. Mais lui n'écoutait pas, qui et quoi que ce soit, non. Il s'était alors contenté de partir hors de chez lui et du Ministère toute la journée pour se libérer l'esprit.

C'est ainsi qu'après une longue matinée, un déjeuner succulent dans un restaurant du Londres Moldu, une longue balade dans les ruelles vides de sa ville natale, il se rendit dans cette librairie qui commençait à le re-connaître, en raison de ses apparitions plutôt fréquentes, bien que toutes ne se soldaient pas toujours par un achat. Cette fois-ci, c'en fut un, et plutôt deux fois qu'une. Il ressortit alors, presque poussé par le vendeur qui désirait fermer boutique, avec des lectures aussi diverses et variées que les étoiles d'une nuit d'été, mêlant alors, dos à dos et couverture à couverture des romans Moldus, de la poésie française, du théâtre anglais et de la comédie sorcière.

Comme libéré d'un poids, autre que le manque de ses galions dans ses poches, l'Allemand était allé se trouver un banc public où il pourrait feuilleter librement à l'air libre ses nouvelles trouvailles. Celui qu'il dégotta par hasard se trouva heureusement salué lorsque la nuit vint tomber et que, quasiment aussitôt, une lumière jaillit à l'intérieur de l'armature et lui permit ainsi de continuer sa comédie shakespearienne. Mais les minutes passèrent, les dizaines de minutes, les demi-heures et les heures après elles, tant qu'il fût nécessaire et obligé à l'Allemand de retourner à son train-train quotidien, sous peine de mal commencer la reprise du lendemain matin, à l'heure d'ouverture du Ministère.

Il se releva alors lentement, après avoir fini le troisième acte, bien qu'intensément curieux de savoir si oui ou non les Ides de Mars seraient fatidiques. Rangeant son ouvrage à côté des autres, il se mit alors en route vers le Chaudron, non, cette fois-ci, pour aller boire à la santé des disparues, mais pour sortir de ce chemin et rentrer dans son vieil appartement. Marchant pensivement, sa redingote sur le dos et son dos en compote, son repos se trouva plus vite que prévu assiégé et son bras emporté. Son regard livide et blasé d'être dérangé se dirigea alors vers cet être qui l'avait extirpé de la tranquillité, une femme au teint clair et à la chevelure sombre. Il la regarda avec désintérêt une seconde avant de prendre un air plus grave, comprenant les raisons de son souffle rapide et de son air affolé. Il se tourna ainsi vers la direction d'où elle venait, tenant un peu plus la sacoche contre lui, mais surtout afin de vérifier que sa baguette s'y trouvait bien et était rapidement accessible en cas de problème. Il plissa les yeux, silencieux un moment, cherchant à discerner et prêt à riposter, mais rien ne se passa, si ce n'est une nouvelle prise de parole, qui fit rouler des yeux l'Allemand. Il posa une main à son dos et l'incita à avancer. « Quelle idée, en même temps, de marcher seule dans cette Ruelle-là ? Ce n'est pas bien sage de votre part. »

D'un geste négatif de la tête, l'Allemand repoussa la proposition fumante et fumeuse de la jeune femme, s'en tenant à ses principes et sa justesse d'esprit. « Que faisiez-vous là-bas, déjà ? » Parler... Quitte à être dérangé, autant parler. D'autant plus que cela a tendance, d'habitude, à calmer les esprits émus par toute sorte de choses. Sans même lui laisser le temps de répondre, l'Allemand enchaîna, dépourvu de sa froideur passée pour se coiffer d'une amabilité courtoise : « De toute façon, je me dirigeais vers le Chaudron Baveur pour rentrer chez moi. Ce sera un bon endroit pour redevenir sereine... ». Et il continua de marcher, gardant quand même, de temps en temps, le réflexe de regarder derrière lui et de scruter ce sombre horizon, d'où un souffle étrange provenait.
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MessageSujet: Re: Γενηθήτω φῶς (ft Klaus Breckenridge)   Γενηθήτω φῶς (ft Klaus Breckenridge) I_icon_minitimeVen 14 Juin - 19:16




Γενηθήτω φῶς


venetia & klaus

it's too cold for you here right now (let me hold your hands)

Incapable de s'ôter de la tête qu'elle venait d'échapper à une mort certaine, Venetia restait fébrile, prête à bondir et à courir pour sa vie. L'article de la Gazette qu'elle avait lu dans le train qui l'avait conduite jusqu'à Paris lors de son périple pour revenir en Angleterre lui revenait dès à présent en tête. Des attaques de loup-garou ! Si elle avait pu s'accrocher encore à l'inconnu, elle l'aurait fait. Elle tentait vainement de composer un air de calme, la partie rationnelle de son cerveau insistant que rien de concret ni de dangereux ne venait de se produire, mais son coeur continuait de battre la chamade et elle avait la bouche sèche. L'angoisse. Son nouveau compagnon de route prenait fort heureusement les choses en main, assez littéralement puisqu'il l'incitait, une main sur la courbe de son dos, à s'éloigner de l'Allée des Embrumes tout en la fustigeant comme un père contrit d'y avoir mis les pieds. Que répondre ? Elle décida de jouer l'idiote, ses grans yeux sombres s'écarquillant.

- Je me suis perdue ! Je viens rarement jusqu'ici et je ne savais pas, je me suis perdue dans mes pensées et ... et me voilà égarée !

Elle amena d'un geste vif la cigarette refusée à ses propres lèvres, l'allumant d'un craquement d'allumette, tirant une bouffée salvatrice sur le petit bout de tabac tandis qu'ils progressaient ensemble le long du Chemin de Traverse. Encore choquée de ce qui venait de se passer, elle ne pouvait s'empêcher de jeter de fréquents coups d'oeils par dessus son épaule. L'homme évoqua le Chaudron Baveur et elle retint une moue de dégoût total. Cet endroit miteux l'irritait au point de lui filer des boutons et elle avait toujours haï y mettre les pieds. Hors de question d'y dormir. Elle acquiesça donc, se concentrant sur son sauveur inopiné pour se sortir de la sensation électrisante du danger, l'adrénaline retombant lentement au gré de ses bouffées de fumée. Venetia étudia son profil, ne dissimulant qu'à moitié sa curiosité. Son amabilité polie lui avait confirmé qu'il était un gentleman, et à son allure, tout criait bureaucrate. Amusée, la jeune femme arrangea le petit manteau de fourrure couvrant ses épaules frêles et continua d'avancer, reprenant la conversation l'air admiratif.

- Merci de m'accompagner Monsieur, vous êtes mon sauveur ce soir. J'ai cru que quelque chose de terrible allait m'arriver, et avec ce qu'on lit ces derniers temps...

Un soupir à fendre l'âme plus tard, et voilà qu'elle reprenait, comme prise d'une idée brillante, son regard s'éclairant et un sourire venant fleurir sur ses lèvres avec la délicatesse fragile d'un coquelicot au vent.

- Laissez moi vous offrir un verre, en guise de remerciement !

La devanture du Chaudron Baveur se dessinait enfin devant eux, et elle pressa le pas, sa frayeur oubliée. Cachant sa répulsion de l'endroit, elle poussa bravement la porte, veilla à ne pas trébucher sur le pas de l'entrée, et entra du pas de celle qui possède l'endroit. Elle se dirigea droit vers le bar en ignorant les regards torves des ivrognes découvrant une femme à cette heure et ne grinça que légèrement des dents en s'accoudant au comptoir. Sa curiosité la piqua de nouveau et elle se tourna vers l'inconnu.

- Que buvez-vous ? Mieux, comment vous appelez vous ? Je ne peux pas décemment laisser repartir mon sauveur sans avoir appris son identité !

Elle papillonna des cils, un sourire taquin aux lèvres et fit un geste impérieux au barman.

- Vous avez du champagne ?

Venetia fit claquer sa langue de déplaisir en apprenant que les caves du Chaudron étaient vide de ce breuvage si précieux, et elle demanda un peu plus sèchement un whisky pur feu pour elle-même. De ça, ils ne manquaient visiblement pas et elle avait bien besoin d'un petit remontant. Se hissant sur le tabouret, sa robe remontant dangereusement sur ses cuisses, elle ôta enfin finalement le petit manteau qui la tenait maintenant trop au chaud et épousseta ses épaules nues de leurs poussières imaginaires, se tournant vers son héros du jour d'un air positivement radieux. Elle ne savait même pas ce qui la poussait à se montrer si généreuse et sociable, même si retrouver la société sorcière lui faisait au fond, un peu plaisir. Sans appartenir totalement à un monde ou l'autre, elle tanguait dangereusement sur son fil suspendu et se laissait parfois le plaisir de quelques acrobaties. Que ces acrobaties se fassent avec un moldu ou un sorcier, elle n'était pas si regardante une fois certaine que l'argent ne manquerait pas.

Et c'était une remarque bien cynique, qu'elle venait de se faire là. Son sourire ne faiblit pas, se voulant encourageant pour la conversation.

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MessageSujet: Re: Γενηθήτω φῶς (ft Klaus Breckenridge)   Γενηθήτω φῶς (ft Klaus Breckenridge) I_icon_minitimeVen 14 Juin - 23:29

L'Allemand roula des yeux, croyant à moitié à cette histoire de perte. Comment pouvait-on se prendre de notre temps sans aucun problème dans l'Allée des Embrumes ? Il n'y croyait qu'à moitié mais cela n'empêchait pas sa courtoisie. Ainsi il continua d'accompagner la jeune dame, qui semblait de moins en moins crédible en tant que pauvre victime apeurée, arborant ce manteau de fourrure et avec cette façon de fumer la cigarette. Mais une fois de plus, il n'y accordait pas grand-chose de plus ; empêcher le mal était la seule chose qui pouvait lui importer le plus.

Un peu silencieux, un peu dans le retrait, l'Allemand se contentait d'accompagner cette jeune femme, qui qu'elle soit, au Chaudron Baveur, sans aucune prétention de quelque sorte. Une fois arrivés devant cet endroit, Klaus haussa les sourcils pour donner suite à la proposition de la sorcière et sembla hésiter quelques instants. Après tout, que perdrait-il à partager rien qu'un verre avec une totale étrangère qui usait de mensonges ? En écouter un de plus ? Il haussa les épaules en réponse à ses pensées, puis hocha, avec un maigre et faux sourire, acceptant ainsi la proposition. « Eh bien, allons-y, voyons si vous saurez contenter votre « sauveur ». » Et il s'avança en ricanant, suivant de près la jeune femme dans le pub sorcier, curieux de ce qui adviendrait.

En entrant, en raison de la chaleur ambiante, l'Allemand retira sa redingote et la plaça sur son avant-bras droit, qu'il tenait à présent contre lui. D'un coup d'œil furtif, il observa les poltrons qui observaient sa compagnonne, sans pour autant y prêter beaucoup plus d'intérêt, encore une fois. Lentement il marcha vers le comptoir, songeant déjà à la suite qui pourrait être logique à la situation. Ses avant-bras se posèrent sur le comptoir, à la droite de la jeune brune, les mains liées entre elles. « Klaus. Klaus, vous pouvez appeler votre « Sauveur » Klaus, cela suffira. Et... il prendrait bien un double-calva-sans-glaçons. C'est ce qu'il prend le plus souvent, allez savoir pourquoi. » Donner son nom de famille ? Mauvaise idée, du moins pas à une femme qui ment et qui essaie de jouer. Puis à défaut de donner son nom, il avait donné son alcool de prédilection, c'est déjà un énorme don sur la possibilité de reconnaissance.

Un nouveau ricanement s'échappa de sa bouche quand elle tenta de commander du champagne dans le Chaudron Baveur. Décidemment, elle ressemblait de moins en moins à ce qu'elle avait voulu montrer. Il la dévisagea avec un sourire en coin alors qu'elle se résignait, semblait-il, à du whisky. Il observait ses moindres traits sans pour autant montrer la suspicion qui était présente dans son cœur, et Dieu sut à quel point il y en avait. Puis, sans la lâcher de son regard curieux, il attrapa le verre qui venait de lui être servi et en prit une petite gorgée, qui eut le double effet de provoquer en lieu un frisson agréable mais aussi de l'encourager un peu plus dans ses remarques « à faire ». Alors il les fit, penchant la tête, de sa voix toujours et étrangement sympathique, il enchaîna.

« Et, sinon, si vous me disiez la vérité et révéliez pourquoi vous vous trouviez dans l'Allée des Embrumes ? Car tout porte à croire que vous n'êtes pas la victime apeurée que vous avez voulue me montrer... Je ne demande pas une biographie en dix tomes, je n'aurais pas la patience de les lire, juste... pourquoi ? Une simple curiosité, naïve et innocente. » Une nouvelle lampée de calva vint se loger dans la gorge de Klaus, brûlant au passage et de plaisir et de chaleur les papilles gustatives de l'Oubliator, qui se délectait et de la situation sociale et de cet alcool gratuit.
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MessageSujet: Re: Γενηθήτω φῶς (ft Klaus Breckenridge)   Γενηθήτω φῶς (ft Klaus Breckenridge) I_icon_minitimeSam 15 Juin - 19:50




Γενηθήτω φῶς


venetia & klaus

it's too cold for you here right now (let me hold your hands)

Suspendue à son tabouret branlant, un coude sur le comptoir soutenant son visage, elle examinait le visage de Klaus avec un intérêt grandissant. L'amabilité courtoise avait rapidement laissé place à la méfiance ou tout du moins une forte suspicion, et elle faisait face non plus à un héros improvisé mais à un adversaire potentiel. Son regard perçant la brûlait et l'absence totale d'indice sur son visage masculin ennuyait fortement la petite sorcière. Il la dévisageait avec un flegme apparent seulement perturbé par ses ricanements impromptus, dont elle ne savait trop tirer d'interprétation. Son intérêt était piqué, et pas seulement parce qu'elle aimait la courbe de sa mâchoire et la gravité lourdement ridicule de toute son apparence. Si elle avait réfléchi quelques secondes, elle aurait vu les similitudes, mais elle refusait d'y penser. Leurs commandes respectives promptement reçues, elle leva donc son verre de whisky, et lui sourit franchement.

- Ravie, Klaus. Sincèrement.

Aussi sincère qu'elle pouvait se permettre de l'être. Elle l'avait été dès le départ songeait-elle, excepté pour la raison de sa présence dans l'Allée des Embrumes. Elle avait vraiment pensé être suivie, et avait véritablement craint pour sa vie, perchée sur ses talons. Oncle Arthur avait refusé de lui laisser une arme à feu, arguant qu'elle avait des talents lui permettant de se dépatouiller de toutes situations sans violence. EN y songeant, elle avait eu envie de le gifler mais Criquet lui avait donné un cran d'arrêt de voyou en promettant de venger sa mort. Le positif, on le trouvait où on pouvait hein...

Klaus ne lui avait pas demandé son nom, aussi ne lui fit-elle pas le plaisir de donner l'information, se contentant de le couver du regard tandis qu'il se lançait franchement à l'assaut et lui demandait des comptes. Curiosité naive et innocente ? Elle retint un rire et se contenta de prendre une gorgée de whisky, se tournant pour ne lui montrer que son profil, le regard élevé vers le plafond. Il la traitait de menteuse et la soupçonnait clairement de l'avoir attiré dans ses filets volontairement. Bon, c'était vrai. Elle s'était attiré des ennuis avec le Ministère quelques années auparavant et savait bien qu'elle était fichée. Son père avait voulu l'aider mais elle l'avait envoyé bouler avec toute la rage d'une adolescente tempétueuse. Elle se contenta de sourire d'un air énigmatique et se tourna vers lui une fois de plus, une mèche venant barrer son front dans le mouvement.

- Ce genre d'information n'est pas gratuite, et je doute que vous ayez la motivation nécessaire à jouer... A votre âge il est peut-être trop tard.

La pique était volontaire, un peu cruelle mais délicieuse. Venetia se laissait porter par le moment, la rencontre inopinée, le jeu de ne rien dévoiler tout en donnant l'envie d'y retourner. Qu'il l'accuse d'être malhonnête n'avait rien de nouveau et elle n'était pas du genre à se laisser déstabiliser par si peu, mais elle était joueuse et leur différence d'âge semblait le levier parfait à actionner pour l'enquiquiner à son tour. Nul n'était dupé par les cernes et les marques de fatigue sur le visage de Klaus, dont le nom aux consonances allemandes sonnait agréablement à l'oreille. Elle se pencha, un peu fascinée.

- Je vous trouve bien curieux pour ce visage si fermé. Vous cachez bien votre jeu ?

Elle-même ne savait pas trop ce qu'elle faisait, alors pour occuper ses mains elle reprit une gorgée de whisky en grimaçant devant l'âpreté et la sensation de flammes s'engouffrant dans sa gorge. Elle ferma les yeux une seconde pour faire passer la sensation. Peut-être devait-elle ne pas se montrer trop taquine, peut-être, si elle désirait de la compagnie pour la nuit, devait-elle jouer le rôle de la fille aimable. Mais cela ne fonctionnait pas avec un homme qui avait ces yeux là - perçants - et la verve de lui demander pourquoi elle mentait. Elle aimait son honnêteté toute brute, contrastant avec le noeud de mensonges qu'elle était et présentait constamment. La curiosité la consumait. Se pensait-il moralement supérieur ?
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MessageSujet: Re: Γενηθήτω φῶς (ft Klaus Breckenridge)   Γενηθήτω φῶς (ft Klaus Breckenridge) I_icon_minitimeSam 15 Juin - 20:38

L'Allemand, au fur et à mesure des réponses de la ravissante jeune femme, développait lentement sur son visage un sourire en coin sincère et amusé, surtout en vue de sa répartie bien placée. Oh, cela, il ne le cachait pas, elle avait remonté un tantinet dans son estime. De beaucoup il préférait les êtres qui cachaient des choses à ceux qui mentaient ; même s'ils en disaient tout autant sur la vérité, au moins ils en disaient moins en mensonge. Alors il se redressait un peu plus, avec un intérêt pour cette conversation qui était de moins en moins dissimulé, à peu près autant que l'intérêt croissant pour la jeune menteuse.

A la pique sur son âge, qui se voulait taquine, l'Allemand... s'esclaffa avec peu de discrétion, pour une fois, d'un rire lourd et fort qui fit retourner quelques clients, même parmi les plus alcoolisés, avec une curiosité interdite dans le regard. Mais l'Allemand n'y prêta bien sûr pas d'importance et finit par calmer ce rire pour reprendre son air précédent, plus discret bien que de même plus détendu. Oh, il avait bien fallu rire de son âge, ce n'est pas la peine de se vexer pour si peu, surtout que cela n'a aucune espèce d'intérêt.

La différence d'âge entre les deux piliers de comptoir était apparente et Klaus voyait en elle une femme plus jeune qu'elle n'est apparemment, sûrement en raison de ses manières, sa façon de s'exprimer et cette vigueur de caractère. Mais pour partager un whisky et un double-calva, peu importait bien la différence d'âge. « Oh, faites attention, les apparences peuvent être trompeuses... Je joue toujours de tous les jeux et sans modération, vous savez. » Il avait prononcé cette phrase si ce n'est sans innocence, au moins sans intention derrière, avec une jeunesse qu'il essayait de retrouver et ce caractère amusé qu'il tenait à montrer pour cette soirée, une fois n'est pas coutume comme on dit.

« Mais faites attention, en tant que doyen, on en connait parfois plus que les jeunots sur certains jeux, je vous pourrais surprendre... ». Une nouvelle phrase qui sortait avec une fraîche arrogance de défi. Peut-être se lassait-il même prendre au jeu de la jeune fille, sachant en outre et pertinemment que cela n'irait sous aucun prétexte pas plus loin.

Pour au moins mettre en arrêt un instant sa vivacité croissante, l'Allemand s'arrêta pour prendre quelques gorgées de son calva, qui lui brûlait divinement le gosier, avant de reprendre, plus posément. « Je vous l'ai bien dit, il ne faut pas se fier aux apparences... Par chance pour vous et pour moi, je ne suis pas totalement le même que celui que je parais être... » Il laissa quelques secondes planer, quelques secondes de méditation pour lui-même ou quelques secondes de répit à cet échange vigoureux, qui sait. « Bon, laissons de côté les mensonges et les accusations déplacées, gardez vos secrets, mais permettez-moi une petite... et presque dernière curiosité : si je dois jouer avec quelqu'un, pourrais-je au moins connaître son petit nom ? Histoire que nous soyons au même niveau sur ce point. »

Fichue curiosité, plus d’une fois elle lui avait fait défaut, aussi cette fois-ci, rien que cette fois-ci, allait-il se cantonner au strict nécessaire, puisque de toute façon en savoir plus n’avait aucun intérêt à proprement parler. Et c’est au même moment où elle acquiesçait intérieurement sur le besoin d’une curiosité modérée qu’il remarquait à quel point des « pour une fois » changeaient ce soir son comportement habituel…
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MessageSujet: Re: Γενηθήτω φῶς (ft Klaus Breckenridge)   Γενηθήτω φῶς (ft Klaus Breckenridge) I_icon_minitimeSam 15 Juin - 23:06




Γενηθήτω φῶς


venetia & klaus

it's too cold for you here right now (let me hold your hands)

Oh à n'en pas douter elle avait trouvé compagnon de jeu. Le feu du whisky s'était propagé et rayonnait maintenant dans ses yeux brillant d'intérêt et sur ses joues rougies par l'alcool, tandis qu'elle l'observait rire franchement, son propre amusement décuplé par la sensation d'avoir bien fait, d'avoir marqué quelques points. Parfois, être jeune et jolie ne suffisait clairement pas, il fallait être irrévérencieuse, taquine, intéressante et avant toute chose, intrigante. Venetia aimait jouer, c'était la seule raison même qu'elle avait d'exister, et elle avait trouvé en l'âge adulte des jeux bien plus intéressants que ceux qui adolescente, la passionnaient tant. On se lassait vite d'enfoncer la tête de morveux dans des cuvettes. Le frisson de danger, d'inconnu et de séduction ? Pour l'instant elle ne s'en lassait pas, et les mots de l'allemand avaient su déclencher en elle toutes sortes de réponses positives.

Il prétendait jouer sans modération, lui qui se contenait si bien depuis le départ, sa garde toujours levée et son visage ne trahissant presque aucun intérêt. Mais maintenant qu'elle l'avait taquiné, une première défense semblait avoir cédé et Klaus vivait, une étincelle à l'oeil, les propos lourds de sous-entendus qu'elle attrapait avec plaisir, un sourire coquin au bout des lèvres. Oh sans trop d'illusion, du moins s'y refusait-elle encore. Elle termina son verre de whisky d'un trait et le reposa sur le comptoir en se redressant, buste droit donnant ses courbes en spectacle, une jambe se croisant sur l'autre, le visage hautain et narquois, tandis qu'elle susurrait en réponse.

- Je vous en prie, surprenez-moi ...

L'air de défi sur son visage se reflétait sur celui de Venetia sans la moindre peine et elle attendait avec une certaine délectation la suite, toute heureuse d'avoir trouvé une âme résonnant sur les mêmes ondes que la sienne en terme de jeu. Elle s'ennuyait bien souvent, confrontée à des partenaires ennuyeux ou trop évidents, qui n'étaient de challenge que le nom lointain, et qu'elle enroulait autour de son petit doigt plus vite qu'un ruban de soie chipé chez Madame Guipure.

La suite et fin de la déclaration de son compagnon lui arracha un nouveau sourire irrésistible et elle jeta un regard autour d'eux, l'alcool montant à sa tête effaçant les quelques résistances qu'elle aurait pu éprouver à se donner en spectacle de la sorte. Elle se pencha vers lui, franchissant l'espace vital du sorcier sans même marquer une seconde d'hésitation, ses lèvres approchant dangereusement de l'oreille de Klaus.

- Si vous dansez avec moi je vous donnerais mon nom. Comme toute chose qui ne s'offre légèrement, je pense que l'échange est correct.

Elle lança un regard impérieux au barman qui s'empressa de mettre en route un tourne-disque, et un air de tango résonnait bientôt au dessus des conversations d'ivrognes et de clients plus lambdas tandis qu'elle s'éclairait d'un sourire ravi et se levait délibérément de son tabouret, s'étirant un instant avant de le regarder en haussant un sourcil purement par défi.

- A moins que vos vieux os ne soient trop rouillés.. Mais vous avez promis de me surprendre !

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MessageSujet: Re: Γενηθήτω φῶς (ft Klaus Breckenridge)   Γενηθήτω φῶς (ft Klaus Breckenridge) I_icon_minitimeDim 16 Juin - 11:44

Ça y est, enfin l'Allemand se permettait de jouer un peu, comment il n'avait pas joué depuis... oh, très, très, longtemps, pour ne pas le vieillir avec un nombre de mois (ou d'années) franchement inutile et anodin. Mais ce soir, il se sentait joueur, peut-être l'effet du calvados qui lui excitait les papilles, sans doute cela, oui. Alors il se sentait apte et digne à surprendre.

Danser ? À l'entente de ce mot, l'Allemand haussa les sourcils, et plus encore lorsqu'il eut dans les oreilles le célèbre air de Cumparsita de Rodriguez. Un nouveau sourire prit la place de l'air interloqué. Oh, il aurait préféré une valse, il maîtrisait bien mieux la valse que le tango, mais ç'allait aussi faire l'affaire, du moins l'espérait-il. Lentement il se redressa hors de son tabouret, essayant de remettre en place dans sa tête les mouvements de ce tango célébrissime.

« Très bien, faisons cela. Mais accordez-moi un peu d'indulgence : si mes os ne sont pas rouillés, je n'ai pas dansé là-dessus depuis longtemps. Je vous aurais volontiers fait valser, mais à défaut, je vais vous faire tanguer, accrochez-vous bien. » Cela résonnait comme une promesse, encore fallait-il qu'il sache tenir cette promesse. Souvent il avait vu ses parents danser la valse, mais le tango... Cela datait de moins loin dans sa mémoire... Peut-être était-ce en mai 1984, un an après l'arrivée d'Alfonsin au pouvoir. Il avait couru là-bas dès qu'il avait pu prendre des congés. Rares sont les fois où il était sorti de son Europe, mais une exception n'est jamais coutume alors il avait filé bien vite et tout seul.

Son souvenir se précisa un peu plus et il se souvint d'un soir, sur une terrasse de Santa Rosa ; il y était assis et buvait tranquillement, certainement une Quilmes, peut-être autre chose, de plus « européen » mais alors à prix d'or. Puis d'un coup il entendit un violon et releva la tête, trois argentins approchaient de la terrasse, un jouait un air rapide, les deux autres se mirent à danser. Ce fut la première fois qu'il entendait la Cumparsita mais loin de là la dernière. Depuis il a ce morceau en tête à chaque fois qu'on lui parle de tango. Certains diront qu'il a une très bonne mémoire, on se contentera de rappeler à ceux-là qu'il est Oubliator, alors heureusement qu'il en a une, de très bonne mémoire.

Et c'est justement ce souvenir-là qu'il prit lorsqu'il se leva, cet octobre-là, de son tabouret pour s'approcher de la jeune femme avec qui il prenait plaisir à jouer. Sa main droite attrapa celle de la jeune fille, il l'approcha de lui, se remémora les pas et commença, lorsque le temps souhaité arriva à leurs oreilles. Les premiers pas étaient hésitants, comme ceux d'un homme qui n'a pas dansé depuis longtemps, à dire vrai. Puis peu à peu, il se laissa aller, un sourire doux et agréable sur les lèvres, emportant sa cavalière comme un torero joue avec son animal, y allant avec une délicieuse et délectable malice. Cette danse envoutante échauffait doucement l'Allemand qui se prenait de plus en plus au jus. Il n'hésita pas, avec un air de défi, à murmurer à sa compagnonne de danser, quelques mauvais mots : « Et si vous n’arrivez pas à suivre, laissez-vous aller, je dirige. ».

Autour, certains poivrots et clients lambda s'étaient arrêtés et retournés vers les deux danseurs qui avaient eu la folle idée de se mettre au tango dans un pub. Ils arboraient alors un sourire à la fois moqueur et impressionné devant ces deux êtres et, au moins, la maîtrise du vieil homme auparavant bourru qui semblait retrouver une certaine vitalité.
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MessageSujet: Re: Γενηθήτω φῶς (ft Klaus Breckenridge)   Γενηθήτω φῶς (ft Klaus Breckenridge) I_icon_minitimeDim 16 Juin - 16:05




Γενηθήτω φῶς


venetia & klaus

it's too cold for you here right now (let me hold your hands)

La Cumparsita résonnait et les souvenirs s'imposaient d'eux-mêmes. Elle n'était plus au Chaudron Baveur avec un illustre inconnu aux poches aussi vides que les siennes, mais dans les bras d'un petit vicomte espagnol qui tenait à lui montrer comment se dansait le tango, après avoir fait affaires avec son oncle sur une série de sculptures surréalistes. La soirée avait été délicieuse et le petit palazzo français où s'étaient tenus les négociations avait une salle de bal merveilleuse où brillaient les étincelles des rêves de Venetia. L'air frais qui venait enrouler ses cheveux et les mains expertes du vicomte avaient su guider ses pas maladroits jusqu'à ce qu'elle sache maitriser les basiques du tango, enivrée et joyeuse qu'elle était. Arthur et Criquet avaient observé la scène de loin, cigarillos en bouche, un air de satisfaction dans les yeux d'Arthur et de froideur calculée dans ceux de Criquet. La soirée s'était finie trop tôt à son goût et en un clignement de yeux, elle était de nouveau dans ce troquet miteux. Un sourire concis aux lèvres, elle savait qu'elle retournerait à la Riviera dans les trois jours suivants.

Un rire rauque lui échappa aux paroles de Klaus et elle lui offrit sa main, la confiance qui émanait de lui la poussant à croire toutes les promesses que contenaient ses mots. Valser, tanguer, tant qu'elle dansait une partie d'elle se plaisait à penser qu'elle serait heureuse. Digne des romans les plus beaux et tragiques qu'il lui ait été donné de lire, elle prenait un plaisir à rejouer les scènes romantiques faisant palpiter son petit coeur. Oubliant le passé et ses blessures, elle se laissait entrainer au rythme de la musique. Ils commencèrent à danser, et Venetia revit au plafond les chandeliers étincelants de la salle de Bal, le parquet ciré glissant sous ses pas tandis qu'elle se laissait guider par son partenaire qui gagnait en assurance. Des ricanements étouffés la sortirent de sa transe mais elle se contenta d'un sourire fier et sauvage tandis que leur danse se transformait presque en lutte de pouvoir délicieuse, et qu'il lui glissait avec verve qu'elle pouvait le laisser faire si elle ne s'en sentait pas les épaules.

Redressant le buste, elle arqua un sourcil provocateur.

- Est-ce que j'ai l'air de souffrir ?

Réaffirmant sa prise sur l'épaule et la main de son partenaire, elle reprit le rythme sans peine et le suivit dans tous ses pas. Oh certainement qu'elle fit des erreurs, des petits contre-temps et qu'elle trébucha légèrement, mais pas une fois il ne la lâcha et pas une fois elle ne se sentit prise en faute. Elle se sentait tout bonnement en vie, et ce de la plus délicieuse des façons. La vitalité de leur danse, sa sensualité à peine dissimulée et l'alcool aidant, Venetia n'entendit pas la fin de la musique arriver tant il lui semblait que le moment qu'ils vivaient était éternel et interminable. Comme prise au dépourvu quand enfin, elle comprit que la musique s'était terminée, elle tangua jusqu'au comptoir.

- C'était une sacré danse. Je tâcherai d'apprendre la valse pour la prochaine fois alors ?

Elle lui adressa un nouveau sourire rayonnant et un clin d'oeil évocateur, avant de faire signe au barman de lui resservir un verre à elle et son compagnon, fouillant dans ses poches pour en extirper les noises nécessaires. Elle se tourna de nouveau vers son partenaire du soir et finit par lui souffler, comme confidentiellement.

- Appelez moi Venetia. Nous faisons un sacré duo vous ne trouvez pas ?

Elle aurait voulu exprimer toute l'exaltation qu'elle ressentait simplement, mais ses joues rouges et ses yeux brillants de fièvre parlaient d'eux-même décida-t-elle. Le barman servit les verres et se permit une remarque sur l'heure tardive, et que certainement, les clients souhaiteraient peut-être un lit douillet. Elle arqua un sourcil et déclina avec une moue dédaigneuse.

- Merci mais non, je trouverai mon bonheur ailleurs pour ce soir. J'ai un souvenir assez déplaisant de votre literie, surtout pour le prix que vous en demandez.

Claquant de la langue devant l'audace du personnel du Chaudron Baveur, et tâchant de calmer le rythme effréné qu'avait pris son palpitant, elle se rassit, s'éventant d'une main. La sueur collait son front et elle avait bien besoin de se rafraichir dans la nuit fraiche de Londres. Jetant un coup d'oeil à son compagnon, elle se demanda si il serait toujours assez intrigué pour la suivre.

(c) DΛNDELION
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MessageSujet: Re: Γενηθήτω φῶς (ft Klaus Breckenridge)   Γενηθήτω φῶς (ft Klaus Breckenridge) I_icon_minitimeDim 16 Juin - 17:53

L'Allemand retourna, marchant doucement et avec précaution vers le comptoir, la musique toujours en tête et la tête totalement chamboulée par ce qui venait de se passer. Il y arriva et tapota du bout des doigts le bois sur lequel reposait les verres assassins, comme pour s'assurer qu'il ne s'agissait pas là d'un rêve ou d'un étrange cauchemar. Mais non, étrangement, tout cela semblait bien réel du moins par le physique. L'Allemand tourna alors le regard vers la jeune femme qui remuait des lèvres, sans doute était-elle en train de parler et fit alors un effort considérable pour lui donner l'attention qu'elle devait mériter. De ses paroles-là, il n'entendit que les trois derniers mots : « La prochaine fois alors ? ».

Une quantité folle de possibilité s'offrait à lui, quant à ce qui précédait ces quelques mots et ce point d'interrogation curieux, mais étrangement aucune d'autre elles ne lui semblaient être une bonne idée. Ainsi, pour ne pas rester tout à fait de marbre à ce semblant de question mais pour ne pas répondre aveuglément non plus, il haussa les épaules avec un sourire, décrochant par la même occasion un bref hochement de tête, bien que ce dernier ne fût pas volontaire, sans doute guidé par une obscur part de son subconscient qui devait, elle, avoir entendu le tout entier de la question, malheureuse soit-elle.

La suite, il l'entendit distinctement, c'est le moins qu'on pouvait dire. Pourtant il laissa un nouveau petit silence entre la question et la réponse qu'il allait lui offrir, ce petit temps pour entendre et répéter bien tous les mots qui avaient été proposés à son oreille et pour observer l'air étrange et pénétrant de cette femme inconnue qui se dévoilait peu à peu et qui semblait aussi... bouleversée ? Au moins sensible à ce qui venait de se passer, que lui. Mais il ne lui était pas coutume de se faire languir, alors il se résigna à répondre, gardant son sourire toujours aussi sincère quant à ce lien, aussi étrange soit-il, qui se dessinait peu à peu entre les deux comparses. « Il est vrai, Venetia, que... cette partie de danse était bien mouvementée. » Il laissa échapper, à la suite de cette phrase qui ne voulait et se voulait rien et tout dire en même temps, un léger rire accompagnateur, suivit d'une gorgée que l'Allemand piocha dans le verre fraîchement distribué par le serveur, qui alors se prenait à les interroger, bougre d'homme, fallait-il qu'il fasse plus que le nécessaire demandé ?

Une nouvelle mine intriguée se dessina sur le visage de Klaus lorsque répondit la jeune femme avec son nouvel air hautain qu'elle avait perdu, pour le grand plaisir de l'Allemand, durant quelques moments. Quelques gorgées furent nécessaires au bourru personne pour faire passer l'arrière-goût de ces remarques et pour qu'il se rende compte des premiers mots qu'elle avait répondu. Il haussa un sourcil et, de peur de surinterpréter, préféra ne pas faire de conclusion hâtive.

Ainsi, après qu'elle eut ainsi répondu, Klaus se contenta de congédier le garçon d'un sourire poli et hochement de tête entendu, avant de revenir à sa compagnonne qui s'éventait de la main. Cela lui arracha un sourire amusé, qu'il laissa de côté pour observer son poignet et l'heure qui y était indiquée, mais qui ne provoqua chez lui nulle réaction si ce n'est de remonter sa manche sur le cadran. « Il est vrai qu'il se fait tard... Enfin, qu'importe. Vous ne « trouverez » votre bonheur non trop loin, j'espère ? Je m'en voudrais qu'à nouveau vous vous perdiez dans les ruelles. » Un nouveau gloussement accompagna cette remarque qui n'était pas faite sans rappeler les circonstances amusantes de leur rencontre.
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