CHAPTER ONE
SUMMER
1997 ~ « Le Ministère de la Magie a été attaqué. Le Ministre est mort. Ils arrivent. »
Plus encore que les mots terribles prononcés dans la voix de son père par le lynx argenté qu’était son Patronus, c’était les traits figés par la peur sur le visage de sa mère qui emplit Beltane de terreur. Sa mère d’ordinaire souriante. Sa mère habituellement gaie et joyeuse comme l’eau riante d’un ruisseau s’était glacée, figée d’angoisse.
Puis ses yeux se posèrent sur elle, le reflet implacable d’un esprit acceptant avec froideur que le moment était venu, le moment de perdre toute une vie, et d’en sauver ce qui en était le plus important pour pouvoir un jour la reconstruire. Gillian prit la main de sa fille dans la lumière tombante du patronus de Kingsley s’effaçant, et transplana.
Beltane sentit les ténèbres s’emparer d’elle, la main de sa mère la tenant fermement, l’entraînant avec elle au travers du chaos étouffant. Lorsque ses pieds retrouvèrent le soutien du sol, Beltane en fût si désorientée qu’elle en tomba à la renverse. Sa mère l’aida à se relever en l’enveloppant de ses bras bienveillants, avant de la guider vers une hutte toute proche cachée par la nuit. Elle se trouvaient au sommet d’une montagne balayée par le vent, donnant l’impression à Beltane de ne jamais être sortie des ténèbres tourmentées de son premier transplanage.
Elle apprendrait en grandissant qu’elles s’étaient trouvées à Sgurr na Cìche, au plus profond des Highlands d’Ecosse.
Ce fût dans cette hutte isolée du monde, coupée de tout par les sortilèges de sureté soigneusement posés par sa mère et son père, que Beltane passa ses sept ans. Une année à vivre dans une solitude angoissée, à s’endormir au son de la litanie des noms des victimes des Mangemorts au lieu des Contes de Beedle le Barde, à écouter le silence dans un état d’alerte perpétuel, à craindre le murmure des pierres et le chant du vent.
Le jour de son huitième anniversaire, son père fut absent. Beltane refusa que l’on allume la moindre bougie. Sa mère ne la força pas. Le soir venu, elle n’alla pas se coucher. Beltane ne fit que semblant, écoutant le moindre son de transplanage dans le silence. Elle ne se souvint pas s’être endormie, mais lorsqu’elle rouvrit les yeux, le soleil brillait à travers les nuées. Son père était venu lui annoncer qu’ils pouvaient rentrer à la maison. La guerre était finie.
CHAPTER TWO
FALL
2008 ~ Beltane posa son regard sur les tours du château qui se dessinaient au-dessus des cimes de pin dans le ciel clair d’automne. Elle ne se faisait pas à cette sensation étrange, ce sentiment de rentrer chez soi, mêlé à l’émerveillement de revoir le château comme pour la première fois.
C’était la première fois que Beltane faisait sa rentrée sous le soleil, encore chaud, comme si les rayons du mois d’août perçaient encore au travers cette première journée de Septembre. Habituellement, le Poudlard Express se trainait lentement dans les landes, ne parvenant à sa destination qu’à la tombée de la nuit. Mais Beltane, fraîche étudiante dans la section Snake Wand de l’aile universitaire de l’école de magie, avait pris le Magicobus. Elle n’avait pas souhaité d’un nouvel au revoir sur le quai de King’s Cross. La silhouette de son père s’éloignant avec le reste du décor ne faisait que souligner l’absence de sa mère à ses côtés. Les années n’avaient en rien apaiser la douleur de sa mort.
Son père croyait que c’était pour cela que Beltane s’était inscrite dans la section Snake Wand. Pour devenir Médicomage. Pour trouver un remède au Syndrome de la Branchiflore qui avait étouffé sa mère jusqu’à lui voler son dernier souffle… Et peut-être l’aurait-elle pu. Mais Beltane était persuadée que ce n’était pas ce que sa mère aurait voulu. Le souvenir de sa voix, comme un murmure à son oreille au milieu de la nuit, la poussait à aller vers l’avant, à poursuivre les lendemains, à chasser ses rêves et dompter ses défis. C’était la certitude qui la confortait dans ses moindres doutes. Beltane allait avoir une diplôme RAARE en Recherches Avancées des Antidotes et Remèdes Exceptionels, et prouver au monde sorcier qu’il était possible de concocter des potions, filtres, poisons et antidotes sans ingrédients provenant de source animale. Ni queue de rat, ni patte de corbeau, ni araignée écrasée en poudre… Une idée qui avait porté un rire, parfois moqueur, parfois incrédule, aux lèvres de ses camarades. Et quand elle-même perdait le sommeil à se demander si elle suivait le bon chemin, le souvenir de sa mère venait lui apporter le réconfort. Elle suivait son cœur. Elle faisait le bon choix.
Dès sa première année, Beltane avait perdu de nombreuses larmes au-dessus de son chaudron pour la pauvre créature d’où provenait sa poudre de corne de licorne, les œufs de Runespoor dont les habitants ne verraient jamais la lumière du jour, et le Murlap qui avait dû perdre ses tentacules pour qu’elle puisse les mariner ou presser pour en récupérer l’essence. Elle avait tout simplement refusé de manière catégorique de transformer sa souris en verre en cours de Métamorphose. Elle s’était habituée au cours des années à faire perdre des points à sa maison. Elle était tour à tour passée sous les différentes étiquettes de la petite fille qui avait perdu sa mère, puis l’adolescente qui se rebellait contre son père. Ce n’était qu’en arrachant ses ASPICS avec flagrant succès qu’on finit par la prendre au sérieux.
A la rentrée de sa première année d’études magiques supérieures, Beltane, un sourire aux lèvres et l’avenir dans les yeux, était plus déterminée et ambitieuse que jamais.
CHAPTER THREE
WINTER
2014 ~ Beltane était devenue une Alchimiste renommée, Langue de Plomb réputée au Département des Mystères.
A Poudlard, elle avait passé des jours sombres et des nuits blanches à tester un ingrédient végétal après un autre pour parer à ceux qu’elle se refusait à utiliser. Ses bras s’étaient tour à tour couverts de brûlures, de pustules, d’égratignures et d’écailles. L’abandon était venu de nombreuses fois occuper son esprit, fidèle compagnon de ses échecs. Puis la sorcière avait trouvé sa salvation dans l’alchimie. Décomposer plusieurs ingrédients pour reconstruire celui dont elle avait besoin. Elle avait ainsi créé plusieurs dizaines d’ingrédients inconnus : les tentacules de sauge, la poudre de sève d’érable, la peau de roseau, tout ce dont on pouvait avoir besoin dans une potion. Elle avait réuni ses formules dans sa thèse, qui avait été approuvée, validée, et même publiée. « Mille-et-une potions naturelles : le guide du potioniste alchimiste » s’était vendu par centaines, et les gobelins de Gringotts l’avaient fortement poussée à garder le monopole de la production des ingrédients pour accroître sa fortune. Mais les gaillons, noises et mornilles de son cachot n’était pas ce qui la gardait éveillée la nuit, et quand un hibou lui arriva du Ministère de la Magie pour lui offrir un poste au Département des Mystères, sa soif de l’inconnu l’englouti d’un coup. Beltane accepta sur le champ.
Tout ce qu’elle touchait était désormais tenu secret. Son nom, qui avait été durant un été sous les feux des sorciers de la Gazette, était maintenant synonyme d’un silence de tombe. Et pourtant, malgré la solitude, malgré la nuit permanente du neuvième niveau du Ministère, Beltane ne s’était jamais sentie si épanouie. Son travail la fascinait, comme la lumière d’une flamme fascine l’œil habitué aux ténèbres. Elle en oubliait trop souvent ses autres besoins vitaux. Les lumières chatoyantes de la Salle du Temps faisait disparaître la faim de son corps. L’apesanteur de la Salle de l’Espace faisait disparaître la fatigue et la lassitude de ses membres. Beltane passait plus de temps dans le Département des Mystères que chez elle, et en était heureuse. Elle se savait privilégiée de pouvoir travailler dans cet endroit au combien plus magique que n’importe quel autre sur terre, et comptait en savourer chaque heure.
Les rares sorties de Beltane se faisaient désormais les soirs de pleine lune, pour récolter les herbes foulées par les Moonclaves. Ces nuits d’attente lui avaient apportée les plus belles soirées de sa vie en été. Même aujourd’hui, au cœur de l’hiver, rien n’était plus beau que de voir les Mooncalves dessiner des cercles dans la neige illuminée par le clair de lune… Beltane en cessait de trembler de froid, et ne respirait presque plus, afin de ne pas les effrayer par sa présence. L’exercice était devenu une seconde nature, une transe dans sa nouvelle religion. Dissimulée à l’encontre du vent hivernal, jamais un Mooncalf ne l’avait senti, ni détectée. Jamais un Mooncalf ne l’avait entendu et fui sa présence.
Pourtant, soudain, les créatures de la lune interrompirent leur danse enchantée, se dispersant et ruinant les entrelacs délicats qu’ils avaient dessiné dans la neige. Dans la nuit désormais aussi silencieuse qu’un tombeau, Beltane se redressa en se demandant ce qui l’avait trahie.
Le Loup-Garou en chasse avait été aussi discret qu’elle. Ce ne fut qu’en sentant ses crocs s’enfoncer dans le creu de son épaule que Beltane réalisa son erreur. La sérénité, la beauté et la clarté de la nuit cédèrent en une seconde au cauchemar. Une seconde qui suffit au Loup-Garou pour la pousser à terre sous son poids, sa puissante mâchoire cherchant à déloger ses os sous sa peau. Une seconde qui suffit à Beltane pour sortir sa baguette avant d’être paralysée par la créature. La terreur et la panique avaient déjà tétanisés son cerveau, mais ce fût les leçons de son père, ressurgies des tréfonds de sa mémoire d’enfant, les réflexes appris durant la Grande Guerre, se libérant de son inconscient, qui lui permirent de trouver le sortilège de défense qui la libéra de l’étreinte du Loup-Garou. Le sort qui aurait terrassé n’importe quel sorcier ne fit que repousser l’animal à quelques mètres. La créature se remis sur ses pattes, et se mis à tourner autour de sa proie, sur ses gardes. Beltane eut mille pensées en un court laps de temps, comme si son esprit cherchait à terminer chacun de ses raisonnements avant que vienne son heure. Une pensée assassine pour tuer le Loup-Garou avant qu’il ne la tue. Une pensée de remords pour le sorcier qui se cachait derrière la créature, inconscient de ses gestes, victime de ses faits tout autant qu’elle. Une toute dernière pensée pour sa survie alors que le Loup-Garou chargeait de nouveau. Tout son esprit ne se fixea plus que sur sa destination : Moor Loan, Londres. Beltane transplana.
Ressortant des ténèbres confuses, Beltane perdit l’équilibre et tomba à la renverse. Sa mère n’était cette fois pas là pour la relever. Mais son souvenir l’était pour la pousser vers l’avant. Elle se releva, évitant de toucher ou même de regarder son épaule. Elle avait l’impression de toujours sentir les crocs dans ses muscles, ses os grincer les uns contre les autres, refusant de céder. La vivacité du liquide carmin sur la neige semblait l’avoir aveuglée et filtrait sa vue à travers un voile rouge. Beltane parvint à tituber à travers la vitrine enchantée jusqu’au hall de Sainte Mangouste, où la vue de Médicomage se ruant vers elle fut la dernière vision à s’empreindre sur ses prunelles avant qu’elle ne sombre dans l’inconscient.
CHAPTER FOUR
SPRING
2020 ~ Beltane ouvrit ses yeux sur le plafond qu’elle reconnut comme celui de sa chambre d’enfant. Les poutres de bois qui soutenaient le toit, auxquelles étaient accrochées tous les types de bouquets séchés imaginables, ne trompait pas. Les bruits venant de la cuisine et la délicieuse odeur de bacon montant de la cuisine l’avaient réveillés. Le cœur de Beltane se tordit à la pensée que des années plutôt, cette même odeur l’aurait rendue malade. Elle rejeta l’idée comme un inutile parasite, exercice devenu oh combien habituel avec les mois et les années. Beltane ferma les yeux, s’autorisant à savourer encore un peu le confort de son lit, la sûreté de sa chambre, la chaleur de sa maison.
Lorsqu’elle descendit les escaliers, la familiarité de sa maison d’enfance se mêlait avec tous les signes indéniables qu’elle avait vieillit. Les meubles étaient les mêmes. Les fleurs du magnolia devant la fenêtre arboraient la même couleur. Mais ses branches s’étaient singulièrement étendues. Et les cheveux de son père, qui remplissait la théière d’eau fumante, étaient désormais blancs comme neige.
C’était l’une des rares choses pour laquelle Beltane était reconnaissante. Ces années d’épreuves avaient fini par les réunir enfin. Ensemble, préparant le petit-déjeuner en silence comme si rien dans le monde ne pouvait changer la routine de leurs gestes gouvernés par des années d‘habitude, ils trouvaient un réconfort mince, mais solide, et stable.
Tous deux s’installèrent à table, et mangèrent. Son père n’ouvrit pas la Gazette. Elle ne se trouvait même pas sur la table. Ils n’échangèrent pas un mot. Ils ne pouvaient parler de rien qui n’amène son lot supplémentaire de regrets et de misère familière. Les regards qu’ils se donnaient étaient complices dans leur douleur, affectueux, et compréhensifs. Ils en étaient venu à cette page de leur relation où ils n’avaient plus besoin de mots pour parler.
Beltane plongea son regard dans son bol de thé, se demandant pour la énième fois comment tout avait pu virer si mal. Il fût un temps où elle était parvenue à tout affronter la tête haute, au-dessus de l’eau. Un temps d’adaptation long et difficile, où elle était pourtant parvenue à trouver du bon dans le mal, comme quelqu’un trouve une beauté dans le son de la pluie qui tombe, détrempé jusqu’aux os.
Le plus dur avait été le changement de régime. Elle qui n’avait pas avalé la moindre viande depuis plus d’une décennie, s’était retrouvée avec un corps exigeant du sang frais. Sur les ordres des Médicomages, et à l’encontre des règles de morale et d’éthique qui avaient gouverné sa vie, Beltane s’était mise à manger de la viande crue, qu’elle ne parvenait pas à garder dans son organisme plus de quelques minutes. Elle avait passé de longs mois constamment affamée, régulièrement malade.
La Brigade de la Justice Magique avait demandé le plus d’informations possible sur le Loup-Garou qui l’avait mordue : le sorcier avait le devoir de prendre une potion Tue-Loup et était passible de plusieurs mois à Azkaban. Mais Beltane ne se rappelait que peu de choses de ces quelques secondes à affronter la mort, et le sorcier en question n’avait jamais été retrouvé.
Et il y avait eu la discrimination. Le Ministère de la Magie l’avait révoquée, sa nouvelle condition de lycanthrope n’étant pas compatibles avec ses missions au Département des Mystères. Ils ne lui avaient pas proposé le moindre autre poste. Personne, à l’intérieur comme à l’extérieur du Ministère, ne souhaitait employé une sorcière s’absentant une semaine chaque mois, jugée potentiellement dangereuse.
Mais Beltane ne s’était pas laissée abattre. Sa relative célébrité était revenue à la charge. L’auteur de « Mille-et-Une potions naturelles » se retrouvant à consommer de la viande crue lui avait valu l’attention de Sorcière Hebdo, à l’affut de la déchéance d’une sorcière autrefois admirée. Beltane avait saisi cette occasion pour sensibiliser le monde sorcier aux discriminations à l’encontre des lycans. Ce fut lors de cet interview, sous le flux des questions personnelles et indiscrètes de la journaliste, que Beltane réalisa à quel point la lycanthropie était une malédiction. Elle pouvait vivre trois semaines par mois. Trois semaines par mois, ses jours s’écoulaient normalement. Une semaine de convalescence était peu à sacrifier, comparé à d’autres maladies. Elle avait la chance, le privilège de pouvoir vivre encore longtemps, comparé au souvenir de sa mère qui avait lentement, longuement étouffé alors qu’un parasite magique avait peu à peu poussé et envahi ses poumons et sa gorge. Et c’est alors que la journaliste lui demanda comment elle était parvenue à faire le deuil de sa maternité. Et comme un fantôme la traversant, comme si un Détraqueur s’était soudain introduit dans la pièce, Beltane s’était glacée, figée à la réalisation du fait qu’elle n’aurait jamais d’enfant. Elle n’avait jamais entendu parler d’une lycante donnant la vie. Dans aucune de ses nombreuses lectures il n’était mentionné si la lycanthropie pouvait être héréditaire. Son esprit savant s’était contre elle, et avait immédiatement relié tous les éléments trouvés dans sa mémoire en une réponse claire, irréfutable. Si la lycanthropie était héréditaire, elle ne pouvait venir que du père. Une sorcière lycanthrope ne pouvait donner la vie, car la moindre transformation ne pouvait être que fatale au fœtus.
Même alors, si Beltane s’était sentie terrassée par la vie, elle avait refusé d’abandonner. Son père l’avait solidement soutenue. Alors qu’elle ne voyait plus que la fin de ses futurs, il lui rappela tout ceux qu’elle pouvait encore créer. Qui mieux qu’elle pouvait trouver un remède à la lycanthropie ? Et Beltane s’y était attelée. Tout en concoctant elle-même ses potions Tue-Loup, son père veillant sur elle ses nuits de pleine lune, toutes ses économies avaient été dépensées dans les ingrédients de ses antidotes. Plus d’une fois, sa potion avait déclenché sa transformation, et Beltane se réveillait dans la cave de son père grâce à l’expérience d’ancien Auror de celui-ci. Elle n’eut bientôt plus le moindre gaillons pour financer ses recherches.
C’est alors qu’un miracle arriva. Le Ministre Kardell rendit légal l’enseignement pour les créatures magiques. Le Professeur Smethley, qui avait vu la dernière année à Poudlard de Beltane en tant que directrice, lui avait envoyé un hibou pour l’informer qu’elle souhaitait lui offrir le poste de Maître Alchimiste à l’école.
Beltane avait alors sincèrement cru qu’elle était parvenue à reprendre le contrôle de sa vie. Si elle n’avait plus les moyens de financer ses recherches, elle avait retrouvé son foyer dans son ancienne école. Si elle ne pouvait pas avoir d’enfants, elle trouvait un réconfort à s’investir entièrement dans la réussite et le bien-être de ses élèves. Elle était acceptée, et appréciée à Poudlard…
Jusqu’à ce que la Loi sur l’Enseignement des Créatures Magiques soit révoquée.
Et enfin, Beltane baissa les bras. Retournant chez son père, elle cessa de chercher du travail. Elle continua encore quelques mois à réfléchir à un antidote, sachant qu’elle ne pourrait pas le tester. Puis au bout d’un an, elle arrêta même d’y penser. Son père avait continuer de se battre pour elle, jusqu’à ce que le nouveau Premier Ministre ne soit élu. Son père avait toujours gardé un pieds au Ministère. Etant considéré comme le Ministre ayant redressé le Monde Sorcier après la Grande Guerre, même Mattelpink et Kardell étaient parfois venu lui demander son opinion sur tel ou tel sujet. Mais pas le Ministre Lufkin.
Et lorsque celui-ci plongea le Monde Sorcier dans une nouvelle guerre, même son père se retira dans leur maison, ignorant le monde extérieur autant que possible, trouvant un plaisir simple dans la compagnie longuement perdue et depuis retrouvée de sa fille.
Ainsi les deux Shacklebolt prenaient leur petit-déjeuner en silence, épuisés par tout ce qu’ils avaient apporté et perdu au monde sorcier, chérissant ce qu’il leur restait, ignorant ce que les lendemains leur apportaient.