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 It's been a long time

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MessageSujet: It's been a long time   It's been a long time I_icon_minitimeSam 15 Juin - 23:25



12 Octobre 1998



Alexei était assis là, seul à s’impatienter, attendant juste qu’on vienne le chercher. Il avait entamé une cigarette à son arrivée, et cette dernière était lentement entrain de disparaître. Il était clairement agacé face à la tournure qu’avez pris les événements. Comment avait-il pu se retrouver là?
Il avait des tas de choses bien mieux à faire, tel que simplement faire son job. Mais non, sa présence était requise et pour le coup, il ne pouvait pas vraiment refuser.  
Toutes les personnes qu’il rencontrait ici au Ministère connaissait plus ou moins son parcours. Oui, il avait été Médicomage à Saint Mangouste et avait donc assister à pas mal de choses durant la guerre, mais ils auraient quand même pu se taire et éviter de parler de sa présence lors de ses événements. De fils en aiguilles, ce ne fut pas très compliqué pour découvrir que comme pas mal d’employés, Alexei a assisté aux actions des Mangemorts. Comme précisé :  « pas mal d’employés », ils auraient donc parfaitement pu trouver quelqu’un d’autre pour témoigner contre ce mangemort. Alexei ne remet absolument pas en cause l’importance des témoignages qui résultent d’une véritable prise de conscience et d’un certain courage. Mais, il avait terriblement envie d’être ailleurs aujourd’hui, il détestait devoir être confronté à son passé sans en avoir fait la demande.

Certes, c ‘était un bon point pour lui que d’être témoin, il pourrait au moins se dire que si l’accusé finit à Azkaban (ce qui entre nous, est plus que probable), ça sera un petit peu grâce à lui. Et en tant que membre actif de la Brigade de la Police Magique, cela fait partie intégrante de son job.
Mais devoir se rendre au Ministère pour exercer un travail qui aujourd’hui à cause du blocage engendré par ce procès, n’a été qu’une série de paperasse pour au final arriver bien trop tôt et se retrouver dans une pièce annexe à attendre son intervention dans le procès, ce n’était pas du tout son but.
Sachant qu’afin de réaliser un témoignage de qualité, il avait longuement songé à ce qu’il s’était passé à l’époque.
Arrivé à Saint-Mangouste, Alexei ne connaissait, avec du recul, pas grand chose à la vie. Fraîchement diplômé des études supérieurs, ancien élève de Poudlard, fils unique aimé. Les deux seuls chocs qu’il avait vécu dans sa vie était son affectation de maison et le décès de sa mère. Et en y repensant ce n’était au final, pas grand chose. Loin de le rendre particulier, ces événements n’avaient été choquants que pour lui. Ces réactions du passé avaient été d’un égoïsme certain. Il était triste et avait forcé son entourage à subir une situation qui ne concernait que lui. Purement et simplement  enfantin. Maintenant adulte, il regrettait de n’avoir pas géré tout cela différemment. Il aurait pu admettre la décision, passer plus de temps avec sa mère, soutenir son père davantage, il aurait pu faire tellement de choses différemment. Mais au final, tout cela n’était que regrets. Et on ne peut avancer décemment avec des regrets. Les choses sont faites, elles sont passées, on ne peut plus rien y changer.

Comme il ne peut plus changer ce qu’il s’est passé à l’hôpital. Il était arrivé, tellement heureux de pouvoir participer au bien être commun et à la protection de la population. Comme il était naïf.
On l’avait extrêmement bien accueilli, il avait même eu le privilège d’avoir une espèce de mentor avec qui il avait noué un lien plutôt fort pour lui permettre de trouver ses marques dans son nouveau métier. C’était plein d’ambition et de bonne volonté qu’il avait commencé à exercer dans un environnement plus que chaleureux. Et pourtant tout s’effondra lorsque la guerre commença. L’environnement n’était plus le même, chaque jour était un nouvel enfer. Entre les recherches incessantes sur l’origine des patients, les pillages de réserves, les blessés et la pression constante quant à son rôle dans tout ça. Alexei n’arrivait plus à garder l’envie d’exercer, pire que ça il commença un véritable dégoût de lui même. Il avait des capacités de soins et ne pouvait même plus l’exercer comme il le voulait.  Il ne savait plus où était sa place et se sentait juste impuissant face à tout ce qu’il se passait dans le monde magique. Il ne savait pas quoi faire, ne pouvait pas embêter les autres avec ses ressentis car chacun avait bien mieux à se préoccupé à l’époque. Tout tourbillonnait dans sa tête dans un constant méli-mélo, ce qui le rendait très souvent nauséeux. Un peu comme actuellement, seul dans cette pièce à ressasser le passé, les ressentis de l’époque étaient toujours présents. La guerre l’a énormément changé, comme beaucoup, et pourtant en repensant à tout ça, il se sentait comme le jeune adulte de l’époque avec le même dégoût de son impuissance et les mêmes nausées brûlantes.
Il ne l’a jamais avoué à personne, mais ses questionnements de l’époque et sa vision très floue sur la barrière entre le bien et le mal l’ont conduit plus d’une fois à soigner des mangemorts, et ce en toute connaissance de cause. Un comble pour quelqu’un qui a fini par participer activement à la résistance et être à intégrer les brigades du Ministère. Il ne souhaitait pas particulièrement s’en cacher, mais personne ne lui a jamais posé directement la question. Et honnêtement, si des situations similaires arrivaient aujourd’hui, Alexei réaliserait exactement les mêmes actions. Se questionner autant lui a toujours beaucoup ouvert les yeux sur le monde qui l’entoure, et étant aujourd’hui bien plus mature, il ne voulait plus regretter quoi que ce soit. Ça lui a permis de grandir et de faire de lui l’homme qu’il est aujourd’hui.

Il avait fini par quitter Saint-Magouste , laissant derrière lui son impuissance et ses collègues. Une toute nouvelle vie s’est ouverte à lui, la résistance et la brigade lui ont apporté tellement plus que ce à quoi il aspirait.
Il n’a d’ailleurs jamais remis les pieds à l’hôpital. Dans un sens, il a toujours voulu savoir ce qu’il s’était passé après son départ, ce qu’était devenu les  collègues, les patients, le lieu... Il a seulement entendu des échos: pas mal de départs motivés principalement par la peur. Et Alexei ne pouvait aucunement les juger, il avait été au cœur de tout ça et savait pertinemment ce qu’était l’état d’alerte constant qu’ils subissaient tous; et devoir supporter tout cela en plus de problèmes personnels et cela sur une durée bien plus longue que lui, ça  devait être plus que difficile à gérer.
Certes il ne savait pas grand chose de ses anciens collègues. Ils avaient pu et dû créer un lien plutôt particulier, devant tous faire face à la même menace, au même cauchemar. Mais si aujourd’hui il devait se rendre à l’hôpital et découvrir que les 3/4 étaient morts, le choc serait violent. Et pourtant, il a assisté à plus de décès qu’il aurait voulu.

Le tirant de ses pensées, la porte finit par s’ouvrir. Instinctivement, il se leva, en profita pour défroisser d’un passage de main sa chemise, n’ayant pourtant pas eu l’occasion de s’abîmer : pur réflexe d’une personne ayant pris l’habitude de porter un costume mais ne voulant pas manquer de professionnalisme. Alexei pensait sincèrement que l’heure avait sonnée, et qu’il était temps pour lui d’aller témoigner, cependant quand il releva le regard, il se retrouva face à face avec son passé. Et malgré ses récents ressassements, il n’était pas prêt  du tout à devoir faire face à autant d’émotions.

« Bonjour. »


Ce mot sonna plus comme un murmure, l’écho se cogna contres les murs qui l’entourait, sa cigarette finit par s’écraser sur le sol, tout semblait bien trop calme d’un coup.  Il ne savait pas si son interlocuteur allait le reconnaître, ce serait présomptueux de penser le contraire. Alexei n’avait pas vraiment changé physiquement, juste vieilli. Mais paradoxalement, comme chaque sorcier ayant survécu à cette guerre, les changements étaient bien plus profonds et se ressentaient sur l’extérieur.


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Médicomage
Averroes Osbourne
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MessageSujet: Re: It's been a long time   It's been a long time I_icon_minitimeDim 30 Juin - 19:34

Comme un ouroboros n'ayant de cesse de se dévorer lui-même, ses pensées ne faisaient plus que tourner en un cercle vicieux qu'il ne parvenait pas à briser. Le réveil avait été laborieux tant avaient été brèves les quelques bribes de sommeil agité qu'il était parvenu à grappiller ; les cernes noirs accusaient suffisamment bien les incessants cauchemars dont il émergeait perclus de sueurs froides, le souffle saccadé et le cri au bord des lèvres. Elles étaient le témoin silencieux de ses insomnies aussi sûrement qu'il était témoin au procès du jour, à l'exception près qu'il devrait lui, prendre parole devant l'assemblée du Magenmagot et revivre encore une fois, une fois de plus, les mois d'horreurs qui avaient ensanglanté le carrelage de Sainte-Mangouste comme sa propre existence. En pénétrant dans le Ministère, Averroes se demanda quand viendrait la fois de trop.

La frénésie des halls du Ministère lui glissait dessus comme l'eau de pluie sur les plumes d'un oiseau. Un oiseau sombre, pourtant, dont le long manteau noir durcissait un peu plus ses joues plus émaciées qu'avant la guerre. Ses convocations trop fréquentes pour témoignages à la barre des procès avaient achevé de le priver d'appétit, le peu qu'il avait conservé durant la guerre en se forçant, bouchée après bouchée, à garder des forces et du courage pour l'afflux terrifiant de blessés. Ce matin-là n'avait pas fait exception, et aucun petit-déjeuner n'avait réussi à vaincre la nausée latente qui lui remuait le ventre, comme une marée qui n'en finissait plus d'être montante.

Arrivés dans l'un des nombreux ascenseurs crépitant de notes de service surexcitées, Averroes se logea dans un coin pour ne pas subir la ruée qui assaillit le petit habitacle. Des employés provenant de tous les services l'envahirent en l'espace de quelques instants et il passa un doigt dans le col de sa chemise, subitement nerveux d'être confiné dans l'étroitesse d'un si petit lieu submergé de questions, de discussions, d'exclamations en tout genre dont il ne retira l'impression que d'une cohue confuse. Les deux seules personnes qui retinrent son attention et la piquèrent même douloureusement, à tel point qu'une boule de nervosité lui en noua la gorge, portaient les robes de sorcier couleur prune caractéristiques du Magenmagot.

Ce n'était pas le premier procès auquel le médicomage était convoqué, loin s'en fallait. Il connaissait désormais la procédure par coeur, peut-être trop pour quiconque ne travaille pas dans le système juridique et judiciaire, et la répétition incessante de ces sessions le laissaient chaque fois dénué de force, comme un linge que l'on tordait dans tous les sens jusqu'à en avoir extrait la plus petite goutte d'eau sale. Et Merlin savait combien courait, dans sa tête et dans son coeur, un torrent d'eau nauséabonde fait de souvenirs qu'il aurait payé cher pour oublier... Un torrent sombre, houleux, où surnageaient de loin en loin les silhouettes des patients qu'il avait perdus aux mains des Mangemorts, qui forçait chaque terrible nuit les digues de sérénité qu'il peinait à construire, sapait chaque terrible jour ce qui lui restait de confiance en lui.

Dans l'ascenseur, les portes tintèrent et s'ouvrirent, libérant un flux d'employés qui s'éloigna dans le murmure bourdonnant de leurs conversations. Ne resta plus dans l'habitacle que les deux membres du Magenmagot et Averroes, scrutant le défilement des chiffres vers le niveau 10 du Ministère de la Magie. Il en émergea avec autant d'envie de se diriger vers le tribunal redouté qu'un condamné vers sa sentence, traînant aux pieds la sensation trop familière d'aller à son propre procès. Les avocats de la défense, hargneux et acharnés, lui conféraient toujours l'atroce sensation de devoir lui aussi être jugé pour ce qu'il avait commis durant la guerre. Qu'il ait été sous Impero ne changeait rien à la culpabilité étouffante dans laquelle il se noyait ; il l'avait fait. Combien avaient péri à cause de lui ?

La mine sombre, Averroes rabattit en arrière les mèches d'ébène de ses cheveux, poussant d'une main moins ferme qu'il n'aurait voulu la porte où patientaient toujours les témoins en attente. Il se força à respirer mais ne réussit qu'à exhaler un soupir haché tant se faisait impérieuse l'envie de fuir la pénombre enfouie de ces couloirs et le réduit tout en huis clos où il devrait attendre l'annonce de son nom. Il venait tout juste de laisser la porte se refermer sans un bruit dans son dos lorsqu'un bruissement l'avertit d'une présence tierce, et le bleu sombre de ses yeux balaya aussitôt la pièce pour se poser, figé, sur une silhouette qu'il ne connaissait que trop bien.

- Bonjour.

Interdit, Averroes accusa avec peine la déferlante d'émotions qui l'assaillit. Le soulagement brutal de revoir son ancien collègue encore en vie le disputait violemment à la honte de se présenter à lui sous un jour aussi pitoyable, et une vague de mépris vint se rajouter au dégoût qu'il s'inspirait déjà d'avoir plongé si bas. Face à lui, le visage juvénile d'Alexei s'était départi de l'insouciance qu'inspirait toujours les temps de paix ; non plus âgé mais pourtant vieilli, ses traits portaient en masque évanescent la trace de tout ce qu'il avait vécu à Sainte-Mangouste et encore bien après, bien que le médicomage en ignorât encore tout. Les murs polis de la pièce ne renvoyaient d'Averroes qu'un reflet flou et opaque, mais il savait pertinemment quel genre de visage il renvoyait à celui qu'il avait pris sous son aile à son arrivée. Cela lui semblait déjà dater de plusieurs siècles, d'une presque éternité.

- Alexei, murmura-t-il d'une voix rauque. Les mots se bousculaient par centaines, mais se heurtaient à la réserve naturelle et le saisissement de le revoir dans de telles circonstances.  Personne à l'hôpital n'a eu de tes nouvelles après que.. après la fin, je.. Je ne pensais pas te revoir, je ne pensais plus, te revoir. Je suis heureux de voir que tu vas bien, malgré... ajouta-t-il, embrassant le décor d'un geste de la main, sincère de soulagement et ne portant aucune once de rancœur ni même d'accusation, conscient malgré tout qu'aller bien restait relatif dans ce monde d'après-guerre.

Envolée, l'assurance solide que le médicomage dégageait auparavant. S'il avait été un repère les toutes premières semaines de travail d'Alexei à Sainte-Mangouste, Averroes semblait avoir perdu en chemin le calme tranquille dont il avait toujours été doté et redoutait, plus à présent que l'imminence du procès, le jugement que prononcerait le regard d'Alexei en le découvrant si amoindri.
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