chapitre 1
Ici, c'est l'histoire - ou la chronologie. Soit vous nous faites une liste de dates précises et importantes pour votre personnage, avec détails fournis obligatoires, soit vous nous faites une histoire en bonne et due forme, à l'ancienne ! N'oubliez pas d'inclure l'avis de votre personnage sur le contexte actuel, ni son vécu pendant la guerre. La prise de pouvoir par Voldemort a été d'une importance et d'une envergure qui n'a laissé aucun sorcier indemne ; qu'il soit de sang-pur, sang-mêlé ou né-moldu, votre personnage a forcément vécu des événements marquants pendant la guerre (collaboration, traque, fuite, emprisonnement..), n'hésitez pas à les décrire !
Comme vous jouez un adulte, nous demanderons un contenu plus fourni que pour un élève / étudiant ! Vous avez dû vivre des choses, parlez-nous en !Famille et relations
Tout le monde dira que les Shelley font partie des familles au sang pur qui n'ont jamais rechigné à partager leurs idéaux rétrogrades. Easton, lui, préférera penser aux impurs qui fleurissent dans l'ombre sur cet arbre malade depuis longtemps. À ses yeux, le beau tableau familial auquel il a cru pendant des années ploie désormais sous le poids du mensonge.
Sa mère, Rhonda, n'a jamais travaillé de sa vie, préférant de loin profiter de l'héritage laissé par son père, ancien dirigeant d'une entreprise de balais haut-de-gamme. Elle ne s'est jamais vraiment posée, toujours aussi volage que dans ses jeunes années, vivant la belle vie d'une célibataire sans enfant laissant à sa propre mère le loisir d'élever l'accident qui se cachait dans ses jupons.
De son père, il n'a pas su grand chose, sinon que c'était un homme de passage, disparu sans laisser d'adresse. Pas de nom, pas d'image, rien... Il a toujours supposé qu'il faisait, lui aussi, partie d'une noble famille de sorciers et qu'il était simplement trop jeune pour s'encombrer d'un enfant. Il a espéré, des jours durant, qu'il viendrait frapper à sa porte et l'emmènerait loin de sa mère. Mais la vérité a surgi au hasard, un soir de sa quinzième année. Une lettre à son nom mal déchirée, à moitié brûlée, qui agonisait dans le fond de la cheminée. Il n'a pas réussi à sauver plus qu'une adresse noircie et "Papa" en guise de paraphe. S'il n'a jamais osé aller le trouver, ses maigres recherches ont mis en lumière l'impureté manifeste de son sang, souillé par ce géniteur sans le moindre pouvoir.
Aujourd'hui, les relations entre Easton et les siens sont tendues et se limitent au chantage qu'il exerce sur ces imposteurs. Son métier, si tant est que c'en soit véritablement un, ne lui permet pas de vivre décemment alors il en appelle aux Shelley pour subvenir à ses besoins en échange de son silence...
Caractère & physique en option
L'adorable sourire qui étire perpétuellement ses lèvres n'est rien d'autre qu'une illusion. À ce môme, on lui donnerait le bon Dieu sans confession et il le sait. Et il en joue. Il cultive ses airs de petite chose fragile, ses grands yeux qui paraissent avoir connu toute la misère du monde et s'assure de parler d'une voix douce, qu'importe si c'est pour chanter les louanges de son interlocuteur ou lui conseiller d'aller brûler en Enfer. Sa vie n'est qu'apparences alors il entretient minutieusement la sienne. Toujours impeccable, toujours sous contrôle. Il ne laisse pas grand chose au hasard, sinon l'essence même de son quotidien.
Il a tendance, sans le vouloir vraiment, à suivre les traces maternelles. Le petit monde d'Easton tourne autour de lui. Il ne voit que par ses intérêts et ne vit que pour les servir. Il peine à avoir de véritables attaches et craint de se perdre en chemin sans avoir assez de courage pour se reprendre en main. Sa vie n'est qu'une suite de jours vides et de nuits oppressantes. Dans le fond, les gens l'effraient. Il a grandi dans le mensonge, s'est construit de la même manière alors il n'est pas en mesure de faire confiance. Qui sait ce qu'on pourrait lui cacher encore ? Alors forcément, la solitude le pèse bien plus qu'il ne l'avoue et il regarde toujours avec envie ces groupes bruyants qui entrent au Chaudron Baveur, ses couples amoureux qui se glissent des mots doux en gloussant...
Pourtant, il n'est pas bien difficile de l'approcher. Il est prêt à jouer le rôle de l'ami parfait, du flirt rêvé... La frontière entre le jeu et la réalité se mêle souvent. Jaloux et possessif, il s'approprie volontiers des conquêtes aux allures de jouets ou des amis jetables qu'il oubliera dès qu'un autre se présentera, mais refuse littéralement qu'on l'enferme, lui, dans la moindre relation. C'est un homme libre et il tient à le rester. Ou du moins il le prétend avec ferveur. Ce qui ne l'empêche pas d'être une oreille attentive quand le besoin se fait sentir ni s'abandonner tout entier, l'espace d'un instant, pour les beaux yeux d'une histoire de passage. Sa vie sentimentale, amicale voire même parfois familiale est d'une instabilité incroyable. Tout peut changer du jour au lendemain parce que Monsieur se sera réveillé du pied gauche ou que le bonheur modeste qu'il parvient à créer lui semblera trop présent pour être honnête.
Son étrange carapace cache un gamin sensible et apeuré. Il aimerait que les choses changent, qu'on l'apprécie pour ce qu'il est, qu'on le rassure. Se laisser aller à croire que le monde n'est pas aussi horrible qu'il n'y paraît, que les gens ne sont pas tous aussi faux qu'il l'a appris... Il aurait voulu quelqu'un pour prendre soin de lui comme l'enfant qu'il est resté. L'absence de ses parents et l'incertitude de ses origines ont fait de lui un homme bancal en constante recherche d'attention, peinant à se dévoiler faute de savoir qui il est vraiment. S'il ne ment jamais vraiment, il joue sur les mots, assez bien pour être ni tout-à-fait lui-même ni tout-à-fait un autre.
Sans ambition ni grand talent, il se laisse bercer par la vie en attendant que le succès le frappe de nouveau. Il n'est pas rare de le voir se glisser entre les allées d'une librairie sorcière pour observer avec une nostalgie vexée la reliure de son chef d'oeuvre, dédaignant les misérables navets qu'il a pondu après. S'il croit dur comme fer que cela reviendra un jour, il peine à garder confiance. Son existence de bon à rien laisse un poids écrasant sur ses frêles épaules. Ce qui ne l'empêche pas de se complaire dans ce néant depuis bientôt dix ans maintenant...
Études supérieures & métier
La scolarité d'Easton a toujours ressemblé à un long fleuve tranquille. Des notes correctes, sans toutefois être excellentes, des capacités indéniables qu'il a toujours refusé d'exploiter... Il a passé les années les unes après les autres, sans bouger le petit doigt, sans prendre la peine de travailler. C'était bien là le point noir de ses années passées sur les bancs de Serdaigle : il aimait apprendre, se plonger dans des bouquins énormes et bâtir des murs de connaissances autour de sa vie misérable, mais il détestait ce système idiot, ingurgiter des cours sans fin pour les recracher bêtement sur un parchemin lui filait la nausée... Il aurait pu être brillant, faire de grandes choses, devenir quelqu'un. Vraiment quelqu'un. Mais l'ambition demeura absente.
À dix-huit ans, il a décidé de tout arrêter. Sa grand-mère espérait qu'il embrasserait une carrière dans la Justice Magique, lui préférait chanter des chansons écrites sur un coin de table dans tous les pubs miteux du monde sorcier. Et puis le destin l'a poussé à quitter l'Angleterre un moment, suivant docilement une amie de sa mère qui fuyait la guerre. Là, perdu au milieu de l'Utah, ce fut la révélation. Pour chasser l'ennui, il se mit à écrire. Ce devint rapidement le centre même de ses journées américaines. Son premier roman vit le jour en quelques semaines, balancé dans la foulée aux maisons d'édition du pays. S'il essuya de nombreux refus, on finit par lui donner sa chance. Le succès ne mit pas longtemps à se manifester, emportant avec lui la tranquillité de ces derniers temps. Depuis, il n'a jamais réussi à réitérer ce coup-là, tout juste bon à pondre quelques vagues histoires idiotes ne valant pas grand chose, des torchons qui font rêvasser les gamines et les vieilles dames. Certains penseront que c'était la chance du débutant, lui continue de croire en son talent...
Sur son passage, on chuchote qu'il a raté sa vie et si cela reste encore véritablement à prouver, il y a fort à parier qu'une part de vrai se cache là-dessous.