Silent night, Holy nightQue la nuit nous emporte...
Avec la neige de ce début d'année 1999 s'installa un doux sentiment de paix et de joie dans le monde sorcier. Les Médicomages portaient des décorations sur leurs blouses blanches et le Ministère brillait de milliers de lucioles multicolores voletant dans l'accueil, illuminant ses moindres recoins, tant et si bien qu'il fallait un instant plisser les yeux pour ne pas être ébloui. Londres fut parée de ses décorations emblématiques, Trafalgar Square envahi de touristes moldus et sorciers venus observer le gigantesque sapin installé et décoré pour l'occasion et les deux peuples se mêlèrent dans Oxford Street, trop ébahis par les ornements pour encore laisser paraître une quelconque différence entre eux.
Un beau matin, portée par un hibou enlacé d'une écharpe frappée du M du Ministère, chaque citoyen Britannique reçut une missive.
31 décembre 2ooo
Noël passa, entraînant avec lui son lot de chants dans les rues, ses odeurs de repas lorsqu'une porte s'ouvrait sur des invités et les urgences de Ste Mangouste furent bondées à de nombreuses reprises, accueillant leur lot annuel d'indigestions ou de sortilèges post conflit familial.
Une équipe de sorciers avait été créée spécialement pour l'organisation du grand Bal de la nouvelle année, et ils avaient fourni un travail somptueux. L'accueil avait été briqué du sol aux plafonds et magiquement agrandi, de lourds rideaux vermeils fleurant bon les épices dégageaient de petits gazouillements d'oiseaux vers ceux qui passaient à côté, et de grandes tables de buffet s'étiraient en tous sens. Les lucioles présentes depuis Noël étaient toujours là, mais luisaient maintenant toutes d'une aura nacrée ; tout en voletant deci - delà, elles laissaient dans leur léger sillage une pluie d'étincelles éphémères, qui constellaient alors les guirlandes de houx ourlant chaque arche avant que de s'évanouir en douceur. Les murs austères du Ministère s'adoucissaient de la lueur opalescente que diffusaient, par enchantement, les baies laiteuses de grappes de gui qui ornaient le hall par myriades. L'ensemble donnait une impression de repas traditionnel d'antan, avec bougies et lanternes flottantes.
Autour de la nouvelle statue spiralaient en volutes dorées les méandres d'un sort de dissimulation, qui ne serait dissipé qu'à minuit sonnante lorsque Kingsley Shacklebolt en célébrerait l'inauguration. Quant à elles, les cheminées avaient étaient verrouillées pour que personne ne puisse utiliser la poudre de Cheminette. Un sortilège avait également été lancé dans la journée, interdisant à quiconque de transplaner dans l'enceinte du Ministère. Seuls quelques membres du Ministère avaient été autorisés à s'y rendre en ce dimanche enneigés, et ils avaient du fournir une pièce d'identité à l'entrée côté moldu, gardée par un vigile du Ministère.
Un traiteur avait été engagé pour nourrir tous les invités et ses nombreux assistants travaillaient sans relâche depuis 48 heures. Une ribambelle de plats étaient prêts pour la soirée et une quarantaine de serveurs commencèrent à les déballer vers 19h. De gigantesques plats ronds furent entreposés sur les tables, emplis d'un punch aux fruits qui avait été concoctés le matin même dans les cuisine d'un restaurant sorcier proche. Il dégageait une forte odeur de fruits exotiques et bien triste aurait été celui ne songeant pas à le goûter. Aucune autre boisson n'avait été prévue par l'équipe d'organisation. Une estrade avait été montée, légèrement plus haute que le reste de la salle et un groupe de musique s'installait avec ses instruments, décorés pour l'occasion par de minuscules boules de lumières.
Les serveurs étaient en place à 19h45, les lumières furent légèrement tamisées pour permettre aux illuminations d'offrir leur part de magie et les Aurors se mirent en place. Une barrière magique fut déployée autour de l'accès côté moldu, repoussant les moldus mais empêchant également la dissimulation et le déguisement. Cela n'avait pas été signalé aux invités, mais si l'un d'entre eux venait en ayant pris du polynectar ou sous le coup d'un sortilège de déguisement, il serait aussitôt démasqué et rendu à son apparence initiale. Un registre permettant de consigner le nom de chacun des invités était également installé, et aucune cabine n'était accessible tant que celui-ci n'était pas renseigné.
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Odysseus FawleyPNJ
Jamais le manoir Fawley n'avait connu si tristes fêtes de fin d'année. Les cendres du cigare que le patriarche du clan avait fini de consumer quelques minutes auparavant étaient aussi éteintes que le restant de sa famille, figée dans une résignation qui minait le manoir d'une chape de plomb. Depuis la profondeur de son fauteuil d'acajou sculpté, Odysseus Fawley observait d'un regard rageur d'impuissance l'insupportable abandon de ses proches au chagrin qui les accablait. Même la fournaise qui embrasait l'âtre monumental du grand salon ne parvenait plus à réchauffer aucun d'entre eux, depuis que la sentence était tombée. Depuis que ce verdict, étalé en caractères gras en une de la Gazette, avait précipité toute leur famille dans les affres de l'injustice.
Son regard, gris d'acier fatigué, tomba sur les reliefs intacts des marrons chauds qu'il avait demandé aux elfes de préparer à son petit-fils, tout juste revenu de Poudlard. Mais à peine celui-ci avait-il franchi le seuil du manoir qu'il s'était réfugié dans un mutisme que seule sa mère avait percé, n'obtenant du garçon que des aveux brisés. En un froncement de sourcils que seuls perçurent ses ancêtres encadrés, Odysseus comprit que la première année d'Amatus à Poudlard lui resterait à jamais synonyme d'humiliation, de persécution.
L'année où la cruauté des autres enfants lui aura fait honte d'un sang pur dont il n'avait pourtant jamais fait étalage. Celle où le visage de son père, Mattheus Fawley, désespéré, jurant son innocence, avait fait le tour en première page de la Gazette d'une Grande Salle convaincue d'avoir en son sein l'indésirable rejeton d'un Mangemort. C'en était trop pour un enfant d'onze ans seulement.
Le griffon sculpté d'acajou de l'accoudoir grimaça sous les doigts soudainement crispés d'Odysseus tandis que le visage de son propre fils s'imposait de nouveau à lui - comme s'il l'avait jamais quitté. Mattheus, abasourdi par le verdict prononcé au Magenmagot à l'unanimité. Condamné à perpétuité en les murs sordides d'Azkaban pour des crimes qu'il n'avait commis que sous le joug de l'Impero - mais qui, ces derniers temps, avait seulement envie de croire en l'innocence possible d'un sang pur dans la guerre qui avait si fort fait vaciller leur monde ? La vindicte populaire avait soif de coupables, qu'ils soient réels ou bien fabriqués de toutes pièces.
La seule pureté du sang de Mattheus avait rendu le jury hermétique à ses promesses. Et malgré les prouesses d'Abaddon Clare, avocate prometteuse qui lui avait malgré tout évité la peine de mort, c'est à une vie d'isolement et de folie à court terme que le tribunal avait voué son unique héritier. Son enfant. Son fils.
Et lui, abasourdi dans les tribunes, retenant dans ses bras l'évanouissement terrifié de sa belle-fille devant le sort de son époux, n'avait rien pu tenter tandis qu'on emmenait Mattheus loin de lui, dans quelque geôle sordide du Ministère, en attendant son transfert définitif à Azkaban.
Mais il était hors de question qu'il les laisse faire. Hors de question que pour une minute de plus, il souffre de laisser son clan se déliter dans une peine trop lourde à endurer. Si la justice du Ministère n'avait pas su déceler la vérité criante dans les déclarations de Mattheus et les plaidoiries de Clare, il s'occuperait lui-même d'arracher son enfant à un destin qui n'aurait jamais dû être le sien.
S'allumant un nouveau cigare, le patriarche glissa un remerciement à l'elfe qui rapprocha de lui un cendrier d'argent ciselé. Les elfes étaient des créatures si formidablement loyales, si éternellement fiables au clan qui savait gagner leur dévouement. Depuis la mise en examen de Mattheus, le Ministère de la Magie et son Bureau de relogement des elfes avait recueilli dans ses propres effectifs le minuscule Tapsy, un elfe dévoué au service de Mattheus depuis l'enfance, après l'avoir longuement interrogé sur les effectifs de son maître. Cette petite peste de Granger avait oeuvré de toutes ses forces pour que Tapsy ne rejoigne jamais le clan Fawley, arguant qu'il connaîtrait de bien meilleures conditions de vie au sein du Ministère que parmi eux.
Ce n'était pas ce qu'Odysseus avait constaté, en visitant plus tôt dans la journée les cuisines affairées du Ministère de la Magie. Pointure du Département de contrôle et de régulation des créatures magiques, personne n'avait émis la moindre objection à ce qu'il passe en revue les elfes, d'autant moins que Tapsy avait fait partie de son quotidien des années durant. Lors de leur entrevue, l'elfe lui avait semblé éteint, presque égaré, n'accomplissant ses tâches qu'avec un regard morne.
Les yeux globuleux du petit être ne s'étaient éclairés qu'une fois la fiole sortie de la cape d'Odysseus et confiée à ses petites mains noueuses. "Peux-tu faire ça pour Mattheus, Tapsy ? Pour le clan ?"
Lord Fawley exhala une bouffée de fumée grisâtre, qui lui voila un instant le visage meurtri de sa femme. La chevalière finement ouvragée à sa main fit ricocher les éclats d'ambre de la cheminée, tandis qu'il saisissait entre ses doigts ceux de Viona, caressant du pouce l'alliance qui les avait unis il y avait tant d'années.
- Nous le récupérerons, ma douce. Je t'en fais la promesse.
Quand bien même elle ignorait ce que recelait une telle promesse. Odysseus leva ses iris, d'acier gris déterminé, vers les aiguilles de l'horloge colossale. 20 heures avaient sonné. Le hall du Ministère serait bientôt bondé, et les hôtes enthousiastes s'adonneraient aux plaisirs du punch sans trop tarder, par dizaines, par brassées.
Avant peu, la petite fiole versée par Tapsy dans les fontaines de punch commenceraient à faire effet. Il serait aisé dans la confusion générale de rejoindre les geôles, loin, si loin dans les souterrains du Ministère. Jetant un regard étrangement ému à Viona, Lord Fawley pressa sa main une dernière fois et quitta le fauteuil d'acajou qui avait accueilli la douceur de leurs soirées, depuis si longtemps. Il voyait encore Mattheus, si jeune, jouer devant leurs yeux sur le tapis vermeil.
Il reviendrait, il s'en faisait la promesse. Pour elle, pour lui. Pour leur enfant.
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A savoir, pour l'éventEt dernières informations
- Nous laissons une semaine par tour ! - Chaque personne peut répondre à la suite du post! - Chaque personne peut répondre 1 fois par tour ! - Il n'y a pas d'ordre de tour défini, à vous de vous lancer! - Il n'y a pas de limite minimum de mots, les posts plus petits sont possibles! - Chaque fin de tour, le compte MDJ postera un message indiquant la suite du déroulé de l'event pour chaque personne impliquée + un post vous indiquant les actions du PnJ, Odysseus Fawley. - Le premier tour servira à prendre part au Bal, à nous décrire votre personnage, ce qu'il pense et à commencer la soirée! Chaque individu ayant bu du punch qui, comme vous l'aurez compris, a été "modifié" sera sujet à des "phénomènes étranges" que nous détaillerons dès le prochain tour ! - La période jouable en ce moment devient donc septembre - octobre - novembre - décembre 2000 sur le forum !
Dire que les mondanités l'emmerdaient était encore un euphémisme. S'il ne rechignait jamais à se lancer corps perdu dans la rage pulsatile d'une bataille, et se fondait comme ombre dans l'obscurité lors des missions de filature sans rien y trouver à redire, la surveillance de ce genre d'événements ne l'avait jamais emballé. Trop de monde. Trop de mouvement. L'infini prisme des possibles dont il ne saisissait de son poste qu'un trop faible échantillon s'étendait tout autour de lui en ricochets de rires et grands soupirs de ravissement, au creux desquels il se tenait prêt, à chaque instant, à déceler la faille qui ferait s'effondrer le tout.
Le Ministère avait pourtant été d'une sagesse exemplaire en matière de sécurité - qu'un ancien Auror en dirige désormais les directives n'y était pas étranger, et Trevelyan ne pouvait que se réjouir d'avoir un Ministre aussi proche de son ancienne brigade d'élite. Kingsley Shacklebolt avait aussitôt accepté toutes les propositions de dispositifs de sécurité que le Bureau avaient suggérées, et Valentine lui-même avait contribué à les installer. Aucun des anciens sbires de Voldemort qui se trimbalaient encore dans la nature ne pourraient franchir le seuil de cette barrière magique sans qu'il lui tombe dessus comme la misère sur le monde, se dit-il en avisant d'un oeil acéré la ligne invisible que tous les invités franchissaient, les uns après les autres.
Posté en surveillance à l'orée du grand hall, Trevelyan avait eu tout loisir d'assister aux derniers ajustements des décorations déployées, sans pourtant parvenir à s'en réchauffer le moral. Les lueurs tamisées que diffusaient lanternes, guirlandes et autres grappes de houx n'illuminaient pas plus que les lumières blafardes de son appartement, lorsqu'il y rentrait seul. Il ne voyait dans son assignement du jour que le devoir d'un Auror en charge de garder son instinct et ses réflexes à l’affût du moindre danger, de la moindre anormalité - la fête, il en profiterait peu. Vu ce qu'il y avait de servi à boire au buffet, il préférait même ne pas avoir à s'y désaltérer. Le punch saveur plage de rêve, très peu pour lui. Londres était trop grise pour ce genre d'exotisme, trop infestée. Il n'y avait que l'épaisseur trouble d'une bière brune pour atténuer un peu le danger de son quotidien, pour oublier, un peu, l'odeur des cheveux de celle qu'il avait perdue. C'était complètement con, au final. Rien ne lui faisait plus peur que d'oublier ces petits détails d'elle, qui rendaient le matin doux, qui rendaient les soirs fous.
Clignant des yeux, Trevelyan salua d'un signe de tête sobre le directeur du département de la coopération magique internationale. En plus des sorciers venus de tous horizons, il y avait du beau gratin ce soir. Les plus fines pointures du Ministère étaient venues en masse pour faire honneur à la célébration, et certainement pour se faire bien voir de Shacklebolt ; mais il avait aussi vu passer Darius et Astra Nott, Zerachiel et Victoria Selwyn, et d'autres membres éminents des familles de sang pur sortis pour l'occasion de leurs petits salons privés. Grand bien leur fasse.
De son côté, veste en cuir troquée contre un long manteau noir qui lui donnait bien moins l'air abordable que d'habitude et le grandissait, Trevelyan ne relâchait pas sa surveillance. Il n'était pas un visage dont il ne scannait pas les traits d'un regard affuté, pour y discerner le moindre changement après passage de leur fin sortilège. Pour ceux qui le connaissaient bien, l'Auror avait l'air exceptionnellement austère, et ça n'était pas dû qu'au léger amaigrissement récent de ses joues - la frivolité des festivités ne se communiquaient pas à ceux qui en garantissait la sécurité. Cela valait autant pour ce soir que pour la veille de Noël, passée déjà depuis quelques jours, qu'il avait passée à traquer Dolohov dans un manoir truffé de pièges du Lancashire. Lorsqu'il était arrivé au seuil de l'auberge que tenaient ses parents dans les Cornouailles, toutes les lumières étaient éteintes depuis longtemps et il était rentré chez lui, comme un con, moins enveloppé de son manteau que de sa solitude.
La rigidité de son humeur du soir n'avait pourtant pas que du mauvais - si ça pouvait dissuader Tricia Rose de venir le faire chier - Pensez-vous que la sécurité du peuple soit la priorité du Ministère ? Niania, on ne dirait pas, considéré les mesures déplorables de sécurité, blabla, il connaissait déjà la chanson -, il se portait volontaire pour darder sur qui voudrait des regards astringents toute la soirée. Vingt heures venaient de retentir lorsqu'une face d'abruti qu'il ne connaissait que trop bien se profila à l'horizon - celle de Fenton Warleggan, crétin célèbre de la Brigade qui, en plus d'être un lourdaud notoire, avait eu le malheur de convoiter Sienna lorsqu'ils étaient encore ensemble.
Un sourire carnassier s'esquissa sur les lèvres de Trevelyan lorsque celui-ci franchit la barrière magique, et que le sortilège sans concession confisqua au sorcier le sort dissimulant sa calvitie et son ventre proéminent.
- Dommage, murmura-t-il en un sourire sans joie en détaillant son crâne dénudé d'un regard insistant, avant de voir que l'autre s'arrêtait pour protester et répliquer. Circule, Warleggan, si le sort se met à dévoiler toute ta connerie on en a pour la soirée.
La soirée avait, pour l'entièreté de la Chaolocation, commencé bien avant que l'invitation du Ministère ne leur revienne en tête. Vingt-quatre heures avant, pour être plus précis, quand persuadés d'être déjà au 31, les jeunes lurons avaient entamé les festivités à grand renfort d'aquavit, de whisky pur-feu, mais aussi de xérès, d'hydromel aux épices, et tout un tas d'autres boissons fort déconseillées lorsqu'on est censé se présenter à une soirée un peu huppée en présence des grands pontes du monde sorcier. Ils avaient célébré la nouvelle année avec l'excitation d'enfants de cinq ans. A trois heures quarante du matin, ils s'étaient rendus compte de leur terrible erreur, et avaient décidé que quarante huit heures de célébrations... c'était bien aussi. Il était donc présentement dix-neuf heures, et Shae n'avait pas dessaoulé depuis la veille. Flottant sur un nuage de béatitude mêlée de nausées qu'elle faisait passer à grand renfort de tonique concocté à base cactus mexicain, elle tenait encore vaillamment debout, quoiqu'avec moult difficultés.
Elle ne se rappelait même plus qui leur avait rappelé l'invitation au Ministère, mais l'idée avait paru excellente, une heure auparavant. Elle et Maeja s'étaient lancées dans un concours de tenue la plus "snob" possible, et Shae avait fini par dégoter tout au fond de son placard une robe de cocktail offerte par sa tante aux lèvres pincées, d'une couleur dorée, au décolleté vertigineux, se rappelant avec un reniflement hargneux que sa tante avait murmuré "pour mettre en valeur cette planche à pain de poitrine et t'aider à trouver un mari" en lui offrant. Connasse. Elle avait tout de même enfilé la robe en se demandant bien ce qu'elle foutait, puis s'était examinée d'un oeil critique dans le miroir, peinant à reconnaitre sa silhouette longue et plate d'asperge... Presque mise en valeur par la tenue. Il semblerait que le côté snob soit un succès, quand Aristide n'avait réussi qu'à rester bouche bée et que son habituelle verve s'était réduite à un "euh" des plus articulés.
Elle avait tout de même passé son indémodable veste en cuir longue par dessus la robe et s'était contentée d'essuyer les traces de maquillage noir qui avait coulé le long de ses joues, avant que toute la joyeuse troupe ne se soit élancée dans les rues de Londres pour rejoindre le Ministère et la petite fête snob qui ne les attirait en son sein que dans l'espoir de se pochtroner un peu plus sans avoir à payer un seul sou. Enfin arrivés devant la fameuse cabine téléphonique, la rue était désertée de toute présence moldue, repoussés par les nombreux sorts. Shae fit docilement la queue, tenant parfois de justesse debout, se raccrochant à Maeja, ou Aristide. Attendez. Majea ? check. Aristide ? check. Lo... ? Elle fit un tour sur elle-même soudainement et s'écria, paniquée :
- ON A OUBLIE LOGAN !
On lui rappela qu'il était endormi depuis longtemps, à moitié mort sur Pupuce, et que personne n'avait osé le réveiller. Un regard d'incompréhension plus tard et on la poussait vers le vigile clairement déjà saoulé des extravagances de la populace, qui la fit signer un registre et la poussa dans la cabine pour qu'enfin, elle accède à l'atrium somptueusement décoré. Un instant étourdie par les lumineuses lucioles et les décorations surchargées criardes labellisées "ESPRIT DE NOEL" elle finit par avancer, secouant la tête en sentant le sort faire hérisser les poils de ses avant-bras. Elle croisa le regard de l'Auror en charge de la sécurité et hocha vaillamment de la tête en essayant d'avoir l'air le plus frais possible, sentant soudainement Maeja se raidir à ses côtés. Oups. Fuyant la confrontation inévitable, Shae louvoya jusqu'au buffet, bien décidée à se reprendre un petit verre de punch. Elle croisa à l'occasion plusieurs pontes du monde la Botanique auquel elle adressa un regard méprisant très habituel, et se raidit à son tour en distinguant le couple que formait ses grands-parents. Shit. Le Clan Viridian était de sortie, c'était bien sa veine.
Elle croisa le regard de Theodora Selwyn, déjà présente, et s'enfonça d'avantage dans son verre de punch, tout son courage et sa verve la quittant. L'idée présentée par la patriarche narguait son esprit depuis quelques mois, mais elle n'avait osé la mettre en pratique pour l'instant. Se présenter comme la fiancée d'Aristide... Non, ce n'était pas une bonne idée. Elle finit son verre d'un trait et carra les épaules en se délestant enfin de sa veste en cuir qu'elle fourra sans ménagement dans son petit sac équipé d'un sort d'extension indétectable - hautement illégal, mais personne ne prêtait attention à elle à cet instant précis. Passant une main dans ses courts cheveux blancs secs, elle inspira et tenta de s'éclaircir l'esprit. Si elle devait affronter le regard de Papi-Raciste et Mamie-Coincée, il allait falloir plus que de l'alcool dans son sang...
Se demandant soudainement où était passé Aristide, elle partit à sa recherche.
Résumé:
- Shae est saoule depuis pas moins de 24h - Elle porte une robe dorée au décolleté suffisamment pigeonnant pour choquer - Ses grands-parents sont présents à la réception - Help
Dernière édition par Shae Viridian le Dim 11 Mar - 12:24, édité 1 fois
Ministère de la Magie - Ft. du monde- 31 décembre 2000
Maeja avait prévu d’employer son petit congé de vacances d’hiver pour réviser un maximum les notions théorique du code pénal magique avancé. La grosse joie. Seulement dans la vie, comme chacun sait, les choses ne se déroulaient pas toujours selon ses intentions et, alors que Maeja perdait la notion du temps enfermée dans sa chambre entre une pile de bouquins aux noms plus déprimants les uns que les autres, elle en fut tirée par une colocataire enthousiaste lui expliquant qu’il était hors de question que pour Nouvel An elle bosse. A l’usure, en environs trois secondes et demi, Maeja avait accepté de délaisser son volume de “Des usages de magie répressive dans la traque des mages noirs, lois et règles” pour un bon verre au doux fumet ethanolé.
Bien sur, c’était seulement une fois ronds comme des queues de pelle que les joyeux compagnons de la chaolocation se rendirent compte qu’ils s’étaient complètement plantés de jour et qu’ils étaient le 30 et non le 31, l’erreur bête. Trop imbibée pour s'inquiéter de cette journée de révision perdue et assez consciente qu’elle ne serait de toute manière pas en état de lire une seule ligne de ses registres sans tomber endormie, Maeja avait comme les autres accepté les conséquences de leurs crétinerie commune et de continuer la fête comme si de rien était.
Le lendemain ils étaient donc d’une fraicheure toute relative et Maeja s’était alors rappelée qu’une fête se tiendrait au Ministère pour le Nouvel An, elle ne savait plus trop de qui elle l’avait su mais quelle importance, cela pourrait être marrant non ? Ni une ni deux, Shae et Maeja se retrouvèrent à se trouver une tenue “de camouflage pour aller dire bonjour aux bourges du Ministère” et Maeja opta pour une espèce de chose argentée ornée d’étoiles qui irait très bien au look capillaire qu’elle s’était improvisé la nuit dernière : ses cheveux blonds soudain devenus d’un beau vert émeraude ornés de mèches argentés. Il lui arrivait peu souvent d’avoir des trous de mémoire à cause de l’alcool mais pour le coup elle était incapable de se rappeler à quel moment elle avait bien pu faire ça ni comment, mais le résultat lui plaisait bien.
Abandonnant Logan à son sort plus mort que vif, affalé sur Pupuce, le reste de l’équipe était donc partit pour le Ministère. Pour Maeja, le doute subsistait : qui diable lui avait parlé de cette réception et pourquoi elle ressentait un tel besoin de s’y rendre, elle qui n’était pas la plus grande fan des mondanités. C’est une fois sur place, les formalités remplies, après avoir expliqué à Shae qu’ils n’avaent pas “oublié” Logan, et croisant le regard de son mentor que la mémoire lui revint : son chef lui avait demandé de l’assister pour le service d’ordre de ces petites festivités. Pour sa défense, en plus de l’alcool elle avait eu des jours pour s’encombrer la mémoire d’une demi tonne de textes de lois. N’importe qui aurait oublié l'événement à sa place, non ? Elle se redressa, faisant appel à tous ses talents d’actrice pour avoir l’air parfaitement naturelle malgré un équilibre assez précaire sur ses pieds.
- Bonjour chef.
Avec ses cheveux teints en vert et cette robe qui lui arrivait au-dessus des genoux, même avec un très bon jeu d’acteur, elle aurait eu du mal à le leurrer et lui faire croire que tout était normal. Majea constata en revanche que, comme les sorts d'apparence semblaient se lever à l’arrivée des convives, or que ses cheveux avaient gardé leur jolie couleur émeraude, elle avait manifestement usé d’une teinture et non d’un sortilège. Shae s’était éloignée, laissant son amie et colocataire face à son mentor et la table des boissons.
- Oh, cool, y’a du jus de fruit. Poursuivit-elle pour se donner contenance et se servant un verre de ce qu’elle pensait être un smoothie multifruits dont les vitamines ne pourraient que lui faire du bien. Évidemment, il ne lui était pas venu à l’esprit que cette chose puisse être alcoolisée, s’étant plutôt attendue à voir les hauts représentants du monde magique se pavaner avec du champagne. C’est au bout de quelques gorgés qu’elle fronça les sourcils. ... Y’aurait pas un peu d’alcool dans cette histoire ? Oh… bouse de dragon.
Résumé:
Maeja se pointe à la réception avec Shae et Aristide, elle porte une robe courte, argentée et les cheveux teints en vert Elle est déjà alcoolisée et tente de le cacher Elle salue Trevelyan en priant pour qu’il ne remarque pas son ébriété Elle se sert un verre de punch, persuadée que c’est du jus de fruit
Depuis deux ans qu'elle n'avait pas pris de vacances, Olivia s'était enfin décidée et avait presque envie de sécher le Nouvel An du Ministère pour ne pas avoir à y retourner. Mais c'était sans compter le besoin de décompresser de ses amis et collègues Langues-de-Plomb qui l'avaient longuement harcelée de hiboux, de notes de service, de Patronus même, tant et si bien qu'elle avait cédé. Sa longue après-midi lovée dans un plaid à ne faire que lire en buvant un thé brulant et réconfortant s'était brutalement transformé en une quête stressante quand elle s'était rendue compte qu'elle n'avait pas réfléchi à sa tenue. Elle n'était pas tant obnubilée par sa tenue, mais l'idée de croiser des supérieurs du bureau l'encourageait à être présentable.
Elle échangea son jogging informe par une demi-douzaine de tenues qu'elle finit par envoyer valser dans les airs, insatisfaite de l'impression qu'elle donnait, tantôt trop sexy pour une soirée au travail, tantôt trop sérieuse pour un Nouvel An. Elle finit par retrouver une vieille robe noire qu'elle teinta d'un coup de baguette en un bleu profond qui faisait agréablement ressortir la couleur de ses cheveux. Elle ondula ces derniers d'un sort et les illumina de minuscules fleurs banches qui brillèrent d'une faible lumière blanche lorsqu'elle les tapota.
Le début de la vingtième heure sonna vers Big Ben quand elle finissait de recourber ses cils et elle se décida à partir. Elle attrapa un petit sac en toile noir et chaussa des escarpins noirs avant de couvrir ses épaules d'un châle, noir lui aussi. Elle transplana et fut accueillie à l'entrée côté moldu par des vigiles du Ministère. Son oeil habitué repéra rapidement quelques aurors qui supervisaient l'entrée au Ministère et elle sourit aux sorciers qu'elle connaissait. Elle signa de son nom le registre d'entrée à la soirée et fut précipitée dans le hall d'accueil du bâtiment.
Elle fut un instant éblouie par les décorations qui ornaient la pièce, la rendant méconnaissable, même pour elle qui foulait d'un pas décidé ce sol, chaque jour de la semaine. La lumière était éclatante et il régnait partout autour d'elle un air de fête de Noël plus que chaleureux. Elle regarda un instant s'agiter les employés s'occupant du service, et sourit en observant les quelques danseurs qui bougeaient timidement sur la piste de danse quasiment déserte.
Elle repéra de loin Tommy, son collègue préféré et se fraya un chemin dans la foule déjà bien compacte qui s'était regroupée près des buffets. Elle attrapa au passage un verre du Punch qui sentait si fort, et si bon et s'agrippa au bras de Tommy pour s'extraire de la foule.
- J'ai failli ne pas te reconnaître dans ce costume ! Ca nous change de ton habituel jean & T-shirt blanc !
Accueillie par le rire si communicatif de son collègue et ami, elle planta une bise sur sa joue et se tourna vers la jeune femme dont il tenait la main.
- Ta robe est stupéfiante Angela ! Où l'as-tu trouvée?
Elle profita de la réponse de son amie pour se caler entre cette dernière et la table du buffet, plus que jamais mal à l'aise par le contact rapproché d'inconnus. Elle sourit de l'anecdote d'Angela et commença déjà à ne plus écouter lorsque Tommy surenchérit sur la pénibilité de cette heure de shopping dans Londres. Une dizaine de minutes s'écoulèrent, durant lesquelles ils croisèrent de nombreux collègues du département des Mystères, qui étrangement, semblaient avoir du mal à se délier de leur groupe de travail. Eux-même ne partagèrent pas beaucoup de paroles avec d'autres membres du Ministère, et la soirée semblait partie pour être belle.
Tommy lui resservit un verre de punch avant de lui glisser à l'oreille qu'ils devraient bientôt s'échapper car il avait d'autres projets, bien plus intéressants que cette soirée. Il agrémenta sa phrase d'un clin d'œil complice et Olivia plongea dans son verre pour ne pas risquer la moindre déconvenue. Elle savait qu'il allait demander la main d'Angela, il avait assez tanné tout le monde au bureau pour qu'elle l'ignore. Oui Tommy, la bague est magnifique. Oui, tu devrais mettre un costume ce soir-là. Non, il n'y a pas de raison qu'elle refuse. Oui, tu commences à être agaçant.
Ce soir était leur soirée et si elle était triste de ne pas passer plus de temps en leur compagnie, elle n'avait qu'une hâte, avoir le compte-rendu complet d'Angela sur la proposition dans les jours qui suivraient.
Bien trop vite vint le temps où Angela et Tommy s'éclipsèrent et où elle resta un moment à se demander quand elle pourrait rentrer chez elle, sans que cela soit mal pris par ses supérieurs. Elle se servit un troisième verre de punch, qu'elle sirota lentement, souriant aux sorciers qu'elle connaissait.
Maudites soient les règles qui décrétaient qu’on ne pouvait assister à un bal de fin d’année organisé au sein du Ministère dans une tenue autre qu’une robe trop serrée et inconfortable. Tara aurait littéralement jeté un sort Impardonnable pour pouvoir troquer sa mise contre un pantalon et un tee-shirt ; la décence l’en interdisait bien entendu, mais ça ne rendait pas moins sa soirée particulièrement périlleuse.
Déjà, il fallait marcher – un pas après l’autre, avec toute la dignité qui s’imposait de son petit corps raidi par la nervosité – en ayant la certitude de ne pas avoir la démarche branlante et hésitante de toutes ces gamines qui n’ont jamais porté de chaussures à talons. Oh, elle se débrouillait mieux que la moyenne à ce petit jeu, Merlin merci. Mais ses chevilles hurlaient malgré tout au complot et l’écossaise doutait fortement de l’efficacité d’un tel instrument de torture dans le cas où elle devrait passer à l’action en tant qu’Auror apprentie et se mettre à courir un marathon.
La tenue, c’était autre chose. Sûrement mille fois trop simple pour une soirée de cet acabit mais déjà trop inhabituelle pour elle, la coupe cintrée de la petite robe noire qu’elle portait lui apparaissait déjà bien plus problématique. Heureusement, il avait été possible d’y coudre magiquement une poche pour sa baguette, mais est-ce que tout le Bureau avait vitalement besoin que Tara Blackwell montre un peu de chair alors qu’elle était supposée surveiller l’événement ? Certainement pas et pourtant, ça n’empêchait pas un ou deux regards de la dévisager. Elle devinait déjà les murmures étonnés du genre « oh, mais t’as vu, on ne la reconnaîtrait presque pas comme ça ! » et ça ne l’apaisait pas. Pourquoi est-ce qu’on avait exigé d’eux qu’ils s’habillent de façon aussi guindée ? C’est comme s’ils avaient tous des Brossdur dans le fondement - et pas un spécimen pour déroger à la règle dans son champ de vision … Surtout pas ce type, là-bas, qui parlait avec une aisance terrible alors que la cape en cuir de dragon qui couvrait une partie de son smoking devait valoir au moins deux salaires consécutifs.
Tara le reconnut à la seconde – et ravala l’acidité qui montait dans sa gorge. Evidemment. Elle aurait du le venir voir à des kilomètres : cet enfoiré de Lloyd Price, toujours habillé comme un prince et se tenant comme s’il était lui-même le propriétaire des lieux, était dans les parages. Elle sentit quelque chose dans le tréfonds de son âme belliqueuse s’enflammer – ce qui n’était pas du tout une bonne idée, au vu du nombre d’Aurors présents et de sa situation déjà plus que précaire en tant qu’apprentie. A un an de la fin, elle ne devait pas tout ruiner, même si l’envie de vengeance – et de lui faire goûter le punch en l’envoyant dans sa tête - était ô combien difficile à faire taire.
Merde, il l’avait repérée. A force de le fixer comme si elle voulait le stupéfixer du regard, son ancien mentor avait senti le poids de ses yeux sur lui. Il aurait pu faire mine de l’ignorer, mais non ; déjà il s’apprêtait à faire son entrée sur le ring inventé de toutes pièces par l’imaginaire de la brune, jusqu’à passer près d’elle pour finalement s’arrêter. « Blackwell. » Un salut onctueusement froid : autant dire le calme avant la tempête. Elle lui renvoya la balle sans attendre, la lutte intérieure déjà démarrée en elle. « Price … » Elle tourna les talons avant même qu’il ne puisse ouvrir la bouche et se rua mécaniquement vers l’endroit le plus opposé au sien. Pas besoin d’entendre sa voix agaçante lui rappeler le plus courtoisement du monde la demi-douzaine de fautes qu’elle avait du commettre en ayant mis les pieds depuis seulement cinq minutes ici.
Et voilà, maintenant elle était définitivement en rogne. Finalement, un peu d’alcool ne serait pas de trop pour détendre la boule de nerfs qu’elle était devenue en l’espace de quelques secondes. Sa main piocha un verre de punch et sans réfléchir, elle en but une longue gorgée – juste de quoi faire passer le coup de chaud qu’elle avait essuyé.
(c) DΛNDELION
Dernière édition par Tara Blackwell le Lun 2 Avr - 23:33, édité 1 fois
Callisto avait reçu l’invitation au bal du Ministère depuis un bon moment déjà. Cette fois-ci, elle en avait parlé à ses parents, car la perspective de cette soirée semblait réellement digne d’intérêt, en comparaison des autres invitations à diverses soirées mondaines de l’aristocratie sorcière qu’elle avait pu recevoir depuis la Guerre. Apparemment, on avait entendu parler de son héritage paternel, et certaines personnes souhaitaient faire réparation. Pas particulièrement enchantée à l’idée que l’on se serve d’elle comme d’un pion au sein d’un jeu politique, la sorcière n’avait jamais daigné mettre le pied dans un des prestigieux manoirs dans lesquels elle avait été conviée.
Elle avait eu envie de demander à son père d’être son cavalier, afin qu’il puisse profiter un peu de cette soirée en sa compagnie, dans le monde d’où il provenait et où elle tentait tant bien que mal de s’épanouir, mais le seul fait de penser à sa mère toute seule le soir de la nouvelle année l’avait refroidie. A la place, elle leur en avait parlé un soir, alors qu’elle passait le weekend à Manchester. Alice s’était lamentée de ne pas pouvoir y participer, elle qui avait tant aimé le Chemin de Traverse, tandis qu’Edward avait levé des yeux curieux sur sa fille. Après un court instant, il lui avait souri.
— Fais attention à toi, Honey, et pas de bêtises, avait-il fini sur un clin d’œil.
Le lendemain, sa mère l’avait accompagnée à Londres pour l’aider à choisir la tenue parfaite pour le bal. Après un après-midi chargé, des sacs énormes pleins les bras, et des étoiles pleins les yeux, les deux femmes s’étaient réfugiées dans un café en quête d’un bon thé pour se réchauffer. Callisto n’avait pas passé un aussi bon après-midi depuis des lustres.
Et voilà qu’elle remontait Whitehall pour atteindre la fameuse entrée du Ministère, perchée sur ses hauts talons et tenant les lourds pans de sa robe de façon à ne pas malencontreusement trébucher dessus. Alice, sa mère, avait des goûts exquis en matière de robe de soirée, Callisto n’en doutait pas une seconde, mais la tenue qu’elles avaient choisie toutes les deux laissait libre cours au vent de fouetter ses bras nus et rendait son voyage plus difficile. Rapidement, elle trouva la cabine téléphonique et attendit son tour derrière la foule qui se bousculait.
Lorsqu'elle put enfin entrer dans l'atrium, la sorcière resta ébahie quelques instants devant la multitude de décorations qui flottaient çà et là, et qui créaient des jeux de lumière sur sa propre robe. Après quelques pas, elle sentit le sort de protection l'engloutir avant de la recracher telle qu'elle était arrivée. Le Ministère ne lésinait pas sur la sécurité, nota-t-elle en repérant quelques Aurors tenus aussi droits que des I dans un des coins de la salle. Au moins, il ne se passerait rien ce soir.
Après quelques instants à trouver ses marques dans le gigantesque hall, Callisto se décida à aller visiter le buffet. La nourriture qui y trônait fièrement lui faisait terriblement envie, aussi elle engloutit deux toasts d’une seule bouchée, et manqua de sursauter lorsqu’un serveur vint lui vanter les mérites du punch. La sorcière se laissa tenter par sa saveur fruitée, et repartit un verre à la main à la recherche d’amis avec qui discuter.
Quelques mètres plus loin, elle aperçut la tignasse blonde de Shae Viridian, la fille de sa patronne, et se retourna vivement. Oui, les choses s’étaient tassées depuis Poudlard, et elles en venaient même à être cordiales lorsqu'elles se retrouvaient rien que toutes les deux, mais Callisto ne voulait pas que son exubérante personnalité lui gâche la soirée, aussi elle partit dans la direction opposée, s’engouffrant entre deux dames aux châles pleins de plumes.
The dress:
code by EXORDIUM.
Dernière édition par Callisto A. Rowle le Mar 29 Mai - 17:06, édité 1 fois
C’est un sourire goguenard aux lèvres qu’Aristide observait depuis le salon de la Chaolocation le ballet hystérique qu’offraient Shae et Maeja alors qu’elles couraient d’une chambre à l’autre pour s’échanger des « conseils de beauté ». Le bal du ministère avait l’air de leur donner un prétexte pour oser s’apprêter d’atours. Ce spectacle était d’autant plus plaisant que notre sorcier n’avait jamais vu pareille panique chez ses deux colocataires encore à moitié arrachées par leur fiesta sans fin. Elles, en tenue de soirée ? Ça risquait d’être drôle… Pendant ce temps, Logan faisait des apnées du sommeil (ou bien était-ce un coma éthylique ?) sur Pupuce alors que lui, planté dans ses chaussures vernies et veste à froufrous sur l’épaule attendait patiemment le top départ pour enfin finir d’achever son foie déjà bien entamé par leur précédente nuit de perdition. La tête lourde et la bouche pâteuse d’après mirco-sieste lui donnait le sentiment d’être anesthésié. L’odeur du tabac froid semblait suinter de ses pores et ses boucles étaient collantes comme s’il s’était récemment douché à la bière. C’est finissant un fond de bouteille mollement ramassée sur le parquet moucheté de taches gluantes qu’il décida de passer ses longues mèches noires et ondulantes sous un coup de flotte rapide. Ses cheveux n’en finissaient plus de pousser depuis qu’il n’avait plus sa mère sur le dos pour les lui couper. Tant et si bien qu’aujourd’hui, un beau mulet bouclé encadrait sa nuque. La tête encore sous le robinet il se retourna sur les cris assourdissants de ses deux colocataires survoltées et apparement ENFIN prêtes. L’eau glissait de ses boucles alourdies alors qu’il détaillait d’un regard stupéfait le résultat catastrophique de leur laborieuse préparation. On aurait dit deux drags passées au mixeur en vachement moins stylé. Il retint un rire et ne proféra qu’une onomatopée en guise de faible approbation. Notre trio excentrique se mit en chemin pour leur fameuse soirée mondaine. Le trajet jusqu’au ministère sembla ne durer qu’un bref instant. Prendre l’air était véritablement vivifiant, le teint cadavérique de notre sorcier barbouillé en aurait presque prit des couleurs. Mais la file d’attente qui semblait ne jamais s’amenuiser devant le ministère entama son entrain. Aristide, en sa qualité de « fils de… » n’avait pas pour habitude d’attendre avec la plèbe. Cherchant des yeux un passage V.I.P il laissa ses colocataires dans la foule pour aller alpaguer une jeune femme en manteau au motif pied de poule qui semblait vouloir passer devant tout le monde. Nom d’un troll, ce genre d’incivilité le rendait furieux s’il en était victime.
GROUBL
Son estomac sembla se tordre. Retenant une remontée gastrique fulgurante, notre sorcier se figea pour reprendre son air. Ce n’était pas le moment de vomir ses entrailles sur le trottoir du ministère. Il lui fallait colmater son estomac à grand renfort de petits fours et vite ! Lorsqu’il reprit un semblant de contenance la jeune femme qu’il comptait écharper en criant comme un brouhabam s’était déjà volatilisée. Shae l’appelait de sa voix rauque et cassée pour lui taxer une clope. Bonne idée. Après une attente interminable dans le froid humide et venteux de Londres, fumant clope sur clope, voici que nos jeunes sorciers devaient se taper la signature d’un registre. Genre. Lui, signer un registre ? Comme s’il eut été un simple quidam ? S’emparant sèchement de la plume argentée qu’on lui tendait il griffonna un fier " Aristide Henry Howard de Norfolk, le grand, l’invincible, le totipotent." « - Souvenez-vous en ! » Et il s’en alla dignement en balançant son mulet au rythme de sa démarche dégingandée. Pas le moins du monde impressionné par le faste des décorations somptueuses de la grande salle de bal il détailla d’un regard désabusé les têtes inconnues qui peuplaient l’atrium. Maeja était occupée à badiner avec un vieux schnok à l’air pas commode tandis que Shae se ruait sur la boisson. Soiffarde. Il était temps d’entamer une MISSION PETITS FOURS ! Écrasant quelques pieds pour se frayer un chemin sans avoir à louvoyer il plaqua ses grandes mains sur plusieurs gâteaux qu’il enfourna dans sa bouche sans se soucier du qu’en-dira-t-on. Mastiquant grossièrement en salissant d’une myriade de miettes son veston démodé il cru apercevoir un faciès qu’il ne connaissait que trop bien. Callisto était à l’autre bout du buffet, dans une robe ornée de fleurs printanières. Elle enchainait elle aussi les petits fours et ne semblait accompagnée de personne. Notre sorcier quelque peu surpris par cette soudaine apparition empila hâtivement quelques mignardises pour s’enfuir dans une direction opposée. Il retrouva Shae qui errait, verre en main, avec sa tête de « je suis mal à l’aise ».
« - Eh, tu veux un mini donut ? » fit-il en expulsant un postillon chocolaté sur la joue de la sorcière livide. « - Qu’est-ce que tu bois ? Quelque chose qui valait le coup qu’on vienne j’espère ? Elle drague qui Marge là ? Tu le connais ? Je savais pas qu’elle tapait dans les croulants austères. » Il offrit un sourire moqueur en pointant la viking d’un doigt couvert de crème pâtissière.
Résumé:
- Aristide n'a pas encore bu de punch mais se goinfre de petits fours - il porte une tenue démodée à froufrous, avec une coupe mulet - est (pour changer) de très mauvaise humeur - a remarqué la présence de Callisto et l'a esquivé
Dernière édition par Aristide H. Howard le Lun 2 Avr - 20:04, édité 1 fois
Vanioush était assis. Ses yeux recouverts d’un voile opaque et laiteux étaient clos. Il méditait en profitant d’un timide rayon de soleil qui passait courageusement à travers la grande baie vitrée de la maison Nikitine. Le vieux fauteuil au tissu décoloré qu’il usait chaque jour épousait parfaitement la forme de son corps. Dans ce salon vétuste une tasse de thé noir qu’il n’avait pas encore touché refroidissait sur un guéridon ancien. Notre sorcier n’avait pas soif mais sa tante faisait toujours la sourde oreille lorsqu’un Nikitine avait l’outrecuidance de refuser le breuvage amer du samovar familial. Dans cette quiétude, Vanioush caressait doucement du bout de ses doigts ornés de bagues l’épais carton d’invitation du ministère. La mine soucieuse qu’il arborait creusait profondément sa ride du lion. D’ordinaire ses réveillons se passaient en famille avec son petit frère et les nombreux invités que leur tante ne pouvait s’empêcher de ramener chaque année. Mais cette fois ci, quelque chose d’indicible le retenait d’assurer sa présence auprès des siens à l’heure où l’on se souhaitait mutuellement une bonne santé. Un pressentiment l’avait ébranlé la toute première fois qu’il avait parcouru le braille de cette missive et ne l’avait plus quitté depuis. Grishka sa fidèle louve était à ses pieds, faussement assoupie car sensible au trouble qui agitait intérieurement son maître. Quelque chose oppressait Vanioush sans qu’il ne puisse en définir l’origine. Pas même un tirage de son vieux jeu de tarot n’avait pu éclairer sa lanterne. Peut-être s’en faisait-il pour rien. Au fond, il n’avait pas été maltraité de mauvaises visions les nuits précédentes… Ou bien peut-être n’avait-il tout simplement pas posé la bonne question. Se rendre au bal du ministère ne lui avait d’abord pas effleuré l’esprit. Trop de monde, trop d’informations auditives, et pas assez de repaires pour oser s’y mouvoir seul. Et pourtant. Le mystère l’attirait inéluctablement à mesure que l’heure des festivités approchait. Alors que la nuit tombait doucement, Vanioush était encore dans son fauteuil à repasser ses doigts sur l’invitation du ministère en pesant les pour et les contre. Concentré à déchiffrer ce que son intuition tentait vainement de lui révéler.
« - Je peux t’accompagner… si tu veux y aller. »
La voix hésitante de son petit frère l’extirpa de sa réflexion et il ouvrit les yeux comme s’il pouvait y voir. Son visage reprenait des traits plus sereins et il se tourna vers Borya qui se tenait sur le pas de la porte déjà habillé pour l’occasion. Vanioush ne pouvait le constater de ses propres yeux, mais il sentait que la proposition de son frère n’était pas qu’une simple formule de politesse. Borya avait-il prévu de se rendre au bal du ministère avant même que l’idée n’effleure son aîné ? Était-ce pour cela que Vanioush sentait grandir en lui une inquiétude incompréhensible ?
« - J’ai proposé à Masha d’être ma…cavalière. Elle a dit oui. Tu crois qu’elle… ? »
Borya n’avait pas besoin de terminer sa phrase pour que Vanioush comprenne. Il n’y avait pas un jour où « Masha » n’était pas mentionnée à la maison par son frère. Il en était fou dingue. Pas besoin d’être voyant pour le deviner ni de tirer les cartes pour savoir que l’attirance était réciproque. se redressant dans son fauteuil, Vanioush sourit avec bienveillance :
« - Tu te sentirais de guider ton vieux frère jusqu’au ministère ? »
Il n’y avait plus à tergiverser. Y aller sonnait maintenant comme une évidence. Il se leva, Grishka le précédant et chercha sa baguette, sa canne ainsi qu’un grand châle gris dans lequel il s’enveloppa presque tout entier. Ses grands colliers de pierres s’entrechoquaient au rythme de son pas allègre. Les deux frères transplanèrent après moults étreintes de leur tante dont les bras ressemblaient alors à des tentacules de poulpe géant.
Londres. Passer d’un salon chaud où il n’y avait que le crépitement du feu pour vous bercer au tumulte d’une ville animée et pluvieuse ne fut pas la chose la plus agréable. Mais pas le temps de niaiser comme on dit, Borya glissa sa main sous le coude de son frère et entama une marche rapide apparement pressé de rejoindre sa bien aimée. Vanioush ne saisissait pas bien où, ni à quoi ressemblait le Londres qu’ils foulaient. Seul le vacarme oppressant de la circulation lui donnait l’impression de se trouver au beau milieu d’une voie rapide. Une fois leur destination atteinte et les formalités passées, Vanioush se retrouva seul près du buffet que son frère lui avait fait toucher pour lui en indiquer la présence. Borya était parti à la recherche de Masha. Notre voyant, canne en main plaquée contre son torse, tendit une oreille attentive aux conversations des convives. Son mauvais pressentiment était toujours le même et il redoubla d'attention pour capter le moindre mot/son qui pourraient lui indiquer que quelque chose ne tournait pas rond ici, au ministère.
- Cette enfant mériterait une bonne correction !
Une voix grinçante perça le brouhaha ambiant. Sans parler du ton moralisateur, le timbre donnait une indication certaine sur l'âge du protagoniste qui ne devait plus être tout jeune. Vanioush tendit l'oreille.
- ... mais regarde la. Une loque... Hugh, cet empoté, ne saurait tenir les rênes de sa propre fille. Elle parcourt les colloques de Botanique, et bien que son travail soit satisfaisant, j'entends des rumeurs à chacune de ses apparitions... On sent bien que le sang moldu à fait son oeuvre chez cette gosse. - Simeon !! Pas si fort !!
Oui, Siméon, pas si fort... Les bribes de conversations que Vanioush percevait l'informaient qu'il se trouvait non loin d'un pauvre type. Il grinça des dents et s'attrista qu'un tel discours puisse encore être proféré dans leur communauté. Il s'écarta donc quelque peu pour ne plus être pollué par de tels jugements de valeur. Mais la conversation semblait s'animer et fut encore plus sonore.
- Mes excuses Elaine. Qui est cet espèce d'énergumène qui vient à sa rencontre ?
- Enfin, Simeon ! C'est le fils des Howard de Norfolk. Aristide-Henry. Il a piètre allure... Quel gâchis... Un si bon parti... Nous avions essayé de négocier avec son père durant Poudlard, t'en souviens-tu ?
- Enfin, peut-être font-ils bien la paire au final... Regarde la Elaine ! La honte sur notre famille ! Elle est saoule ? Je vais aller la corriger. De ce pas !
- Simeon, pensez au scandale... Retenez votre timbre de voix... Et tâchez de la faire repartir, ce sera plus simple.
Excepté un drame familial en perspective qui ne le concernait pas le moins du monde, notre voyant inquiet n'avait au final rien déniché d'anormal. Il se demanda à quoi pouvait bien ressembler les deux pauvres bougres victimes de cette diatribe gratuite mais son attention se porta soudain sur des éclats de voix qui commentaient la succulence du punch...
Résumé:
- Vanioush n'a pas bu de Punch - Il ressent qu'il y a quelque chose qui cloche sans pouvoir mettre le doigt dessus. - était accompagné de son frère avant que celui ci ne le laisse près du buffet. - écoute attentivement les conversations des invités près de lui.
Sienna n'avait aucune envie d'aller au bal de la nouvelle année. Absolument aucune. La semaine avait été épuisante et elle avait passé 6 jours aux urgences, dans un état de fatigue assez avancé. Elle avait juste une envie, rester lovée dans son lit et ne plus en sortir avant le mercredi suivant, date de fin de son repos. Elle avait abandonné l'idée d'aller courir ce matin, pas encore tout à fait reposée, et démotivée par la pluie battant les fenêtre de son appartement. Elle envisageait de rester au chaud et de ne pas se rendre au Ministère lorsqu'elle repensa à sa discussion avec Averroes. Il l'avait convaincue par son manque d'envie d'y aller, lui-même. Leur démotivation commune pour ce genre d'événements les avait fait rire lors d'une fugace pause autour d'un café. Ils avaient alors plaisanté autour de l'idée d'y aller ensemble, pour se réconforter mutuellement. Elle savait que passaient dans sa tête les mêmes pensées qu'elle avait. Pas de projet pour le passage à la nouvelle année, personne pour le fêter en intimité, personne pour ouvrir une bouteille de champagne et la partager en écoutant un air de musique, un appartement vide pour un événement encore pas fêté. Alors Sienna s'était levée et avait tapé du poing sur la table de la salle de repos, faisant froncer les sourcils de la vieille assistante médicomage qui sommeillait dans un fauteuil pas loin.
- Bon, on y va Averroes. Je t'attendrai à 21 heures sur la piste de danse !
Elle était sortie en trombe, retournant au travail avec plaisir.
Quelle idiote, grommela-t-elle dans son pull en laine.
Elle n'avait aucune envie d'y aller, et si elle avait eu un retourneur de temps, elle serait allée se mettre une belle paire de gifles. Surtout qu'elle risquait de croiser Trevelyan... Priant pour qu'il soit indisposé, alité avec une maladie terriblement douloureuse, ou en mission dans un pays étranger, elle se redressa et jeta un oeil à son horloge. 20 heures 26.
Soupirant à grand bruit, comme pour faire entendre à elle-ne-savait-qui son dépit, elle se leva et sauta sous la douche. Elle enfila ensuite la première robe qu'elle trouva. La seule robe, d'ailleurs, se dit-elle tristement. Souvent, elle se demandait pourquoi elle n'arrivait pas à passer autant de temps que certaines de ses collègues de l'hôpital, qui arrivaient toujours superbement maquillées et parfumées au travail. Elle se douchait, coiffait ses cheveux en un chignon simple et transplanait. Souvent, certaines de ces filles tentaient une blague, uniquement lorsqu'elle savait que Sienna ne le prendrait pas mal ; "Tu n'as pas envie de ressembler à une femme parfois?" "Tu sais que tu pourrais être jolie en faisant un effort?". Elle souriait poliment à certaines, faisait un geste obscène de ses doigts à celles avec qui elle s'entendait vraiment bien. Elle tenta un sortilège pour coiffer ses cheveux qui finirent simplement ondulés et soupira en laissant tomber. Elle se figea brièvement en se rappelant la dernière fois qu'elle avait porté cette robe. Avec Lui. Et le peu de temps où elle l'avait gardé sur le dos. Elle secoua sa tête, pour chasser ces souvenirs, attrapa un châle dont elle drapa ses épaules, un sac noir à main et transplana vers l'entrée moldue du Ministère.
Heureusement, elle vit une entrée réservée aux Dames et y fonça, sans trop lever la tête. Elle passa les formalités de sécurité, signa le registre et s'engouffra dans le hall du Ministère. La lumière l'éblouit un moment et elle resta bouche bée. Elle redevint une enfant un moment, dévorant des yeux les décorations, les lumières et l'aura de bonheur qui s'échappait de la foule.
Fermant sa bouche, elle se glissa jusqu'à une des tables étendues autour de la piste de danse et se servit un verre de punch. Elle le sirota tranquillement, stupéfaite d'être à l'aise dans un événement où aucun visage connu ne lui souriait. Elle attendait Averroes quand 21 heures sonna quelque part dans Londres, bien trop loin pour qu'elle puisse l'entendre. Elle souriait.