i'm the ocean i'm the see, there's a world inside of me27 octobre 2020
Dans le silence, les dialogues se font entendre. Les voix bien que muettes ont une sonorité. Tout autour de toi, il n'y a pourtant rien, juste le son d'une brise légère et froide, le froissement du papier et de nouveau, ces voix se remettent à chanter. Tu as l'imagination débordante, ce livre bien que tu n'en sois qu'au début te tient déjà en haleine. Tout prend vie, comme un film qui se projète devant tes yeux. Ce n'est pas la première fois que tu lis ce livre. C'est l'histoire du Survivant. D'habitude, tu n'es pas très enclin à lire ce genre, mais celui-ci t'attire particulièrement.
Tout est propice pour te laisser te plonger dans les écrits; personne pour déranger, plus rien ne compte à ce moment pour toi.
Tu n'aimes pas les endroits trop peuplés où les voix se fracassent dans un brouhaha assourdissant. Comme si tu ne parvenais plus du tout à penser. Si limite, tu as des migraines tous les jours. C'est insupportable, surtout pour ta lecture. Mais seul, tu te retrouves. Tu récupères toute ta sécurité, tu peux t'enfermer dans ton monde où personne ne peut y entrer. Tu pourrais en vouloir au monde entier de t’empêcher de lire ou penser dans le silence. Tu n’es pas fait pour vivre intensivement en communauté, il faudrait être taré pour ne fût-ce que le penser. Toi tu aimes le juste milieu de la chose; ni trop avec les gens, ni trop seul.
Si l’on ne voyait que ce que tu arbores, on pourrait dire que tu es difficile, insécure ; tu donnes l’impression de ne pas savoir ce que tu veux réellement. Tu veux être entouré, mais tu peux aussi bien envoyer sur les roses qui le cherche. Tu n’es peut-être pas le plus fort, ni le plus intelligent, mais tu es tempéré et c’est ça qui fait de toi ce que tu es. Pas très bavard, plutôt casanier, tu n'attires pas forcément les gens comme repousser involontairement en exhalant ton être, comme si ton espace vital empêche les autres de venir à toi.
Au fond, tu n’es pas méchant, il suffit simplement d'être borné et lutter sans cesse jusqu'à ce que tu cèdes. Tu as tant à donner. Mais tu ne veux pas le montrer.
Tu soupires. Tu remplace le col de ton manteau.
Le froid ne te dérange pas, mais tu admets volontiers que le temps a été meilleur. L’hiver arrive.
Tu tournes la page, continuant ton chemin du regard, dévorant les mots de tes grands yeux bleus. Tu es tellement absorbé que tu ne remarques rien, même pas ce froid qui devient glaçant atteignant tes doigts fins.
Est-ce que l’on remarque seulement ta présence ? Assis contre le tronc d’un chêne, le nez dans le bouquin, ta tête cachée.
Tu remontes tes lunettes, inspirant profondément, quittant l’espace d’un instant les pages au parfum si particulier. La vue est dégagée, tu arrives à te perdre lentement dans cette contemplation. Assez pour te faire oublier que tu es dans un lieu bien fréquenté. 2981 12289 0
Dernière édition par Sebastian O. Rosenwood le Ven 22 Sep - 21:40, édité 1 fois
C'est en trainant ostensiblement des pieds qu'Aristide, notre grand sorcier dégingandé, sortait d'une conférence sur l'analyse avancée des antiparticules et de l'antimatière. Un gros chapitre dans son mémoire traitait de ce sujet et c'était la tête pleine de théories qu'il trainait sa carcasse malingre dans les couloirs de Poudlard. S'avançant droit vers le parc intérieur de l'aile universitaire avec sa nonchalance habituelle et chaussé de ses fidèles charentaises ensorcelées. Il était temps de s'encrasser les poumons tout en méditant sur ses notes confuses et désordonnées. Non, la rigueur d'un cours propre et impeccable n'avait jamais semblé être une de ses priorités. Ses parchemins étaient trop de fois maltraités par les ratures et les tâches d'encre d'une plume impatiente. Humant l'air froid et sec d'une après-midi d'automne, il fouilla grossièrement dans ses grandes poches pour y trouver une clope mal roulée et tordue qui dégueulait son tabac par ses deux extrémités. Qu'il était bon de pouvoir s'en griller une sans avoir le concierge sur le dos. L'université de Poudlard était, pour le plus grand bonheur de notre Purple Swan, plus laxiste et moins réglementée que l'école initiale. Se délectant de cet avantage, il alluma sa roulée d'un incendio informulé avant de promener un regard las sur le parc. Quelques élèves se dépêchaient hâtivement de fuir les allées glaciales pour retrouver la chaleur réconfortante d'une bibliothèque sûrement bondée. Alors qu'Aristide balayait le parc d'un air ennuyé, un sourire narquois et pincé se dessina bientôt sur ses lèvres gercées. Sebastian Rosenwood, tout innocent qu'il était, se trouvait là, assis sous le vieux chêne. Le nez plongé dans un livre, histoire de correspondre aux clichés dont les Serdaigles étaient si fiers. Aaaah, ce bon vieux Sebastian Rosenwood ! Combien de rumeurs Callisto et lui avaient-ils répandus à son sujet en discutant autour d'une tasse de thé chez madame Pieddodu ? Il n'avait pas assez de ses dix doigts pour les compter. Ragaillardi par une soudaine humeur facétieuse, notre ex-Serpentard s'avança tranquillement vers lui. Posant son postérieur royal à une distance respectable sur le rebord d'un bloc de pierre à bâtir. En prenant soin de ne pas être trop près. Une fumée opaque s'échappa de ses narines et l'odeur fétide qu'il dégageait devait sûrement avoir averti le Snake Wand studieux puisque celui ci s'arracha de son grimoire pour regarder poétiquement l'horizon. Aristide considéra cet instant comme une aubaine et toussa pour attirer son attention. Il était toujours récréatif de l'asticoter celui là.
« Je me suis toujours demandé un truc sur ton compte. Tu ne te sens pas un peu femelle par hasard ? »
Dit-il d'un ton neutre alors que son sourire s'élargissait de plus en plus. Puis, constatant l’attention qu'il venait de capter chez le Snake Wand, il poursuivit pour préciser le fond de sa pensée, retrouvant le sérieux de quelqu'un qui présentait ses condoléances.
« Je veux dire... Tu ne t'es jamais demandé si tu n'étais pas né avec deux parties génitales ? » Il tira une longue taffe sur sa cigarette, plissant ses grands yeux verts comme s'il méditait réellement sur cette théorie fumeuse « Parce que tes parents ont l'air de s'être plantés sur le sexe à garder. Tu devrais peut-être leur demander ? »
i'm the ocean i'm the see, there's a world inside of me27 octobre 2020
Il y a quelque chose dans l’air qui terni cette image que tu te fais du paysage face à toi. Une odeur bien particulière qui te retrousse le nez, marquant une grimace sur ton pâle minois.
Tu détournes la tête pour repérer d’où vient l’odeur putride de tabac brun. Pourtant, tu ne devrais même pas être surpris de trouver, non loin de toi, le Purple Swan tirant sur sa clope, un air espiègle marqué sur le visage. Ah, tu aurais envie de t’arracher les yeux à simplement le regarder.
« Je me suis toujours demandé un truc sur ton compte. Tu ne te sens pas un peu femelle par hasard ? »
Tu hausses un sourcil, le silence pour seule réponse, comme si tes lèvres s'étaient collées l’une à l’autre. Qu’est-ce qu’il est en train de baver celui-là ?
« Je veux dire... Tu ne t'es jamais demandé si tu n'étais pas né avec deux parties génitales ? » non, absolument pas, « Parce que tes parents ont l'air de s'être plantés sur le sexe à garder. Tu devrais peut-être leur demander ? »
Là, le sujet qui est un chouïa sensible, mais un chouïa seulement. Tes sourcils se froncent légèrement, tes lunettes glissant à peine de ton nez droit. Hahaha. Sérieusement. En fait, il se fout de ta tronche.
D’un coup sec, tu refermes le livre avec un fracas sourd, soulevant tes cheveux. Tes grands yeux bleus plissés jusque là se détendent. Et alors que l’on pense certainement que tu t'imagines l'étrangler en riant sardoniquement, ton visage lui, se lénifie. D’un ton détaché, tu oses.
« Tu crois que tes parents t’ont fait dans quelle position ? » dans ta folie, tu réplique en clignant des paupières « Parce que tu as certainement été créé à l’envers, pour être aussi… Désarticulé ? »
Pas de technique de grand gamin de quinze ans de type “c’est même pas vrai”. Peut-être touché, peut-être pas. Féminin… c’est ça ouais. Il connaît pas les bails lui.
C’est l’air que tu donnes, certainement. Sans le nier, tu ne réponds que par ces deux questions qui semblent de ta bouche, avoir une sonorité candide. Tu l’observe, coquebin, comme tu as l’habitude.
Même si la fumée qu’il recrache te donne envie de gerber tes tripes. Comment peut-on se bousiller de cette manière ? Tu t’en fout, ce n'est pas toi qui te tue petit à petit, c’est lui. Mais tu ne comprends pas ces gens qui se ternissent les poumons, le foie ou autre organe vital au prix d’une égoïste petite frivolité.
Tu continues de l’observer. Intensivement. En fait, il est chiant certes, mais cela ne te dérange pas le moins du monde qu’il soit là, non loin de toi. Ça change de cette morne routine qui se traîne attachée à la cheville comme un boulet. Il arrive toujours à titiller ton petit esprit pourtant grand ouvert. C’est un jeu pour toi, quelque chose qui te mène les méninges à rude épreuve, car partagé entre l'étriper ou le remercier de ce moment. Bien trop 'fier’ pour choisir la seconde option, autant se mettre la baguette dans l'œil, ça fait moins mal au bide. 2981 12289 0
Pas peu fier de son trait d’esprit, il observait avec régal l’offense qui creusait maintenant les traits de sa victime. Le sourire condescendant de notre nigaud de Purple Swan s’élargissait au point de dévoiler quelques dents jaunes. Et lorsque Sebastian referma son grimoire d’un coup sec pour le confronter d’un regard noir, franchement horripilé, il ne pu s’empêcher d’étouffer un rire bref. Voilà, le poisson était ferré.
« Tu crois que tes parents t’ont fait dans quelle position ? Parce que tu as certainement été créé à l’envers, pour être aussi… Désarticulé ?»
Hoooon, alors comme ça, la petite Sebastianne savait mordre ? Aristide écarquilla de grands yeux, le temps de comprendre le skud qu’il venait de se prendre en pleine gueule. Haussant ses deux sourcils broussailleux la bouche béate d’étonnement. Il secoua ses boucles ténèbres pour se reprendre. Ce n’était pas le moment de perdre de sa contenance. Une fois le choc passé, il s’exclama
« Sebastianne ! C’est la grande forme dis donc ! T’as mangé le lion des Gryffondors au ptit dej’ ou bien c’est ta lecture douteuse qui te met d’une humeur martiale ?! »
Ajoutant le geste à ses paroles, il pointa d’un doigt moqueur l’épais grimoire que le Purple Swan tenait entre ses mains. Se tordant sur son séant pour essayer de décrypter le titre qui était à moitié dissimulé par le tissu des manches d’un manteau à col élégant. Il gloussa comme une dinde.
« The boy who lived… T’es pas sérieux Sebastianne ! Tu me déçois ! Dix points en moins pour Serdaigle ! On t’a jamais dit que tu n’avais plus l’âge de te plonger dans ces fadaises ? » Il tira sur sa cigarette agonisante avant d’ajouter, pensif « Remarque, vous avez des similitudes toi et lui, surtout le côté tête à claques à lunettes, j’imagine que ça doit te faire triper comme un dingue de t’imaginer vivre autre chose que ce que tu t’infliges au quotidien. Parce qu’il te faudra bientôt la paire de lunettes de Trelawney pour y voir quelque chose à force de t’esquinter la vue sur ces nanars de la littérature.»
Les volutes d’une épaisse fumée de relents âcres vagabondaient dans l’air. Telle une valse avec le vent frais, tourbillonnant au gré du souffle d’Eole. Aristide prenait grand soin d’exhaler en direction de Sebastian. Chaque taffe était une intrusion supplémentaire dans la bulle de quiétude du jeune Snake Wand. Allait-il finir par s’en révolter ? Notre Purple Swan se pelotonna dans sa veste. Cette fameuse veste qu’il ne quittait plus depuis que Shae la lui avait balancé dans les mains. Par Merlin ça se couvrait ! Mais d’humeur bavarde et puisque Sebastian ne quittait pas les lieux pour le fuir il s’enquit
« Tu t’ennuies jamais ? Franchement ? »
Sur cette question anodine, il jeta négligemment son mégot aux pieds du Snake Wand, en reniflant bruyamment et s’essuyant le nez d’un revers de manche mollasson. Il fouilla brusquement dans sa poche et avala aussi sec un gnome au poivre qui lui fit cracher une belle gerbe de flammes. Tout ceci comme si cela n’avait été qu’un simple bonbon pour la gorge.
« T’en veux un ? » Lâcha t-il finalement, comme s’ils avaient l’habitude de partager les confiseries de chez Honeydukes ensemble.