La vieille carne était décharnée, littéralement. Au niveau des doigts, les chats n’avaient laissé que les phalanges, ses biceps, ses mollets et ses joues avaient aussi été grignotés allégrement, si bien qu’on en voyait l’os à certains endroits. Et le cadavre nageait dans une flaque d’urine et de déjections séchée et malodorante.
Anastasia posa sa main sur le front de feu Madame Mc Winey, sans surprise elle était « froide », de l’autre main, elle palpa le cou puis l’avant-bras. L’auror s’attardait sur les marques violacées, proches de la nuque, qui ressortaient au travers de la peau translucide.
Dans un second temps, elle tira un couteau de sa botte pour déchirer plus facilement l’immonde robe que portait Mc Winey au moment de sa mort. Quelques moucherons et petites mouches profitèrent pour s’en échapper. Une tâche verdâtre s’était étendue sur son abdomen, et quelques tâches bleutées parsemaient le reste de son corps. La putréfaction avait commencé son travail, et attiré quelques insectes, principalement des coléoptères nichés dans les chairs bien entamées.
Plusieurs traces de griffures et de morsures félines meurtrissaient la vieille carne. Ses chats ne l’avaient pas épargnée.

- Je pense qu’elle est morte il y a deux jours, ou trois… Grand maximum. Déclara Anastasia en se redressant, son sourire désormais disparu pour laisser place à un air sérieux. À cause des tâches vertes, et les… Le sang sous la peau, dans la nuque. Je connais pas le mot en anglais.

Quelques-uns des chats encore présent dans la maison investissait la cuisine, sans faire de bruit. Ils s’asseyaient et observaient tranquillement les deux inconnus qui lorgnaient sur le corps inerte de leur ancienne maîtresse. Ana’ leur jeta un regard perplexe, puis secoua la tête pour répondre à la question d’Orcus.

- Philtre d’embrouille… C’est étrange, parce que les marques, c’est comme si les chats avaient attaqué la vieille. Et la dame de l’auberge, elle dit que c’est son arrière-petit-fils qui s’occupe d’elle. Moi je dis, ça sent grosse merde.

Les minets se faisaient toujours plus nombreux, certains se frottaient déjà aux jambes du professeur et de la mirkrahaul. Et la sortie de la cuisine était barrée par une dizaine d’entre eux, qui patientaient assis, battant lentement de la queue, sans quitter les intrus des yeux.