PAPA JAMBA
► Âge : Mort au cours de sa 34ème année d’existence.
► Né : Aux environs du XVIIIème siècle, Louisiane
► Ancien métier : Esclave / Marabout
Physique et caractère :
Comme tout bon fantôme qui se respecte, l’apparence générale de Papa Jamba est translucide. Des reflets bleus parcourent son corps perclus de cicatrices. Ses cheveux longs sont tressés en une myriade de nattes constellées de perles et plumes (voir même de petits os). Une peinture blanche dessinant grossièrement les traits d’un crâne recouvre la moitié de son visage alors que sa lèvre inférieure est percée d’anneaux auxquels sont accrochées des dents. Sa stature imposante, ses muscles saillants, ainsi que son expression narquoise n’inspirent généralement pas confiance. Ses yeux creusés et cerclés de charbon lui assurent un regard terrifiant qu’il utilise sans modération sur ceux qu’il cherche à effrayer.
Outre tout cela, notons que des colliers de perles sur lesquels pendent des têtes réduites d’elfes de maison ajoutent une touche folklorique indécente à ce portrait riche en couleur.
Un détail est difficile à remarquer sous ce désordre d’apparats : un estampillage discret sur son cou qui signe les initiales de son ancien propriétaire.
Son accent américain offre une musicalité inhabituelle aux bavardages qui animent les couloirs de Poudlard. On peut parfois l’entendre chanter le blues près de la fontaine aux souhaits, ou même écouter des bribes de rituels vaudous les soirs de pleine lune. La caractère de Papa Jamba est bien trempé. Il a sa vision des choses et une justice toute personnelle. Pour vous donner un exemple, une raison qui n’est connue que de lui même le pousse régulièrement à s’embrouiller avec les elfes de maisons récemment libérés de leur asservissement.
Friand des histoires de coeur il prête souvent une oreille attentive aux étudiants malmenés par les maux de cupidon. C’est un grand sentimental qui, s’il est ému par vos mots, pourra pleurer avec vous de longues minutes. Il est cependant formellement interdit de pactiser avec lui s’il vous le propose. L’équipe enseignante y veille par de nombreux avertissements en début d’année. La direction décline en outre toutes responsabilités en cas de non respect de cette consigne.
Légende :
À Poudlard, de nombreuses rumeurs et histoires courent au sujet de Papa Jamba. Avérées ou non, le mystère plane et se répand parmi les étudiants depuis son arrivée dans l'aile universitaire du château. Selon la légende la plus fameuse, Papa Jamba aurait déjà torturé des élèves à l'aide de ses poupées vaudous en subtilisant un de leur cheveux. On raconte aussi qu'il est réceptif aux peines de coeur des étudiants, sa pratique de la magie rouge, aurait soi-disant aidée quelques personnes à trouver l'âme soeur. La plus cruelle des rumeurs suppose qu'il aurait un jour sacrifié le crapaud buffle d'un élève pour son rituel mensuel dédié à Erzulie, sa divinité favorite.
Notes : Erzulie est l’esprit de l’amour dans le culte vaudou
Histoire :
Vie de chair : Félix - Matricule 328, telle était l’identité officielle de notre revenant. Né esclave. Il travaille alors dans une plantation de coton de Louisiane. Le fouet rythme ses journées, et rudes sont ses heures de labeur.
Seulement voilà, Félix - matricule 328 n’est pas qu’un esclave considéré comme un simple meuble. Il est le sorcier vaudou de toute une communauté noire. Fameux Marabout, surnommé Papa Jamba par ses pairs, il pratique des rites païens interdits, se risquant à subir la sentence réservée aux déviants de son peuple.
Une dernière aiguille : Papa Jamba, témoin des trop nombreuses sévices sexuelles des maitres de la plantation, décide d'y mettre un terme. Seul un cheveu de sa future victime est nécéssaire pour mener à bien son rituel fatal. Le maitre est mort d’une "crise cardiaque", chuchote t-on dans les rangées de coton. Avec Papa Jamba et ses poupées vaudous, on ne viole plus ses soeurs impunément. Enivré par son pouvoir de vie et de mort il assassinera encore une fois. Malheureusement, le rituel se retournera contre lui, il meurt juste après avoir planté sa dernière aiguille en ayant utilisé par mégarde son propre cheveu.
Vie d'errance : Si le mythe du démon des croisements ne vous est pas inconnu, alors vous connaissez sûrement notre fantôme vaudou.
Lors de ses années d’errance à hanter le sol américain, Papa Jamba est devenu un personnage illustre des mythes et légendes de la culture populaire. Offrant ses services aux personnes désespérées qui savaient l’émouvoir. Dévoilant son apparence effrayante et évanescente aux personnes en détresse qui se perdaient sur les routes de campagne. Leur proposant son aide en contrepartie d'un bout d'âme à sacrifier.
Sa célébrité fut cependant posthume car on n'eût connaissance de ses magouilles qu'à partir des prémices du blues. C'est à dire bien des années après sa mort lorsqu’il roulait sa bosse aux abords du Delta du Mississippi.
Le mythe de Robert Johnson : C'est lors de son pacte avec un certain Robert Johnson junior, aujourd'hui considéré comme un grand nom du blues, que la notoriété énigmatique de Papa Jamba naquit d’une chanson. Promettant au jeune musicien célébrité et génie en l’échange d’une partie de son âme. La chanson Cross Road Blues lui rendrait-elle honneur ?
Arrivée en Europe : Non content de sillonner la cambrousse américaine, Papa Jamba se décide un jour à prendre le large pour l'Europe. Comprenez bien que des années d'errance éternelle ne sont pas toujours faciles à meubler. Espérant s'instruire sur le vieux continent auprès des sorciers occidentaux, c'est en foulant le sol Anglais d'un vieux château impressionnant qu'il découvre avec stupeur que son nom figure au palmarès des fantômes aux morts les plus stupides.
Paroles de Cross road Blues by Robert Johnson :
I went to the crossroad, fell down on my knees
Asked the Lord above "Have mercy, now save poor Bob, if you please"
Standin' at the crossroad, I tried to flag a ride
Didn't nobody seem to know me, everybody pass me by
The sun goin' down, boy
Dark gon' catch me here, boy
I haven't got no lovin' sweet woman that love and feel my care
You can run, tell my friend-boy Willie Brown
Lord, that I'm standin' at the crossroad, babe
I believe I'm sinkin' down
En bonus un croquis rapide de Papa Jamba dans ses différentes formes :