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 "Ni haine ni peine ne battront l'amour que j'ai pour lui." [Elsa Wilson]

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MessageSujet: Re: "Ni haine ni peine ne battront l'amour que j'ai pour lui." [Elsa Wilson]    "Ni haine ni peine ne battront l'amour que j'ai pour lui." [Elsa Wilson]  - Page 2 I_icon_minitimeMer 31 Mai - 0:30

Merci beaucoup !! :D
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MessageSujet: Re: "Ni haine ni peine ne battront l'amour que j'ai pour lui." [Elsa Wilson]    "Ni haine ni peine ne battront l'amour que j'ai pour lui." [Elsa Wilson]  - Page 2 I_icon_minitimeMer 7 Juin - 22:15

Bienvenue fantastique maman ! "Ni haine ni peine ne battront l'amour que j'ai pour lui." [Elsa Wilson]  - Page 2 898070200
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MessageSujet: Re: "Ni haine ni peine ne battront l'amour que j'ai pour lui." [Elsa Wilson]    "Ni haine ni peine ne battront l'amour que j'ai pour lui." [Elsa Wilson]  - Page 2 I_icon_minitimeDim 11 Juin - 1:45

Merci beaucouuuuuuup ! :D
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MessageSujet: Re: "Ni haine ni peine ne battront l'amour que j'ai pour lui." [Elsa Wilson]    "Ni haine ni peine ne battront l'amour que j'ai pour lui." [Elsa Wilson]  - Page 2 I_icon_minitimeDim 11 Juin - 1:52

« Si rien ne surpasse les joies de l'amour maternel, rien aussi ne surpasse ses douleurs. »




  • nomWilson
  • prénomElsa
  • célébritéFT Kate Winslet
  • âge36 ans
  • métierAncienne serveuse ayant posé sa démission avant de fuir.
  • statutMOLDU
  • groupeMoldus...?
  • donUn courage à toute épreuve.
  • animalBarry, le poisson rouge de son fils aîné.
  • baguetteNon concernée.

chapitre 2


« Caleb, lave-toi les mains avant de toucher à ta pizza et viens t'asseoir !
- Oui mamaaaaaaaaaan ! »


Le petit garçon se dirigea diligemment vers le robinet de la cuisine et sa mère, armée d'un couteau, se mit à découper de belles parts dans la quatre fromages qui leur servirait de repas. Ce soir, c'était soirée télé et tout comme elle, son fils adorait ça.

« Je ramène des veeeerres ?
- Oui mon cœur, mais tu fais très attention, d'accord ?
- Oui, oui ! »


Depuis le salon, Elsa put bientôt entendre le chant de l'eau et un sourire s'inscrivit doucement sur ses lèvres. Elle était profondément fière de ses enfants et ce sentiment grandissait chaque jour un peu plus en son cœur.

« … -rage prévu sur tout le pays à partir de demain après-mid-... »


La télévision murmurait des banalités en fond sonore et Elsa grimaça en découvrant le temps prévu pour le lendemain.

« Mon cœur, il va falloir annuler la sortie au parc.
- Noooon ! Pourquoi ?!
- Parce que demain, c'est orage. Mais promis, on ira. Et tu sais bien que je tiens toujours mes promesses, pas vrai ?
- Mhhh... »


Même si son fils était dans la pièce voisine de la sienne Elsa imaginait sans mal la moue contrariée de son enfant et cela la dérangeait énormément. Elle avait l'intention de le punir pour quelque chose qu'il n'avait pas fait. Poussant un léger soupir et recomptant mentalement les sous qu'il lui restait jusqu'à la fin du mois, elle prit la décision que quelques plâtrées de pâtes en échange d'un sourire enjoué de la part de son fils en valait la peine.

« … -interrompons ce programme... »
- Je te propose d'aller au cinéma, pour compenser, ça te dit ?
- Ouaaaaaaaaaais ! Merci maman !
- ...-ormation capitale... »


Se concentrant à nouveau sur la télévision, Elsa capta rapidement le changement de sujet qui s'était effectué. Une mimique mécontente se grava sur ses traits tandis qu'elle montait tout de même le volume, histoire d'être certaine de ne pas louper quelque chose d'important. L'image du pape actuel, Juste XI, apparut en grand sur l'écran. Celui-ci, un air trop sérieux au visage, prit immédiatement la parole.

« Croyants, croyantes, si je m'adresse à vous en ce vendredi 3 janvier, c'est que l'heure est grave. Mais avant toute chose, laissez-moi vous rappeler la sainte parole, cette même parole que certains ont oublié, cette parole sacrée qui a été bafouée !


''Il ne se trouvera au milieu de toi.. ni devin qui se mêle de divination, ni pronostiqueur, ni enchanteur, ni magicien, ni sorcier, ni personne qui consulte les esprits, ni diseur de bonne aventure, ni personne qui interroge les morts ; car quiconque fait ces choses est en abomination à l’Éternel », Deutéronome 18, versets 10 à 12.'' »

Au ton qu'employa le Pape, Elsa sut immédiatement que quelque chose de grave était en train de se produire. Sans vraiment comprendre, elle se montra plus attentive aux mots de celui qui tenait le destin de toute une génération entre ses mains.

« Le monde entier est maintenant au fait, grâce à notre cher Premier Ministre anglais Jim Walpole, que la magie existe, et que des sorciers vivent parmi nous ! Des écoles ont été construites par le passé et forment, encore aujourd’hui, de jeunes enfants innocents à la dépravation et au péché !
Il est essentiel que nous, fervents pratiquants et personnes bénies par le Très Grand, ne laissions pas le chaos se déverser sur le monde, car si nous le faisions, alors nous serions à la merci de vils démons. C'est pourquoi je vous demande en ce jour tragique votre assistance à tous. »

Tandis que les mots défilaient sur l'écran, le sang d'Elsa se glaça. Ce que ce Pape allait demander était...

« Levez vous, peuples libres, et  traquons ensemble ceux que les ténèbres ont corrompus !
Levez-vous et dénoncez les. »


Son pire cauchemar. Aiden. Aiden, son petit garçon, son bébé à la fois si jeune et pourtant si grand, était en danger.

« Je m’adresse à vous, dirigeants des pays libres, rendez justice pour cette injure faite au ciel, et débarrassons nous de cette fange qui ne peut que nous être néfaste. »

Elsa coupa brusquement la télévision alors que Caleb revenait de la cuisine. Essuyant rageusement des larmes naissantes, elle serra très fort le couteau dans sa main au point de l'entendre craquer.

« Maman... ça va ? »

La voix de son fils cadet la ramena brusquement à la réalité. Hochant la tête comme par réflexe, Elsa lui répondit aussi vite que possible.

« O-oui mon cœur. On mange puis on joue aux jeux de société ?
- Trivial Poursuite ?!
- Trivial Poursuite. »


Ce soir-là, malgré tous ses efforts pour se changer les idées, Elsa ne put faire taire le mauvais pressentiment qui nouait ses entrailles.

« … Il faudra qu'on écrive à ton frère, prochainement.
- Ouaiiis ! Il me manque trop en plus !
- Il me manque à moi aussi, mon cœur. Mais tout va bien pour lui, tu sais, tu n'as pas à t'inquiéter...
- Bah je sais, maman, il est à Poudlard, quand même ! »


Elsa devait rester inquiète jusqu'à une fin qu'elle n'attendait pas et qui, indubitablement, arracherait un morceau de son cœur à jamais.








« …-porte quoi, c'est une honte !
- Une honte ? Une honte ?! Non, c'est justice ! On parle du Diable, madame !
- On parle surtout d'un enfant innocent ! Il avait tout juste douze ans... !
- Le démon naît rarement sous les traits d'un monstre. Il prend l'apparence de l'agneau pour mieux tromper sa bergerie. Mais quand le temps est venu, il se dévoile loup et dévore l'âme de tous les naïfs qui ont osé le croire !
- Bien dit !
- Bien dit !
- N'importe quoi ! Vous n'avez pas honte ?! On ne sait même pas s'il s'agissait de... ça !
- Oh, il faut arrêter de jouer les mijaurées, un peu ! Ça se voit sur son visage qu'il s'agissait d'un sorcier !
- Vous voyez quelque chose vous ? Parce que moi, tout ce que je vois, c'est un pauvre gosse qu'on a crucifié puis immolé par le feu.
- C'est le seul moyen de se débarrasser de cette verm-... »

Des mots. Des mots en pagaille, qui heurtaient pourtant son cœur comme autant de poignards. Des mots qui faisaient mal, peut être même davantage que la mort elle-même, alors que la réalité, petit à petit, s'ancrait dans l'esprit de la jeune mère. Des mots, venus tout d'abord de la bouche d'un illuminé, puis repris en véritable psalmodie par tous les fanatiques à ses ordres. Des mots qui tuaient, déchiraient, chiffonnaient le cœur de familles entières au profit de croyances erronées. Elsa avait deux fils et il s'était avéré récemment que tous les deux possédaient ce petit quelque chose en plus qui les rendaient à la fois uniques et extraordinaires. Et aucun de ses enfants n'avait le nom du Diable à la bouche, souillant les lèvres et hantant les regards comme ces idiots pouvaient le croire. Aucun d'entre eux ne sacrifiait de chat dans sa chambre pour en dévorer les tripes au profit du démon. Aucun d'entre eux ne marchait la tête à l'envers pour figer en pierre quiconque croiserait leur regard. Pourtant, partout où elle allait, Elsa voyait, entendait, subissait, les propos malvenus de ceux qui croyaient percevoir de l'horrifique là où se développait en secret le merveilleux. Peu à peu, Elsa s'était rendue compte d'une évidence qui lui glaçait le sang. Peu à peu, Elsa avait fini par comprendre qu'aucun de ses enfants ne serait jamais plus à l'abri dans les rues de la capitale. Comme si on avait lu dans ses pensées, quelqu'un, quelque part dans la foule, lui donna raison.

« ...-ape l'a dit, il faut éradiquer ces monstres de la surface de la terre. Qu'ils retournent en Enfer !
- Ouais !
- C'est vrai, on veut pas d'eux ici !
- On n'a pas besoin d'eux ! Qu'ils finissent tous comme celui-ci !
- Un bon sorcier est un sorcier rôti !
- Ouaiiis ! »


Elsa baissa imperceptiblement la tête, puis soupira.

« Mais fermez-la ! Vous avez idée des souffrances que ce gosse a enduré ?!
- Il paraît qu'il était encore en vie quand le feu a démarré...
- Impossible, la crucifixion, c'est mort immédiate, je l'ai lu sur Internet.
- N'importe quoi ! Tu connais pas ta bible et tu te prétends bon croyant ?! Ils ont torturé ce pauvre gosse et vous, ça vous plaît ?! Mais vous vous demandez pas qui est vraiment le monstre, dans l'histoire ?!
- Les sorciers, ça ne souffre pas, quand ça brûle...
- C'est pour ça que les témoins de la scène disent qu'il a hurlé ?!
- Mais faut pas tout croire, non plus ! Et puis de toute façon, c'est bien fait !
- On n'est même pas sûrs que c'était un sorcier !
- Ils auraient pas brûlé un gosse innocent, il l'avait, son bout de bois, ça a été dit par les témoins !
- Je croyais qu'on ne devait pas tout croire... ?
- Là, c'est différent... La milice du Pape se trompe jamais, ils savent les reconnaître, ils ont un truc, pour ça.
- Ouais, il paraît que certains d'entre eux sont nés avec un moyen de voir les sorciers qui se cachent parmi nous.
- Et donc, eux ne sont pas des sorciers ?!
- C'est pas pareil, ils ont été missionnés par Dieu !
- Faut arrêter de tout mélanger ma petite dame !
- Oh vous, la ferme ! »


Les conversations devinrent soudain moins tranquilles et partout, la colère se fit une place de choix dans les esprits.

« Comment ça, la ferme ?! J'ai le droit d'avoir mon avis ! Liberté d'expression !
- Vous êtes pro-sorciers, c'est ça ?! Espèce de dégénérée !
- Mais ça va pas ?!
- Vous voulez que je vous dise ? Moi je vais y aller, dans ce putain de parc, là, et je vais aller pisser sur le cadavre ! Ça mérite pas de respect, ces trucs-là !
- Espèce de porc ! De toute façon, la police a clôturé les lieux ! Personne ne peut rentrer au-... »


Le cœur d'Elsa loupa un battement lorsque le nom du Square lui parvint aux oreilles. Elle écarquilla les yeux tandis que le stress, progressivement, prenait possession de tout son corps pour mieux le faire sien. Ce Square, c'était... Impossible. Il ne devait s'agir que d'une simple coïncidence. Prenant son téléphone d'une main, Elsa se décida tout de même à approcher la foule pour pouvoir voir à son tour ce que diffusait la télévision de la galerie marchande. En arrivant face à celle-ci, elle faillit vomir. Le corps de l'enfant, ou de qui que ce soit, était à priori méconnaissable. La peau était carbonisée et ne faisait désormais plus qu'un avec les os qui n'avaient pas réussi à brûler. À priori, ce petit gamin faisait la même taille que son fils, et cela ne faisait qu'accroître le sentiment désagréable qui nouait peu à peu sa poitrine. Au bout du fil, personne ne répondit. Décidée à joindre son fils aîné qui était revenu de Poudlard il y a une semaine, Elsa réitéra son appel en direction du domicile familial, le regard rivé sur l'écran.

« … -oin désert, heure propice, tout semblait concorder pour commettre le crime parfait. Selon des témoins, l'enfant jouait avec ce qui ressemblait au bout de bois du démon et réussissait apparemment à faire des choses incroyables. On estime qu'il avait 12 ans au moment de la mort. Les suspects... »

Toujours aucune réponse. Elsa composa à nouveau, frénétiquement, le numéro de la maison, tandis que la terrible sensation s'affirmait dans ses entrailles.

« ...-ombreux, vêtus à l'identique, on estime qu'il s'agit bel et bien de la secte nouvellement référencée et qui se prétend aux ordres du Pape. Le crime, odieux, ne s'arrête pas là. Selon le médecin légiste arrivé sur les lieux il y a un peu plus d'une heure, la mort est survenue après l'immolation par le feu. Cette sordide affaire vient s'ajouter à une bien triste liste, mais c'est cependant l'une des premières fois que la secte s'en prend à un enfant aussi jeune. Il-... »


Cette fois-ci, des larmes d'angoisse perlèrent aux yeux de la jeune mère alors que son téléphone s'obstinait à sonner dans le vide. Elsa secoua le combiné au milieu d'une foule aveugle à sa détresse et recommença. A-Aiden devait être aux toilettes o-ou alors il écoutait sa musique un peu fort et n'entendait rien, et-...

« … -etrouvé sa carte d'identité et bien qu'elle soit abîmée par le feu, les premières estimations suggèrent que le prénom de l'enfant commencerait par un A et-...
- COUPEZ, COUPEZ ! Vous ne devez pas révéler cette information, je croyais avoir été clair !
- Excusez-moi, messieurs, dames, les aléas du direct.
- Je ne rigole pas ! Coupez !
- Mais le monde a le droit de savoir, monsieur !
- Cela dépasse vos compétences. Je vous ordonne de cesser le direct. »


Elsa pleurait. Elle pleurait sans comprendre, sans savoir vraiment pourquoi alors qu'à nouveau, son téléphone lui refusait un sésame presque vital. À l'écran, la dispute entre les forces de l'ordre et le journaliste avait réussi à captiver un peu plus la foule qui ne prêtait pas de réelle attention à la jeune mère. L'homme qui faisait le direct était à présent emmené contre sa volonté et les commentaires allaient bon train. Pourtant, lorsque le reporter hurla ses derniers mots avant d'être réduit au silence, Elsa entendit chacun d'entre eux. Elsa entendit chaque lettre, chaque syllabe, chaque intonation et ses yeux hurlèrent l'impossibilité d'une réalité qu'elle se refusait à entendre.

« -l s'appelle Wilson ! »


Alors, le monde tout entier s'écroula sous les pieds d'Elsa.







La découverte. L'horreur sans nom, la douleur incommensurable et les larmes. Trop de larmes. Beaucoup trop de larmes et pourtant, Elsa avait l'impression de ne jamais en verser assez. Son cœur était en miettes et son avenir s'effilochait. Son âme était partie et avec elle, l'un des amours de sa vie. Plus rien ne comptait. Plus rien ne compterait jamais. Plus rien ne pourrait lui rendre son sourire, ce sourire qui s'était brusquement envolé, alors que des ailes poussaient dans le dos d'un enfant innocent. Son enfant. Les larmes coulaient et les sanglots suivaient, secouaient un corps plié en deux face à une réalité qu'elle ne pouvait pas assumer. Les larmes coulaient et c'est d'un goût de sang qu'elles se paraient. Les larmes coulaient, et Elsa ouvrait peu à peu les yeux sur un monde vide de sens. Aiden n'était plus là. Aiden ne le serait jamais plus.

« Madame, je... »

Elsa releva un regard rempli d'une intarissable détresse vers le commissaire qui la dirigeait lentement vers la morgue. Dans ses yeux pulsait une incroyable compassion qui ne soignait et ne soignerait jamais plus le cœur d'Elsa. Son bébé était parti. Son bébé était parti, et rien ni personne ne pourrait le lui ramener. Comprenant de lui-même, l'homme s'abandonna au silence et bientôt, seuls des pas condamnés par le désespoir résonnèrent dans le couloir. Lorsqu'ils atteignirent la porte, Elsa sentit son souffle se tarir. Derrière cette porte se cachait le spectacle le plus difficile de toute son existence. Le policier en charge de l'enquête le savait et, avant d'ouvrir le terrible passage, il se sentit obligé de prononcer les mots qui se perdaient dans son mutisme.

« Je me dois de vous prévenir... Le spectacle que vous allez voir est particulièrement horrible. Vous êtes sûre que... ?
- Oui. »


La réponse avait fusé avec une telle force de conviction que l'homme en sursauta. Plongeant son regard dans celui, dévasté, de la jeune femme, il y lut suffisamment de détermination pour lui ouvrir la porte. Alors, Elsa pénétra dans une pièce aussi glacée que la mort.

« Je vous laisse... »

Elsa hocha la tête et tourna celle-ci vers le centre de la pièce où trônait terriblement la table d'autopsie. Et sur celle-ci...

« N-non.. »

Alors que les larmes coulaient de plus belle, Elsa s'avança doucement, presque précautionneusement, comme si le moindre de ses pas avait pu blesser davantage un corps déjà mort. Son cœur au bord de l'implosion, Elsa arriva jusqu'à son petit et le dévisagea lentement. C'était lui. Malgré les brûlures, malgré la douleur qui sciait ses traits, malgré la peau devenue noire comme du charbon, c'était lui. C'était lui et...

« M-mon amour... »

Et son visage n'était même pas paisible. Aiden avait souffert. Aiden avait souffert et elle, elle n'avait pas su le protéger. Un sanglot vint terrasser le corps de la jeune mère tandis qu'une main qui se voulait caresse glissa sur ce qui avait été, par le passé, la chevelure de l'enfant. Aucune boucle n'avait résisté. Aucun sourire n'illuminerait plus les lèvres déformées par l'horreur. Aucun regard amusé ne lui serait plus accordé. La caresse se fit plus pressante et un nouveau soubresaut de douleur terrassa la mère. Son bébé, son tout petit ne serait jamais plus. Son enfant, l'amour de sa vie était parti et ne laissait derrière lui qu'un flot incroyablement douloureux de souvenirs inachevés. Son grand garçon ne deviendrait jamais plus grand. Ses traits enfantins ne disparaîtraient pas autrement que dans les flammes. Son innocence lui avait été volée et Elsa, Elsa n'avait rien pu faire. Elsa n'avait pas su le protéger, pas su l'aimer suffisamment pour le préserver de toutes les horreurs et face à elle se trouvait le triste spectacle de sa propre déchéance. Elsa n'avait pas été à la hauteur. Et ses propres erreurs s'étaient muées en terrible douleur.

« J-je... »

La caresse se multiplia en centaines d'autres, saccadées par les sanglots de celle qui les prodiguait. Les mots étaient difficiles, coincés dans une gorge qui ne rêvait que de hurler. Elsa serra les dents et fut brisée en deux par une énième secousse née de son désespoir.

« J-je suis tellement désolée... Mon amour... mon bébé... »

Les bras s'ouvrirent pour serrer celui qui ne lui rendrait jamais plus son étreinte. Les bras s'ouvrirent et recouvrirent le corps torturé d'un enfant dont le regard resterait vide de toute lumière pour toujours. Les bras s'ouvrirent et enveloppèrent d'amour le corps de celui qu'ils n'avaient su protéger. Les bras s'ouvrirent pour mieux se refermer sur la douleur d'une mère perdue à tout jamais dans l'horreur.

« M-mon ange, mon tout petit... M-mon grand garçon... »

Les larmes redoublèrent et le monde s'arrêta, perdu au cœur d'une éternelle tourmente. Plus jamais. Plus jamais. Plus jamais. Plus jamais...

« J-je suis tellement désolée... »

Alors, les sanglots se muèrent en hurlements. Aiden était parti. Aiden était parti et doucement, presque vicieusement, les souvenirs deviendraient sa prison. Doucement, les éclats de rire de son fils s'éteindraient sous le crépitement des flammes. Doucement, la beauté de son regard se voilerait sous les cendres. Doucement, le monde se maquillerait de rouge pour mourir dans le brasier de la douleur. Puis, parce que la vie reprenait toujours le pas sur tout le reste, la souffrance s'atténuerait pour laisser place aux convictions. Alors, Elsa saurait. Elsa saurait qu'elle était toujours mère. Alors, en mémoire du premier et pour garantir l'avenir du second, Elsa se relèverait. Alors, les flammes dévoreraient son regard pour que se gravent en elle les mots de toute une vie. Plus jamais ça.








Il fallait faire vite. Elsa n'avait pas le temps de jouer et Caleb encore moins. C'était après lui qu'on en avait.

« Caleb, emmène tout ce qui compte le plus pour toi. On déménage.
- Hein ? Mais pourquoi ?! J-je ne veux pas partir !
- S'il te plaît mon ange, il faut se dépêcher, c'est très important.
- M-mais Aiden, sa chambre, i-il...
- M-mon cœur, Aiden... part avec nous. Et tu sais comment... ? »

Caleb secoua la tête, un air contrarié scellé sur son joli visage. Lui aussi avait hérité des boucles brunes de son père et celles-ci s'agitèrent au passage, comme pour mieux marquer la désapprobation du petit bonhomme. Doucement, Elsa posa la main sur le torse de son garçon, à l'endroit où battait son cœur. Cette sensation la rassura et lui offrit un peu plus de conviction dans la voix.

« Parce qu'Aiden reste là. D'accord... ? »

Caleb hocha la tête, un air semi-dubitatif sur le visage, mais fila chercher ses jouets préférés dans sa chambre. Elsa, quant à elle, attrapa les deux sacs de linge prêts depuis déjà deux semaines, puis se dirigea vers la fenêtre. En bas de l'immeuble, face à l'entrée principale, se trouvaient quatre hommes très baraqués et visiblement très belliqueux. Heureusement pour elle, ils ne semblaient pas connaître la sortie secondaire, qu'Elsa comptait emprunter. Faisant volte-face, Elsa rencontra le regard de Barry. Barry, le poisson rouge qui avait un jour appartenu à Aiden. Barry, le poisson rouge qui représentait la dernière trace vivante du passage de son aîné sur terre. Barry, que son grand avait désiré avec force pendant des mois avant d'obtenir gain de cause. Alors, Elsa comprit qu'elle ne pourrait pas laisser le poisson derrière elle. Poussant un soupir plus qu'audible, elle plaça tant bien que mal les sacs sur son dos et s'empara du bocal qui n'était heureusement pas trop lourd pour être porté.

« J'espère que tu aimes les secousses, Barry... CALEB ? Où tu en es ?! »

Le petit garçon émergea de sa chambre avec un sac à dos d'où dépassaient plusieurs jouets et peluches. Elsa ne lui reprocha rien. Il avait, tout comme elle, le droit d'emporter tous les souvenirs qu'il souhaitait.

« J'hésitais entre Dudu et Bartiméus, alors j'ai laissé Dudu là... »

La contrariété de Caleb était tellement visible que sa mère n'eut pas le cœur de le laisser partir sans sa peluche éléphant.

« Va la chercher. Tu la tiendras à bras, mon cœur. D'accord ? »

Caleb ne se le fit pas dire deux fois et partit en courant chercher le retardataire de tissu. Elsa aussi avait emporté des objets, glissés dans les sacs pleins à craquer déjà présents dans la voiture. Une fois son fils revenu, tous deux coururent dans les escaliers pour atteindre la sortie de secours avant l'arrivée des brutes épaisses qui avaient entrepris de défoncer la porte. Lorsqu'ils eurent passé celle qui leur était destinée, ils purent entendre sa jumelle céder dans un horrible craquement. Caleb lança un regard affolé à sa mère qui lui offrit un sourire rassurant en retour. Tout bas, elle murmura.

« Tout va bien, mon ange. Ils ne nous attraperont pas. Monte vite dans la voiture, d'accord ?
- D'accord. »


Son petit garçon ne se fit pas prier et Elsa jeta presque violemment les sacs dans le véhicule avant d'installer Barry sur un siège et de l'attacher.

« ILS SONT LÀ ! »


Elsa sursauta et se précipita à l'intérieur à son tour.

« CALEB, TIENS TOI BIEN ! »

Démarrant au quart de tour, la jeune mère eut tout juste le temps d'apercevoir trois silhouettes faire irruption dans la ruelle qu'elle venait de quitter.

« Tu as mis ta ceinture mon cœur ?
- O-oui maman... !
- Parfait. Maman va faire quelque chose que tu ne devras jamais reproduire quand tu seras grand. D'accord ?
- O-oui.
- C'est bien mon amour. Je t'aime.
- M-moi aussi... »


Alors, Elsa accéléra brutalement pour semer de potentiels poursuivants, sûre et certaine que Barry le poisson rouge n'avait jamais vécu de telles sensations fortes. En quittant ces lieux, c'était une page de leur histoire que la petite famille tournait. De quatre, ils étaient passés à trois puis à deux. Elsa se fit la promesse de ne jamais finir seule. Si l'un d'entre eux devait mourir, ça ne serait certainement pas Caleb.







Deux mois. Cela faisait bientôt deux mois qu'elle et son fils étaient en fuite et qu'ils déménageaient à peu près toutes les deux semaines. Elsa enchaînait les petits boulots mal rémunérés et les quittait du jour au lendemain pour fuir dans un autre lieu, un autre endroit où espérer au moins un minimum de sécurité, en vain. Depuis le début, cela finissait toujours de la même manière. Les membres de la secte finissaient toujours par les retrouver. Et la petite famille se devait toujours de fuir.

De cette vie, Elsa en avait profondément marre. Son fils de huit ans avait besoin d'un minimum de stabilité qu'elle n'était pas à même de lui offrir et peu à peu, une idée avait fini par germer dans l'esprit de la jeune femme. Depuis, les mêmes mots étaient revenus inlassablement au coin de ses pensées, jusqu'à ce qu'Elsa se décide enfin à céder. Alors, la jeune mère s'était lancée dans une quête impossible, folie douce qui lui aurait valu les regards gênés de ses proches, si proches elle avait encore. Elsa s'était lancée dans cette quête et, après deux mois de recherches acharnées, après tous les indices laissés par son fils et récoltés au compte-goutte auprès des murmures des allées, Elsa avait fini par trouver. Trouver l'endroit théorique où se situait Poudlard. Trouver le seul endroit au monde où son fils, son tout petit garçon déjà trop mature serait en sécurité. Alors, sur un coup d'instinct qu'elle ne regrettait pas le moins du monde, Elsa avait pris son fils, sa voiture, son poisson et ses affaires, puis était partie sur les routes à la recherche de ces ruines qu'elle avait situées sur une carte. Faire le trajet lui avait pris des jours et lorsqu'elle était enfin arrivée dans les grandes plaines verdoyantes d'Ecosse, Elsa avait préféré laisser son fils en sécurité dans la voiture.

« Tu te souviens de ce que je t'ai expliqué, mon cœur ? »

Le petit garçon hocha la tête.

« Je me cache et je fais comme si la voiture était vide jusqu'à ce que tu reviennes. Je n'ouvre à personne d'autre qu'à toi et si tu ne reviens pas, j'appelle le numéro qui est dans la boîte à gants.
- C'est bien mon amour. Maman est très fière de toi.
- Je t'aime maman.
- Moi aussi mon cœur, moi aussi... »


Après ça et non sans un dernier regard inquiet en direction de la voiture, Elsa s'était éloignée, à pieds, dans les steppes écossaises. Elle avait marché des heures et des heures, jusqu'à trouver les ruines tant espérées, celles-là même qui situaient la si prestigieuse école de magie. Le cœur au bord des lèvres, Elsa soupira. Ici se jouait l'avenir de son tout petit.

« I-il y a quelqu'un... ? »

Il n'y eut bien évidemment aucune réponse. Si quelqu'un la voyait, celui-ci refusait de se dévoiler à ses yeux, et avec raison. Elsa ne s'était pas présentée et aurait pu être n'importe qui, dont l'une de ces illuminés qui traquaient les sorciers pour les tuer.

« J-je... m'appelle Elsa Wilson. »

Reprenant un souffle qu'elle peinait à conserver, elle continua. Les mots suivants, étaient non seulement décisifs mais surtout très difficiles à prononcer.

« M-mon... fils aîné était élève dans cette école. I-il... s'appelait Aiden. Aiden Wilson. Quand son père est parti, j'ai fait changer leur nom, à son frère et lui. M-mais vous vous en moquez, je suppose... J-je... Suis venue vous voir parce qu'Aiden est... »

La phrase se coinça dans sa gorge et ce fut un sanglot qui vint la déloger. Pour Caleb, Elsa insista.

« Mort. Aiden a été tué par des malades et... je crains pour la vie de son petit frère. I-il s'appelle Caleb. Caleb Wilson. Et lui aussi, il... Il est comme vous. »

Les propos furent libérateurs pour la jeune mère et c'est avec davantage d'aisance qu'elle reprit la parole.

« J-je... je suis venue vous demander de nous accueillir ici. Ça fait des mois qu'on nous cherche et... je refuse que Caleb finisse de la même manière que son frère. J-j'ai ramené la baguette d'Aiden, pour vous prouver que je dis vrai. V-vous regardez... ? »

Devant l'absence de réponse, Elsa sortit de son sac le morceau de bois chargé de trop de souvenirs qu'elle conservait si précieusement. Elle le leva haut, très haut au dessus de sa tête et murmura une prière qui ne fut jamais exaucée. Au bout de plusieurs minutes à tenir dans cette position, Elsa s'impatienta.

« I-il y a quelqu'un, pas vrai... ? »

Le doute se fraya un passage au creux de ses entrailles et son regard, doucement, se fit moins déterminé. Et si... ? Si, depuis tout à l'heure, il n'y avait jamais eu personne ?

« I-il y a forcément quelqu'un qui m'écoute, hein... ? J-je ne peux pas m'être trompée. J-je suis sûre de moi... ! J-je sais que vous êtes là, alors répondez-moi ! »

Seul le bruit du vent s'attarda dans ses cheveux pour lui répondre.

« J-je sais que vous m'écoutez ! J-je... J'ai besoin de vous ! J-je ne suis pas capable de protéger Caleb, alors s'il vous plaît... ! Prenez-nous ici ! J-je suis prête à... faire le ménage dans tout le château s'il le faut, j-je ferai la cuisine, je me rendrais utile, mais par pitié, ouvrez-moi Poudlard ! »


Face au silence obstiné des lieux, Elsa se jeta à genoux, comme si ce geste, si plein de détresse, avait pu suffire à adoucir le cœur de ses geôliers. Situation paradoxale pour celle qui se trouvait dehors et suppliait pour entrer. Au terme de quelques heures durant lesquelles elle pleura, implora, appela, insulta, hurla, Elsa dût se rendre à l'évidence. Personne ne les aiderait. Personne d'autre qu'elle ne chercherait à protéger son fils. Elsa était seule. Ils étaient seuls. Cette réalité la frappa à la  manière d'une claque. Amère, en colère, dévastée et pourtant décidée, Elsa tourna les talons. Si elle devait tout donner pour protéger Caleb, elle le ferait. Et cela sans l'aide de sorciers incapables d'entendre le cœur désespéré d'une mère en détresse.








To be continued...

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  • comment avez vous trouvé le forum ?Grâce à l'intervention de l'une de vos admins qui a répondu à une recherche de forum !
  • Un commentaire ?Très beau forum qui répond à tous mes critères qualitatifs !


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Caractère & physique en option

A retrouver en première partie.

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MessageSujet: Re: "Ni haine ni peine ne battront l'amour que j'ai pour lui." [Elsa Wilson]    "Ni haine ni peine ne battront l'amour que j'ai pour lui." [Elsa Wilson]  - Page 2 I_icon_minitimeDim 11 Juin - 19:25


FELICITATIONS !
L'histoire commence maintenant !
Enfin te voilà validé ! Tu es enfin prêt à partir à l'aventure avec nous.
Mais avant toute chose, il faut recenser ton métier, ton avatar, ton nom et prénom afin que l'on t'ajoute aux différentes listes. Si tu possèdes un don ou un pouvoir en particulier, n'oublie pas de venir le recenser ICI . Tu peux également créer ta fiche de liens ainsi que de tenir ta liste RP à jour pour plus de simplicité dans la gestion de ton personnage. Tu as également la possibilité de demander un rp dans ce sujet, où quelqu'un de fort sympathique te répondra.

Si tu as la moindre question, n'hésite pas à contacter les membres du Staff. Nous sommes là pour te guider et t'apporter tes réponses.

Bon jeu !
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