Londres, le 15 mai.
Encore un entretien. Aedan venait de rencontrer deux jeunes hommes tout juste sortis de l'école et qui étaient parvenus à remonter jusque lui. Impétueux, imprévisibles et violents, ils voulaient rejoindre la Résistance pour mener une vendetta privée contre un groupe de moldus. Ils avaient été sourds aux explications du professeur et avaient même fini par s'emporter contre lui. Il avait été contraint de modifier leurs souvenirs et de s'esquiver rapidement du café où ils avaient eu rendez-vous.
Ce genre de contacts devenaient de plus en plus fréquents et il se promit de demander plus de discrétion aux membres déjà recrutés.
Il poussa la porte de la boutique d'Ollivander sur le chemin de Travers et se sentit immédiatement nostalgique. Il était venu ici, de nombreuses fois, quand le propriétaire n'était pas même l'actuel. Il était venu seul, puis avec des amis, puis avec Cait lorsqu'elle avait perdu sa baguette. L'odeur de vieux bois le saisit instantanément et il se figea un instant à la porte afin de la savourer.
Une femme était présente dans la boutique avec son jeune fils et s'entretenait avec le commerçant. Âgé, cheveux blancs, sourire engageant, il avait bien l'air de famille des Ollivander. Il entendait depuis l'entrée sa voix grave et le rire de la femme.
Aedan s'assit sur une chaise dans l'entrée, attendant son tour et sortit de sa bandoulière une Gazette publiée le matin même. Une nouvelle attaque dans le nord du Pays, deux sorciers brûlés vifs, encore. Des mauvaises nouvelles chaque jour, des récits cauchemardesques sur des poursuites à travers le pays, des chasses à l'homme armées.. Il lui faisait froid dans le dos de savoir certains de ses hommes là-haut, cherchant une piste pour remonter aux meurtriers. Il releva le regard, et s'aperçut que le vieil homme s'était approché de lui et lui avait parlé.
Il attendait vraisemblablement une réponse, et Aedan choisit de taper à côté.
- Vous avez lu la Gazette ce matin? C'est horrible toutes ces attaques... Et on a l'impression que le Ministère ne fait rien.