"Qu'est-ce que la vie ? Sinon une courte flamme avant que ne retombent les cendres ?"

Orcus Jugson, la trentaine à peine entamée, est un sorcier issu de l'une des plus grandes familles de Sang-pur. Si la lignée des Jugson n'est pas aussi réputée que celle des Black, Lestrange ou Malefoy, elle n'en est pas moins une famille connue pour ses idées réactionnaires et son affinité pour la magie noire. Chacun sait que tous les membres de cette famille ont servi les idées des mages noires les plus dangereux de l'histoire et répugnent les individus de statuts de sang dit « inférieurs ». Tous, ou presque, car chaque famille noble compte dans ses branches des traîtres à leur sang.

Orcus a mené une enfance banale mais très solitaire. Bien que vivant à Londres, ses parents ne le laissaient guère profiter de la vie du chemin de traverse et il ne voyait des enfants de son âge que lors de rares visites d'amis partageant leurs idées et encore, aucun d'eux n'étaient du genre à partager ces jeux bruyants qui faisaient la joie des bambins dans le reste du monde. L'enfant qu'il était ne se posait guère de questions concernant les préceptes sur la pureté du sang enseigné entre ces murs, ni sur les activités controversés de ses parents jusqu'à ce soir de printemps.

Il avait environ 9 ans lorsque son père rentra d'une mission où il avait échoué, rejoint dans la petite cour de leur maison de ville par le Seigneur des Ténèbres. Bien qu'on lui eut interdit de sortir de sa chambre donnant sur la rue, le jeune Orcus désobéit et se précipita au grenier d'où il pourrait avoir une parfaite vue sur ce qu'il se passait. Il garderait à jamais l'image de son père plié en deux et hurlant de douleur tel un porc qu'on égorge sous les rires de plaisir de son Maître. Il resta pétrifié devant ce spectacle, incapable de s'en détourner jusqu'à ce que la punition prenne fin et que le plus grand mage noir de tous les temps disparaisse loin de leur maison. Il dévala alors les escaliers et se jeta en pleurs dans les bras de son père pendant que sa mère, debout dans l'embrasure de la porte donnant sur le jardin, le regardait avec une mine de dégoût et de déception. Son père, qu'il avait toujours trouvé si fort, avait à présent le nez et la bouche perlant de sang et un regard de fou, il était à bout de force pourtant il ne sembla avoir aucun mal à retourner une baffe sur l'enfant, le projetant violemment à terre. « La faiblesse est une abjection » lui dit-il. Orcus prit alors conscience que ses parents n'avaient jamais voulu d'un fils pour l'aimer, mais pour faire de lui un être forgé pour servir leurs idées, pour qu'il devienne à son tour un monstre capable de tuer et torturer sans ciller. Toutes les années suivantes confirmèrent que s'ils lui avaient donné la vie, ils n'hésiteraient pas à la lui reprendre s'il les décevait. Plus que la présence du Lord sombre ou de la gifle, c'est l'idée qu'il n'aurait jamais le choix qui le terrorisa le plus cette nuit là.

Ce qui allait être la ruine de sa famille devint sa meilleure chance. Orcus était encore un enfant lorsque la guerre contre Vous-Savez-Qui s'acheva, mettant fin à son règne de terreur. Son père, porteur de la marque, fut envoyé à Azkaban et sa mère s'installa dans une maison de campagne pour vivre en recluse. Hélas pour lui, c'est dès la rentrée suivante qu'il fit son entrée à Poudlard, maison Serpentard pour ne rien arranger. Quelques mois seulement après la bataille qui avait fait tant de victimes, porter le nom de son père Mangemort firent de ces premières années un enfer. Rejeté et malmené pour son nom, incorporé dans une maison confortant l'idée qu'on se faisait de lui, froid et distant avec ceux partageant son dortoir, il expia les pêchés de ses parents durant 4 longues années, se renfermant dans un mutisme qui rendrait sceptique quant à sa véracité quiconque faisait sa connaissance aujourd'hui. Durant ces années, personne ne su ce qui se passait dans la tête de cet adolescent trop discret et dépourvu de confident, et personne n'aurait pu dire que chacune des paroles et des actions des membres de sa famille lui soulevaient le cœur. D'abord pour le statut de souffre-douleur qu'il leur devait, et plus tard par une honte croissante pour leur agissement lorsqu'il prit la pleine mesure de tout le mal que ces derniers avaient semé.

Pour fuir cet environnement tout sauf épanouissant, le jeune Serpentard travailla comme un acharné afin d'être pris pour un échange scolaire. C'est ainsi qu'il fit ses dernières années de scolarité en Afrique dans l'école de Uagadou. L’immensité de l'école et l'éloignement lui promettaient un anonymat tant espéré, son statut d'étranger lui offrit bien plus. Pour la première fois, Orcus fut accepté et se fit des amis, bien loin de la sombre réputation héritée de ses aïeuls. C’est dans cette école qu'il forgea l'adulte qu'il était devenu à présent.

De mutique, le jeune homme devint beau parleur, de distant il gagna la réputation de sociable connu pour ses traits d'humour typiquement Anglais. Il y gagna également une certaine maîtrise de la magie sans baguette, très prisée dans cette école où l'on vous enseignait qu'il était capital de ne pas être dépendant d'un artefact pour utiliser sa magie. Si les sortilèges les plus puissants exigeaient toujours l'utilisation d'une baguette, il était devenu capable de projeter la plupart des sorts seulement grâce à des mouvements complexes de ses mains. Dans ses moments de calme, il s'adonnait à des enchantements inoffensifs de ce qu'on appelait là bas « de la belle magie » devenu le seul vrai hobby de l'adolescent (hormis la mandragore et le filet du diable).

Une fois diplômé, il prit une année sabbatique pour voyager avant de rentrer au pays, bien décidé à améliorer encore ses connaissances en magie et à mener sa propre vie en évitant au maximum ce qu'il restait de sa famille. De cette dernière, il conserva néanmoins quelques traits tels qu'une forme d'arrogance, de snobisme, un puissant orgueil, un attrait pour les mondanités et une élégance très poussée. Il connaît aussi quelques tours de magie noire qu'on lui a enseigné à l'abri des regards durant son enfance. En attendant d'hériter de la fortune familiale, il a d'abord enseigné à titre privé les rudiments de la magie sans baguette avant de rejoindre des formations supérieures plus poussées basées sur des échanges internationaux. Si ça ne tenait qu'à lui, il vivrait dans l'oisiveté la plus complète, pour le meilleur et surtout pour le pire. Son travail est sans doute, à son insu, une bouée qui le maintient à flot.

S'il est devenu sociable, en revanche on ne lui connaît aucun ami proche ou relation amoureuse de longue date, raison pour laquelle de nombreuses personnes restent soupçonneuses quant à ses réelles opinions. Son retour à Poudlard en tant que professeur pourrait d'ailleurs faire ressurgir une animosité et une défiance auxquels il s'est habitué avec les années...

… Du moins, c'est ce qu'il veut faire croire, car au delà de ce beau vernis, Orcus ne s'est pas vraiment remis de ses années douloureuses, et porte même le poids de la culpabilité parentale. En découla un attrait pour l'alcool, un penchant pour la mandragore et ses affiliés, et une profonde solitude camouflée sous le masque de la désinvolture.

Orcus est issu d'une famille connue pour avoir en tout temps trempé dans la magie noire jusqu'au cou et défendu la suprématie des sang-pur, l'héritage qu'il en a reçu ne lui a pas été des plus profitables (cf « story »).

Mrs Jugson est toujours en vie, elle vit recluse dans un manoir quelque part au nord de l'Angleterre, là où le climat glaciale se conjugue parfaitement avec son cœur. Orcus ne l'a pas revu depuis des années, mais il l'imagine très bien maudire ces sangs-de-bourbes responsables de la chute de sa famille et répéter un « je l'avais bien dit ! » au vide qui l'entoure en lisant les nouvelles concernant le soulèvement des sans-pouvoirs.

Mr Jugson est toujours à Azkaban depuis la défaite de Vous-Savez-Qui, mort ou survivant encore malgré les années.

Orcus n'attend guère plus qu'une ultime nouvelle les concernant, celle qui lui proviendra du Magenmagot pour le nommer unique hériter des biens familiaux. En attendant il préfère se tenir éloigné d'eux, autant pour son propre bien que pour le leur.

Il n'a jamais été marié, n'a jamais eu d'enfant, et personne ne lui connaît d'histoire de cœur sérieuse.

Orcus est un sorcier compliqué et très ambivalent. On pourrait dire de lui qu'il est un homme au deux visages. Extrêmement sociable en apparence, on ne lui connaît pourtant aucun ami proche ni aucune relation amoureuse suivie. Londonien pur souche, il apprécie les mondanités et les frivolités... lorsque le moment s'y prête.  S'il aime par dessus tout l'oisiveté et la décadence, il peut aussi se montrer très arrogant, orgueilleux voir rigide. Il a l'humour facile et débite les bons mots plus vite qu'un auror dégaine sa baguette, ce qui le rend sympathique à moins que vous ne fassiez les frais de ses sarcasmes. C'est aussi un homme qui ne laisse rien au hasard, rien dans ses propos ou dans ses actes n'est jamais vraiment spontané.

Il a hérité de l'assurance de sa famille et affiche souvent un comportement que l'on pourrait qualifier de princier, ce qui peut le rendre aussi attirant que détestable de prime abord. S'il semble très entouré en société, il est en réalité un grand solitaire. Pour qui sait voir au delà des apparences, son comportement mondain est d'avantage une carapace maintenant quiconque à distance qu'une véritable vanité. Il est seulement celui que l'on apprécie autant que l'on redoute, celui que l'on préfère avoir pour allié que pour ennemi ce qui lui suffit, du moins c'est ce dont il essaye de se convaincre.

Outre son travail (non), Orcus aime un peu trop la boisson et les substances illicites. Tout comme sa difficulté à se lier à qui que ce soit, ces travers sont les conséquences de ses blessures et de la culpabilité qu'il porte toutes imputables à son nom. Solitude et dépendances sont les conséquences d'une personnalité fragile et bancale, bien loin de l'image qu'il cherche à se donner.

Très grand et d'un physique sec, son apparence est pour lui très importante. De son héritage de sang-pur il conserve une certaine fierté et une élégance. Il affectionne particulièrement les costumes 3 pièces qu'il assortit avec soin, privilégiant des couleurs originales pour marquer son excentricité et son appartenance au monde sorcier. Il est toujours très soigné de la pointe des chaussures à la moindre mèche de ses cheveux.

Il a effectué ses 4 premières années à Poudlard, maison serpentard, puis il a étudié à Uagadou en Afrique jusqu'à ses aspics. Après 2 années de voyages et de petits boulots, il s'est décidé à entamer des études supérieures internationales en sortilèges et enchantements. Il est à présent professeur de sortilèges avancés et entame sa première année en tant que tel à Poudlard.