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 I've seen old men drunk singing the blues

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MessageSujet: I've seen old men drunk singing the blues   I've seen old men drunk singing the blues I_icon_minitimeJeu 11 Mai - 21:39

Jeudi 10 septembre 2020

Cela faisait une dizaine de jours que la rentrée avait eu lieu à Poudlard. Le château avait repris une activité normale ; aussi normale que possible dans une école de magie. La plupart des habitants du château s’étaient habitués à l’ambiance si particulière qui régnait dans les couloirs animés de l’école ; sauf peut-être les nouveaux élèves, première année ou nouveaux arrivants du projet universitaire, qui s’étonnaient des multiples fantaisies qui ne faisaient qu’un avec le reste de Poudlard.

Logan ne se lassait jamais de ces regards interloqués qu’on pouvait lire sur les visages encore inconnus quand un fantôme surgissait de derrière un pan de mur nu ou qu’un tableau s’offusquait bruyamment des remarques insolentes que faisaient quelques historiens de l’art en herbe sur la qualité de leur arrière-plan. Ce qu’il aimait par-dessus tout, c’était sûrement les regards admiratifs ou empreints de gratitude qu’on pouvait lui adresser, comme ceux d’un groupe de nouveaux étudiants lorsqu’il avait dissuadé Peeves de continuer à leur envoyer des grenouilles encreuses mortes, quelques jours auparavant.

La journée du jeudi était la plus légère dans l’emploi du temps de Logan : un cours magistral en matinée, et deux heures de travaux dirigés en droit pénal tard dans l’après-midi, ce qui laissait à l’étudiant une sacrée pose pour faire ce qu’il lui plaisait. Ainsi, quand son professeur d’histoire eut conclu sur les facteurs de déclenchement de la première révolte gobelin (au XVIème siècle), Logan resta quelques instants sans bouger sur son siège, ne prêtant aucunement attention au chaos dans lequel les étudiants se bousculaient pour sortir au plus vite de l’amphithéâtre.

Les yeux dans le vide, l’étudiant se demandait où il pourrait passer le temps cette fois-ci. Le jeudi précédent, il avait récupéré de la nourriture des cuisines et s’était installé sur une pente du parc du château, profitant de la fin d’été écossais. Le problème, c’est qu’il se serait particulièrement ennuyé si ses frères ne l’avaient pas rejoint dans un pique-nique familial qui aurait bien valu une photo encadrée dans le salon des grands-parents. Il avait beau aimer ses frères, il subissait suffisamment leur compagnie pendant les vacances pour l’apprécier quand ils se retrouvaient à Poudlard.

Logan se leva enfin, ses affaires rangées en un coup de baguette, et se dirigea vers les portes de sortie de l’amphi, en haut des marches. D’un pas assuré et rapide, il avança à travers l’aile universitaire jusqu’à parvenir au hall d’entrée de l’école. Il entreprit de faire un rapide détour par les cuisines, où il obtint des elfes de maison un panier d’où s’échappaient des odeurs alléchantes. Cheddar, bacon grillé, pâte feuilletée… Il y avait sûrement cinq plats différents, sans compter les douceurs que les elfes lui avaient apparemment réservées pour le dessert. En revenant dans le hall d’entrée il prit soin de ne pas poser le regard sur le stand de la S.A.L.E. qui appelait à donner de l’argent pour financer un projet d’aide aux elfes de maison maltraités (cela ne l’avait cependant pas empêcher de sentir le regard hargneux que l’une des militantes - une de ses ex de l’époque où il arborait encore le blason rouge et or - lui avait destiné) et passa les portes en chêne massif qui laissaient entrer le soleil de fin de matinée.

Sifflant gaiement une vieille chanson pop moldue, il descendit la pente douce du parc, et atteignit le portail qu’il ouvrit d’un coup de baguette magique en se remémorant le mot de passe que lui avait communiqué l’administration. Il avait prit soin de ne pas le formuler à voix haute, pour éviter que les élèves assis contre le mur d’enceinte ne puissent entendre les mots magiques qui leur garantiraient la liberté pour au moins quelques mois. Non pas qu’il avait décidé d’adopter une attitude éthique et responsable vis-à-vis de ses cadets (il laissait ça aux anciens préfets), mais la direction leur avait bien précisé que de lourdes sanctions leur seraient imposées s’ils décidaient d’aider quelques petits apprentis sorciers à quitter le château (une Beuglante leur avait même été adressée, à la coloc’).

Parvenu de l’autre côté, il pivota sur lui-même et disparu dans un craquement sonore. Lorsqu’il émergea du non-être dans lequel il se trouvait à chaque transplanage, il faisait face à la grand-rue de Pré-au-Lard. Un sourire s’afficha sur le visage de Logan, qui s’avança vers l’un des bâtiments les plus imposants : les Trois Balais. Là était sa destination. Ici, il pourrait déguster tranquillement les plats préparés avec soin par les elfes tout en sirotant un délicieux cocktail revigorant.

Lorsqu’il entra, il fut satisfait de voir qu’en ce début d’année, peu de gens s’étaient mis en tête de fréquenter l’établissement : les sorties scolaires ne commenceraient que dans un peu moins de trois mois ; les étudiants préféraient encore conserver leur argent ; et les professeurs n’éprouvaient pas encore le besoin vital de voir le moins possible leurs élèves hors des cours. Il salua la barmaid d’un mouvement de tête (accompagné d’un sourire en coin dans une parfaite attitude de crâneur) et s’accouda au bar.
“- Je vais te prendre une Bièraubeurre pour commencer, Perdita, dit-il d’une voix qui se voulait suave.
- “Pour commencer” ? releva la barmaid en haussant un sourcil d’un air circonspect. Il est à peine onze heures…
- Il est plus que majeur, répliqua Logan en affichant une moue associée à un regard espiègle mais teinté d’une lueur de défi.

La barmaid céda et partit s’affairer à lui préparer sa commande. En attendant, Logan parcourut la salle des yeux : parmi les quelques clients, il put voir un homme très pâle souffrant d’une affreuse brûlure sur la partie droite de son visage, qui buvait une Sang’ria en attribuant de nombreux noms d’oiseaux à ce “maudit soleil d’été” ; et croisa le regard d’un visage qui lui était familier. C’était un homme qu’il avait déjà vu plusieurs fois, et il était même persuadé l’avoir déjà vu en photo dans les journaux. C’était un Auror.

Songeant aux multiples bêtises et infractions qu’il a pu commettre dans les environs et parfois dans l’enceinte de cet établissement même, il s’efforça d’adopter une attitude qui se voulait la plus impassible possible lorsqu’il passa devant l’Auror, ce qu’il regretta aussitôt assis en réalisant qu’il devait sûrement avoir eu l’air plus coupable qu’autre chose. Pour une obscure raison, se trouver en présence d’un Auror qui n’était pas sa mère le rendait très mal à l’aise. Peut-être était-ce lié à sa rancoeur vis-à-vis du Ministère, ou au fait qu’il avait probablement affaire à un tueur - les Aurors n’étaient après tout pas connus pour être tous des enfants de coeur - mais il ne se sentait pas serein.

Il s’efforça de garder une attitude détachée et sortit de son sac son exemplaire des Magies oubliées : traité sur les formes de sorcellerie pré-instrumentales, dans lequel il plongea son attention, adressant parfois des regards en coin en direction de l’Auror. Une question finit par s’imposer alors qu’il relisait la même ligne sur l’utilisation de plaques d’écriture dans les civilisations du Croissant fertile pour la quinzième fois : qu’est-ce qu’un Auror pouvait bien faire aux Trois Balais ?
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Trevelyan Valentine
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MessageSujet: Re: I've seen old men drunk singing the blues   I've seen old men drunk singing the blues I_icon_minitimeDim 14 Mai - 21:49

Quelque part dans un coin du bar, une chope de Bièraubeurre reposée brutalement par son propriétaire se délesta de quelques gouttes sur le plancher. En y trempant par accident ses jolies bottines, Perdita les étala en grimaçant sur un sol déjà malmené par des années d'occupation alcoolisée. La tenancière déposa sur une table au vernis impeccable une chope immense, débordant presque d'une bière brune et corsée, aussi réconfortante que le soleil qui s'essayait dehors à quelques bouts de rayons. Le cuir d'une mitaine souple se glissa tout autour du verre et en porta la mousse épaisse jusqu'aux lèvres cyniques d'un Auror, cerné de bleu aux yeux à force d'être cerné d'ennemis.

Trevelyan en soupira d'aise, lorsque la bière - de la Paralyzer, la meilleure -  lui dévala la gorge en la dépoussiérant un peu de l'agitation de ces derniers jours. Rédiger ce foutu rapport lui avait collé une migraine dont il se serait volontiers passé, mais il n'avait pas su, ne l'avait jamais pu, couper à ces saloperies administratives. Ce n'était pas faute d'avoir tenté de filer en douce et coller toute la tâche ingrate à son imbécile de disciple. Ça ne lui aurait vraiment fait aucun mal d'y plonger le nez, au lieu d'aller courir les jeunettes trop impressionnables du département juste au-dessus. Le badge d'Auror semblait avoir sur lui et ses proies trop faciles un genre d'effet hypnotisant, ou bêtifiant, que Valentine allait fissa s'occuper de rectifier. Il n'était déjà pas d'accord pour qu'on lui refourgue un apprenti, mais le directeur avait insisté - votre expérience ceci, votre vécu cela, ça vous assagira... Il avait rarement entendu autant de conneries débitées en un seul discours. Et il s'était retrouvé avec un petit jeune qui devait lui coller aux basques tout le temps que duraient ses heures de service, à qui il faudrait vite mettre un peu de plomb dans le crâne.

Devant l'ampleur de la tâche à venir, l'Auror haussa les sourcils pour lui-même en contemplant d'un oeil vague un point indéterminé, et se secoua d'une seconde gorgée de sa Paralyzer. La bière tenta bien d'écumer l'auburn négligé de sa barbe, mais Valentine gomma l'assaut mousseux d'un revers du pouce.

Ses yeux balayèrent rapidement le périmètre, analysant plus par réflexe que par réelle envie les alentours. Quelques piliers de bar habituels, qui semblaient être destinés à finir sur le zinc des Trois Balais des suites d'un maléfice de Glu Perpétuelle un peu trop bien dosé. Un groupe de sorcières, ménagères de moins de cinquante ans, qui s'indignaient en piaffant tout ce qu'elles pouvaient du prix alarmant des chrysopes. Et puis des inconnus de passage, sur lequel l'oeil averti de Valentine s'attarda un moment comme pour jauger leurs intentions d'un regard et d'un seul. Il haussa les épaules, peu convaincu. Les sorciers louches filaient généralement tout droit se terrer dans les méandres obscurs de l'Allée des Embrumes, pas s'enliser dans la torpeur conviviale des Trois Balais. Non, ceux-là ne lui semblaient pas présenter le moindre risque. Mais par pure habitude ou par déformation professionnelle, même dans ses instants de relâche, l'Auror couvait du regard en permanence tous ceux qui l'entouraient. Il avait vu trop de gueules d'anges se transformer en déments d'un battement de cil pour amoindrir sa garde.

Quand un rayon de soleil ambra la mousse de sa Paralyzer à l'arrivée d'un petit nouveau, Valentine lui jeta un regard furtif, capturant d'un coup et son visage, et son comportement. En constatant qu'il arborait le même sourire crâne et bêtement béat que son apprenti, l'Auror en conçut un affliction si forte qu'il contempla l'idée d'un suicide dans les tréfonds de sa bière avec le plus grand des sérieux.

"Je vais te prendre une Bièraubeurre pour commencer, Perdita", entendit-il fièrement parader le jeunot en secouant la tête de gauche à droite, se retenant à grand peine de lui faire une remarque.

Une bièraubeurre "pour commencer" ! A midi ! Faites place les vieux, j'ai vingt ans et du lait qui pisse encore du nez, mais je suis assez rebelle pour boire de la bière à midi dans le village de ma fac, ok ? Appelant l'alcool au secours de son existence d'une longue gorgée, il rejeta la tête en arrière contre le dossier de la banquette, et regarda l'étudiant se frayer un chemin vers sa table d'un air de crabe prêt à être pêché, fuyant dans les fissures de rochers. Le réflexe qu'avait la majorité des sorciers de vouloir paraître propre sur eux en présence d'un Auror était toujours une merveille de théâtre douloureusement mauvais. Voyant le gamin dégainer un pavé à bouquiner pour se donner une contenance, Valentine clôt les yeux un moment en gardant une main autour de sa bière.

Puis les rouvrit.

Il le regardait, là ?
Oui. Et pas qu'une seule fois. Encore un de ceux à qui on collerait volontiers un Troll en discrétion... Ne restait plus qu'à prier saint Fol-Oeil que celui-ci ne soit pas un candidat à la formation d'Auror, ou il prendrait bien vite la relève de Tonks, piteuse légende du bureau des Aurors en matière de filature. A la troisième œillade lancée en coin que le gamin lui adressa, Valentine se racla la gorge, serra plus fermement sa chope de bière et s'installa sans aucune manière en face de l'étudiant. Sans le moindre sourire, il referma les pages que le jeune parcourait quelques instants auparavant  d'une main autoritaire et s'arrangea pour le choper entre quatre yeux.

"Crache le morceau. Tu as fait une connerie, ou c'est parce que tu veux en faire avec moi dans une allée sombre que me louches autant dessus ? Je te préviens, je suis pas sûr de pouvoir assurer face à un gros malade comme toi, qui prend de la Biéraubeurre pour commencer", acheva-t-il en un sourire goguenard en accentuant d'un air moqueur les derniers mots.


Dernière édition par Trevelyan Valentine le Ven 19 Mai - 17:22, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: I've seen old men drunk singing the blues   I've seen old men drunk singing the blues I_icon_minitimeLun 15 Mai - 16:16

Logan n’avait pas pour habitude d’agir d’une manière aussi étrange. D’habitude, il se débrouillait plutôt bien pour se fondre dans le paysage, comme si son corps possédait une capacité d’adaptation à l’environnement dans lequel il se trouvait. Ses trois dernières années à Poudlard l’avaient bien démontré : il pouvait aussi bien s’entendre avec les fêtards invétérés cachés derrière le terrain de Quidditch pour fumer des herbes volées dans l’une des serres qu’avec les expérimentateurs ténébreux qui cultivaient une obsession morbide pour la magie noire (même si Logan préférait clairement la compagnie des premiers à celle des derniers).

Malgré cette facilité sociale, l’étudiant ne parvenait jamais à conserver son total sang-froid lorsqu’il se trouvait en présence de quelqu’un qui dégageait une présence imposante. Il avait beau être une grande gueule et avoir du répondant, l’ex-Gryffondor savait interpréter les attitudes qui trahissaient les personnalités plus fortes que lui, et cet homme en faisait partie. Plus encore, tout chez lui semblait montrer qu’il s’agissait d’un sorcier avec qui il valait mieux ne pas chercher les ennuis, au risque de se frotter à un individu que l’on pouvait aisément deviner doué en magie martiale. Enfin, la façon dont l’homme était habillé rappelait beaucoup à Logan les habits que revêtait sa mère quand elle partait poutrer du Mage Noir.

En repensant à son Auror de mère Logan se crispa un peu plus et risqua un nouveau regard en direction du client. Il regretta aussitôt en croisant le regard bleu acier de l’Auror, pour qui il semblait que c’était l’oeillère de trop. Alors qu’il replongeait précipitamment ses iris sur sa page, son corps fit un bond dans sa poitrine alors que la voix mentale de Logan s’acharnait en accéléré contre lui : “Nonmaist’estropbêtetupouvaispasparaîtremoinssuspectmaintenantils’approcheespèced’idiotcourspourtavie”.

L’Auror s’était en effet levé de sa chaise, sa chope à la main, et se dirigeait vers l’étudiant, qui fit comme s’il ne s’était rendu compte de rien tellement il était absorbé par le décryptage des hiéroglyphes de nécromancie retrouvés deux siècles auparavant dans des pyramides égyptiennes infestées de momies. Logan ne put jouer la comédie plus longtemps lorsque l’homme referma le livre d’un geste net, précis, autoritaire alors que Logan s’efforçait de retenir sa chope qu’il avait manqué de renverser en retirant sa main du livre par pur réflexe.

Crache le morceau. Tu as fait une connerie, ou c'est parce que tu veux en faire avec moi dans une allée sombre que me louches autant dessus ?

Logan écarquilla les yeux en inclinant légèrement la tête dans un signe de surprise et d’effarement. Il n’y allait pas par quatre chemins...

Je te préviens, je suis pas sûr de pouvoir assurer face à un gros malade comme toi, qui prend de la Biéraubeurre pour commencer, finit-il sur un ton des plus sarcastiques qui eut au moins l’avantage de rendre sa contenance à Logan… Ou une partie de contenance en tout cas.

Après quelques légers balbutiements, Logan répondit avec un sourire tout aussi goguenard que celui de son interlocuteurs inopportun.
La moindre des choses serait de se présenter avant de faire des avances à un inconnu.

Il tira le livre vers lui d’un geste sec, une expression de défi remplaçant le malaise sur son visage.
A moins que vous ne souhaitiez rester anonyme, Monsieur l’Auror.

Il prit bien soin d’accentuer ces derniers mots de la même façon que l’autre l’avait fait, et ne put empêcher un coin de sa bouche de remonter, déformant sa bouche en un petit sourire en coin amusé. Dans sa tête en revanche, il regrettait quelque peu d’avoir dit ça : il craignait que la réaction de son interlocuteur étaye sa théorie quant à sa profession et n’était pas sûr de vouloir savoir si oui ou non il se trouvait bien face à un sorcier d’élite capable de le terrasser sans même bouger un huitième de son corps. Néanmoins, si son analyse s’avérait être juste, l’étudiant serait clairement fier de lui.

Il but une gorgée du contenu de sa propre chope en fixant les yeux clairs, une lueur de défi marquant toujours son regard brun. Ce n'était pas le genre de défi sérieux, plutôt le défi passionné, de mise lors d'une joute verbale avec un imposant individu que l'on aurait pourtant aimé avoir de son côté.
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MessageSujet: Re: I've seen old men drunk singing the blues   I've seen old men drunk singing the blues I_icon_minitimeVen 19 Mai - 19:17

Comme tout ceux confrontés contre leur gré à la bienséance légendaire de Valentine, le gamin gargouilla quelques bredouillements avant de rattraper le fil glissant de ses répliques. Du regard acéré qu'il avait décidé de braquer sur lui, l'Auror le vit carrer des épaules qu'il voulait certainement plus assurées, et reprendre contenance en se collant au visage le même sourire narquois que lui-même lui avait décoché.

“La moindre des choses serait de se présenter avant de faire des avances à un inconnu.”

Vraiment ? Des bribes de répondant. Peut-être que son intrusion à la table de l'étudiant ne se limiterait finalement pas à un aller-retour dans le seul et unique but de couper court à ses oeillades. Valentine n'avait jamais été grand amateur de ces situations pénibles où l'embarras se fait un plaisir de stagner sans que personne le brise. Quand de nombreux autres que lui auraient déserté la taverne ou feint l'indifférence face aux regards de l'étudiant, il avait choisi une confrontation directe que son tempérament rendait inéluctable. Il n'existait que peu de nuances dans la vie qu'il s'était élue, dans les contours qu'il lui avait donnés ; ils étaient aussi affûtés que le tranchant de sa mâchoire, et Valentine les aiguisait consciencieusement chaque aube nouvelle qui enflammait le monde sorcier.

Sans chercher à y opposer la moindre résistance, il laissa l'étudiant ramener vers lui le pavé qu'il avait sans façons arraché à son attention quelques instants plus tôt. Si ça lui faisait plaisir de s'affirmer comme ça... Il flottait sur la bouche narquoise de l'Auror un sourire vague, qui n'attendait que la suite des événements pour se révéler franchement moqueur. Devinant que le gamin n'en avait pas encore fini, Valentine pianota de sa main sa chope de bière. Le verre rendit sous la pulpe de ses doigts un écho sourd, qui propulsa vers la surface quelques bulles épaisses et opaques. Allez, chaton. Crache-le, ce morceau.

“A moins que vous ne souhaitiez rester anonyme, Monsieur l’Auror.”

Tiens donc. Il essaye de griffer.

De la main bouffée de cicatrices qu'il gardait calfeutrée dans la chaleur d'une mitaine de cuir, l'Auror se faufila jusqu'à une cigarette que sa veste gardait en sentinelle. Sans cesser d'harponner le regard du jeune au fond du sien comme pour l'y verrouiller, à mouvements lents et précis, il la cala entre des lèvres qui avaient peu à peu cessé de sourire et l'alluma d'incandescence. Le silence qu'il laissa planer était trop long pour n'être pas un sale avertissement.

"Regardez-moi ça..." murmura-t-il d'un ton cassant en laissant voluter les fumées âcres de sa cigarette dans le fond de sa gorge avide. "Tellement content d'avoir fait le lien avec la photo de l'Auror dans le journal."

Dans ce putain de journal. De toutes les sous-catégories de bouses humaines qu'il existait sur Terre, Valentine méprisait entre toutes la caste de ces nuisibles charognards qui se donnaient le nom de journalistes. Il n'y avait qu'eux pour chercher à pister les Aurors, et diffuser aux yeux du grand public tant bien les noms que les visages sous toutes les coutures de l'élite de défense de tout le peuple sorcier. Le tableau des vautours qu'il avait installé au Bureau des Aurors pour jouer aux fléchettes sur toutes les nouvelles têtes de la Gazette faisait souvent beaucoup rire, mais son aversion pour les journalistes allait bien au-delà. Leur convoitise malsaine envers le moindre glauque petit détail, l'insatiable impudeur avec laquelle ils architecturaient les unes qu'ils placardaient de titres racoleurs - et de photos qui n'avaient rien à y foutre.. Tout ça lui refilait, à peu de choses près, la gerbe.

La dernière fois qu'un cliché de lui avait défiguré la une de ce torchon, Valentine était allé en maltraiter un exemplaire sur les talons de la sombre abrutie qui l'avait prise - une certaine Phyllis Sweeting, blonde à en faire crever tous les clichés du monde. Un sort avait suffi pour qu'il essore un exemplaire du quotidien jusqu'à lui faire cracher toute l'encre sur les vêtements hors de prix de la journaliste, mais cela ne l'avait même pas suffisamment défoulé. Pas plus que n'avait dissuadé de le traquer le doigt d'honneur que sa photo, fidèle à son original, persistait à adresser à tous ceux qui avaient le malheur de s'être procuré cet exemplaire de la Gazette.

Tirant une nouvelle bouffée de sa cigarette, Valentine plissa les yeux. Qu'est-ce qu'il se passait, dans la tête de ce gosse ? Plutôt, qu'est-ce qu'il ne s'y passait pas ? Qui se sentirait aussi bêtement satisfait de lui avoir damé le pion, de révéler son identité dans un bar où des chasseurs de sorciers se régaleraient d'avoir trouvé, là tout pile, tout offert, un Auror à embusquer une fois qu'il aurait bu suffisamment de bières pour perdre ses réflexes ?

Se penchant sur la table pour parler d'une voix rauque si basse que le vacarme ambiant des Trois Balais l'en couvrit totalement, il s'efforça de mettre un peu de plomb dans la bien trop jeune tête de celui qui lui faisait face.

"Dis-moi gamin, tu as lu les articles en plus de gober les images ? Il y a une guerre dans le coin, au cas où ça t'aurait échappé. Des gens qui disparaissent. De bon gros arriérés, qui cherchent des gens comme moi, pour leur livrer le nom des gens comme toi. Histoire  d'avoir deux-trois sorciers à se mettre sous la dent. Tu aimerais que je sois resté anonyme le jour où toi, un de tes copains ou la fille qui partage ton lit serez en danger et que Monsieur l'Auror aura déjà été repéré, sans plus rien pouvoir faire pour vous sauver les miches. Tu feras quoi, ce jour-là ?"

Il haussa un sourcil afin de ponctuer son argument, voulant comme dire : "Ce serait con, hein ?", soulignant à la fois l'incroyable stupidité de l'imprudence dont il faisait preuve.

"Tu feras quoi ?" répéta-t-il tandis qu'il l'observait de deux yeux bleus d'acier, et de l'iris vermeil de la cigarette qu'il tenait ferme entre ses doigts.
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MessageSujet: Re: I've seen old men drunk singing the blues   I've seen old men drunk singing the blues I_icon_minitimeSam 20 Mai - 15:59

Le grand roux avait pris tout son temps pour répondre, après avoir décidé d’embrumer les alentours de la table à laquelle ils étaient assis à l’aide de sa cigarette. Le visage du barbu se décontractait de plus en plus, passant d’un sourire sardonique à une expression plus sérieuse, dont le regard froid semblait fait pour transpercer l’esprit de son interlocuteur (l’ancien Gryffondor était persuadé qu’un séminaire sur les regards intimidants faisait partie du syllabus de la formation d’Auror). Il se décidait finalement à lâcher quelques remarques moqueuses :
Regardez-moi ça… Tellement content d'avoir fait le lien avec la photo de l'Auror dans le journal.

Logan regrettait de plus en plus amèrement d’avoir eu un regard trop insistant en direction du sorcier si sévère. Néanmoins, il comprenait désormais pourquoi il se souvenait mieux de son visage que son nom, qui lui échappait toujours : non seulement il y avait quelques chances - très infimes néanmoins - qu’il se soit trouvé en compagnie de sa mère dans la maison familiale des Bishop, mais sa tête était souvent placardée sur des pages de quelques éditions périodiques, la Gazette se faisant un plaisir d’afficher les portraits d’employés importants du Ministère, comme pour exposer des boucs émissaires.

Logan se souvenait de son cours sur “Le quatrième pouvoir et le gouvernement” qu’il avait suivi l’année précédente, où le professeur avait, afin d’illustrer son propos sur l’évolution du rapport entre les journaux et les pouvoirs politiques, comparé le rôle de la Gazette du Sorcier durant la guerre contre le Seigneur des Ténèbres à celui qu’elle jouait de nos jours, inspirant une méfiance envers le Ministère. Logan n’appréciait de toute façon pas vraiment la Gazette, il laissait ça à Nathan, son petit frère qui rêvait de devenir rédacteur-en-chef pour ce papier précisément. Lui, il était plutôt team Nouvelles du Monde Sorcier, ce journal édité par un concurrent de la Gazette qui se concentrait plutôt sur le Monde Sorcier à l’échelle internationale, et ne réservait que quelques pages à l’actualité britannique (trop peu donc pour pouvoir se permettre de perdre de la place en publiant les visages de chasseurs de mages noirs).

Alors que Logan finissait sa chope, son interlocuteur s’était penché au-dessus de la table, murmurant quelque morale à l’étudiant, comme un père qui expliquait à son fils de 5 ans pourquoi la bêtise qu’il venait de faire ne devait pas être refaite.

Dans un comportement pour le moins puéril, Logan afficha une mine renfrognée pendant toute la durée du sermon, les bras croisés accompagnant une posture désinvolte soigneusement calibrée pour montrer à l’Auror - il était désormais sûr que c’en était un - à quel point ses paroles sur les dangers qui rôdaient par les temps qui courraient l’atteignaient peu.

Logan adressa un regard sombre à l’Auror. Il marquait pourtant un point : la guerre sévissait autour du globe. Une certaine part de Moldus avait beau sembler insensible aux ordres du Pape, quelques groupes de chasseurs de sorciers s’étaient formés, et d’après quelques comptes-rendus des Nouvelles la situation était plus difficile que les sorciers avaient pu le penser de prime abord. Quelques conspirationistes accusaient des gouvernements de prendre part à la lutte, tandis que certains groupes de Moldus accusaient le Pape de troubler l’ordre public mondial. Mais des sorciers disparaissaient bel et bien, c’est ça qui était inquiétant. La seule raison plausible que Logan voyait, c’était que des sorciers prenaient part à la chasse, comme les Ratisseurs lors des migrations vers l’Amérique au XVIIème siècle. Mais il ne pouvait se résoudre à penser que les sorciers puissent se diviser autant à nouveau. Pas après tout ce qu’ils avaient vécu. Pourtant, comme l’avait fait remarquer l’un de ses professeurs, l’Histoire avait beau être faite pour en tirer des leçons, il restait quand même quelques arriérés incapables d’avancer.

A ces pensées Logan se crispa, enhardi par la perspective qu’il lui faudrait peut-être un jour se défendre comme l’avaient fait les générations avant lui. L’Auror insista.
“- Tu feras quoi ?
- Déjà je plains celui qui chercherait à enlever un sorcier entraîné à combattre les mages noirs à une fréquence quotidienne au beau milieu d’un village remplis de sorciers prêts à se battre pour leur liberté" dit-il après un court silence.

Il fut cependant interrompu par Perdita, qui venait débarrasser les chopes et prendre d’éventuelles nouvelles commandes. Logan lui demanda une autre Bièraubeurre et reprit lorsqu’elle tourna les talons.
Je suis capable de me défendre, j’ai pas peur de me battre. Mais avant de me battre, j’essaierais d’endiguer le problème à la source. De toute évidence, à moins que les Moldus ne soient équipés d’une technologie leur permettant de tenir tête à la magie, il y a des sorciers impliqués dans les chasses aux sorcières, et pas simplement des Cracmols.

Il s’interrompit à nouveau lorsqu’une chope vint atterrir devant lui, ce qui lui laissa le temps de réaliser à quel point le début de son intervention pouvait sembler ridicule. "Ouiiii mais je suis un grand garçoooon, je suis un warrior-an". Il effaça cette pensée avec quelques gorgées avant de continuer :
Mais ça, j’imagine que vous l’aviez déjà pris en compte. Après tout, nous avons déjà eu la preuve que des sorciers pouvaient livrer leurs semblables à la barbarie moldue. C’est peut-être un élément de notre passé dont nous devrions nous inspirer pour mettre fin à cette crise.

Il sirota à nouveau sa Bièraubeurre, sa main tapotant sur la couverture de son livre en un bruit régulier semblable à un galop de cheval. Il ne s’attendait clairement pas à ce que l’Auror exprime autre chose que de la condescendance. Mais foutu pour foutu, autant être honnête, même s’il fallait l’être avec celui qui semblait être l’ex-collègue de sa mère le plus antipathique qu’il lui ait été permis de rencontrer.
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MessageSujet: Re: I've seen old men drunk singing the blues   I've seen old men drunk singing the blues I_icon_minitimeLun 5 Juin - 14:17

A en juger par les regards furibonds dont le jeune homme lardait la table dans l'espoir de la dépecer en lieu et place de l'Auror, Valentine ne s'était pas constitué un allié. De l'étudiant au coeur léger se réjouissant d'avance de la fraîcheur de sa bière, et certainement du parfum de Perdita, il avait fait un jeune bougon qui raconterait ce soir à ses amis quelle espèce de vieux con il avait croisé aujourd'hui aux Trois Balais. Sienna lui avait reproché plus souvent qu'à son tour de trop avoir cet effet-là sur les personnes qui croisaient son chemin, le maudissant, lui et sa grande gueule, jusqu'à ce que les fumées d'une cigarette partagée noient de flou son ressentiment. Le gosse pouvait lui en vouloir, mais Valentine le mettait face à des questions que chaque sorcier était dans l'obligation de se poser à la vue du contexte actuel - et cela malgré l'angoisse que pouvait procurer l'idée de devoir chèrement défendre sa vie.

"Déjà je plains celui qui chercherait à enlever un sorcier entraîné à combattre les mages noirs à une fréquence quotidienne au beau milieu d’un village remplis de sorciers prêts à se battre pour leur liberté."

L'Auror acquiesça d'un geste entendu, haussant vaguement les sourcils pour lui-même. Ni lui ni aucun sorcier de sa connaissance ne faciliterait leur mort aux chasseurs de sorciers qui la désiraient tellement fort, mais Valentine plaignait tout aussi puissamment leur propre peuple face aux armes inconnues que les moldus avaient en leur possession. La dernière réunion du Bureau des Aurors à ce sujet avait laissé les membres de la faction d'élite comme sous le coup d'une gueule de bois à s'en taper la tête contre les murs - car les rapports d'enquête du Ministère de la Magie sur les potentielles offensives moldues mettaient la toute puissance de leur propre magie en porte à faux. Mais il n'y avait nul besoin de dévoiler à ce gamin toute la complexité retorse de ce à quoi ils feraient sans doute face - ce n'était pas le lieu, ni le moment, et Valentine n'en avait simplement pas le droit.

S'armant d'une nouvelle Biéraubeurre pour se redonner contenance et courage, l'étudiant s'épancha sur la noirceur des réflexions que lui inspirait la guerre à laquelle, tous ensemble, ils feraient front. Sans l'interrompre, Trevelyan assécha d'une gorgée amère le fond de Paralyzer qui survivait encore au fond de sa chope, qui n'était que la première de nombreuses autres.

"Bien sûr qu'on devrait s'en inspirer. Mais depuis des siècles que ce monde tourne en répétant toujours les mêmes erreurs sans être foutu d'y changer quoi que ce soit, il y a à peu près autant de chances que ça arrive que tu en as d'oublier que tu m'as rencontré avec une simple Biéraubeurre."

Souriant cette fois plus franchement, l'Auror fit glisser sa chope d'un geste vif sur le vernis chatoyant de leur table jusqu'à ce qu'elle en flirte avec le bord, puis leva ostensiblement sa main protégée d'une mitaine à l'attention de Perdita pour lui faire signe.

"Deux Paralyzer, Perdita - ne le laisse pas sortir de ce bar sans qu'il en ait bu une", lui décocha-t-il en un sourire goguenard, recevant en écho celui de la barmaid. "Amère et épaisse, mais la meilleure que tu boiras", précisa-t-il à l'étudiant.

Se levant rapidement pour rapatrier à sa table d'élection la veste en cuir qu'il avait abandonnée à la sienne, Valentine attrapa d'un même coup de filet son loyal béret, qu'il vissa aussitôt de guingois sur sa tête. L'envie d'embraser l'oeil vermeil d'une cigarette le démangeant, il accueillit avec un geste de remerciement la Paralyzer qui sauverait pour un temps sa gorge des âcres fumerolles. Perdita consacrant son attention à une nouvelle flopée de jeunes sorcières avides de sirop de cerise, Valentine posa un regard grave sur le jeune homme qui lui faisait face, la bouche cette fois dénuée de toute raillerie.

"On aimerait tous avoir le temps de traiter le problème à la racine avant qu'il finisse pas nous tomber dessus. Et quand on a l'occasion de voir venir et de se pencher dessus, y'a pas mieux. Mais parfois.." Le cuir de sa mitaine s'emperla de la buée fraîche qui entourait sa chope de bière, tandis qu'il tapotait des doigts contre le verre épais. "Parfois il n'y a juste pas le temps, et il faut être prêt quand même. A se battre ou à dégager rapidement si ça se présente mal."

Un genre de regret rageur lui fouailla le ventre tandis qu'il détaillait la jeunesse évidente du visage qu'il couvait de l'acier sans concession de ses yeux pâles. Trevelyan était plus jeune encore d'une bonne poignée d'années lorsque les sbires de Voldemort avaient noyé d'une déferlante d'obscurité les couloirs du château. Il avait gardé aux tympans l'empreinte des cris de camarades qui s'étaient effondrés, démembrés de douleur, dans l'étau d'un Impardonnable qui ne les avait laissés partir que brisés à jamais. Et pressentant pourtant toujours qu'un combat ou un autre finirait toujours par se profiler dans le monde sorcier, Valentine avait redouté de longue date le jour qui signerait le glas de leur paix relative. Il s'y était préparé, oh, depuis tellement longtemps - mais il avait en face de lui un gamin de vingt ans de moins qui ne l'était pas du tout. Sans le connaître, il aurait voulu avoir de quoi lui épargner les mêmes empreintes dans le tympan.

"Et avoir peur de se battre pourrait bien te sauver la peau un de ces jours. Ce n'est pas de la lâcheté, c'est de la survie." Il haussa les épaules avant d'enchaîner, l'ombre d'un sourire aux lèvres. "Ancien Gryffondor, mmh ? Qu'est-ce que tu fais à Poudlard maintenant, à part rencontrer des vieux cons qui te font la morale ?"
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MessageSujet: Re: I've seen old men drunk singing the blues   I've seen old men drunk singing the blues I_icon_minitimeJeu 8 Juin - 13:09

Logan fut satisfait de voir que l’Auror - il ne parvenait toujours pas à se souvenir de son nom - semblait d’accord avec ses dires. La mine satisfaite, il observa le roux barbu terminer son breuvage tout en continuant à rompre le silence qui s’installa autour de la table du rythme galopant des tapotements qu’il effectuait contre son livre. Lorsqu’il eut achevé la consommation du fond de sa chope, le sorcier répondit à la tirade de l’étudiant en rappelant que les humains étant ce qu’ils sont, il ne valait pas mieux d’attendre qu’ils se décident à apprendre des erreurs passées.

Une commande à Perdita suivit un affirmation implicite quant à la lucidité de l’Auror sur la situation. Jusque là, Logan n’appréciait pas la compagnie de son camarade de beuverie inopportun. Pourtant, ce dernier semblait avoir abandonné l’approche sarcastique de la situation, au profit d’un sourire qui paraîssait plus honnête au jeune sorcier aux yeux du jeune sorcier.
Amère et épaisse, mais la meilleure que tu boiras” affirmait-il.

La curiosité l’avait emporté sur le renfrognement. Les traits de Logan s’adoucirent en voyant les deux pintes au contenu plus sombre qu’une Bièraubeurre s’avancer sur un plateau volant aux côtés de Perdita, qui s’arrêta une fraction de seconde pour adresser aux deux un regard réprobateur en récupérant les quelques pièces en paiement, sûrement à cause du fait que le jeune homme entamait son troisième breuvage en l’espace d’un quart d’heure à peu près et que l’Auror avait insisté pour qu’il en boive une.

Elle se dirigea vers le bar d’où quelques verres à pied de la taille de petits ballon de baudruche, remplis d’un liquide écarlate transparent, s’envolaient adroitement vers la table nouvellement occupée par quelques étudiantes que le corbeau blanc reconnu comme de nouvelles élèves à qui il avait indiqué le chemin de la bibliothèque universitaire quelques jours plus tôt. L’étudiant reporta son regard sur le contenu de sa propre chope, qu’il goûta en écoutant l’Auror continuer d’un air plus grave.

Il n’avait pas menti, c’était une bière très amère mais qui, étrangement, semblait avoir plus de goût que la Bièraubeurre. Logan essuya la moustache de mousse qui s’était déposée au dessus de sa lèvre du revers de la manche, tandis que l’Auror terminait sa leçon.
“- Et avoir peur de se battre pourrait bien te sauver la peau un de ces jours. Ce n'est pas de la lâcheté, c'est de la survie.
- L’expérience montre que ce sont ceux qui choisissent de ne pas se battre qui meurent en premier. Je serais pas de ceux-là.
- Ancien Gryffondor, mmh ? Qu'est-ce que tu fais à Poudlard maintenant, à part rencontrer des vieux cons qui te font la morale ?

Logan baissa le regard sur l’écharpe rouge et or qu’il avait conservé depuis la fin de ses études de premier cycle à Poudlard, qui reposait sur le dessus de son sac. Toute une époque se rattachait à cette écharpe, une époque que Logan rêvait de revivre. Il replongea son regard dans l’océan d’acier de celui de l’Auror en se redressant avec fierté :
Je suis un cursus de droit, pour devenir avocat pénaliste. La morale, je la connais déjà.

Il s’abreuva de la Paralyzer une nouvelle fois et enchaîna :
Et vous, Monsieur l’Auror, qu’est-ce que vous faites dans le coin ? Et tant qu’on y est, quel est votre nom ? Je n’ai pas assez lu la Gazette pour pouvoir le retenir.” dit-il sereinement avant d’ajouter d’un air taquin : “Ça vous coûtera rien de me le dire si je dois oublier le vieux con moralisateur que vous êtes d’ici demain.

L’étudiant noya son sourire en coin sous un flot de Paralyzer en continuant de fixer les orbes froids de l’Auror. Peut-être que l’entendre prononcer son nom lui ferait remonter un souvenir de sa mère prononçant le même au détour d’une anecdote sur une histoire ayant eu lieu au Bureau.
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MessageSujet: Re: I've seen old men drunk singing the blues   I've seen old men drunk singing the blues I_icon_minitimeMar 13 Juin - 19:28

En écho au regard réprobateur dont elle tança l'Auror, Perdita ne récolta rien qu'un sourcil circonspect. Une fois la célèbre serveuse des Trois Balais partie désaltérer d'autres gosiers assoiffés que les leurs, Trevelyan fit mine de trinquer dans son dos d'un geste agacé. Ayant passé depuis un paquet d'années le stade du gosse en rébellion, il ne venait pas reposer ses fatigues dans un recoin du bar pour qu'on y blâme sa façon de les menotter - et le gamin en face de lui était un assez grand garçon pour gérer seul l'alcool qu'il envoyait pulser des veines jusqu'à son coeur.

"L’expérience montre que ce sont ceux qui choisissent de ne pas se battre qui meurent en premier. Je serais pas de ceux-là."

Il n'y avait pas besoin que le rouge et or pétarade en chorus sur son écharpe pour que celui-là crie son appartenance à Gryffondor. Il tenait les discours typiques de ceux que la voix rapiécée du Choixpeau envoyait se défouler chez les plus têtes brûlées de tout le château - Trevelyan le savait pertinemment, ayant lui aussi mesuré la surchauffe de son caractère à l'aune de sa témérité. Il avait fait partie de ces élèves qu'un feu ardent semblait toujours faire bouillonner, avide d'action et d'une confrontation constante, pour emmerder le monde ou simplement pour lui montrer qu'il y avait gagné sa place. Mais l'expérience, la vraie - pas celle dont dispose un gamin de vingt ans - s'était acharné à lui enseigner une tempérance qu'il n'avait adoptée qu'à contre-coeur, parce qu'à contre nature de ce qu'il était.

"Si tu le dis", répondit-il d'un ton railleur qui en disait bien long sur ce qu'il pensait en vérité.

Pour ne pas cracher qu'il en connaissait plein ayant plongé au coeur de la mêlée pour se retrouver tués en premier, il se laissa gagner par l'implacable amertume de la bière qui dévalant sa gorge, commençait à le délasser des inquiétudes qui le dévoraient. Que le gosse garde encore un peu ses illusions si ça l'aidait à mieux dormir la nuit, mais Trevelyan connaissait peu de sorciers qui s'étant jeté à corps ouvert dans une bataille à mort, en avaient réchappé autrement qu'avec un bouquet de chrysanthèmes à leurs pieds. Beaucoup se forgeaient un idéal de ce qu'ils seraient au coeur le plus impitoyable du combat - et trop visualisaient par excès de confiance, ou un terrible sentiment d'impunité, que l'issue leur serait forcément favorable. Ils se voyaient braver les plus cruels des magies noires sans écoper de rien qu'une blessure de héros et des souvenirs mémorables - mais Trevelyan en avait vu se paralyser d'horreur à la vue de ce qui les attendait, et des gosses de son âge crever de s'être fait dérouler les entrailles par un Greyback aux mâchoires affamées. Appeler sa mère ne faisait plus rire personne autour quand il s'agissait d'une dernière supplique, des bulles de sang aux lèvres.

Et ceux qui décidaient de faire front pouvaient aussi bien y passer que ceux qui choisissaient de ne pas se battre.

“Je suis un cursus de droit, pour devenir avocat pénaliste. La morale, je la connais déjà.

- Tu verras vite que la morale et la loi sont deux choses bien différentes."

Abandonnant là le fil de cette réflexion, qui aurait mérité quelques verres de pur feu bien plus qu'une simple bière, Trevelyan l'observa bomber fièrement le torse sans en paraître impressionné le moins du monde - mais peu de choses en ce monde hormis la rage du regard de Sienna l'impressionnait quoi qu'il en soit beaucoup. La gorge soudainement sèche, l'Auror savoura sans hâte une nouvelle gorgée de bière, dont l'écume partit à l'assaut des souvenirs insistants pour n'en laisser qu'un arrière-goût de gâchis. Il passa une main lasse dans le chaume négligé de sa barbe, dardant le bleu froid de ses yeux sur l'étudiant comme s'il en menait pour lui-même l'évaluation silencieuse.

"Valentine."

Quelque part derrière eux, l'écho de verres entrechoquant l'épaisseur cristalline de leurs parois combla le silence qui suivit sa déclaration.

"J'ai passé toute la nuit à surveiller ta fac, histoire qu'aucun dégénéré ne vienne froisser vos jolis petits dortoirs", expliqua-t-il brièvement d'une bouche sarcastique. "Toi ?" demanda l'Auror en quête du prénom de l'étudiant.
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MessageSujet: Re: I've seen old men drunk singing the blues   I've seen old men drunk singing the blues I_icon_minitimeJeu 15 Juin - 2:50

Valentine.” déclara l’Auror avec toujours ce même regard insistant qui semblait détailler chaque centimètre carré du visage de l’étudiant (et sûrement son âme, par la même occasion). Logan observa un instant de silence durant lequel on n’entendit plus que les bruits de chaises grinçant contre le sol des Trois Balais, les tintements cristallins des verres qui se rencontraient par politesse, et les bruits sourds des chopes que Perdita venait de servir à deux sorciers âgés qui ricanaient, sûrement en se remémorant les instants d’insouciance qu’ils avaient vécu des années auparavant. La tenancière gardait tout de même son attention portée sur les deux sorciers, jetant parfois un regard mi-réprobateur mi-inquiet.

Logan fouillait dans sa mémoire afin de dénicher un quelconque souvenir comportant le nom “Valentine”. Porté par sa curiosité, l’étudiant se prit à se demander pourquoi il n’avait dit que son nom de famille - en tout cas il partait du principe que c’était son nom de famille - et non son identité complète. Peut-être avait-il honte de son prénom ? C’était assez courant chez les sorciers, malgré le nombre décroissant de Visionomeurs en Grande-Bretagne.

Dans sa classe de science des sortilèges l’an dernier, il avait pu croiser un Theoremus, soi-disant qu’il était supposé finir par inventer des lois scientifiques sur des trucs encore étudiés au Département des Mystères. Pour l’étudiant, c’était surtout un moyen pour les gens à qui les parents avaient donné des noms affreux de pouvoir sortir une excuse qui sauvait un peu leur crédibilité.

Logan fut sortit de ses pensées par l’Auror qui développa un peu plus les raisons de sa présence au village avec un ton pour le moins sarcastique :
J'ai passé toute la nuit à surveiller ta fac, histoire qu'aucun dégénéré ne vienne froisser vos jolis petits dortoirs.

L’étudiant acquiesca lentement en allongeant les lèvres dans une moue qui, accompagnée de son regard vague, dissimulait un certain soulagement. Heureusement que le dénommé Valentine n’avait pas fait sa ronde le soir de la rentrée. Il l’imaginait déjà apparaître dans l’encadrement de la porte de la chambre de Zoey à l’internat de l’aile universitaire de Poudlard, un sourire triomphant en les prenant sur le fait en pleine infraction du couvre-feu dans le cadre d’actions auxquelles il valait mieux ne pas trop penser, au cas où l’Auror possédait des capacités de Légilimens.

D’un autre côté, l’image du roux en train de faire sa ronde dans les couloirs du château assombris par la nuit faisait remonter en Logan de vieux instincts qu’il avait pris le temps de cultiver depuis sa première année à Poudlard. Les promenades nocturnes, voilà ce qu’il manquait à sa liste des choses qu’il ne pouvait pas faire dans son appartement londonien mais qui à Poudlard revêtait une dimension quasiment épique. Partir à la recherche de passages secrets, de mystères et d’aventures tout en évitant les tableaux cafteurs, l’infatigable esprit frappeur toujours prêt à faire un sale coup, et les préfets et autres hurluberlus faisant des rondes à tous les étages

Il reposa sa pinte dont il s’était saisi pour s’occuper la bouche le temps de chasser ces pensées et répondit au “Toi ?” de Valentine, non sans hésitation à la pensée de tout ce qui pourrait ressurgir lorsque Valentine entendrait son nom de famille, celui que sa mère anciennement Auror arborait à l’époque où, potentiellement, elle avait connu le sorcier au béret.
Bishop. Logan Bishop” lâcha-t-il enfin, avant de continuer sur un ton un peu plus hésitant : “Vous avez euh… Je crois que ma mère et vous étiez collègues ? Cassandra Bishop.” acheva-t-il en marquant une pause avant de prononcer le prénom de sa mère.

Evoquer sa mère de cette façon, avec le même nom de famille que lui, lui laissa un goût très amer sur la langue. Il n’avait pas prononcé “Cassandra” et “Bishop” conjointement depuis un sacré bout de temps, à l’époque où il avait encore l’espoir de revoir ses parents ensemble. L’étudiant épancha sa soif et sa frustration en abaissant le niveau de sa pinte de deux gorgées, ce qui était tout juste assez pour chasser l’amertume laissée par ce retour en arrière.
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MessageSujet: Re: I've seen old men drunk singing the blues   I've seen old men drunk singing the blues I_icon_minitimeMer 2 Aoû - 23:09

Il était de ces noms que sa mémoire ne laisserait jamais s'évanouir. Le temps faisait souvent son oeuvre, et estompait à son souvenir les noms de ceux qui n'étaient que de passage, qu'un visage dans un quotidien souvent trop surmené d'affaires pour se rappeler de toutes. Mais il laissait intacts les noms qui laissaient une empreinte, qui avaient, à un moment ou à un autre, voulu dire quelque chose pour quelqu'un - ou quelques uns. Bishop était l'un de ceux-là - et Trevelyan, pas plus que les Aurors ayant connu puis perdu Cassandra à leur côté, n'abandonnerait son nom à l'unique néant des archives, à la gloire insipide d'une médaille toujours accrochée quelque part dans le Bureau sans qu'elle l'ait jamais  prise entre ses mains. Service rendu à la nation sorcière. Remerciement merdique pour toute une vie, qu'une seule mission foirée avait fait valdinguer sans plus de pitié que des rangers piétinant un mégot au détour d'une rue anonyme.

Les yeux de Trevelyan s'étrécirent lorsque le nom de son ancienne collègue s'échappa amèrement de la bouche de son fils. Même la bière de bruyère la plus âcre d'Ecosse n'aurait pas tendu si impitoyablement les traits de l'étudiant, tandis qu'il se redonnait contenance en se vengeant sur la chope qu'il draina de deux gorgées avides. Mais Valentine savait qu'il n'existait aucun alcool juste assez fort pour gommer l'amertume dont certains noms tâchaient les lèvres et jusqu'au coeur. Il avait assez essayé de noyer celui de Sienna sans jamais y être arrivé pour le savoir. Même lui tirerait sans doute la même gueule s'il avait dû prononcer son nom, son nom à elle, lui redonner vie dans un souffle de voix dans un recoin de son existence - et se faire cogner les côtes en prenant toute la dimension de l'absence. Du manque.

S'efforçant de dénouer sa mâchoire subitement crispée, Trevelyan confirma silencieusement d'un signe de tête l'hypothèse du gamin avant que de briser un silence qui serait devenu gênant d'être trop prolongé.

- Mmh. On a bossé sur pas mal d'affaires ensemble, elle et moi. C'était une Auror brillante, mais je suppose que tu le sais déjà.

Il s'éclaircit la gorge en carrant les épaules. Lui qui se targuait toujours de n'énoncer que la vérité n'éprouvait aucune gêne à reconnaître l'excellence d'une collègue brillante, mais comme tous ses collègues ne pouvait qu'éprouver un sentiment de culpabilité ravageur de ne pas avoir pu empêcher ce mage noir de lui tomber dessus. A présent que l'identité de Logan se faisait jour, l'oeil affûté de Trevelyan se mit à discerner avec un certain trouble les traits, les moues qui façonnaient le visage de l'étudiant et qui formaient comme un écho lointain à celui de Cassandra. Lorsque leurs supérieurs avaient appris au Bureau tout entier au cours d'une réunion régie par un silence de mort que l'Auror Bishop ne regagnerait pas leurs rangs - ne reviendrait même jamais jusqu'au Bureau, à vrai dire - Trevelyan n'avait jamais cherché à passer outre la volonté de sa collègue. Il n'était pas allée la voir, n'avait même jamais essayé de la convaincre de revenir. On ne traîne pas vers le danger ceux qui l'ont frisé d'assez près pour y voir sinuer les ombres terrorisantes de la folie ou de la mort. Cela faisait cinq ans, et il n'avait aucune idée de ce qu'elle était devenue.

- Ta mère m'a beaucoup appris sur les filatures. A moi et d'autres, d'ailleurs. Assez pour qu'on ait pu pister ce salaud et l'envoyer pourrir loin de tout. Ca efface rien, je sais, mais il ne fera plus de mal à qui que ce soit de là où il est.

Il appuya ses mots d'un regard qui se fit soudain dur, teinté d'une rage qu'il n'avait pu assouvir qu'à moitié en livrant l'enfoiré aux bons soins d'Azkaban. Perdre sur le terrain des camarades avec lesquels il avait lutté épaule contre épaule lui laissait toujours un sale goût en bouche, que les années ne faisaient que renforcer. Comme pour chercher à l'estomper, Trevelyan attrapa au creux de sa veste un paquet de cigarettes qui n'attendait sagement que son signal pour l'encrasser de vapeurs corrosives. S'en calant une à la commissure des lèvres, l'Auror se leva d'un geste leste où s'imprégnait la nervosité féline d'un prédateur alerte. Il sollicita brièvement ses poches pour n'en extirper que quelques mornilles pour compte de toutes leurs bières, qu'il laissa se précipiter en un cliquetis retentissant sur le vernis rutilant de leur table.

- Passe le bonjour à ta mère dès que tu pourras, Bishop. Ca devrait suffire, dit-il en désignant les pièces, pour la Paralyzer et toutes les autres. Garde ce qui reste. Essaye juste de pas tout dépenser en Feuxfous Fuseboum, je suis pas encore remis de la dernière fois, acheva-t-il en rajustant son béret d'un geste, une ombre de sourire goguenard aux lèvres.
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