Les pas de Callisto s’arrêtèrent près de la salle commune des Serpentard. Les sous-sols étaient un vrai labyrinthe humide et froid, mais elle se rappelait très bien du chemin qu’elle avait emprunté pendant sept ans de sa vie. Ne connaissant pas le mot de passe du mois, elle se contenta de s’adosser à un mur en attendant Lyra. Réprimant un frisson dû au manque de chaleur –elle supposait que la mauvaise isolation des sous-sols et le temps morne et gris de décembre étaient tous les deux responsables de la température plutôt basse, malgré les torches au mur–, la sorcière ajusta son écharpe aux couleurs de la maison Serpentard pour qu’elle recouvre le bas de son visage, et se demanda combien de temps elle aurait à attendre la jeune fille de septième année.
Lyra n’était pas ce qu’elle pouvait appeler une amie, ou même une connaissance. La Snake Wand savait très bien quelle était la réputation de la rousse –séductrice, rebelle, mauvaise, grande gueule,…– et c’était la raison pour laquelle elle l’avait soigneusement ignorée. Elle avait beau aimer les potins et autres détails croustillants, rester loin d’une fille comme elle était plus sûr pour sa propre image.
Digressant, Callisto se rappela du jour, même pas une semaine plus tôt, où elle était descendue aux serres dans le parc pour aller vérifier les plantes qui n’étaient pas en dormance pendant l’hiver.
Le professeur Mortimez le lui avait demandé, histoire qu’elle lui ramène quelques plants mûrs en échange de réponses à ses questions –parce que les livres se contredisaient parfois et qu’elle avait besoin d’un éclaircissement. Elle n'avait qu'une envie, celle de terminer tout ça rapidement pour ensuite retrouver son petit-ami –maintenant futur ex– dans la salle commune des universitaires. Elle s’imagina blottie contre lui en face de la cheminée, et un sourire illumina son visage. Continuant le long de l'allée enneigée et arrivant près des serres, elle fut surprise par la vue d'un couple s’embrassant à l'intérieur de l’une d'entre elles –celle qui était censée reproduire un climat tropical pour les plantes les plus exotiques. La sorcière se rapprocha doucement, histoire de ne pas se faire remarquer, pour voir quels étaient les deux tourtereaux et peut-être récolter un ragot à raconter à Aristide.
Mais la surprise et l’horreur effacèrent rapidement toute trace d’amusement chez elle. C’était son propre copain, Eric Paterson, qui était en train d’embrasser une fille de chez Serpentard à pleine bouche. La colère la gagna promptement mais elle s'empêcha de justesse de leur lancer un maléfice, probablement celui d’haleine pimentée. A la place, elle décampa et se réfugia dans sa chambre.
Le jour d’après marquait le début du week-end, et elle décida de confronter la Serpentard, la baguette à la main et le regard hostile. La confrontation se transforma en dispute, et leurs tons montèrent vivement, jusqu'à presque crier, avant qu'elles ne se rendent compte qu’elles avaient toutes les deux été roulées par le Serdaigle. Il avait été malin, à sortir avec deux filles en même temps en sachant qu’elles ne se parlaient pas et ne fréquentaient pas les mêmes endroits du château. Sa seule erreur était d’avoir pensé que Callisto resterait au chaud dans l’aile universitaire, au lieu de faire un travail que lui avait demandé le professeur de Botanique. Après cette réalisation, la Snake Wand ressassa la scène tout le week-end dans sa chambre, tantôt essayant de réviser un devoir qu’elle aurait prochainement, tantôt s’étalant sur son lit à pleurer.
Puis, le lundi matin, alors qu’elle faisait bouillir une potion sous le regard du Maître, une idée lui vint. Lyra et elle allaient lui faire payer, et Callisto avait déjà une ébauche de plan. Alors elle fit parvenir sa chouette à Lyra pour lui donner rendez-vous le lendemain devant la salle commune des Serpentard, une demi-heure avant le début du repas du soir.
Soudainement, le mur de pierre coulissa et laissa sortir Lyra, déconnectant Callisto de ses pensées. Elle se redressa, réajusta son écharpe verte et argentée, et regarda sa complice dans les yeux.
— Ah, tu es enfin là. J’ai un plan pour faire payer Eric, fit-elle d’une voix s’accordant avec le froid ambiant à la mention du nom de son futur ex petit-copain, et tu en fais partie.
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Dernière édition par Callisto A. Rowle le Mer 23 Aoû - 17:29, édité 4 fois
100% désobéissantsUn potion de mort? Beaucoup trop facile. Un Véritasérum? A quoi ça servirait pour cette langue de bœuf?
Non, il fallait un truc bien plus puissant pour la venger.
Certes, Lyra était,la plupart du temps, une fille qui enchaînait les conquêtes et ça depuis sa révélation. Mais à 17 ans, son coeur en avait décidé autrement.
C'était un mardi d'automne et la jeune femme sortait de son cours de potions. Se dirigeant vers le parc, elle fut rapidement abordée par un serdaigle plus mignon. Elle l'avait d'abord rembarré comme tout le monde, car il ne fallait pas l'interrompre dans son voyage en direction de l'extérieur. Cependant, celu-ci l'avait accompagné jusqu'au environ du saule cogneur où elle fumait son habituelle cigarette du matin. Ils avaient discutés longuement. La serpentard était resté de marbre. Pourtant, le jeune homme continua de l'accompagner dans ses différents voyages. Elle finit par lui demander ce qu'il voulait.
Un rendez-vous, avait-il avec un sourire en coin. Un simple rendez-vous, Parkinson.
Lyra n'avait pas été très impréssionée au premier abord. Mais durant le rendez-vous, il réussit à la capter. Un né-moldu. Ou en tout cas, il semblait en être un.
Les jours passaient et les deux tourteraux se rapprochaient dangereusement. Ce fut dans la serre que leur premier baiser fut échangé. Un baiser qui donnait bien envie d'aller plus loin.
Pourtant, le lendemain, ce fut une fille en furie qui vint se confronter à la serpentard. Une Snake Wand du nom de Callisto se présentait comme la petite amie d'Eric. Lyra n'en revenait pas. Les deux filles se disputèrent un long moment, avant de se rendre compte de la supercherie.
Deux filles. Deux établissements différents. Aucun moyen de savoir.
Dans un sens, Lyra avait admiré la stratégie du Serdaigle insatisfait, mais ce fut la colère et la vengeance qui prirent le dessus.
Il fallait le faire payer et vite.
La lettre de Callisto l'avait satisfaite Un rendez-vous qui devait surement avoir du sens avec la manigance du Serdaigle.
C'est donc le mardi matin que Lyra sortit de la salle commune des serpentard, portant sa robe de sorcier et son écharpe aux couleurs des Serpentard. Elle avanca vers Callisto, le regard enflammé, tandis que sa chevelure rouge semblait plus sombre qu'a son habitude.
Callisto plongea son regard dans les orbes verts de son interlocutrice. La lumière des torches aux murs se reflétait et dansait sur ses cheveux et son visage, lui donnant l’air d’être en furie. Ce qu’elle devait très probablement être, aux vues de la situation qui s’était présentée à elle. La brune elle-même avait déjà dépassé ce stade, et le dégoût ainsi qu'un autre sentiment qu'elle préférait ne pas nommer l’envahissaient à chaque fois qu’elle pensait à Eric.
— Un plan ? J'espère qu'il est bien pensé. Je n'ai pas de temps à perdre, dit-elle alors.
La sorcière haussa un sourcil au ton condescendant de la plus jeune, mais choisit de l’ignorer. A la place, elle se détacha du mur et lui fit signe de la suivre. N’attendant pas de réaction de sa part, elle commença à marcher au cœur des boyaux de Poudlard, dans l’espoir qu’être en mouvement la réchaufferait un peu, en plus du fait que ça lui permettrait d'éviter les oreilles indiscrètes caractéristiques des Serpentard. Elle attendit quelques temps avant de parler, regardant ses bottines avec un intérêt feint.
Un instant plus tard, des bruits de pas sur le sol en pierre du couloir lui signalèrent que la rousse la suivait. Elle ralentit un peu pour se laisser rattraper, gardant toujours les yeux rivés sur les dalles gris foncé. Finalement, sa tête se redressa, et la lueur d’une nouvelle torche au mur attira ses prunelles. Un soupir presque imperceptible franchit la barrière de ses lèvres et elle exposa enfin les idées qui lui étaient parvenues :
— J’avais pensé coincer Eric dans un endroit pour le forcer à cracher le morceau –après tout, il croit toujours que nous sommes encore en couple et que j’ai beaucoup de travail en ce moment, j’ai fait exprès de ne pas faire de bruit en partant l’autre jour–, mais ce serait trop facile et trop court. Il doit payer pour l’humiliation qu’il m’a fait subir... Sauf que toi aussi tu es une victime dans cette histoire, même si ça m’étonne que tu ne nous aies pas vus plus tôt dans l’année.
La Snake Wand marqua une pause dans son récit, et des images d’elle et Eric dans le parc s'insinuèrent dans son esprit. Ils étaient mi-assis mi-allongés sous l’immense figuier, leurs robes en guise de couverture, la tête du garçon sur ses cuisses, et ses mains dans les courts cheveux blonds. C’était la reprise, et Callisto était enfin étudiante, et dans sa filière de prédilection en plus de ça. Le jeune couple avait décidé de profiter de l’été indien dans l’herbe, sans parler ni de cours, ni de l’école. A la place, ils racontaient quelques anecdotes de leur été –passé chacun de son côté, étant donné qu’Eric était parti rejoindre une partie de sa famille en Amérique. La discussion s’était vite transformée en session de baisers, laissant la sorcière avec des papillons dans le ventre.
Chassant brutalement le souvenir mièvre et cliché au possible, Callisto fronça les sourcils à sa deuxième digression en l’espace d’une dizaine de minutes. C'était plus facile que d'admettre la raison pour laquelle son cerveau persistait à lui renvoyer ces images... Cette histoire commençait à la rendre dingue.
Elle n’avait pas été plongée très longtemps dans ses pensées, mais c’était assez pour que sa pause ait été remarquée par la jeune Serpentard. Recouvrant une expression plus neutre, elle tourna la tête vers cette dernière.
— Donc il faut quelque chose qu’on puisse faire à deux, et qui lui montre que ses petites manigances ont été percées à jour.
Elle mourait d’envie de tout déblatérer d’une seule traite, mais son côté dramatique l’en empêchait, et même exultait à l’idée d’introduire petit à petit son plan à Lyra –banal en soit, mais tellement plus satisfaisant qu’une simple déclaration de la part du Serdaigle.
Sujet: 
Dim 20 Aoû - 23:16
