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 Bad company

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Trevelyan Valentine
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MessageSujet: Bad company    Bad company  I_icon_minitimeDim 14 Mai - 17:05

Mardi 08 septembre 2020

L'obscurité d'un ciel sans Lune nappait le château et ses alentours d'un noir de poix, que seuls perçaient l'insolent rougeoiement de sa cigarette et les bouffées grisâtres, âpres à la gorge, qui s'évanouissaient en brumes évanescentes dans la pénombre ambiante. Il n'y avait pas d'étoile aux cieux, et moins encore au creux des yeux de l'Auror tandis qu'il dardait sur les alentours le regard fauve de celui qui s'apprête à tuer, pour que d'autres puissent vivre. Cantonné dans l'une de ces cours à ciel ouvert qui entouraient le bâtiment, Trevelyan était adossé contre une colonne de pierres peut-être millénaire qu'il assiégeait consciencieusement de son ennui, à grands renforts de sarcasmes intérieurs. Le peu qu'il distinguait de la beauté des lieux lui passait aussi loin au-dessus de la tête que des Nimbus un ver de terre ; on l'avait affecté au tout dernier moment à la brigade de surveillance de Poudlard, et il s'emmerdait ferme.

Depuis le temps que cette école catalysait la soif de sang des plus sombres déments de toute la Grande-Bretagne, elle demeurait la cible privilégiée de la guerre qui prenait racine en leur monde. Une attaque ici-même ne serait-elle pas parfaite ? Un peu dans le genre de celles qu'il avait essuyées quand il n'était encore qu'un gamin de dix-sept ans, essayant de ne pas y passer sous une déferlante de Mangemorts dans les couloirs même de ce château maudit. Poudlard incarnait des souvenirs qui incrustèrent quelques relents de douleur dans la cicatrice qu'Amycus Carrow avait gravée son dos. Il ne prenait aucun plaisir à arpenter ces lieux, et s'en serait bien volontiers passé.

Mais y avait eu cet ordre de remplacement - urgent, de ce qu'on lui avait dit. Valentine se demanda vaguement s'il s'agissait d'un nouveau genre de punition pour l'avoir encore une fois trop ouvert au dernier conseil des Aurors. Autour de lui passaient de temps à autres un couple amouraché se dévorant des yeux - et de la bouche, qui ne le voyait pas dans la pénombre, ni lui, ni sa silhouette nerveuse, ni l'oeil alerte, vermeil, de la cigarette dont il écumait l'âcre parfum du bout d'un sourire goguenard.

Un frissonnement lui échappa tandis qu'une bourrasque soulevait sa cape, où son badge d'Auror taisait ses reflets mordorés sans aucun astre pour lui faire écho. Le vent s'engouffra dans son col relevé, passant un doigt glacial jusque dans les lignes affûtées de son dos. Trevelyan passa dans l'auburn sombre de sa barbe négligée une main que couvrait une mitaine en cuir, cachant aux regards trop inquisiteurs la majorité des longs sillons cicatriciels qui lui striaient la peau. Cadeau de Nott père. Le vent s'imprégna de l'humidité de la Fontaine aux Souhaits pour le refroidir encore un peu plus, lorsqu'il vit s'approcher deux corps un peu trop fusionnels.

"J'essaierais pas si j'étais toi, elle était là avec un autre y'a même pas une heure", avisa-t-il avec un sourire railleur un jeune homme fort empressé envers sa compagne, qui prononça un "Musidora ?!" interloqué en dévisageant la trompeuse.

Valentine haussa les épaules. Quitte à s'ennuyer sec et rester stationné, autant rendre service, songea-t-il en regardant partir à grands cris les deux étudiants.


Dernière édition par Trevelyan Valentine le Lun 15 Mai - 14:39, édité 3 fois
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MessageSujet: Re: Bad company    Bad company  I_icon_minitimeDim 14 Mai - 17:37

Depuis son retour du Pérou, Mortimez s’ennuyait ferme. Certes, il avait du donner quelques explications à Demelza quant au rapport de Shae sur cette expédition plus que périlleuse, mais la morosité du moment était retombée lourdement sur ses épaules. Les cours ayant repris plus vite qu’il ne le pensait, Pedro avait délaissé avec un pincement au cœur sa serre de plantes carnivores, pour rejoindre les bureaux de Poudlard. Enfin, comme depuis maintenant 3 ans, il arpentait essentiellement les longs corridors de l’aile universitaire. C’était pour lui une certaine fierté d’apporter des connaissances bien plus riches à des étudiants zélés, que de décortiquer une souche de Snargalouf.

Il s’était crée un programme appétissant, qui, il l’espérait, allait plaire à ses étudiants. Malheureusement, depuis la rentrée les jeunes gens n’avaient pas exprimés le même enthousiasme que leur professeur. Bien sûr, certaines étaient ravies de le voir se mouvoir devant elles, d’autres étaient juste content de pouvoir assister aux cours d’un professeur reconnu à l’international, mais ils n’en menaient pas large. A croire qu’ils avaient tous le cerveau ramolli par les deux longs mois de vacances.

La serre de Botanique qu’offrait l’aile universitaire était bien plus intéressante que celle de Poudlard. Des plantes rares et dangereuses y séjournaient et profitait un certain réconfort pour Pedro. Alors c’est avec une profonde lassitude qu’il éteignit les lumières de la serre pour rejoindre ses appartements dans le château. La nuit était tombée, lourde et morne, sur l’université. Quelques étudiants trainaient dans les couloirs, adressant un bonsoir cordial au passage du professeur. Il songeait à Shae. Allait-elle bien ? Comment s’était passée sa première journée de cours ? Avait-elle retrouvé ses vieux amis ? Il espérait la revoir rapidement et échanger avec elle. Mais la reprise des cours demandait beaucoup de travail et peu de temps pour les bavardages futiles.

L’air était frais et le vent s’engouffrait tel un esprit frappeur dans la cour intérieur du cloitre. Au milieu, dans la lueur d’une lune mal éclairée, la Fontaine aux Souhaits se dressait. Elle avait toujours intrigué le Botaniste. On y contait tellement de légendes à son sujet. Il aperçut un couple de jeunes sorciers s’y approcher, un peu trop collés l’un à l’autre. Tapis dans l’ombre, une voix ferme et légèrement sarcastique leur adressa une fuite mêlée à l’angoisse et aux fous rires masqués. Musidora … il reconnaissait cette tête blonde et se demandait même comment avait-elle réussi à passer en années supérieures. Un grand mystère …

Un sourire torve se dessina sur les lèvres du professeur lorsqu’il aperçut un homme adossé à une vieille colonne couverte de lierre. Un Auror. Il arqua un sourcil et se rapprocha d’avantage pour le découvrir dans la lueur d’une lune mendiante.

« Bonsoir Monsieur l’Auror. Alors comme ça vous faites fuir nos pauvres étudiants ? Le Ministère a peur qu’une horde de moldus vienne nous kidnapper nos meilleurs élèves en terme de roulage de patin nocturne ? »  dit-il d’un ton légèrement sarcastique.

Non pas qu’il n’aimait pas le Ministère, mais Pedro n’avait jamais eu confiance en l’efficacité de son gouvernement. Après tout, ils avaient quand même osé prétendre des choses totalement fausses pour la « sauvegarde » de leur peuple. Ils avaient osé mentir aux sorciers sur le retour de Voldemort et ce genre d’erreur, le Botaniste ne pouvait pas l’accepter. Bien entendu, il n’accusait pas les Aurors sur leur qualité de travail. Il blâmait simplement les décisions politiques généralement dérisoires.

« Quoique ces deux jeunes là … ça nous ferait pas de mal de les voir disparaître pour de bon. » dit-il en roulant des yeux d’un air dépité.


Dernière édition par Pedro Mortimez le Dim 21 Mai - 1:05, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Bad company    Bad company  I_icon_minitimeSam 20 Mai - 17:57

En piaillant d'une voix suraiguë au jeune homme échaudé que l'accusation ne tenait pas debout, l'écervelée se mit à lui courir après en laissant traîner derrière l'artificiel platine de ses cheveux un parfum de mauvais scandale. Cela dit, le drame médiocre qu'il venait de provoquer en assénant la vérité sentait toujours meilleur que l'arôme capiteux dont la jeune fille s'était parée pour attirer ses naïves proies, en bonne petite mante religieuse. Valentine suivit le couple en fuite d'un regard nonchalant, où ne luisait nul intérêt pour ce que réservait la suite de leur conversation - il laissait les penchants aux curiosités racoleuses à ces chers journalistes, mais ne nourrissait pour sa part aucun désir de connaître l'issue de cette rupture. A vrai dire, la soirée fournirait peut-être à elle seule la réponse aux questions qu'il ne se posait pas, si d'aventure la dénommée Musidora se trouvait une autre âme en peine à laquelle ventouser sa bouche.

Haussant les sourcils pour lui-même en songeant à l'aversion qu'une telle éventualité lui inspirait, Valentine fit migrer son attention vers les pas calmes et réguliers qui se répercutaient, sereins, le long des arches qui les entouraient. Il pivota aussitôt furtivement et balaya d'un regard exercé le nouvel arrivant avec l'aide éphémère d'un rayon de Lune, que l'encre de la nuit absorba jalousement en ne lui laissant que le temps d'incruster dans l'acier des yeux de l'Auror l'éclat métallique de mornilles nouvellement frappées.

« Bonsoir Monsieur l’Auror. Alors comme ça vous faites fuir nos pauvres étudiants ? Le Ministère a peur qu’une horde de moldus vienne nous kidnapper nos meilleurs élèves en terme de roulage de patin nocturne ? Quoique ces deux jeunes là … ça nous ferait pas de mal de les voir disparaître pour de bon. »

Le sarcasme prégnant tant dans ses mots que dans l'ébauche de son sourire arracha un rire rauque à la gorge de Valentine, encrassée par trop d'années de cette cigarette qui résistait du bout de ses lèvres aux tressaillements de son rire. Cueillant la clope de cette main dévorée de cicatrices qu'il tapissait dans la souplesse d'une mitaine de cuir, Valentine en tapota d'un geste vif l'extrémité ; une pluie de cendres s'en égrena, en averse grisâtre dont la pulvérulence s'évanouit dans les airs avant que de toucher terre.

"Oh, ça peut toujours s'arranger", commença-t-il, le visage ombré d'un sourire railleur qui allait grandissant. "Ces deux-là, je rajoute mon apprenti, et on les expédie au Vatican. La petite Musi n'a pas l'air trop regardante, et peut-être que ça détendrait un peu le pape d'expérimenter ses roulages de pelle."

Goguenard, Valentine darda un regard attentif sur l'homme qui l'avait rejoint. Il tira une bouffée de sa cigarette en inclinant la tête le temps d'en expulser l'âcre fumée loin du visage de son camarade d'errance.

"Le Ministère a surtout fini par remarquer que cette école est un aimant à problèmes, et qu'elle n'est pas le lieu le plus sûr du monde sorcier quoi que puisse en dire la direction. Dès qu'un mage noir se pointe, c'est par ici qu'il commence à fouiner. Ce sera pareil pour tous les désaxés qui voudront jouer leur rôle dans la chasse qu'ils nous donnent."

Il n'alla pas plus loin, se demandant si vraiment il finirait aussi pénible et parano que Fol-Oeil. Cela ne l'enthousiasmait pas de défendre le Ministère, ni d'être de patrouille ce soir comme il le serait tant d'autres fois, mais il ne pouvait nier la nécessité de garder le château. C'était un écrin de jeunes sorciers en formation, pour la plupart incapables de se défendre en bonne et due forme, et une attaque massive visant Poudlard mènerait à un bilan qu'il n'avait pas la moindre envie d'envisager.

Avant d'être assigné à la surveillance du château, Trevelyan avait étudié avec un soin particulier les multiples profils du personnel qui en faisait vivre les murs. Il n'avait jamais été dans ses habitudes de s'approprier une mission, si pénible soit-elle, sans s'y atteler correctement - et la moindre des choses s'il devait patrouiller dans le labyrinthe de la célèbre école de sorcellerie était d'en repérer tous les adultes référents. Ils étaient ceux qui œuvraient chaque journée au plus près des élèves, et ceux, sans doute, qui seraient le plus à même de signaler aux autorités compétentes la moindre bizarrerie parmi les rangs. Même le détail le plus insignifiant, dans cette montée en puissance de la chasse aux sorcières, pouvait s'avérer posséder une importance cruciale. Oeuvrer avec les professeurs lui serait obligatoire - et Valentine aimait connaître à l'avance ceux auxquels ils auraient affaire. Leur nom et leur apparence, du moins. Pourtant, ce soir encore il feindrait de ne pas connaître le rôle au sein de l'établissement de celui qui lui faisait face. Le révéler en mettant l'homme au pied du mur ne servirait qu'à le braquer. Mieux valait se taire - pour une fois.

"Ce serait dommage de perdre des perles de la nation comme vos élèves dans une bataille qu'on aurait pu éviter", conclut-il d'un ton sardonique plus léger.

Carrant les épaules contre une bourrasque aussi soudaine qu'impitoyable, l'Auror dégaina son paquet de cigarettes et en proposa une, sourcil haussé, à Mortimez, professeur expert en Botanique.
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MessageSujet: Re: Bad company    Bad company  I_icon_minitimeDim 21 Mai - 1:05

"Le Ministère a surtout fini par remarquer que cette école est un aimant à problèmes, et qu'elle n'est pas le lieu le plus sûr du monde sorcier quoi que puisse en dire la direction. Dès qu'un mage noir se pointe, c'est par ici qu'il commence à fouiner. Ce sera pareil pour tous les désaxés qui voudront jouer leur rôle dans la chasse qu'ils nous donnent."

Pas faux. Depuis plus de vingt ans, l’école magique de Poudlard avait connu une sérénité exemplaire et presque surnaturelle. Les évènements passés montraient clairement qu’on ne pouvait pas se fier à la sécurité légendaire de l’établissement. Dumbledore, le célèbre sorcier le plus puissant de l’histoire, siégeait au fond d’une tombe non loin de là. Alors continuer à targuer d’éloges cette école comme étant une forteresse insaisissable, était un pur tissu de mensonges.

La Chasse aux Sorcières était devenue un véritable coup d’état depuis que le Ministre Moldu avait proclamé haut et fort, son envie d’éradiquer toute forme de magie de la surface de la terre. Au départ, le peuple sorcier avait prit ces menaces pour une blague de mauvais goût. Personne ne se doutait qu’un Moldu puisse avoir une telle influence et un tel impact sur le monde magique. Après tout, le gouvernement se chargeait depuis des siècles, de dissimuler au mieux, tous les actes magiques exercés dans le monde des moldus. Mais malheureusement, les choses avaient prit un tournant rapide et incontrôlable depuis la rencontre des deux Ministres d’Etat. Pour couronner le tout, le Vatican s’était mêlé à l’histoire, engageant sans vergogne, des nouveaux mercenaires, plus communément appelés « chasseurs de sorciers », afin de capturer et anéantir toute forme de magie. C’était bien connu, l’étrange, le bizarre, le différent ça dérange. Et quand ça dérange, l’Homme élimine.

Il était difficile de prendre cette Chasse au sérieux quand on se trouvait dans une telle forteresse comme Poudlard. L’atmosphère plaisante, les fragrances des hauts jardins, la vie paisible des étudiants, la quiétude des résidents, tout s’orchestrait dans un autre espace temps. La menace était loin, mais en même temps, se trouvait aux pieds des portes. Poudlard berçait les sorciers dans une insouciance constante et latente. Pourtant, au fond, tout le monde savait que la menace s’agrandissait telle l’humidité s’étalant sur un buvard.

« C’est vrai. » approuva Pedro sur un ton désintéressé.

L’inquiétude quant à l’arrivée d’une armée de sorciers collabos ne le rongeait pas. Non. Il appréhendait plus les décisions du gouvernement. Quelles seraient les mesures mises en œuvre pour protéger la population sorcière ? Réduire les pratiques magiques ? Limiter la recherche ? Contraindre les sorciers à se cacher aux yeux des moldus ? Ou voire même, interdire toute relation avec un moldu ? Les choses pouvaient aller loin, bien plus loin qu’on ne le pensait. Et que faisait le gouvernement Britannique de son côté concernant les moldus ayant côtoyé des sorciers ? La Gazette du Sorcier restait muette sur le sujet. Tout stagnait dans le flou le plus total. La population savait simplement qu’il fallait rester sur ses gardes, que des complices pouvaient dénoncer à tout moment une famille entière de sorciers.

Des noms apparaissaient sur des listes de plus en plus longues dans la Gazette du Sorcier. Mais quel était le devenir de ces familles ? De ces sorciers du jour au lendemain capturés par les moldus ? Pourquoi le gouvernement n’essayait-il pas de raisonner le Ministre Moldu ? Lui faire comprendre que les sorciers ne sont une menace pour personne … Peut-être que la peur bloquait les prises de décisions. Pedro n’était pas un homme politique, loin de là, mais il avait parfois du mal à comprendre l’agissement de leurs représentants.

« Mais cette bataille est-elle au moins évitable ? »

Il lorgna d’un œil curieux l’Auror. Il lui tendait une cigarette, mais Pedro refusa poliment d’un geste de la main. Fumer ce n’était vraiment pas son truc. D’ailleurs, il ne comprenait pas comment l’homme avait-il pu se perdre dans une telle bêtise … Quand Shae fumait, il le sentait à des kilomètres et ça le dégoutait. Cette odeur acre empestait et s'infiltrait dans les vêtements, les cheveux, la bouche, la peau … Elle détruisait les ongles, les dents, la gorge et les poumons. Comment pouvait-on se laisser envouter par les spirales de cette fumée toxique ? Il secoua la tête au même moment où une brise légère fit grincer les branches des arbres environnantes. La nuit devenant fraiche et Pedro remonta le col de son manteau jusqu’à ses oreilles.

« Dites moi … vous êtes Auror, donc vous savez certainement vous battre. Non ... je veux dire, vous savez vous battre. J’aurai un petit service à vous demander. »

Doucement, Pedro se rapprocha un peu plus de l’étrange homme à la cigarette. Ils n’étaient plus qu’à quelques pas l’un de l’autre, assez proches pour se distinguer promptement d’un œil annaliste. Trevelyan était grand, droit, le corps nerveux. Sa mâchoire carrée, son nez droit, trahissaient une certaine droiture, légèrement rigide. C’était un homme solide qui avait du en encaisser des vertes et des pas mûres. Il n’avait rien d’un type avenant et toute son allure nonchalante du moment, cachait un homme au caractère bien trempé qu’il ne faut pas trop remuer. Une fois son analyse finie, Pedro accorda un léger sourire nerveux du coin de lèvres, perdu dans sa barbe mal entretenue.

« Je suis revenu d’un périple au Pérou il y a quelques temps … et pour tout dire j’y ai perdu la vie. Un sorcier talentueux m’a ramené d’entre les morts, mais depuis ma magie n’est plus la même. Je sens que je faiblis … Et je n’ai plus la force de m’entrainer seul pour retrouver la même énergie et vitalité que j’avais à l’époque. Ce même sorcier m’a conseillé de trouver quelqu’un de tenace pour m’aider à retrouver mon énergie vitale. Pour réveiller la fougue magique endormie en moi. Du coup, je me disais que peut-être, quelques cours pratiques de duels ne seraient pas de refus. »

Il s’arrêta un moment, puis jeta un coup d’œil par dessus son épaule. Deux jeunes filles gloussaient de manière peu discrète, en regardant les deux hommes discuter. Il faut dire que l’auror était un bel homme et Pedro avait une certaine réputation médiatique.

« Humm … bref, je pensais trouver quelqu’un de discret. Je n’ai pas envie que ma faiblesse magique se propage comme une trainée de poudre. Vous voyez ce que je veux dire, Monsieur ? »
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MessageSujet: Re: Bad company    Bad company  I_icon_minitimeSam 3 Juin - 21:39

"Mais cette bataille est-elle au moins évitable ?"

Trevelyan haussa les épaules, laissant s'écouler la question contre le cuir d'une veste qu'il avait assouplie au fil des ans. Ses lèvres intransigeantes se fendirent d'un éclat de sourire à couper au couteau devant le refus de l'homme de se laisser corrompre. L'Auror rengaina aussitôt les quelques cigarettes, sans s'offenser de la résolution rebutée qui avait ombragé le visage du professeur à leur seule vue. Pas un grand amateur, visiblement. Tant pis - ça en ferait plus pour lui. L'aube était encore loin pour qu'il supporte de l'attendre sans ses compagnes d'impatience, et toute la saine morale du monde n'y changerait rien. Même la taloche dont sa mère avait gratifié le haut de son crâne tout en le dépeçant mentalement en morceaux, la première fois qu'elle l'avait vu la clope au bec, n'avait pas su le dissuader.

"Si tous les concernés arrêtaient de vouloir se foutre sur la gueule, oui", déclara-t-il en adressant au professeur un regard entendu.

Son laconisme en disait assez long sur l'optimisme que lui inspirait une telle éventualité. Aucun des concernés ne renoncerait jamais - qu'il s'agisse de ce pape et de sa clique d'illuminés ou bien des marginaux dégénérés qui se faisaient une joie de retourner aux joyeux temps de l'Inquisition. Ce que l'homme avait de pire n'était qu'une braise sous une couche de cendres bien trop légères pour n'être pas balayées au tout premier souffle. Et ce souffle, cette haleine fétide de la guerre, exhalée par les hommes qui macéraient dans le pouvoir depuis assez longtemps pour s'y être décomposés, avait depuis quelques mois attisé de nouveau les instincts les plus bas de l'humanité. A croire qu'au fond, l'humanité était autant la plus salope des tares que la plus belle des promesses...

Alors, non. La bataille ne serait pas évitable. Elle ne se déchaînerait peut-être pas dans l'enceinte même de ce château, songea l'Auror en braquant un regard acéré sur les arcades qui cernaient la fontaine, mais le sang finirait par couler - ce n'était qu'une question de temps. Il faudrait seulement prendre garde à ce que le sang des sorciers ne soit pas le seul à couler. L'acier bleu de ses yeux se perdit une fraction d'instant dans les méandres d'un futur que rien ne présageait paisible, avant que d'en être arraché par la demande du professeur.

"Dites moi … vous êtes Auror, donc vous savez certainement vous battre. Non ... je veux dire, vous savez vous battre. J’aurai un petit service à vous demander."

Trevelyan arqua un sourcil qui se perdit dans l'ombre. Son envie de découvrir le service en question restait subordonnée à la surprise qu'il éprouvait, face à un homme qui le sollicitait sans  trop rien connaître de lui sinon les qualités qu'exigeaient son métier, sa faiblesse pour la cigarette et son amour du sarcasme. L'horloge monumentale qui ponctuait le temps depuis sa tour crénelée n'avait bouclé que quelques tours d'aiguille depuis qu'ils s'étaient rencontrés, et quoiqu'Auror trahi par les reflets métalliques de son badge, il n'en restait pas moins un parfait inconnu pour Pedro Mortimez. La seule voix grave du professeur se mêla un moment au mugissement du vent, et au flot immuable de la Fontaine aux Souhaits. Il n'interrompit rien du flot de paroles que le professeur lui confiait, se contentant de l'observer autant que la nuit le permettait pour mieux le percer à jour.

Malmenées par un vent têtu, les quelques torches qui défiaient la noirceur ambiante de toutes leurs flammes ne parvenaient à éclairer les traits de son visage que par flashes saccadés, ceux du botaniste encore moins. Au travers des spirales évanescentes qu'il expirait, Valentine devina pourtant, maintenant qu'il s'était rapproché, des traits dont une tristesse prégnante accusait la fatigue. Il n'avait aucun mal à croire qu'un homme si marqué d'épuisement soit revenu tout droit d'entre les morts, mais peinait à comprendre par quelle espèce d'impossible imprudence il était prêt à lui accorder sa confiance quand bien même il n'était pour lui qu'un étranger.

Car lui, de son côté, n'accordait sa confiance qu'à des conditions plus élevées qu'une rencontre fortuite au coeur d'un cloître battu par les vents. Il s'était pourtant bien juré de ne jamais devenir aussi parano que Maugrey Fol-Oeil, dont il avait cru suivre les préceptes durant sa quatrième année d'études au sein de Poudlard. Mais les années avaient passé depuis, et force était d'admettre que le métier d'Auror durcissait ses disciples sans prendre trop de gants. A ne traquer que des sorciers dénués du plus infime scrupule, remodelant leur visage, faisant main basse sur des esprits pour mieux les contrôler, usant des pièges les plus tordus pour faire tomber ceux qui les poursuivaient, Trevelyan avait pris pour sienne la vigilance constante que prônait son aîné. Il se faisait l'impression d'un vieux con, jamais capable de prendre pour argent comptant ce qu'on lui disait sans vérifier au préalable qu'aucun sous-entendu ne n'y terrait, qu'aucun danger n'en suintait.

Les Impero restant à ce jour indétectables, rien ne lui prouvait que ce professeur n'était pas sous l'emprise d'un quelconque traître qui chercherait à l'isoler pour mieux décrypter sa façon de se battre, ses techniques d'attaque et défense lors d'un duel. Bravo, Fol-Oeil, pensa-t-il en faisant disparaître sa cigarette désormais drainée de toute nicotine, je suis devenu le même vieux con que toi.

"Humm … bref, je pensais trouver quelqu’un de discret. Je n’ai pas envie que ma faiblesse magique se propage comme une traînée de poudre. Vous voyez ce que je veux dire, Monsieur ?

- Valentine", corrigea-t-il en tiquant d'une grimace sur le "monsieur", tout en harponnant dans le sien le regard du professeur.

Si c'était un ennemi, autant qu'il sache qu'il ne redoutait pas de lui dévoiler son nom.

"Et oui, je vois ce que vous voulez dire."

D'un signe de tête autoritaire qui étouffait toute résistance, Trevelyan fit signe aux deux filles qui se pâmaient sans discrétion de circuler vers d'autres horizons que le leur - histoire qu'elles ne voient pas non plus ce que leur enseignant voulait dire. Greffant ses yeux à leurs silhouettes jusqu'à ce qu'elles aient décanillé, l'Auror passa une main dans la barbe mal entretenue qui lui dévorait la mâchoire, évaluant vaguement la meilleure façon de se soustraire à la requête pressante que Mortimez lui soumettait.

"Mais je pourrai pas être celui qu'il vous faut. Les journalistes me collent aux fesses comme ces deux filles aux vôtres dès que je quitte le Bureau, et je suis à peu près sûr qu'il y a au moins un bon petit reporter en herbe dans les murs de cette fac de mèche avec eux, pour se gagner une place sur les bancs de la Gazette une fois le diplôme en poche. Dans le genre discret..." ponctua-t-il d'un air dubitatif.

Ce n'était même pas un mensonge éhonté, car une clique de journalistes menée par l'imbuvable Phyllis Sweeting s'était bel et bien mise en tête d'effeuiller au grand jour le quotidien des Aurors, sans que ça ne semble importuner personne dans les plus hautes sphères de l'autorité. Quelle bande d'abrutis.

"Désolé. Je comprends que ça vous emmerde" déclara Trevelyan avec sa diplomatie coutumière. "Il y a une formation pour les Aurors ici non ? Peut-être un collègue qui les entraîne aux duels à qui demander ?"

Tandis que les aiguilles de l'horloge colossale atteignaient finalement les vingt-trois heures, leurs cloches retentissantes assénèrent aux plus récalcitrants l'heure officielle du couvre-feu. Une jeune fille empressée aux cheveux roux lui tombant jusqu'aux reins passa près d'eux en pestant dans un gaélique frustré contre la fermeture de la bibliothèque ; Trevelyan la suivit des yeux en haussant les sourcils avant de redonner son attention au professeur, l'intérêt luisant dans ses yeux.

"Le Pérou, mmh ? Qu'est-ce qui vous est arrivé pour que vous ayez à revenir d'entre les morts ?"


Dernière édition par Trevelyan Valentine le Dim 18 Juin - 18:23, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Bad company    Bad company  I_icon_minitimeSam 10 Juin - 10:05

Bon tant pis … Pedro avait essayé. Valentine n’avait pas tort. Il pouvait toujours demander à Aedan de l’aider à performer ses sortilèges d’attaque … quoiqu’il était toujours délicat de quémander une telle requête auprès d’un collègue. Pedro ne souhaitait pas que son handicap s’ébruite. Non pas qu’il n’avait pas confiance ne Aedan, mais Poudlard n’était pas le genre d’endroit totalement sûr dans lequel il pouvait garder un secret. Les murs ont des oreilles, les tableaux ont des yeux. Et les tableaux bien bavards, il y en avait des centaines dans les couloirs. Bref, il se résignerait donc à voir ailleurs, si cet auror ne souhaitait pas l’aider.

Il haussa les épaules et d’un signe de la main fit comprendre à Valentine qu’il n’était pas la peine d’argumenter son refus. S’il ne voulait pas, ce n’était pas bien grave. Il n’avait pas besoin d’excuses. Le professeur de Botanique observa du coin de l’œil Rhiannon qui passait par là, tel un fantôme dans la pénombre d’une nuit bien tranquille. Il esquissa un sourire en souvenir des nombreux moments qu’ils avaient passés ensemble dans les serres de botanique durant les cours de travaux pratiques. Cet élève qui disait détester les plantes, avait toujours réussi à s’en sortir plus que convenablement. Peut-être que l’attrait des notes lui avait donné une certaine motivation à s’intéresser un temps soit peu à la matière ? Il se demandait bien ce qu’elle avait choisi comme type d’études supérieures … probablement quelque chose dans l’histoire de la magie, elle qui aimait tant lire de gros manuels au vocabulaire pompeux et soporifique.

Il raccorda rapidement toute son attention sur Valentine. Cet auror au visage carré et cassé par les vicissitudes de la vie. Il fumait encore et toujours, entourant sa carrure de volutes de fumées blanches, qui s’évaporaient subtilement dans les méandres d’une nuit lourde et pesante. Le visage de Pedro était tiré par la fatigue. Les traits de son visage montraient un homme triste, perdu, et mélancolique. Sa mâchoire était parsemée d’une barbe négligée, ses cheveux bruns en bataille montraient qu’il avait probablement buché des heures sur des copies indéchiffrables et ses mains calleuses couvertes d’ecchymoses et d’égratignures illustraient bien ses éternelles batailles contres des plantes carnivores ou agressives.

« Oui le Pérou … oh rien, une simple formalité. Un combat un peu tendu contre une mage noire. Mais le problème est réglé, elle a fini par exploser. Ce qui m’a tué, ce n’est pas tant ma défaite contre un sortilège, mais plus ça … »

Pedro releva instantanément la manche de sa chemise pour montrer son avant bras droit à Valentine. Sa main magique était couverte d’un tissu de veines noircies par le venin. Les veines saillantes de son avant bras droit étaient aussi dures que du bois. On voyait clairement que ce poison atrophiait ce membre, qu’il empêchait toute circulation de se faire de manière fluide et efficace. On lui avait amputé la main pour éviter une propagation trop rapide et maintenant, l’expertise d’un médecin pourrait clairement exiger une amputation du bras. Mais jusqu’où aller ? Pedro ne souhaitait aucunement finir en petits morceaux ou en pâté avariée pour Dragon retraité.

« Cette blessure que je traine depuis l’année dernière m’empêche d’être au top de mes capacités. J’essaie de ralentir la propagation du poison par tous les moyens, quitte à utiliser la magie noire … ce que je n’ai pas fait, mais en lisant certains ouvrages, j’ai l’impression que c’est le seul moyen de m’en sortir. Je n’arrive plus à pratiquer la magie correctement … et je pensais qu’en ayant un expert des sortilèges de combat, je pourrai forcer mon utilisation de la magie. Et peut-être refaire circuler la bonne énergie dans mon bras … Je ne dis pas que c’est un moyen efficace. Je ne sais même pas si cette idée peut fonctionner, mais c’est en essayant qu’on peut voir si les choses marchent. »

Rapidement, Pedro recouvrit son bras endoloris. Il ne souhaitait surtout pas que sa faiblesse soit plus longtemps exposée aux yeux du monde. Non. Il avait étrangement, accordé une belle confiance en Valentine. Peut-être parce qu’en tant qu’auror, il avait le devoir de garder le secret de chaque citoyen, si celui-ci ne perturbait en rien l’ordre publique.
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MessageSujet: Re: Bad company    Bad company  I_icon_minitimeDim 2 Juil - 17:10

L'écho décroissant des bottines de l'étudiante rythma l'agonie grésillante d'une cigarette qui s'éteint finalement. Savourant la dernière bouffée qui lui encrassa les poumons, l'Auror l'exhala en un soupir avant de désintégrer le mégot tombé à terre d'un sort que l'habitude teintait d'habileté. Réservant la prochaine à la surveillance solitaire qu'il exercerait tout au long de la nuit, il remonta d'un geste vif et jusqu'au cou la fermeture de sa veste en cuir, résistant d'avance à la tentation d'extirper le paquet de clopes de la poche intérieure. Le professeur dégrafa le regard qu'il avait rivé, un instant songeur, à la menue silhouette qui dissolvait le roux de ses cheveux dans l'ombre à chaque petit pas ; sans doute l'une de ses anciennes étudiantes. Trevelyan se demanda vaguement comment un si petit bout de jeune femme ne croulait pas au bout de deux mètres sous le poids du sac qu'elle se trimbalait vaillamment.

- Oui le Pérou … oh rien, une simple formalité. Un combat un peu tendu contre une mage noire. Mais le problème est réglé, elle a fini par exploser. Ce qui m’a tué, ce n’est pas tant ma défaite contre un sortilège, mais plus ça …

Sourcils arqués à l'aune de son scepticisme, Valentine considéra l'enseignant d'un air aussi dubitatif que celui-ci était indifférent à l'énoncé des épreuves qu'il avait subies. L'Auror avait croisé quantité de collègues d'Angleterre ou d'ailleurs ayant affronté en leur temps des mages noirs redoutables, mais aucun n'avait résumé ses affrontements avec une telle désinvolture - et il s'interrogea sur la nature de celle-ci. Estimation démesurée de l'ennemi qu'il avait confronté ? Vantardise ? Le professeur ne lui semblait pourtant pas de ceux qui vomissent leurs exploits en croyant s'en couvrir de gloire, mais Trevelyan ne pouvait s'empêcher de rester vigilant face au récit qu'il lui faisait de son combat.

- Par exploser, rien que ça. murmura-t-il d'une voix sceptique en lorgnant Mortimez, puis le bras qu'il lui dévoilait.

Retroussée jusqu'au coude, la manche de sa chemise avait dénudé à la nuit le bras ravagé de l'enseignant ; un réseau de veines infectées, noires comme de la poix, courait parmi les chairs ravagées qu'il lui exposait. Trevelyan sentit les propres cicatrices de sa main le démanger, tandis qu'il suivait du regard les sillons tortueux dont le poison dévorait le bras du professeur. Un genre de grimace lui tordit la bouche, dénuée du dégoût qu'une telle vue aurait pu inspirer à d'autres ; il avait vu son compte de balafres en tout genre tout au long de sa carrière, et ne faisait que reconnaître en une moue de son cru la gravité de celle qui affligeait Pedro.

Si proche qu'il ait frisé la compassion, l'Auror s'en éloigna sitôt que l'homme fit étalage de ce qu'il envisageait pour remède à ses maux. Il jeta un regard furtif à sa droite puis sa gauche, s'attendant presque à trouver une Tara secouée de fou rire ayant monté de toutes pièces cette mise en scène, tant ce qu'il entendait l'ahurissait. Perplexe et de plus en plus méfiant, Valentine attendit que l'homme ai finit de vider son sac en regrettant d'avoir visiblement la gueule d'un psychomage à qui le premier venu confierait ses misères. Le bras grignoté de poison se recouvrit de la manche qui avait dévoilé toute l'ampleur des dégâts, et Trevelyan, harponna le regard épuisé du professeur au sien. Pâle et dur comme l'acier.

- La magie noire pour guérir du poison, hein ? fit-il en un sourire inquiétant, qui s'évanouit avec une bourrasque de vent mauvais. Presque une aussi bonne idée que de se murger la gueule au whisky pour survivre à une gueule de bois.

Il haussa un sourcil et baissa d'un ton tout en se rapprochant d'un pas, ses bottes crissant sur le gravier de la cour.

- Presque aussi con que de dire à un Auror que vous y avez pensé.

Il se demanda ce qui des conneries débitées à longueur de temps par son stagiaire ou de ce qu'il venait d'entendre méritait la palme de la connerie du jour, et pensait en avoir encore pour de longues heures de délibération avant de statuer - ça tombait bien, la nuit s'annonçait longue. Considérant le professeur d'un oeil nouveau, Valentine persistait à s'interroger sur ce qui pouvait pousser quelqu'un à confier ce genre d'envies obscures à un Auror. Il n'était ni médicomage, ni psychomage, ni prêtre. Le secret professionnel ne faisait pas partie de ses incontournables - et il n'excuserait jamais la tentation de la magie noire, quelle que soit la détresse. Quelle que soit l'urgence.

- Trouvez-vous un copain de duel si ça vous chante, et retournez Sainte-Mangouste pour dénicher quelqu'un qui saura soigner ça, mais faites-moi plaisir, Mortimez, articula-t-il avec soin en mentionnant enfin qu'il connaissait l'identité du professeur, cantonnez-vous aux plantes et laissez la magie noire aux autres. Vous savez comment finissent les mages noirs.

Trevelyan esquissa quelques pas en arrière, sa silhouette se fondant à son tour dans l'obscurité.

- Quelqu'un finit toujours par les faire exploser.

Sa patience élimée, l'Auror lança un dernier regard au botaniste avant de faire volte-face. Il ne resta bientôt de lui, tandis qu'il s'éloignait vers l'immense portail du château, que les lambeaux de fumée que la cigarette greffée à ses doigts distillait dans son dos.
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