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 « C'est pas nous qui sommes à la rue, c'est la rue qu'est à nous ! » - Dwight L. Manson

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MessageSujet: Re: « C'est pas nous qui sommes à la rue, c'est la rue qu'est à nous ! » - Dwight L. Manson   « C'est pas nous qui sommes à la rue, c'est la rue qu'est à nous ! » - Dwight L. Manson - Page 2 I_icon_minitimeMar 30 Mai - 21:28

Comme je suis contente que tu puisse faire ce personnage! Il promet! J'ai hâte de voir la suite! « C'est pas nous qui sommes à la rue, c'est la rue qu'est à nous ! » - Dwight L. Manson - Page 2 610521999

Bienvenue!
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MessageSujet: Re: « C'est pas nous qui sommes à la rue, c'est la rue qu'est à nous ! » - Dwight L. Manson   « C'est pas nous qui sommes à la rue, c'est la rue qu'est à nous ! » - Dwight L. Manson - Page 2 I_icon_minitimeMer 31 Mai - 0:33

Bienvenue à toi ♥
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MessageSujet: Re: « C'est pas nous qui sommes à la rue, c'est la rue qu'est à nous ! » - Dwight L. Manson   « C'est pas nous qui sommes à la rue, c'est la rue qu'est à nous ! » - Dwight L. Manson - Page 2 I_icon_minitimeDim 4 Juin - 17:39

Encore merci à ceux qui m'ont souhaité la bienvenue !

Au niveau temps restant, je tiens à demander un petit délai pour être sûre de ne pas bâcler mon histoire. Désolée de ne pas avoir prévenu plus tôt >.<
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MessageSujet: Re: « C'est pas nous qui sommes à la rue, c'est la rue qu'est à nous ! » - Dwight L. Manson   « C'est pas nous qui sommes à la rue, c'est la rue qu'est à nous ! » - Dwight L. Manson - Page 2 I_icon_minitimeLun 5 Juin - 10:48

Temps accordé !

Je te laisse une semaine de rab, ça ira pour toi ?
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MessageSujet: Re: « C'est pas nous qui sommes à la rue, c'est la rue qu'est à nous ! » - Dwight L. Manson   « C'est pas nous qui sommes à la rue, c'est la rue qu'est à nous ! » - Dwight L. Manson - Page 2 I_icon_minitimeMer 7 Juin - 22:13

Bienvenue moldu barbu qui rock les pâquerettes! Bon courage pour ta validation « C'est pas nous qui sommes à la rue, c'est la rue qu'est à nous ! » - Dwight L. Manson - Page 2 903545912
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MessageSujet: Re: « C'est pas nous qui sommes à la rue, c'est la rue qu'est à nous ! » - Dwight L. Manson   « C'est pas nous qui sommes à la rue, c'est la rue qu'est à nous ! » - Dwight L. Manson - Page 2 I_icon_minitimeDim 11 Juin - 19:29

Salut Dwight, tu en es où avec ta fiche ?
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MessageSujet: Re: « C'est pas nous qui sommes à la rue, c'est la rue qu'est à nous ! » - Dwight L. Manson   « C'est pas nous qui sommes à la rue, c'est la rue qu'est à nous ! » - Dwight L. Manson - Page 2 I_icon_minitimeMer 14 Juin - 0:22

On peut s'enivrer de son âme. Cette ivrognerie-là s'appelle l'héroïsme.

[suite]




  • nomNOM
  • prénomPRENOM
  • célébritéFT CELEB
  • âgeAGE
  • métierMETIER
  • statutSANG PUR / SANG MELE / NE MOLDU/ CRACMOL / MOLDU
  • groupeGROUPE
  • donOPTIONNEL
  • animalANIMAL
  • baguetteDECRIVEZ VOTRE BAGUETTE SI VOUS EN AVEZ UNE

Part. 2



« H-hey, Dwight... Tu... Tu vas bien ?
- C'est plutôt à moi de te poser la question, non ? »

June laisse échapper un éclat de rire peu aisé et passe une main dans ses boucles dorées. Même l'épaisse couche de maquillage qui couvre ses joues ne peut dissimuler les traces de peine qui semblent avoir pris place sur son visage. Dwight est désolé. Son instinct lui hurle de s'agenouiller et d'implorer un pardon qu'il ne mérite pas. Il a volé son mari. Il a volé le père de son enfant.

« Je... Ça ira. Pour l'instant c'est... c'est compliqué je crois. Mais ça ira. Il n'aurait pas voulu que je me morfonde...
- Tu as le droit tu sais.
- Ouais... Je préfère pas. J'ai la petite, tu sais... Elle est géniale.
- Elle va comment ?
- Bien. Elle ne comprend pas encore... Elle est trop jeune. »

Il n'a pas les mots, alors il hoche la tête. Il n'a pas les mots et il ne les aura jamais. Il a tout pris à cette femme. Il a arraché son cœur, piétiné son avenir et craché sur ses souvenirs. Rien ne pourra jamais réparer ce qu'il a brisé, et cette certitude dévore ses entrailles.

« Je suis désolé, June... »

Elle se contente d'un sourire triste.

« Ne sois pas désolé, Dwight... Il t'aimait, tu sais. Il t'aimait énormément. C'est pour ça que je suis là. Je suis tombée dessus et je... Enfin, j'en avais envie et en même temps je ne voulais pas être seule... »

Alors seulement, il remarque les deux sacs en papier que porte la jeune femme. D'une belle couleur violette, avec un logo turquoise marqué d'un nom qui lui fait l'effet d'un coup de poing dans le ventre. June affiche une expression douce-amère qui trahit sa détresse tandis qu'elle lève leur potentiel repas devant elle.

« On partage un Charlie's ? C'étaient ses préférés... »

♣♣♣

L'atmosphère du night club est festive. Une musique rythmée se répand dans les airs obscurs de la piste, mouvant les corps comme s'ils étaient des marionnettes, pendues aux fils de la mélodie. Tous ici semblent s'amuser, s'abandonner à la nuit pour y trouver une sorte de plaisir suprême qui lui échappe complètement. À vrai dire, Dwight ne sait pas vraiment ce qu'il fait là. Lui avait prévu de se rendre au pub voisin, depuis le début, ce même pub qu'il fréquentait avant... tout ça. Mais en arrivant, les murs chargés de souvenirs se sont brisés, l'assaillant d'une tonne de mémoires qu'il voudrait désormais oublier. Il en est ressorti les mains tremblantes, le cœur palpitant et une sourde angoisse logée au creux de la poitrine. Le premier endroit pour oublier a été le bon. C'était ici. C'est vrai qu'un night club c'est parfait pour se relaxer, songe-t-il, sardonique. Bien joué Dwight.

Le regard dans le vague, il porte son verre de whisky à ses lèvres. Ne savoure même pas l'amertume contre sa langue, la sensation de brûlure le long de sa gorge. Au fond, il n'aime pas vraiment ce breuvage et ne sait pas ce qu'il cherche en le sirotant. Peut-être à Le retrouver. Peut-être juste parce qu'il est stupide. Sans doute ça. Ce n'est pas comme si une misérable bouteille d'alcool pouvait sortir Hammer des limbes. Rien ne le peut. Rien. La vérité est plus violente que les maux qui le torturent, plus douloureuse que cette blessure au genou qui lui a déjà tout arraché et qui pourtant continue de le lancer, plus effrayante que les cauchemars qui peignent ses nuits en blanc. Elle piétine le présent et déchire l'avenir d'incertitudes, couronnant pourtant le passé à chaque instant. Elle est une voix qui jamais ne se lasse. Il est mort. Tu ne l'as pas sauvé. Lui l'aurait fait. Lui a essayé. Tu n'as fait qu'échouer. Tu as été faible. Il est mort. Tu ne le reverras plus. Plus jamais.

Le poing de Dwight se resserre sur le verre dans un relent de haine. Brusquement il se voit le briser, l'écraser par terre pour mieux éventrer ces sentiments qui ne sont pas siens et qu'il refuse de supporter une seconde de plus. Il veut oublier. Il veut évacuer. Il en a marre, marre de voir chaque jour, chaque seconde les grands yeux morts de Hammer le fixer, accusateurs, marre de subir une douleur qui lui rappelle toujours un peu plus cette journée de cauchemar, marre enfin de ne pas parvenir à trouver sa place dans un monde où le sergent Manson est mort et où il n'est plus que Dwight. Le passé lui fait de l’œil et il donnerait n'importe quoi pour y retourner... Ou pour pour aller buter le salopard qui est responsable de son Enfer, susurre une voix dans sa tête.

« Salut... »

Dans un premier temps, il ne percute pas. Il lui semble incongru qu'on s'adresse à lui, l'homme d'une trentaine d'années qui sirote un whisky d'une main et qui tient une canne contre lui de l'autre. Qui trouverait de l'intérêt à lui parler, de toute manière ? Il n'a rien à dire. Le présent n'a plus de prise sur lui et il perd pieds dans l'existence. Un type pareil n'attire personne.

« Eh, je te parle, beau gosse avec la canne... »

Il fait volte-face, alors. Et la brusque colère qui lui noue la gorge fond face au sourire charmeur d'une demoiselle trop jeune pour lui. Elle a la vingtaine, et ses tresses rousses épousent un visage poupin où perlent de jolies tâches de rousseur. Son regard brun pétille de malice. Elle veut quelque chose. Et un écho en lui murmure qu'elle l'obtiendra.

« Tu parles ou... ?
- Je parle.
- Ah, ça c'est une bonne nouvelle ! Et est-ce que tu danses ? »

Bizarrement, face à elle, il n'a plus les mots. Plus les mêmes. Une part de lui voudrait fuir, l'autre se sent irrémédiablement attiré par l'étincelle qui brille dans les yeux chocolat de cette jeune femme venue de nulle part. Ces yeux qui le fixent, lui. Ces yeux qui lui donnent l'impression d'exister. Ces yeux qui lui font oublier. Sans s'en rendre compte, il lui adresse un regard dévoré d'espoir.

« Alors, tu viens ? »

Quand elle parle, on dirait qu'elle rit. Brusquement elle n'est plus trop jeune. Brusquement elle est parfaite. Brusquement, Dwight se sent misérable de ne pouvoir accompagner les jambes élancées sur la piste, cadet de ses soucis quelques secondes auparavant. Sa gorge se serre tandis qu'il désigne sa béquille, l'air contrit. Peut-être brisé. Elle s'en fout. Elle s'en fout et éclate de rire.

« Bah quoi ? Tu vas quand même pas laisser ça te gâcher la soirée ! On va au milieu de la piste, et on danse sur place non ? »

Il ne sait pas pourquoi il se laisse faire lorsqu'elle prend son bras. Il ne sait pas comment ils se glissent entre les danseurs qui peuplent la gigantesque salle. Elle est un océan et lui n'est qu'un rocher, emporté, ballotté par ses flots. Elle le force à lâcher prise, à perdre le contrôle. C'est terrifiant. C'est grisant.

Finalement, ils s'arrêtent. La musique leur donne des ailes que sa compagne accepte pleinement, s'élevant immédiatement pour s'illuminer dans des gestes lancinants qui lui donnent envie d'elle. Et, comme si ses pensées avaient atteint ses oreilles, la jeune femme passe ses bras autour de sa nuque, glissant son corps contre le sien tandis qu'elle se déhanche, son regard hallucinant de vie brisant le sien. Dwight se sent gauche, honteux, avec sa canne et son verre de whisky, mal à l'aise au cœur d'une foule dont les veines semblent pulser de mélodie. Dwight est un vilain petit canard, et elle est un cygne.

Et comme il est con, il boit. Cul sec. Il ne sait même pas pourquoi, parce qu'on n'est ni dans un film ni dans un livre, et qu'il n'en sentira pas les effets avant quelques minutes, mais il le fait. Peut-être pour se débarrasser du verre, mais surtout comme placebo. L'alcool pour se donner une confiance de façade, une aisance de parade, l'alcool pour vaincre la crainte et abattre ses doutes. Il pose le verre sur une table adjacente, au hasard. Peu importe.

Enfin, il peut porter sa main à la hanche de la jeune femme. Leurs respirations s'enlacent tandis que leurs regards se rencontrent, comme pour la première fois. Bleu contre brun, océan contre terre, vide contre plénitude. Elle éclate de rire, il se presse un peu plus contre elle. Brusquement, il veut voler son essence, se l'accaparer pour être ne serait-ce qu'à moitié heureux comme elle, la dérober pour mieux se souvenir de ces temps où se perdre dans l'insouciance lui semblait possible. Elle paraît contagieuse, il veut attraper sa maladie. Il veut son sourire. Il veut qu'elle le regarde toujours comme ça.

Et comme il est con, il l'embrasse. Parce qu'il en crève, de ce contact humain, parce qu'il en rêve, de la sensation d'un corps contre le sien. Pour une fois, il veut choper le présent à pleines mains. Juste une fois. Il veut tromper la mort avec cette femme, lui faire l'amour comme il voudrait tuer ceux qui lui ont arraché le cœur. Elle est tellement belle, tellement inaccessible dans son bonheur souverain qu'il prend conscience de tout le néant qui emplit sa cage thoracique. Et il veut combler, remplir, par tous les moyens, et s'il existe une drogue absolue alors ce doit être elle, et tant pis s'il ne la revoit jamais après ça, il veut juste se sentir vivant, se sentir humain. Rien qu'une fois.

Rien qu'une.

Quand elle répond, il se laisse emporter. Ses longs bras graciles contre sa nuque, sa langue dansant contre la sienne, ses hanches si fines ondulant près de lui et son regard si vivant qui s'ouvre parfois pour éteindre le monde si bruyant. Il sait soudain qu'il avait raison : elle est l'océan. Suprême, divine, dangereuse. Il veut se noyer en elle. Il n'a pas besoin d'une vie quand il a l'essence de leurs corps pressés l'un contre l'autre. Avec elle il peut oublier. Avec elle il peut de nouveau se sentir battre, pulser, et... putain, ça faisait longtemps qu'il ne s'était pas senti vivre. Sa gorge se noue sous un mélange d'espoir et de douleur.

Il a besoin d'elle. Ça le terrorise.  Il perd ses moyens, voit ses muscles se raidir et sa gorge se nouer, la regarde dans l'espoir d'être rassuré... Et elle sourit. Alors il souffle, enfin, prend sa main, l'entraîne à l'extérieur, dévore ses lèvres, dévore son cou et glisse dans une voiture qui le mènera jusqu'au bout de la nuit. Le rire deviendra un fantôme, le regard comme une illusion, mais il s'en moque. Il désire tout, tout de suite, puis plus rien. C'est tout ce qu'elle lui offre. Elle ouvre sa porte, ouvre son lit, danse contre lui en faisant résonner haut et fort les éclats de vie qui la parcourent. Dwight se drogue à elle, inspire son odeur comme on inspire de la cocaïne, décide de se perdre contre ses lèvres et de s'abandonner dans le plaisir qui le rend humain pour la première fois depuis trop longtemps.

Quand il se réveille le matin et qu'il saisit du bout des doigts le caleçon qui traîne sur la chaise du salon, son regard se porte au dehors, brusquement plus laid et plus beau à la fois. Il déteste le monde. Il veut l'aimer.

Il décide de recommencer.

♣♣♣

Allez, Dwight.
Allez.
C'est juste une porte. Juste une putain de porte. C'est peu de chose, une porte, non ? C'est juste un putain de bout de bois. Tout ce que t'as à faire, c'est l'ouvrir.  

Il n'y arrive pas.

Putain, t'es nul. Sérieusement. T'arrives à faire la guerre mais quand il s'agit d'appuyer sur une poignée t'es prêt à te pisser dessus ? T'es pathétique.

Il n'y peut rien, c'est plus fort que lui, quand il essaie il revoit toutes ces choses qu'il veut dissimuler à tout prix et c'est...

Terrifiant. Mais tu connais ça, le terrifiant. Tu te réveilles toutes les nuits en chialant presque, Dwight. Alors pourquoi t'as peur d'une seule putain de porte ?

Parce que derrière, il y a des gens qu'il aime désespérément mais qui ne le reconnaîtront pas. Parce que derrière, il y a toute cette famille à qui il a juré d'être un héros et qu'il a tellement peur de décevoir. Parce que derrière, il y a ces parents qui l'ont toujours soutenu et dont le dégoût l'assassinerait plus sûrement que n'importe quelle balle.

Tu sais quoi, casse-toi. De toute façon t'es pathétique, t'es qu'une merde, tu n'arrives déjà pas à lutter contre tes souvenirs, comment t'as pu penser que tu saurais affronter ta famille ?

Ce n'est même pas une question de réussite. Il aimerait juste les revoir. Ça fait des mois qu'il est rentré. Des mois que leurs appels rythment ses journées. Des mois qu'il les fuit. Ils l'aiment. Ils doivent comprendre. Il n'a pas de raison d'avoir peur.

Ils aiment le Dwight d'avant. Celui-là est un monstre. Tu leur épargnes ce terrible constat en partant. Mieux vaut penser son fils fuyant que mort. Parce que t'es mort, Dwight. En tout cas cette part de toi l'est. Et tu le sais.

Il le sait. Il voudrait juste essayer, juste une fois, voir comment ça se passe, voir s'il parvient à faire semblant. Peut-être que tout se passera bien. Il n'y a pas de raison, après tout ils savent tous ce qu'il a perdu, ils comprendront sans doute... Il a juste à pousser cette porte. Ce n'est rien une porte. C'est juste... Juste un putain de bout de bois.

Alors vas-y, pousse. Puisque tu t'en penses capable. Rappelle-moi pourquoi tu es là depuis cinq bonnes minutes ? Ça ne sert à rien et tu le sais. Tu te fais du mal en étant de mauvaise foi. Barre-toi pendant qu'il en est encore temps. Personne n'a encore remarqué que tu es là.

Il crève d'envie de fuir. Il en crève. Pourtant la porte est là, et l'hypnotise. Il doit le faire. Il refuse d'être ce fuyard, ce lâche une fois de plus. Il voudrait pouvoir dire qu'il l'a fait. Il voudrait pouvoir penser, dans l'intimité de son esprit, qu'il reste en lui ne serait-ce que l'ombre d'un soldat.

Tu parles de ce soldat qui a fait tuer son meilleur ami ?

Sa gorge se serre. Il regarde le judas comme on regarde le canon d'un revolver. Il se sent condamné. Il a l'impression d'être avalé par cette foutue paroi de bois, d'être dévoré par la peur qu'elle symbolise. Il n'y peut rien. Il a beau essayer, essayer encore, la grande chimère ne lui offre jamais que son baiser glacé. La main qu'il a levé tremble contre la poignée.

Va-t-en, Dwight. Tu n'es pas capable de le faire, de toute façon. Et puis ce n'est qu'un seul repas de famille une fois. Peut-être que la semaine prochaine tu y arriveras. Une semaine, c'est peu. Ils peuvent attendre s'ils t'aiment vraiment.

Mais ils attendent déjà depuis des mois et des mois. Il a promis d'être là ce soir. Il y aura même sa sœur, sa petite sœur qu'il s'est toujours juré de protéger et qu'il laisse de côté depuis son retour. Comment se regarder dans le miroir s'il n'est même pas capable de se tenir en sa compagnie pendant un seul repas de famille ?

Tu n'arrives déjà plus à te regarder dans le miroir, Dwight. Et puis qu'est-ce qu'elle va dire, si elle te voit dans cet état, ta sœur ? Regarde-toi : t'as tellement de valises sous les yeux que tu pourrais partir en voyage autour du monde, tes joues sont creusées, et tu boîtes. Tu les as prévenus que ton genou était irréparable ? Non. Encore un truc qu'ils vont pouvoir découvrir par eux-mêmes ce soir.

Des larmes d'impuissance grimpent au regard azuré tandis qu'il fixe désespérément cette foutue porte. Il la déteste. Il se déteste. Il en a marre. Lui, tout ce qu'il demande, c'est de pouvoir entrer chez ses parents pour un dîner de famille sans se sentir si profondément seul, si paniqué, si stupide. Il n'a pas demandé à vivre toutes ces choses. Il n'a pas demandé à crever de la même balle que son meilleur ami. Il voudrait que tout s'arrête, que le temps se fige et reparte en arrière, danser une valse avec la mort pour mieux la déjouer. Mais il n'est qu'un homme, ou peut-être la moitié de cela, et rien n'est possible.

Il est mort. C'est de ta faute. Et tu fuis, encore et encore, et tu vas encore fui-

« Bah ? Dwight, enfin, qu'est-ce que tu fous à poireauter devant la porte ? »

Un sentiment d'inaccompli siège en roi dans sa poitrine tandis qu'il hausse les épaules. Il ne trouve même pas la force de sourire, craignant en s'y obligeant de ne parvenir à esquisser qu'une grimace difforme et effrayante. Son regard bleuté se fixe sur la poignée qu'il n'a jamais trouvé le courage de toucher. Sa gorge se serre. Il a envie de pleurer, de ruer, de se frapper. Se punir jusqu'à comprendre, jusqu'à rendre son audace aux ruines humaines qu'il est devenu. Il n'en fait rien, retrouve les yeux noisettes de sa sœur pour lui offrir un haussement d'épaules.

« Je viens seulement d'arriver. Ça va ?
- Eh beh frérot, c'est ce qu'on appelle du timing ! Ça va et toi ?
- Je me débrouille.
- Ta blessure ? »

Je ne marcherai plus jamais comme avant, Cassie.

« Ça peut aller.
- Comment ça, ''ça peut aller'' ?
- C'est douloureux.
- Ah... Evidemment que c'est douloureux, je suis conne. Désolée. Viens, entre... Ils ont prévu combien de temps avant que ça n'aille mieux ?
- … Encore un moment, Cassie. »

♣♣♣

« Et même que quand David il a dit que j'étais moche, je l'ai même pas tapé !
- C'est bien ma chérie. Tu sais, la violence...
- C'est caca ! »

Les applaudissements des jeunes parents se rajoutent au brouhaha d'assiettes et de couverts qu'on entrechoque. Le bruit est assourdissant. Il n'entend plus que ça. Les claquements, les craquements, les collisions, encore et encore. Dans la cuisine, sa mère fait chauffer du thé. La bouilloire émet un son strident qui lui rappelle trop bien le son des roquettes fusant en sa direction.

« Et toi, tonton, tu en penses quoi ? Hein ? Dis ? Dis ? Diiiis ? »

Dwight tourne vers elle un visage tendu, peu aimable, espérant lui inspirer de nouvelles distances. Une sourde colère gronde contre sa cage thoracique, crispe tout son corps et lui inspire toute une violence qu'il met d'ordinaire de côté pour la guerre. Sauf que la guerre, maintenant, là, de suite, il la mène contre lui-même, et il a incroyablement peur de perdre le contrôle.

« Alleeeez, tonton, boude pas ! Dis-moiiii ! »

Il n'a même pas écouté la gamine. Ça l'énerve. Il s'énerve. Il n'est qu'un con. Il devrait être capable d'écouter sa nièce quand elle parle, même quand c'est insignifiant, et surtout de ne pas se laisser distraire par le moindre bruit soudain et sec qui résonne dans la maison. Il y a du monde, c'est normal. Le problème, c'est lui. C'est toujours lui.

Ses poings se serrent.

« Quoi ?
- Papa il a dit que tu voudrais bien aller jouer avec moi ! Tu viens ? Tu en penses quoi ? »

Il en pense que Papa est sacrément stupide. Lui n'a pas envie de jouer. La vie n'est pas drôle. Il n'a pas envie d'apprendre à sa nièce qu'il n'est qu'un monstre, qu'une bombe à retardement prête à exploser. Il n'a pas envie que la terrible oppression qu'il ressent tandis que le sifflement de la bouilloire se répand fasse de lui un cauchemar de violence. Il sait ce dont il est capable, il n'a pas envie que sa famille le sache.

Dans la cuisine, sa mère replace ses ustensiles. Le fer craque, claque. Son beau-frère commence la vaisselle. Les assiettes se frottent, puis rencontrent d'autres éléments dans l'évier. Porcelaine contre métal. Son père mâchonne un bout de bonbon à la menthe. Il déteste ce genre de bruit.

« On ira ensemble dans le jardin et on courra ! J'ai hâââte ! Tu veux bien ? Hein ? Diiiiis ? »

Sa respiration s'accélère, ses poings se tendent, sa mâchoire se crispe. Son pied martèle au sol un rythme endiablé, composant contre le parquet un hymne à l'agitation. Il se sent oppressé. Il ne se sent pas à sa place. Il voudrait bouger. Seul. Il en a besoin. Partir faire un tour.

« Alleeeeez, tonto-
- Non. »

La petite fille fait la moue. Insiste, parce qu'elle ne se doute pas de la rage qui dévore ses entrailles.

« Pourquoi ? Ce serait drôle ! Allez tonton !
- J'ai dit non. »

Il boit cul-sec un verre d'eau. Le sifflement de la bouilloire cesse dans la cuisine, pour être suivi du bruits des tasses que l'on retire du placard, glissant les unes contre les autres. La cafetière se met en marche. Le son est assourdissant. Il ne le supporte plus.

« Mais Tonton, moi j'ai enviiiiiie ! »

Sa respiration s'accélère. Il serre les dents à les briser. Son regard se fige sur une bouteille de vin de l'autre côté de la table. Brusquement, il voudrait se rendre saoul, ne serait-ce que pour oublier toute cette furie qui tente de s'emparer de son esprit. Ses pulsions le terrorisent.

Dans la cuisine, un mug dérape, se fracasse au sol tandis que la voix trop aiguë de la gamine résonne dans la pièce. C'en est trop.

« Tontoo-
- NON, BORDEL ! »

Le verre éclate entre ses doigts. Les débris se répandent sur toute la table et au sol, certains venant se loger directement dans la main de leur bourreau. Tout se passe trop vite. Son père se redresse brusquement et recule, plaquant son dos au mur pour se protéger des éclats. Cassie se jette sur sa fille et la prend dans ses bras tandis que la gamine crie de stupeur. Dwight, lui, reste là, respiration branlante et regard fou fixé sur le sang qui dévale ses doigts. Dévale ses doigts comme...

« Allez Hammer, regarde-moi OK ? Je t'interdis de mourir pendant que t'es sous mes ordres. C'était quoi déjà le nom de tes burgers à la con ? Je l'ai oublié. »

Sa gorge se serre, son corps se bloque, pourtant il refuse de quitter des yeux le liquide vermeille qui épouse si parfaitement sa peau.

« Mais enfin, qu'est-ce qu'il se passe ?! », s'inquiète sa mère, accourant dans la pièce à vivre.

Dwight sursaute et tourne vers elle une expression aussi perdue que coupable. Son cœur se coince contre ses côtes. Il prend conscience de ce qu'il vient de faire, prend conscience qu'il aurait pu gravement blesser sa propre nièce, son propre père. La colère est soufflée par l'explosion de culpabilité qui l'étouffe.

« J-je... »

Ses mains tremblent.

« Je ne sais pas. Demande à Dwight. », rétorque Cassie.

Elle est en colère, et elle a parfaitement raison de l'être. Lui-même ne sait plus où se mettre. Il ne trouve pas les mots justes pour dire à quel point il est désolé, à quel point il voudrait tout effacer, à quel point il regrette chaque moment passé. Il ne voulait pas ce qui est arrivé, préférerait crever plutôt que lever la main sur sa nièce, ils doivent le savoir, ils doivent le croire, ils doivent en avoir conscience.

« J-je...
- Tout le monde va bien ?
- Oui maman, je crois.
- C-Cassie...
- Dwight ! Tu saignes ! Pourquoi tu ne l'as pas dit plus tôt ? Viens là mon cœur. On en discutera après. »

Elle prend son bras avec une douceur qui cache quelque chose. Dwight lui lance un regard dérouté, cherchant dans les traits de son visage un indice sur ses pensées. S'il te plaît, Maman, dis-moi que tout va bien, dis-moi que tout va s'arranger, dis-moi que tu ne culpabilises pas pour quelque chose à venir...

Le silence leur tient compagnie jusqu'à la salle de bains où, le regard dans le vague, rongé d'une culpabilité meurtrière qui ne demande qu'à l'engloutir, Dwight s'assoit sur le bord de la baignoire. Sa mère fouille les compartiments du meuble à pharmacie.

« Que s'est-il passé ? »

Mentir ne sert plus à rien.

« J-je... Je me suis énervé. J'ai brisé le verre. »

Les mots s'écorchent contre sa gorge. Son cœur ploie sous la charge trop lourde qu'il lui impose depuis trop longtemps, et il adresse à la femme qui lui a donné la vie un regard chargé de désespoir.

« Je suis tellement désolé, je... Je ne sais pas pourquoi j'ai fait ça, je...
- Dwight... Entre nous, ça ne va pas, hein ? »

Il plonge ses yeux dans les siens, hésitant, avant de secouer la tête. Elle se met calmement à vérifier qu'aucun éclat de verre n'est resté logé au creux des petites plaies qui parcourent sa paume. Il observe ses cheveux gris que le temps n'est pas parvenu à rendre moins beaux, ressent soudain le violent besoin d'être étreint.

« Les sautes d'humeur, ça t'arrive souvent ?
- Je ne sais pas... Oui. Sans doute, oui. »

Doucement, elle hoche la tête. Lui meurt d'envie de lui demander ce qu'elle pense, n'importe quoi qui puisse le guider vers la démarche à suivre. Il refuse de voir cette autre partie de sa vie s'effondrer. La guerre lui a suffisamment pris.

« Maman, je...
- Dwight, je t'aime. N'en doute pas, s'il te plaît.
- D-D'accord.
- Tu vois un psychologue ? »

Conneries.

« Non.
- Tu devrais.
- Non.
- Dwight... Ce n'est pas contre toi, et ce n'est pas une faiblesse d'admettre qu'on a besoin d'aide... »

Elle ne comprend pas. Elle ne comprend rien. Ce n'est pas d'un psy dont il a besoin, ce n'est pas de l'aide qu'il demande. Il voudrait juste que la vie lui foute la paix. Il voudrait juste se reposer. Ce ne sont pas ses spécialistes qui vont lui donner cela.

« Maman, s'il te plaît...
- Je suis sérieuse. Tu as besoin de voir quelqu'un. Tu as vu tes réactions ? Tu fais un mètre quatre-vingt cinq Dwight, et tu es très bien bâti. Tu ne peux pas agir comme si tu ne représentais pas une menace pour les autres dans cette condition...
- … Une quoi ? »

Les traits de sa mère se teintent d'embarras tandis qu'elle termine le bandage. L'ambiance s'est brusquement tendue, et pour cause. Dwight ne supportera pas ça. Pas comme ça. Il se l'est juré : ses parents ne le verront pas comme un monstre. Il a tout fait pour éviter cette éventualité. Il s'est présenté dignement, a fait l'effort de venir, l'effort de se raser, l'effort de couper et de coiffer ses cheveux en bataille, a lutté contre tous ses instincts pour être présent, a lutté contre tous les souvenirs qui lui sautent à la gorge pour ne pas paraître suspect, toute la soirée. Il ne peut pas entendre ces mots là. Pas après tout ça.

« Une quoi, maman ? Répète.
- Tu sais bien ce que je voulais dire Dwight... Ne me fais pas dire ce que je n'ai pas dit.
- Oh mais tu l'as dit maman. Je l'ai entendu. Une menace, c'est ça ? Une menace ?!
- Dwight, calme-toi...
- Me calmer ? Me calmer ?! Mais tu entends ce que tu dis à ton propre fils ! Tu n'as pas la moindre foutue idée de ce que j'ai traversé ! Tu n'imagines même pas ce que ça fait que d'être dans ma peau tous les jours ! Putain de merde, Maman, c'est comme ça que tu me vois ?! »

Un soupir s'échappe des lèvres fines de son interlocutrice. Le brasier de la haine s'enflamme. Il crispe ses poings, indigné, blessé, meurtri. Son cœur pourrit de l'intérieur, sa voix tremble, les larmes lui montent aux yeux.

« Chéri, ne réagis pas comme ça, c'était une expression rien de plus. Je disais juste qu'une personne instable peut se révéler dangereuse et que tu ne faisais pas exception... Ton pèr-
- Je suis dangereux parce que je suis un putain de soldat, Maman. De base ça n'avait pas l'air de trop te déranger. Et puis, putain, instable... ? Qu'est-ce que tu en sais ?
- Les choses ont changé, mon cœur...
- Pardon ?
- Je disais juste que ton état s'était dégradé et que tu n'étais peut-être plus en mesure de garder ton calme comme avant, ce n'est pas grave, tu as vécu des choses difficiles et...
- Et quoi ? Ça te donne une bonne excuse pour me traiter comme un monstre, c'est ça ? T'es psychiatre Maman ? T'as passé un diplôme ? Parce que je trouve que tu t'avances beaucoup pour quelqu'un qui n'a aucune putain de compétence pour dire que je suis instable ou dangereux !
- Ne le prends pas comme ça, je veux juste dire qu-
- Que rien !!! Tu dis de la merde et tu penses que je devrais le prendre comment ?! J'ai vu mon meilleur ami crever sous mes yeux !!! Tu sais ce que ça fait comme dégâts une gorge percée ?! Tu sais ce que ça fait d'être là quand le regard de quelqu'un se vide et qu'il meurt ?!
- Dwight...
- NON !!! TU N'AS PAS LE DROIT ! TU N'AS PAS LE DROIT DE ME DIRE CA ! »

La porte de la salle de bain s'ouvre brusquement, arrachant un sursaut aux deux occupants. Son père entre, front soucieux, regard inquiet rivé entre sa femme et son fils. Il a peur pour eux. Dwight ne voit pourtant que l'une des sources de ses angoisses : lui-même. Il... Il représente une menace pour lui aussi.

Le visage déformé par la douleur, il laisse échapper un sanglot tourmenté. Une larme solitaire déchire sa joue.

« Que se passe-t-il ?
- Rien, mon amour, une dispute, on ne s'entend pas sur un sujet et...
- Vous me considérez comme dangereux. Tous les deux. »

Les mots sont sans appel. Il n'y a pas de questionnement, pas d'espoir. La voix tremblante est imprégnée d'une résignation à fendre le cœur. Son regard azuré se perd sur la vitre tandis qu'un éclat de rire amer transperce ses épaules.

« Allez tous vous faire foutre. »

Il se redresse et clopine jusqu'à la porte où se tient son père. Celui-ci bloque le passage.

« Dwight, raisonne-toi. Peut-on te faire confiance en compagnie d'enfants ce soir ?
- Si la question est ''dois-je dégager'', je connais déjà la réponse. Décale-toi.
- Dwight...
- Papa. Décale-toi. »

L'homme hésite. Sur son visage criblé de rides naissantes se dessine le portrait d'un père pris au coeur par des conflits plus gros que lui. Il n'était pas prêt. Dwight non plus. Dwight non plus, et l'injustice de cette situation le saisit aux tripes. Il voudrait revenir en arrière. Il voudrait repartir, ne jamais être entré surtout.

« Je regrette tellement, tellement d'être venu... »

Secouant la tête, il force le passage, aveuglé par des larmes qui voudraient ravager ses joues. Il ne les laissera pas couler. Pas ici. Ils ne le méritent pas. Ils ne le méritent plus. Cette famille a oublié les tourments de son propre enfant.

Ils comprendront, avait-il pensé. Foutaises.

Les escaliers sont dévalés à la vitesse de l'éclair. Il ignore la douleur qui remonte depuis son genou, ignore les battements trop violents de son cœur déchiré, ignore les voix inquiètes de ceux qui l'ont mis au monde. Il ne veut rien, ne peut plus rien entendre. Il refuse d'être crucifié plus encore sur l'autel de la haine.

Sa canne ne l'empêche pas d'être rapide lorsqu'il se précipite vers la porte d'entrée, cette même porte qu'il a eu tant de mal à ouvrir, qu'il n'a même pas réussi à actionner et qui pourtant se dresse ici comme le dernier bastion de sa liberté. L'ironie le ferait presque pleurer. Il se sent nul, il se sent laid, il se sent monstre, il se sent rejeté, et seul, seul, terriblement seul. Sa gorge se rétracte. Ses doigts tremblent.

La dernière fois que sa sœur le voit, il lui décoche le sourire le plus désespéré qui soit.

Le lendemain, il s'envole pour Londres. Dans ses bagages, il n'y a rien d'autre que quelques affaires, une arme et des médailles militaires.



Part. 3



Il est con.
Il est même sacrément con.
Assez sacrément pour mériter un titre de noblesse de l'idiotie.
Qui est assez stupide pour partir de l'autre côté de l'océan sans papiers britanniques, sur un coup de tête, avec trois franc six sous sur lui et rien pour l'aider à tenir le cap ?
Lui, bien sûr.

« Si les cons étaient des satellites, j'aurais pas fini de tourner, hein... »

Poussant un soupir à la mesure de son agacement, Dwight essuie son front et se redresse pour admirer le travail qu'il vient d'accomplir. Aujourd'hui est un grand jour. Aujourd'hui marque le premier soir où lui, Dwight Manson, citoyen britannique de seconde main, dort chez lui. Il croise les bras, hausse les épaules. Ça ne casse pas trois pattes à un canard, mais ça suffira. Un foyer se situe avant tout dans le cœur, et il a tout ce dont il a besoin ou presque.

Quand on dort sous un pont, on n'a pas vraiment le luxe de se payer une douche, il faut dire.

« Tiens, un nouveau, huh ? C'est pas souvent... »

Dwight fait volte-face, la main braquée sur son pistolet, prêt à le sortir pour tirer. Ce qu'il découvre l'en dissuade. Un grand homme aux cheveux de feu l'observe, son regard brun habité d'une sagesse qui lui donne mille ans d'âge, pétillant d'une malice pourtant enfantine. Quand il sourit, Dwight se sent faire de même.

« Greg'. Enchanté. Et puis bienvenue à nulle part ! C'est un coin rudement chouette où habiter, 'paraît. »

A ces mots, il éclate de rire. Et lorsque son interlocuteur tend la main, c'est sans hésiter qu'il la saisit.



Epilogue - 9 ans plus tard


« Je t'ai dit combien de fois que voler c'est de la merde, Dwight ?
- Chhhh...
- Non pas chhh ! Ça fait quasiment dix ans que ça dure ! T'en as pas marre de chaparder ?! T'as plus de quarante piges ! Sois responsable !
- Oh, la ferme, je lis.
- Bonne nouvelle pour toi ! Tu lis un journal volé. »

Dwight lève les yeux au ciel et se concentre. Il ne le dira pas à Greg' pour ne pas l'inquiéter, mais il n'a pas dérobé les nouvelles pour rien. Les informations sont, semble-t-il, aussi sensationnelles qu'inquiétantes.

LE PAPE JUSTE XI ANNONCE UNE CHASSE AUX SORCIERES

Dwight hausse un sourcil et lit l'article. Loin d'un canular, celui-ci décrit bel et bien un projet du chef chrétien. Et si la plupart des annonces sont difficiles à avaler, aucune d'entre elles ne serre son cœur comme la certitude que l'homme d'église est en train de s'inventer une guerre.

« Bordel de merde...
- Qu'est-ce qu'il y a, Dwight ?
- C'est la merde. Apparemment les sorciers existent.
- Bah voyons.
- Ta gueule, c'est pas ça le problème. On s'en fout que ce soit vrai ou pas. Le Pape a appelé à une chasse.
- Et... Et ça veut dire quoi ? »

Sa gorge se noue tandis qu'il se mord nerveusement la lèvre inférieure. Ces mots ne le rappellent que trop bien à un passé qu'il a laissé de côté. À croire que c'est quand il ne veut plus de la guerre qu'elle décide de venir à lui. La nouvelle ne lui fait pas plaisir, pas le moins du monde. Bien au contraire.

« Ça, Greg, ça veut dire que des gosses vont mourir. »

Alors que la certitude d'une catastrophe à venir s'installe en son cœur, Dwight se jure de ne pas hésiter.

Il n'y aura pas de second Hammer.


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