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 [Flashback] Norcam et sa poudre de Perlimpinpin. (Tara Blackwell)

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MessageSujet: [Flashback] Norcam et sa poudre de Perlimpinpin. (Tara Blackwell)   [Flashback] Norcam et sa poudre de Perlimpinpin. (Tara Blackwell) I_icon_minitimeVen 26 Mai - 3:12

15 h 57, 5 Avril 2018, Russie, bureau des mirkrahauls.


Le bureau des mirkrahauls, l’équivalent des aurors de l’Occident, en version russe. L’endroit était un ancien complexe minier soviétique, perdu dans l’Est de la Mère Patrie, recouvert par la neige et la glace, aujourd’hui protégé par des sorts « repousse-moldus » et « d’incartabilité ». Même tous les agents gouvernementaux ne connaissaient pas l’emplacement de cet endroit. Car il était désormais le passage obligatoire des criminels jugés dangereux, le lieu de détention provisoire de ceux qui s’étaient fait prendre la main dans le sac pour des exactions hautement répréhensibles.
Au fin fond des locaux, à quelques mètres sous terre, trois sorciers patientaient dans le couloir, se tenant à l’extérieur de la salle d’interrogatoire.  Ils regardaient tous les trois au travers des fenêtres. Et ils parlaient russe.

- Il va parler tu es sûr ?

- Ne te fais pas de souci pour ça. Répondit Alexei Bogolioubov.

Le maître d’Anastasia était un de ces types de la vieille école, qui approchait la soixantaine, et qui pourtant tenait une forme encore olympienne. Un homme carré, marqué par l’âge et abîmé les combats. Le cheveu blanc et impeccablement coiffé. Vêtu d'un long manteau de cuir noir comme la nuit, qui couvrait une chemise blanche et un pantalon gris.

- Elle sait s’y prendre. Elle rentre dans la tête des gens, expliquait-il en mimant des mains l’idée qu’il se faisait de cette intrusion, et elle te les fais chanter comme un jobarbille.

- Legilimens. Affirma le troisième type.

- Non. Non, non. Lâcha Alexei dans un léger rire. Rien de ce goût la camarade.


Dans la salle, un petit homme trapu et transpirant était assis sur une chaise de métal vissée dans le sol, devant une table du même matériau, elle aussi fixée au béton. Il avait l’odeur d’un clébard qui vit dans sa pisse et patauge dans sa merde, il était mal rasé, à moitié chauve, et avait l’œil vitreux. Il n’en menait pas large le bougre.
En face de lui, adossée au mur, un dossier dans les mains, une jeune femme bardée de tatouages et à la crinière blonde parcourait tranquillement les lignes qu’elle avait sous les yeux.

- Vasilly Grigori Zikine. Commença Anastasia, avant de marquer une pause, pour enfin lever les yeux vers l’intéressé. Ils disent que tu as tué deux personnes à Oust-Ilimisk, dans le Parc de Baba-Yaga. Ils disent que c’est toi le braqueur de boutiques de potions. Moscou, Samara, Saskylakh … Malheureusement, ils n'ont pas trouvé ta baguette sur les lieux.

Vasilly tapait nerveusement du talon sur sol, il se triturait les doigts, sans pouvoir détourner le regard de la mirkrahaul, de ses yeux bleu glace qui le fixaient.

- Ils t’ont déjà trouvé un surnom tu sais ? Lui demanda-t-elle en jetant son pouce par-dessus son épaule pour désigner la fenêtre. Pour les journaux sûrement. Ils t’ont baptisé « Le braqueur de boutique de potions fou de magie noire ». Expliquait Anastasia en s’approchant de lui, pour venir se pencher et le regarder droit dans les yeux, abandonnant le dossier sur la table. Ça te plait ? Ça sonne bien je trouve. C’est un peu long, j’te l’accorde, mais on s’en balance. Conclu-t-elle avec un sourire, tout en se redressant, pour commencer à faire les cent pas. Tu te rends compte ? Avec les moyens qu’on a de nos jours, tous ces sortilèges qui permettent de te suivre à la trace, toutes nos forces de l'ordre qui interrogent chaque témoin, nos spécialistes de la divination… Faut être un sacré putain de génie pour pas se faire coincer. C’est vrai. Affirma-t-elle en s’appuyant de nouveau contre la porte d’acier, les bras croisés. Et faut reconnaître, Vasilly, que t’as rien d’un génie. Hein ? Tu crois pas ? D’abord, quand on t’as arrêté t’as prétendu que le champifleur et toutes ces autres saloperies étaient pas à toi. Ensuite t’as dit que tu te souvenais plus, que tu savais plus d’où ça venait.

Le type s’agitait sur chaise, et transpirait de plus en plus. Il gardait la mâchoire serrée, et regardait la mirkrahaul s’approcher à nouveau de lui. Elle s’appuya sur la table pour se pencher jusqu’à sa hauteur, encore.

- Franchement, tu te rends pas les choses faciles. Reprit-elle en soupirant. Tu t’enfonces et t’empêtres dans tes mensonges, et ça va être dur de t’en sortir. Là, les types derrière la vitre, ils te tiennent par les couilles Vasilly ! Affirma Anastasia en désignant la direction des trois mages d’un léger signe de tête. Non, j'te le dis, là, il faut te défendre autrement. Il faut que tu plaides la démence. Même passagère. C’est vrai quoi ! S’exclama-t-elle en se redressant d’un coup, les bras écartés. Tu sais ce que ça veut dire ?

Le meurtrier fit non de la tête, et pourtant il essayait de comprendre où son interlocutrice voulait en venir. Oui, il essayait.

- Ça veut dire… Que tu peux pas être tenu pour responsable des actes que ces gens dans le couloir te reprochent.

- Ah… Ahen, je crois… Je crois pas qu’on devrait me tenir responsable non. Pas entièrement responsable de… De ces choses que j’avais fait alors… Alors que j’avais consommé de la drogue…

- Moi non plus j’le crois pas. Continuait Ana’ en reprenant ses cents pas. Le champifleur, fumer cette merde, ça t'arrache la caboche. Tu te rends compte que cette plante fait éternuer un troll quand même ? Alors imagine quand c’est fumé par un sorcier… Ça me rappelle une affaire qui avait fait couler de l’encre à Moscou.

- Ah ouais ? S'enquit-il avec un brin d'espoir.

- Comme j’te le dis ! Surtout quand t’as descendu quatre ou cinq bièraubeurres avant ça. Ecoute-moi, on peut pas déclarer cinglé un type qui fond une durite alors qu’il est pas drogué, ni déclarer un gars parfaitement saint d’esprit que le champifleur fait partir en vrille. C’est pas logique. Tu crois pas ?

- Oui… Oui, c'est exactement ça ! Comment j’peux souvenir de ce que j’ai fait ? J’ai… J’étais… J’étais défoncé !

- Parfaitement Vasilly, parfaitement. Tu étais complètement arraché.

La blonde s’approchait à nouveau de Vasilly, tout en le désignant de l’index.

- Faut lâcher cette histoire d’amnésie, ça tient pas la route. Par contre la démence… Expliquait-elle en s’accroupissant pour le regarder bien en face. Avec ça tu évites Azkaban. Alors tu vas leurs dire exactement ce que tu viens me dire, mot pour mot. Et t’auras plus à t’en faire, tu comprends ?

Le forcené acquiesçait, il retenait ses sanglots, au contraire des gouttes de sueur qui ne cessaient de rouler sur son front, ses joues et son cou.

- Maintenant, t’es plus défoncé, t'es en pleine possession de tes moyens. Donc tout ce qui te reste à faire c’est de leurs montrer à eux, dit-elle en désignant son maître et les deux autres sorciers, qu’il y a un fossé entre l’espèce de taré qui a débarqué dans cette boutique de potions et buté un couple de pauvres gens, et l’homme avec qui je suis en train de discuter. Il faut qu’ils voient que tu es terrifié, que t’es rongé par le remord et le chagrin, que tu vas plus en dormir de la nuit pendant des semaines entières. Tu vois ?

- C’est le cas ! J’vous l’promets, déclara-t-il la lèvre tremblotante, j’suis mort de trouille…

Anastasia acquiesça, elle sentait son souffle lui arriver au visage, il la regardait presque implorant.

- Et y a de quoi, tu peux m'croire sur parole. Dis-moi, qu’est-ce que tu lui as dit à ce commerçant ?

Vasilly déglutit avec difficulté et répondit :

- Je… J’lui ai dit « File-moi tout ce que t’as en poudre, et la caisse. »…

- Ouais, le coupa-t-elle, et après ? Avada Kedrava. T’as fumé cet enfoiré, c’est ça ?

Il acquiesça en retenant toujours ses sanglots, tant bien que mal.

- Tu veux être pardonné ?

- Ou… Oui.

- Dis-le.

- Je l’veux… J’veux qu’on m’pardonne.

- C'est ce que tu veux ? Sincèrement ?

- Oui ! Oui c'est vrai, je regrette !

La jeune mirkrahaul marqua un temps d’arrêt, sans lâcher cette infâme crevure du regard. Un temps d’arrêt qui paru être une éternité pour ce dernier.

- Tu sais ce que tu viens de faire ? Demanda-t-elle en attendant une réponse qui ne venait pas. Tu viens d’avouer deux meurtres.

Vasilly écarquilla les yeux, il était paniqué, à tel point qu’il en mouilla son pantalon. Azkaban. Toutes les rumeurs qu’il avait entendu sur cette prison se bousculaient dans sa tête, et il cherchait désespérément un moyen de s’en sortir.

- C’est terminé pour toi. Ils vont t’emmener dans un hôtel cinq étoiles perdu au milieu de nulle part avec de la flotte à perte de vue. Si j'étais toi, j'me suiciderai. Conclu-t-elle en s’écartant, pour se diriger vers la porte.

- Non ! S’il vous plait ! Non ! Tout mais pas ça ! Pas Azkaban !

Anastasia quitta la pièce, en refermant la porte dans un grincement sonore, qui sonnait comme le glas pour cette crevure de Vasilly.

- Il a craché le morceau.

Son maître jeta un regard fier à ses comparses, les mains sur les hanches.

- Je vous l'avais dit.

Les deux autres mirkrahauls échangèrent un regard entendu avant de remercier Bogolioubov et son apprentie. Ils se dirigèrent ensuite vers la porte de la salle d'interrogatoire pour préparer Vasilly à rejoindre sa dernière demeure. Et le bougre hurlait et pleurait.

- Bien joué, j'aurais eu les boules de passer pour un con.

- On rentre à Moscou ? Demanda l'apprentie avec un sourire.

- Non. On doit aller au Parc de Baba-Yaga et trouver la baguette de cet enfoiré.

- Pourquoi faire ?

- J'aimerai comprendre comment il a fait disparaître cette baguette, et pourquoi.

- Pour éviter le Priori Incantatum, tu ne penses pas ?

- Je l'espère plus que je ne le pense. Mais ce qui m'emmerde plus qu'autre chose, c'est que ce type était encore un simple sorcier il y a encore trois mois de ça. Qu'est-ce qui peut te faire vriller à ce point là et en si peu de temps ?

Anastasia opina du chef. Son maître n'avait pas tord. Couper le fruit pourri ne servait à rien, il fallait trouver la racine. Quelqu'un avait donné une substance à ce crétin, substance qui l'avait rendu accro en très peu de temps, et l'avait poussé à des extrémités intolérables. Quand elle pensait à ce pauvre couple de commerçants, son cœur se serrait. Ils avaient un fils à Koldovstoretz, en deuxième année. Et il ne savait encore rien du sort de ses parents.


Dernière édition par Anastasia Rebrov le Dim 11 Juin - 21:25, édité 4 fois
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MessageSujet: Re: [Flashback] Norcam et sa poudre de Perlimpinpin. (Tara Blackwell)   [Flashback] Norcam et sa poudre de Perlimpinpin. (Tara Blackwell) I_icon_minitimeSam 27 Mai - 4:43

17 h 14, 5 Avril 2018, Russie, Oust-Ilismik, bloc Горький.


Oust-Ilismik, une ville aux relents de pauvreté et d’argent sale, une cité industrielle insalubre qui respire l’illégalité à plein nez. Sauf si, évidemment, vous faites partie de ces gens lambda qui triment dans les usines chimiques du coin et s’empoisonnent quotidiennement, pour ensuite rentrer noyer son chagrin dans la bouteille avec une clope au bec, bien au chaud dans votre  « bloc ». Oui, il n’y avait que ça ici, des blocs. Des immeubles collés les uns aux autres et répartis ci et là, grimant le paysage naturel.
Et en  plus de ça, l’air était mauvais et laissait un goût d'aluminium désagréable dans la bouche. Des cancers en veux-tu en voilà, c’était vraiment tout ce qu’on pouvait récolter en une vie passée ici.
Et il n’avait suffit que d’à peine soixante ans, et la construction d’un barrage hydraulique, qui est un détail qu’on ne peut ignorer si facilement, pour que cette immonde ville sorte de terre.

Alexei et Anastasia apparurent l’un après l’autre, dans des craquement aussi singuliers que les tourbillons produits par leurs transplanages.  Les deux mirkrahauls se trouvaient au centre même d’un de ces blocs surpeuplés, et pas le plus petit. Ils commencèrent à naviguer dans les ruelles exiguës et sales, qui sentaient le poisson et la pisse. On y croisait autant de gens d’origine russe qu’asiatique par ici. Car dans cette région de la Mère Patrie avaient vécu des peuples aux origines ethniques bien différentes, sans compter que les frontières avec la Mongolie et la Chine n’étaient pas très loin, et le fait que l’immigration battait son plein dans ce genre d’endroit où poussent les usines comme des champignons. Tout comme la criminalité d’ailleurs, mais ça, c’était un autre sujet. Pour l’heure, Ana’ et son maître cherchaient le chat.

- Tu le vois ?

- Non, répondit-elle en observant les alentours durant son avancée, mais c’est un chat. Il sait se faire discret. Ajouta-t-elle avec un sourire, les yeux maintenant rivés sur Alexei.

Il se mit à bougonner, comme il faisait toujours dans ces moments là, et son apprentie aimait ça. Tous ses traits s’affaissaient d’un coup d’un seul, le poids de l’âge tirait ses peaux vers le bas, tandis qu’il secouait la tête en levant les yeux au ciel. Ce qu’elle avait pu rire en lui offrant une crème anti-âge à base de bave de limax pour son dernier anniversaire. Et bien que le véritable cadeau ne fût pas cela, Alexei y avait cru dur comme fer sur l'instant.

- Le problème avec ses bestioles malicieuses, c’est que ça fait ce que ça veut, quand ça veut. Expliquait-t-il en donnant un coup de pied dans un sac poubelle. Ça dort les trois quarts de la journée, ça demande à becter, ça t’ignore, et ça part se rendormir dans un coin. Non mais franchement, pestait-il toujours plus, on est au bon endroit pourtant, ce sont les immeubles des bridés, arguait le vieux sorcier, désignant les alentours en écartant les bras, et ça pue le poiscaille à cent mètres !

Anastasia se contentait d’attendre patiemment, assise sur une cagette de bière retournée, et vide cela va de soit. Elle adorait les chats, et savait bien qu’il ne fallait pas brusquer ces animaux.

- Qui est l’abruti fini qui imaginé ce sortilège de protection hein ? Qui s’est levé un matin en se disant « Eh… Mais si le chemin pour le Parc changeait sans cesse, et que le seul moyen d’y aller, c’était de suivre un chat ? » J’te le demande, qui ?!

- Baba-Yaga. Répondit platement Ana en étudiant minutieusement ses ongles vernis d'un noir profond.

- Comment ?

- Baba-Yaga. Répéta Anastasia sur le même ton.

- Tu penses que je l’sais pas ? Demanda-t-il en revenant sur ses pas pour se diriger vers son apprentie, avec l’œil torve de celui qui n’aime pas être pris pour un débile, parce c'est exactement ce qu'elle faisait, et il en était bien conscient. Tu penses que je suis un idiot, c’est ça ? Eh bah pourquoi pas écoute…

La blonde se fendit d’un sourire, suivit d’un rire moqueur.

- Tu es tellement beau quand tu t’énerves. Le taquinait-elle en plongeant son regard dans le sien. Si tu n'avais pas trente ans de plus que moi... Ouh ! Je sais pas ce que je t'aurais fait !

Alexei leva les bras au ciel, ce qu’elle pouvait l’exaspérer parfois. Il poussa un soupir, il savait bien qu’elle le faisait exprès, à chaque fois qu’il s’emportait pour des broutilles. C’était une brave petite, mine de rien, et compte tenu du milieu dans lequel elle avait grandit, il était fier du résultat. Il vint s’appuyer contre le mur, près d’elle.

- Je me doute bien que tu aurais voulu rentrer chez toi, commença-t-il en posant sa grosse pogne avec délicatesse sur l’épaule de la jeune femme, dès que cette histoire est terminée, je te libère quelques jours. Ton père va mieux ? Enchaîna-t-il en s’accroupissant. Avec une femme comme la sienne, je ne me ferai pas de souci pour lui. Conclu Alexei dans un rire léger et réconfortant qui arracha un sourire à Ana’.

Le chat au pelage noir de jais se frottait contre la jambe de la mirkrahaul et ronronnait. Elle lui grattouillait déjà la tête, tandis qu’il la regardait de ses grands yeux verts.

- Tu es tout beau toi. Comme toujours ! S’exclama-t-elle avec un large sourire, levant les yeux vers son comparse avec un air de « tu vois, il suffisait d’attendre ».

Alexei leva un index inquisiteur, il savait ce qu’elle crevait d’envie de dire et ne voulait pas l'entendre, puis il se tourna vers le minet et lui demanda directement de les conduire au Parc de Baba-Yaga. Aussitôt quémandé, que l’animal se mit en route, filant à travers les ruelles, faisant parfois des tours complets d’un immeuble du bloc. Le chemin emprunté n’avait aucun sens logique. Et pourtant, les deux sorciers russes suivaient la bête sans sourciller ni se poser de question, ou remettre en doute quoique ce soit, et ce jusqu’à ce qu’enfin… Le portail d’acier se dessine au fond d’une impasse auréolée d’une lueur rougeâtre. L’entrée du Parc de la plus célèbre des harpies : Baba-Yaga. Enfin... Parc. Si l’endroit eut un jour été végétal, il n’en portait aujourd’hui plus que le nom. Et Baba-Yaga s'en retournerait certainement dans sa tombe si elle voyait ce qu'il en était advenu.

- Nous y voilà ! S’écria Alexei dans un rire tonitruant, les mains sur les hanches.

- De retour au Parc, pour une nouvelle histoire sordide. Souligna Anastasia en roulant des yeux. Il faudra passer par Koldovstoretz. Pour… Leur fils, il va…

- Plus tard. Coupa-t-il sèchement, accompagnant le geste à la parole. On a un travail à terminer avant.

Son maître savait se montrer clair et net, aussi elle n’ajouta rien et se contenta d’acquiescer, mettant de côté tout ceci pour se renfermer dans son pragmatisme professionnel. Ana' ne l'avait jamais contredit lorsqu'il affirmait ainsi les choses, pas une seule fois. C'était un homme qui râlait beaucoup, sans pour autant être colérique, prompt à la déconne et à la détente, mais il était d'un sérieux inégalable dans son travail. Et c'est ce qui avait fait sa réputation au cours des vingts cinq dernières années. Elle avait une confiance aveugle en cet homme qui semblait être un roc, voire une montagne aussi imposante qu'ancienne.

Ils passèrent la grille d'acier, qui s'ouvrait et se refermait seule à l'approche d'un sorcier. Encore une protection anti-moldu, bien qu'aucun n'ait dû arriver jusque là, du moins pas seul. Et à peine montaient-ils les marches de bétons, approchant de la grande porte de bois, qu’ils entendaient déjà les échos de musiques et les bruits de fond que provoquaient la foule qui se trouvait dans ce quartier magique.

- Ça fait sept ans, c’est ça ? Demanda Anastasia en s’immobilisant sur la quatrième marche. Je m’en souviens comme si c’était hier.

Son comparse s’arrêta à son tour. Il contemplait la mirkrahaul qui se tenait là, tout près. Elle avait bien changé depuis cette époque. L’époque où elle était encore son apprentie. Enfin… Réellement. Cela faisait trois ans qu’elle pouvait voler de ses propres ailes, et pourtant ni l’un ni l’autre n’en avait évoqué l’idée. Leur relation de maître à élève avait continué d’exister, comme si de rien n’était. Cependant, force était de reconnaître qu'aujourd’hui, le jeune flocon de neige qu’il avait pris sous son aile il y a huit ans était devenu une véritable avalanche. A deux, ils avaient fait tremblé plus d’un criminel notoire, et quelques mages noirs, dont deux séjournaient à Azkaban depuis déjà un bon moment. Trois avec celui qu’elle avait interrogé plutôt dans la journée. Bien que qualifier celui-ci de mage noir puisse être un peu exagéré.

Un sourire se dessina sous la moustache grisonnante d’Alexei.

- Et moi donc. Putain c’te branlée qu’on leur a mise à ces harpies. Lâcha-t-il dans un rire gras, avant de se mettre à tousser. Tu m’avais scotché à l’époque. Couper les ailes de celles qui essayaient de se barrer, fallait le faire. Jamais vu autant de sortilèges de découpe en si peu de temps.

-  « Pas si mal pour une véritable première affaire. » C’est ce que tu avais dit Alexei, dit-elle en souriant, mais de là a ce que tu aies été scotché… Je suis bien heureuse d’avoir attendu sept années pour entendre ça sortir de ta bouche !

- Ah tu m’emmerdes à la fin ! Bougonna-t-il dans la foulée. Aller, au boulot !
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MessageSujet: Re: [Flashback] Norcam et sa poudre de Perlimpinpin. (Tara Blackwell)   [Flashback] Norcam et sa poudre de Perlimpinpin. (Tara Blackwell) I_icon_minitimeSam 27 Mai - 21:50

17 h 36, 5 Avril 2018, Russie, Oust-Ilismik, Parc de Baba-Yaga.


L’un comme l’autre, ils furent époustouflés par l’endroit. En sept années, il avait bien changé. A l’époque, un groupe de harpies, sous l’impulsion d’un sorcier qui réside aujourd’hui encore à Azkaban, faisait régner la terreur ici. Et la végétation avait dû finir par se retirer, les honnêtes gens aussi, et ce lieu de rencontre du monde magique était tombé dans l’oubli. Mais aujourd’hui, que le diable s'en pince une testicule ! Les ruelles et les artères battaient avec la fougue d’un cœur de dragon, bondées de passants et de voyageurs, de sorciers comme de créatures magiques, gobelins, harpies, elfes, … Et la nature semblait ne faire plus qu’un avec les infrastructures. Le Parc de la plus célèbre harpie ayant foulée cette terre était sans nul doute redevenu ce qu’il aurait dû toujours resté.

- C’est incroyable… Souffla Anastasia en se frayant un chemin dans la foule, les yeux attirés par milles et une choses.

- Ça m’troue le cul, ouais. Faut reconnaître que ça a bien changé. Confirma Alexei en suivant son apprentie. Tiens regarde, s’exclama-t-il en désignant les hauteurs, des harpies !

Ana’ leva les yeux au ciel, et les aperçues, en train de s’occuper de la végétation qui pendait des hauteurs et des corniches, des balcons et des fenêtres. L’endroit avait un charme particulier qu’on ne trouvait vraiment nulle part ailleurs, entre l’architecture russe des années soixante-dix, et la nature florale, on pouvait affirmer sans se tromper que le Parc avait aujourd’hui fière allure.
Mais les mirkrahauls n’avaient pas oublié ce pour quoi il était là. Aussi, ils se mirent en route pour le Marché  de Médée, sous les halles à quelques embranchements de l’entrée. Ils passèrent devant plusieurs échoppes et boutiques, coiffeurs et barbiers, tailleurs, animaleries… L’on ne devait pas manquer de grand-chose par ici. Et cela faisait plaisir à voir.

- Leur boutique donne sur le marché, commença Alexei,  vu le nombre de personnes, et donc de témoins, je comprends toujours pas pourquoi ce gland est passé à l’acte. Enfin je veux dire, on peut être con, voire même très con, mais l’être à ce point ? Ça relève du miracle.

- Ça peut être simplement l’addiction. Combien de camés se mettent à faire littéralement n’importe quoi pour une dose ? [i]Lui rétorqua son élève en haussant les épaules.
On les compte plus.

- Chez les non-mages peut-être, mais ici, dans le monde des sorciers… Franchement, c’est pas tous les jours. Il existe des centaines de sortilèges. Alors pour braquer une boutique miteuse, pourquoi choisir le moins pardonnable de tous ?

Anastasia n’avait aucune réponse à donner, autrement que celle d’un homme désespéré qui n’avait pas réfléchi aux conséquences de ses actes.

- Et surtout, où a-t-il foutu sa baguette ? Quand je pense que d’habitude on a un mal de chien à la leur faire lâcher, lui il faut qu’il te la fasse disparaître. Ralait le vieux Bogolioubov. Tu reconnaîtras que c’est pas commun pour le coup.

- Je ne peux que le reconnaître. Lui concéda-t-elle en lui mettant la main sur l’épaule pour l’arrêter, lui qui avait pressé le pas dans son agacement. Regarde.

Ils y étaient, le Marché de Médée. Nommé ainsi il y a bien des siècles par les sorciers de ces temps là, parce qu’on y vendait principalement des bébés moldus. Fut une époque où les peuples ne se faisaient pas de cadeau, et bien heureusement, elle est révolue. En tous les cas, les deux mirkrahauls étaient déjà repérés, ou plutôt Alexei, qui en avait réellement l’allure. Certains vendeurs pliaient déjà boutique, remballant leurs marchandises, illégales à n’en point douter, pour prendre la tangente.
On trouvait un peu de tout par ici. Des sorciers venus d’Afrique écoulaient leurs bizarreries, d’autres d’Asie… Et autant dire que les têtes réduites et les poupées vaudous devaient être de la partie aussi, car il semblait y avoir des haïtiens dans le fond. Leurs maléfices n’étaient pas très bien vus par le gouvernement, mais tant qu’il n’y avait pas de mort…
Un peu plus loin, on distinguait même le fameux bus de Marty le Dingue. Il ne roulait plus depuis belle lurette, aujourd’hui, c’était un bar. Marty était un peu givré mais avait le secret de coktails incroyables. D’après la rumeur, il avait perdu la boule en tentant de faire voler son bus.
Et au beau milieu du marché, l’attraction phare, la cabine téléphonique anglaise. En vérité, c’était un portoloin qui permettait de rejoindre sa jumelle à Moscou. Pourquoi une cabine anglaise ? Il faut demander à Marty.

- Oh bon dieu d’merde, jura Alexei appuyant sa baguette contre sa gorge pour ensuite parler d’une voix qui résonnait dans toute les alcôves du marché, continuez votre vie, nous sommes là pour le braquage de la boutique de potion et on en a rien à foutre du reste. Si des témoins veulent bien me raconter ce qu’il ont vu, qu’ils viennent.

- Et bien…

Son maître rangea sa baguette dans son étui et se tourna vers son apprentie.

- Tant qu’a être cramé, autant la jouer comme telle jusqu’au bout. Coupa-t-il en souriant.

- Comme tu veux. Je vais inspecter la boutique en attendant. Dit-elle en désignant la direction à prendre. Des idées, des conseils ?

- Des idées non, un conseil oui : Fais attention à toi. La railla-t-il dans une légère tape sur l’épaule. On se retrouve dans une heure ou deux, ça te va ?

- Très bien. A tout à l’heure, et ne dépense pas toute ta solde en « vodglace » cette fois ! Lui lança Anastasia en tournant les talons.

Moins d’une minute plus tard, la tatouée faisait irruption dans la boutique de potions. Tout était à sa place, rien n’avait été dérangé. Comme si rien ne s’était produit, comme si le couple de commerçants allait surgir de l’arrière boutique pour l’accueillir tout sourire. Des chaudrons étaient alignés les uns à coté des autres, plusieurs étals de bouteilles, de fioles et de bocaux contenant poudres et autres composants trônaient contre les murs et au centre de la pièce. C’était sans aucun doute, un commerce prospère. A en juger par l’état si impeccable de la pièce, les deux victimes n’avaient pas eu le temps de se défendre, et le meurtrier n’avait pas eu le temps fouiller où que ce soit.
Vasilly était entré comme n’importe quel client, pour se diriger vers le comptoir dans le fond. Et c’est là que tout avait dérapé. Mais pourquoi ? Que recelait donc cet endroit qui avait pu le pousser à une telle extrémité. Il avait demandé « toute la poudre », certes, mais… Il y en avait des dizaines de sortes toutes plus différentes les unes que les autres ici. Et cette baguette… Où était cette fichue baguette ? De toute manière, si elle ne la trouvait pas maintenant, Vasilly finirait surement par parler après quelques jours passés à Azkaban. Du moins elle s’accrochait à cette idée dans l’éventualité de son échec.
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MessageSujet: Re: [Flashback] Norcam et sa poudre de Perlimpinpin. (Tara Blackwell)   [Flashback] Norcam et sa poudre de Perlimpinpin. (Tara Blackwell) I_icon_minitimeDim 11 Juin - 2:52

19 h 18, 5 Avril 2018, Russie, Oust-Ilismik, Parc de Baba-Yaga.


Bredouille. C’est ainsi qu’était sortie Anastasia de la boutique. Et pourtant elle avait passé du temps à fouiller et fouiner dans les coins et recoins de la boutique. La baguette était introuvable, et elle n’avait pas eu d’idées particulières concernant l’objet des convoitises de Vasilly. Faire chou blanc n’était jamais très amusant, mais c’était souvent comme cela que commençaient les enquêtes : Par un sac de nœud inextricable.
Alexei fendait la foule pour rejoindre son apprentie appuyée contre la devanture, en train de s’allumer une cigarette.

- Tu ne devrais pas fumer ces saloperies ! S’exclama-t-il, en approchant et en désignant la cigarette de l’index. Les non-mages crèvent tous de cette merde.

- Arrête ces conneries putain… C’est mon petit plaisir quotidien ces clopes.

- Bah… Aller va, détruis ta santé et dis-moi ce que tu as.

- Les deux victimes n’ont pas eu le temps de se défendre. Ou alors elles ne se sont pas défendues parce qu’elles connaissaient le meurtrier. Expliquait Ana’ en soufflant sa fumée par le nez. Aucune trace de lutte, ni de vol. A vue de nez on dirait qu’il n’a pas eu le temps de fouiller, ou alors… Il savait précisément que ce qu’il voulait n’était pas sur les lieux. A quelle heure ça s’est passé ?

- Aux alentours de midi, les passants et les commerçants affirment avoir vu deux flashs lumineux verts. L’un après l’autre.

- Personne ne l’a vu rentrer dans la boutique ? S’enquit la tatouée avant de tirer sur sa clope.

- Certains disent que oui, d’autres ne savent plus. Le vendeur africain dit que Zikine est entré, puis que le propriétaire à retourné l’écriteau de la porte pour afficher « Fermé ».

Anastasia fronça les sourcils, vaguement intriguée.

- Je sais ce que tu te demandes, reprit son maître avec un sourire amusé, mais ils fermaient toujours la boutique pendant une heure à partir de midi.

- Il faut qu’on aille voir les corps.

Alexei acquiesça, ils leurs faudrait passer par la Basilique obligatoirement, bien qu’ils se doutaient d’hors et déjà des résultats de l’expertise des médico-mages, ou au moins dans les grandes lignes. Il invita Anastasia à la suivre, et ils partirent en direction de la cabine téléphonique rouge. En comme ils étaient deux mirkrahauls, on les laissa passer. Ce n’était pas là un geste de pure politesse, simplement que la plus part des gens d’ici préféraient être tranquilles et se tenir loin de agents gouvernementaux.
L’un après l’autre, ils décrochèrent le téléphone de la cabine, pour se retrouver dans un tourbillon de sensations presque indescriptibles, avant d’apparaître brusquement dans la cabine qui trônait au fond d’une allée moscovite.
Il neigeait à peine aujourd’hui. Enfin une bonne nouvelle. Le printemps se faisait timide cette année, et n’osait pas sortir de son trou. Les passants étaient tous chaudement habillés, en cette fin de journée, car le thermomètre devait bien afficher dix degrés en dessous de zéro.

Les voilà qui arpentaient les rues et avenues de la capitale, au milieu des non-mages, en direction de la Place Rouge. Car l’un des plus hauts lieux touristiques de Moscou renfermait un grand secret six pieds sous terre. Un haut lieu du « магический союз советских территорий » ou « м.с.с.т. » (phon : ɛm.ɛs.ɛs.te.), que les étrangers appellent communément en anglais « Magic Union of the Soviet Territories » ou « MUST », se trouvait sous la Cathédrale Saint-Basile-Le-Bienheureux. Les agents gouvernementaux, au fils des années, ont finit par surnommer l’endroit « La Basilique ».
Et évidemment, c’était un des lieux les plus protégés de toute la Russie. Entre les sortilèges repousse-moldus et les barrières de protections apposées au millimètre près, sans compter les agents qui patrouillaient incognitos, l’endroit était sous une très bonne surveillance.

En tous les cas, l’heure était venue, pour Alexei et Anastasia de passer à confesse. Une fois à l’intérieur de la basilique, ils se prirent chacun un parloir. Correctement installée, la blonde pointa sa baguette contre la grille, et eu de suite comme l’impression, désormais coutumière, de s’enfoncer dans son siège comme dans des sables mouvants. Le monde se mit à s’étirer autour d’elle, et comme à son habitude, elle ferma les yeux le temps que ça passe.
Sortant de la cheminée, elle poussa un soupir de soulagement. Elle détestait vraiment cette sensation, même après en avoir pris l’habitude. Pourtant le transplanage ou même l’utilisation d’un portoloin ne la dérangeait pas. Mais cette impression d’étouffer et de se faire ensevelir lui donnait des frissons.

- En route ! Lui cria Alexei qui se tenait déjà à quelques mètres dans le grand hall.

La jeune russe lui fit signe qu’elle avait compris, en se mettant en marche. Elle aimait beaucoup le grand hall, orné de tout ce qui faisait la gloire de l’art russe, des colonnes aussi imposantes que splendides, sculptées avec minutie, autant que les statues des sorciers et sorcières célèbres, ou de créatures magiques connues,  sans oublier les immenses fresques au plafond qui représentaient l’histoire magique de la Mère Patrie.
Et surtout, il était bondé, ce hall, par des dizaines de personnes. A n’importe quelle heure du jour où de la nuit, l’activité de cessait jamais ici. Il faut dire qu’avec tous départements que renfermaient la Basilique, c’est plusieurs centaines d’agents qui se trouvaient être employés ici.

- Aller, dépêche-toi, il faut qu’on aille tout en bas…

- Oui ! Oui ! Scandait-elle en rejoignant son maître au pas de course. J’arrive !

- Une théorie ?

Elle opina du chef. Evidemment qu’elle en avait une, et tandis qu’elle retournait encore une fois la situation dans sa tête, les couloirs défilaient, au même titres que les escaliers et les ascenseurs. Elle espérait trouver un lien entre les victimes et le meurtrier, car c’était, la seule thèse qui lui permettrait d’expliquer ce qui s’était passé. Et concernant cette baguette disparue, son intuition lui glissait dans l’oreille que ce couple de commerçant avait encore quelques secrets à livrer.

- Bogolioubov !

- Ivan III Rabinovitch !

La blonde fut tirée de ses pensées en instant, et se fendit d’un sourire en voyant le vieillard au dos courbe s’approcher, canne à la main, et pourtant avec une vivacité impressionnante.

- Camarade Rabinovitch, comment va ta famille ?

- Bien ma foi, mon arrière petit fils fait ses dents. Vous savez à cet âge là, les enfants sont encore adorables, quand bien même ils pourrissent vos nuits. Et ses parents se plaignent déjà… Soupira-t-il en secouant la tête. Vous savez ce que je leurs ai dit ? Demanda-t-il dans la foulée en toisant les mirkrahauls de pied en cap. Qu’ils devaient profiter de ces instants, parce que dès que l’adolescence vient…

- Ah ça, quand il fera ses couilles, ils rigoleront encore moins. Lâcha Anastasia de but en blanc.

Tout à coup il y eut comme un silence, les autres médico-mages, ainsi qu’Ivan et Alexei tournèrent la tête vers la jeune femme tatouée. Et ce silence aussi soudain que gênant qui avait pris possession des lieux était le résultat de huit années d’étroite collaboration avec un homme craint de tous ses subalternes. Le trio finit par éclater de rire, et les discutions reprirent de plus belles. Chacun y allait de sa petite anecdote, alors que le vieux Rabinovitch guidait le groupe au travers de la morgue.

D’un geste sec de la baguette, l’ancêtre fit glisser les draps qui recouvraient les corps deux victimes. Ils avaient l’air paisible. Et c’était une douce récompense, car même sans s’y attendre, ils avaient du éprouver une crainte sans commune mesure lorsque le sortilège de mort fut prononcé. Ils auraient certainement voulu lutter, mais que pouvait-on faire face à cela ? Rien.

- Décédés après avoir été touché par le sortilège impardonnable, je ne vous apprends rien. Pas de sévices corporels particuliers, hormis la chute. Compte tenu de leur travail, j’ai retrouvé des traces de plusieurs composants alchimiques, dont deux ou trois qui restent encore à déterminer.

- Putain de merde. On a rien du tout alors.

- Leurs effets personnels ? Intervint Anastasia.

Le medico-mage tendit la main vers une table à quelques mètres.

- Nous allions nous y atteler. Mais quand j’ai entendu dire que vous étiez-là… J'ai tout lâché, je me devais de venir vous accueillir ! Comment va ta mère Anastasia ?

- Très bien, elle dit que tu devrais venir dîner un de ces jours. Elle dit aussi que si tu continues comme ça, tes collègues n’auront aucun mal à t’examiner, puisque tu mourras ici. Lui répondit-elle en souriant.

- Ah… Katrina, toujours aussi taquine ! Diable que j’apprécie cette femme ! S’exclama-t-il en désignant les vêtements entassés qu’ils venaient de rejoindre.

- A quoi tu penses Ana’ ?

- Je pense que Vasilly Zikine n’a pas pu faire disparaître sa baguette en claquant des doigts. C’est un idiot, un vrai. Tu l’as vu aussi. Et je ne le pense pas aussi doué que ça en duel. C’est vraiment putain de crétin ! Argua-t-elle en accompagnant ses paroles d’un geste d’agacement. Mais, à mon avis, il connaissait les victimes. C’est pour ça que rien n’est retourné dans la boutique.

Elle se tourna vers Alexei avec un sourire.

- Continue, éclaire-nous.

- J’adore quand vous faites ça tous les deux ! S’exclama Ivan en sautillant d’un pied sur l’autre, appuyé sur sa canne.

- Il cherchait quelque chose, qu’il savait ne pas trouver dans la boutique. Autrement dit, c’est sûrement quelque chose qu’on ne commercialise pas, ou du moins pas de manière légale. Et je suis certaine que c’est bien de la poudre, comme il l’a confirmé durant l’interrogatoire.

- Comment le sais-tu ?

- Il ne mentait pas, c’est évident. Répondit la sorcière du tac au tac dans un haussement d’épaules. Quant à sa baguette, ma main au feu qu’elle ici avec nous. Déclara-t-elle en ouvrant la paume de la main, avant que la petite sacoche rose de la victime ne file par elle-même jusqu’entre ses doigts. Vasilly les connaissait, et devait savoir où cacher sa baguette. Mais comme c’est un attardé, il ne s’est pas dit qu’on finirait par y jeter un œil. Ajouta-t-elle ouvrant le sac pour en sortir carnets, livres, galions et maquillage, pour enfin en tirer une baguette.

Le sac était bien trop petit pour contenir tout ceci en apparence, mais il n’était pas rare d’en voir certains dotés d’un sortilège d’extension.
Ivan applaudissait, l’air joyeux. Il était aux anges et adorait l’idée de savoir qu’un homme de plus allait passer ses nuits et ses jours dans la prison d’Azkaban.

- Tu espérais ou tu savais ?

- Intuition féminine. Ça te va ? Se moqua-t-elle en levant la baguette du tueur. Prior Incanto.

Une lumière d’un jaune fade et pâle s’échappa de la baguette. Plus personne ne parlait, et les lumières elles-mêmes semblaient ternir leurs lueurs, car dans la morgue se jouait une scène macabre. L’écho des derniers sorts jetés par Vasilly Zikine, avaient pris la vie, en traitre, des deux individus allongés sur les tables aussi froides que leur peau.
Les morceaux commençaient tout juste à s’emboiter désormais. Il n’y avait plus besoin de chercher à prouver que c’était bien lui qui avait le coup, entre les aveux et sa baguette, il avait scellé son sort. Le « avec quoi ? » et le « comment », terminé. En revanche, ils leur manquait toujours le « pourquoi ? ». Et les deux mirkrahauls comptaient sur les résultats finaux de l’expertise de leur collègue et ami médico-mage pour au moins soulever une piste qui les mèneraient à la réponse.

- Alexei Bogolioubov ? Demanda un voix timide derrière eux.

- En chair et en os ! S’exclama l’interpellé en se retournant.

- Tu es attendu par le chef de section à son bureau, et par une anglaise.

- Une anglaise ?

- Une anglaise. Confirma le jeune homme.

Quelques minutes plus tard, Anastasia et son maître talonnaient celui qui était venu les mander. Et tous les trois filaient droit au bureau de leur patron.
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MessageSujet: Re: [Flashback] Norcam et sa poudre de Perlimpinpin. (Tara Blackwell)   [Flashback] Norcam et sa poudre de Perlimpinpin. (Tara Blackwell) I_icon_minitimeLun 12 Juin - 19:27

TILL MY LEGS GIVE OUT, CAN’T SHUT MY MOUTHANASTASIA&TARA;
You want everyone to think you're above it all... but I can see right through you.

moscow, russia.

Cette histoire de poudre commençait à se propager bien plus qu’elle ne l’aurait cru.

Tara observa une nouvelle fois la carte des terres européennes qui se dessinait sous ses yeux. Etalé en travers de son bureau et épinglée à de multiples localisations, le continent retracé en deux dimensions était barré par plusieurs coups de plumes qui, magiquement ensorcelés, se mouvaient par une volonté propre pour redessiner les pérégrinations de Norcam Lynch. Quelle mouche l’avait piquée pour que lui et son camarade alchimistes au compte du Ministère magique anglais disparaissent du jour au lendemain, l’un six pieds sous terre et l’autre lâché dans la nature, recherché par son épouse éplorée ?

Des sorciers qui passaient de vie à trépas, il y en avait plus que ce que les journaux laissaient croire. Mais des gens évaporés du jour au lendemain, c’était déjà bien moins chose courante. Tara ne pouvait s’empêcher de songer à Clyde, parfait exemple qu’on pouvait être parfaitement réel et passer, des années plus tard, pour une presqu’illusion qui n’avait jamais été tangible aux yeux du reste du monde. Dans le cas de Norcam qui avait eu l’insigne honneur de retrouver sa tête placardée sur le grand panneau de bois qui servait de décorum au bureau de la brune, les motifs de sa présumée disparition s’étaient rapidement précisés après quelques remontées dans l’historique de ses derniers mois d’existence. De ce qu’elle avait appris en sondant d’abord ses collègues puis l’entourage de Lynch et de Weiss, plus propice à l’aveu, son absorption au travail plutôt remarquée ces derniers temps s’était renouvelée avec le projet récent qui l’avait amené à collaborer avec un dénommé Weiss sur un philtre d’un nouveau genre. Visiblement ce n’était pas rien puisqu’à chaque fois, les questions aboutissaient toutes à la même conclusion : « oh, il n’en parlait jamais vraiment, il disait que c’était secret ». Un mot pas anodin qui impliquait beaucoup trop de choses.

Tara avait rapidement appris avec le temps deux caractéristiques qui faisaient des secrets des informations particulières. Tout d’abord, un secret cachait nécessairement une part de noirceur exploitable par tout être lambda ayant des faiblesses à compenser. Soit, par n’importe qui. Et puis chaque secret était irrémédiablement transmis, tôt ou tard, à la mauvaise personne, ce qui détruisait entièrement sa nature. Ce qu’il fallait à la brune, c’était trouver qui était celui ou celle à qui Weiss et Norcam avaient cru bon de confier leur filon si confidentiel. Ca n’avait pas pris plus d’une semaine et demi avant de tomber sur le poil de Jehan McAllistair, ami et récent apprenti au service de Norcam. Facilement impressionnable et surtout simple à embobiner, Tara n’avait usé que de quelques œillades et d’un baratin solidement ficelé pour l’avoir sous sa coupe et ainsi accéder aux archives qui lui révélèrent toute la teneur de cette fameuse potion. Ou plutôt fameuse molécule, puisque les deux employés du Ministère avaient carrément déniché une substance inédite capable de susciter un sentiment de manque violent, le genre à vous pousser à vous jeter du London Bridge simplement pour quelques grammes de bonheur.

Par principe, les drogues n’étaient pas la tasse de thé Tara. Mais au-delà de son indifférence, il en allait de la vie et de la menace que représentait cette poudre. Moyen de pression et d’asservissement potentiel, produit nuisible pour la vie de moult innocents, et créatrice d’un commerce illégal qui ne demandait qu’à naître. Tout devenait plus clair quant au devenir de Norcam Lynch, qui avait sans doute eu les yeux plus gros que le ventre en s’imaginant à la tête d’un trafic juteux et puissant qui le rendrait d’ores et déjà plus riche qu’une vieille famille de sangs-purs.

Ces contrebandes illicites étaient si courantes que chercher là où l’alchimiste aurait pu lancer son commerce revenait à vouloir trouver un Vif d’Or dans un coffre de chez Gringotts. Elle ne pouvait pas déployer des dizaines de renforts humains pour un seul homme, c’aurait été une perte de temps et un manque de discrétion monstrueux. Faire salement chanter ses indicateurs en revanche, voilà ce qui fonctionnait toujours diablement. Les dernières soirées qu’elle passa à écumer l’Allée des Embrumes ne furent pas réjouissantes mais eurent le mérite de diminuer son terrain de recherche à une zone : l’Europe de l’Est, ses vallées vampiriques, ses terres austères et ses alcools qui embrumaient l’esprit.

Les possibilités s’étrécissaient et comme un coup du sort, ce fut la Gazette qui lui délivra le dernier sésame avant de savoir où se diriger : semées à la manière des cailloux du petit Poucet moldu, des victimes d’agressions perpétrées par des sorciers dans les pays de l'Est décrits comme « plongés dans un état de manque virulent » lui mirent la puce à l’oreille. Il n’y avait plus de temps à perdre, ils avaient assez piétiné comme ça sur cette enquête. Que les autorités locales l’acceptaient ou non, Tara n’allait pas laisser son affaire lui filer entre les doigts. Ce n’était l’histoire que d’un rapport à son supérieur et de quelques prises de contacts pour obtenir le nom d’un interlocuteur et pouvoir transplaner à l’Est et travailler, elle l’espérait, main dans la main avec les « Mirkrahauls ». C’était toujours beau de rêver, l’aurait très certainement raillé Valentine.

Propulsée au beau milieu de Moscou dans un froid qui n’avait rien d’accueillant, Tara s’était rendue sur la Place Rouge pour vivre un passage pour le moins houleux dans une sorte de confessionnal religieux qui l’amena au cœur du M.U.S.T, lieu tout indiqué pour son enquête. A l’image de son cousin lointain anglais, le cœur sous-terrain de la Cathédrale servant notamment de repère aux Aurors russes était plongé dans une agitation bourdonnante. Telle une multitude de fourmis ouvrières, chacun allait et venait à sa guise, les discussions dont le sens primaire échappait à l’oreille de Tara se portant volontaire pour occuper l’espace sonore libre.

Elle se fit son chemin sans vraiment prêter attention à quoi que ce soit d’autre que ce qu’elle souhaitait, c’est-à-dire parvenir jusqu’à l’aile de la Sécurité Magique moscovite. La barrière de la langue serait la plus obstructive, même si l’écossaise savait qu’on pouvait toujours être plus clair avec un dialecte plus imagé. Le bureau d’accueil auquel elle devait s’annoncer attira ses pas. Son russe était décidément minable, la faute à un manque de pratique évident du aux très rares missions qui l’avaient amenée à pratiquer ; mais diplomatie oblige, elle voulait faire l’effort de s’exprimer de façon claire pour eux. « Miss Blackwell. Je viens voir … Alexei Bogolioubov, c’est au sujet d’un sorcier récemment arrêté, Vassily Zikine. » Consciente qu’elle rentrerait sûrement avec bien moins d’aisance que dans tout autre annexe d’un Ministère, Tara extirpa de la poche intérieure de sa cape fourrée une fine missive pliée en quatre. « J’ai un ordre de mission. » Elle le déplia pour le tendre au jeune sorcier, qui parcourut les indications griffonnées sur le parchemin avec une attention presque méfiante. Peut-être s’attendait-il à trouver un poison inhalable injecté dans l’encre de la lettre. Avant que Tara ne finisse par demander si quelque chose posait problème, l’homme releva le menton vers elle et fit mine d’un geste du chef de l’accompagner. « Suivez-moi, je vous prie. Monsieur Ivanenko va vous recevoir. »

Le dédale qu’ils empruntèrent fut complexe à mémoriser. En arrivant dans la large et spacieuse pièce qui servait d’office au chef des Aurors moscovites, Tara songea automatiquement que la décoration russe avait un côté beaucoup plus prononcé et opulent qu’elle ne l’imaginait. Les étalages de peaux animales bien fournies et les éléments du mobilier, luxueux tant par leurs détails que par leurs matières, ressemblaient à autant de trophées de chasse et de preuves de l’importance du personnage qui occupait la place de responsable de la sécurité magique soviétique. Sans envier le style exotique et un peu trop surchargé à son goût, elle appréciait au moins le feu de cheminée ronflant qui lui faisait regagner quelques degrés psychologiques et s’en frotta même les mains.

« Qu’est-ce que vous voulez ? »[ Le ton de voix brusque et empressé de l’homme installé face à elle la ramena instantanément sur Terre. Visiblement, Ivanenko avait d’autres chats à fouetter que de faire cas d’une petite anglaise trop loin de sa patrie. Les yeux de la brune dévisagèrent brièvement le trou qui ornait sa joue gauche avant de se concentrer sur le maelstrom de rides et de cicatrices qui composaient le visage buriné du sexagénaire, encore bien bâti pour son âge. Lui aussi ne se privait d’ailleurs pas de la scruter, son regard métallique empêchant de deviner à quel point il la méprisait avant même de l’avoir entendu massacrer le moindre mot de russe qu’elle prononcerait. Loin de se démonter, Tara lui répondit le plus calmement du monde. « Bonjour à vous aussi. » La bouche du concerné se froissa un peu avant qu’elle ne reprenne d’un ton toujours mesuré. « Je suis là concernant une affaire de disparition qui a eu lieu en mai, un alchimiste du nom de Norcam Lynch. Son affaire est liée aux récentes attaques perpétuées par plusieurs sorciers camés, ou en tout cas, dont le comportement s’assimile beaucoup à celui d’un drogué en manque. » Une pause, tandis que son interlocuteur s’installait plus confortablement dans son fauteuil. « J’ai de fortes raisons de croire que Lynch est celui qui a mis vos agresseurs dans cet état. Et je pourrais même parier que notre enquête concernant Norcam pourrait vous être très éclairante à vous et à vos agents … Tout comme ces histoires d’agressions nous aideraient à le localiser et à l’épingler. D’une pierre deux coups. »

Ivanenko se contenta d'attraper l'un des feuillets qui trônait dans le tiroir de son bureau. Et il commença à lire, lentement, tournant les pages sans émettre le moindre son. Non qu'il n'accordait aucune attention à l'occidentale, mais il était ainsi. Chaque discussion avec Ivanenko vous laissait ce goût amer de l'indifférence au fond de la gorge.

- Je sais pourquoi tu es là anglaise. Daigna-t-il enfin lâcher au bout de trois bonnes minutes, dans un anglais approximatif et dont l'accent était bon à trancher au sabre kozak. Le britannique me previent de cette merde, forcément c'est chez nous que ça vient.

Il jetta le feuillet sur son bureau dans un geste mou, las de ce genre d'affaires.

- Mes hommes arrivent dans peu de temps. Mais je préviens toi, anglaise, en Russie, c'est nous la loi. C'est clair ? Demanda-t-il sans vraiment attendre de réponse, car l'interrogation sonnait plus comme un avertissement qu'autre chose.

« Clair comme de l'eau de roche. » répondit automatiquement Tara sans broncher. Elle avait autre chose à faire que de perdre son temps à jouer les rebelles face au directeur de toute la branche des Aurors de Russie. Ce qui ne voulait pas dire qu'elle pensait tout autre chose en son for intérieur, et surtout que si l'intérêt de son service et celui du peuple sorcier passait avant le leur, elle ferait comme elle l'entendrait.

Mais avant de penser à provoquer ne serait-ce que l'ombre d'un incident diplomatique, la brune choisirait de se comporter en sage observatrice. C'était toujours ainsi que l'on pouvait au mieux travailler ; en analysant ceux et celles avec lesquels vous alliez devoir faire équipe. Quant au caractère particulier de cet Ivanenko qui parvenait déjà à l'irriter un tantinet, elle avait également l'habitude de se prémunir de l'autorité froide et exigeante de certains de ses propres supérieurs hiérarchiques anglais. Ce ne serait pas la première ni la dernière fois qu'elle prendrait sur elle.

- Dans ce cas, bienvenue en Russie. Conclu-t-il sur un ton froid et distant. Nous attendons Bogolioubov et Rebrova. Ils devraient être sur le chemin.

Et comme s'il était seul dans son bureau, Ivanenko se remit sur ses dossiers, ignorant totalement son invitée ni ne lui accordant un seul regard durant les dix minutes qui suivraient. Tara en était presque à se demander si elle n'allait pas sortir son paquet de cigarette pour passer le temps lorsque la porte s'ouvrit sur un Alexei. C'était un barbu assez carré avec un physique typique des hommes de l'Est. Mâchoire carrée, épaules carrées... Une masse bien portante en somme. En revanche, il avait l'air déjà bien plus avenant que son patron, puisqu'il se fendait déjà d'un sourire.

- Bogolioubov.

- Ivanenko, répondit-il en entrant, suivi d'une jeune femme à la longue criniène blonde, comment vas-tu camarade ?

- Mal.

Les deux hommes parlaient en russe, et la situation devait certainement être difficile à suivre pour l'anglaise. Mais elle pouvait tout de même saisir quelques mots ci et là.

- Comment ça « mal » ?

- Les britanniques exportent leurs saloperies chez nous, bien évidemment, il nous envoient de l'aide. Alors tu vas te mettre au boulot Bogolioubov. Et je veux que ça soit reglé très rapidement. Insitait-il en appuyant son gros index sur le bureau. Vraiment très rapidement.

- Nous étions sur l'aff...

Ivanenko leva la main, il ne voulait rien entendre de plus. Et Alexei se tût immédiatement.

- L'anglaise ira avec toi, dit-il à Anastasia, tu l'emmènes à droite à gauche, tu lui fais visiter Moscou, je m'en fous. Mais tu lui fais faire quelque chose. C'est clair ?

La jeune mirkrahaul hocha la tête, n'osant pas ouvrir la bouche.

Le chef de section reprit, dans son anglais approximatif, à l'attention de Tara.

- Tu vas avec elle, expliqua-t-il en désignant la blonde, tu comprends ?

L'écossaise acquiesça d'un hochement de tête. « Oui. » Elle ne pouvait s'empêcher d'être perplexe face au résumé étonnamment synthétique que lui fournissait l'homme qui venait de lui adresser enfin la parole. Non contents d'engager une discussion dense sous son nez en faisant comme si elle était partie intégrante du décor, les trois agens moscovites avaient l'air de sérieusement lui filtrer les informations qu'ils tenaient à donner. Tara ne pouvait qu'écouter, essayer de comprendre, et les quelques phrases qu'elle avait réussi à discerner lui confirmaient cette impression d'être flouée. Son regard se posa sur la seule femme autre qu'elle dans la pièce, lui jetant un coup d'oeil interrogatif. Elle n'attendait qu'une chose : qu'elles sortent de cette pièce ou qu'elles fassent n'importe quoi plutôt que de continuer à marmonner dans cette atmosphère digne d'un revival de la guerre froide. « Je vous suis. » tenta t-elle en russe pour couper court au dirigisme d'Ivanenko qui lui pesait un peu.

Anastasia opina du chef en sortant du bureau, tout en invitant l'écossaise à la talonner. Et alors qu'Alexei suivait le mouvement, Ivanenko l'interpella sans même relever les yeux de du courrier qu'il parcourait. Le mentor de la jeune russe retint un soupir avant de lui adresser un clin d'oeil complice.

- Je te rejoins plus tard. Dit-il en refermant la porte derrière les femmes.

Anastasia tenait son manteau de cuir sous un bras, et son sweat à capuche sous l'autre. En débardeur blanc estampillé « Grumpy Cat », il n'était pas difficile de la devener couverte de tatouages, puisque certains couraient de ses épaules jusqu'aux avant bras, et elle en avait jusque que sur les phalanges.

- Ivanenko est toujours comme ça. En russie, les gens n'aiment pas trop les étrangers. Mais lui c'est le pire de tous. Expliquait-elle dans un anglais beaucoup plus agréable à entendre. Je m'apelle Anastasia, et toi ?
La brune ne put étouffer la vague de soulagement en entendant l'accent bien plus mélodieux de la blonde. « Tara. » Comme elle l'avait pressenti, la plus jeunes des trois Mirkrahauls était logiquement la plus accessible, et ce en dépit des apparences comme en témoignait cet admirable contraste entre la tête de chat grognon arborée sur son haut et les multiples tatouages qui veinaient sa peau nue. Le mélange, hétéroclite, avait le mérite d'attirer l'oeil et l'intérêt. « Je le comprends un peu, cela dit. Ce n'est pas comme si j'arrivais avec des bonnes nouvelles, à vrai dire. » Un bref sourire de passage avant de reprendre. « C'est donc toi qui as travaillé sur ces attaques isolées, je suppose. Vous avez pu retrouver quelque chose dans le sang des agresseurs, ou un indice quelconque sur eux ? »

- Nous, Alexei et moi. Mais seulement sur l'affaire de Zikine. Commença-t-elle en lui faisant signe de la suivre, alors qu'elle commençait à prendre la direction d'une des salles un peu plus loin. Et pour les indices... Les mages de la morgue s'en occupe en ce moment même.

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MessageSujet: Re: [Flashback] Norcam et sa poudre de Perlimpinpin. (Tara Blackwell)   [Flashback] Norcam et sa poudre de Perlimpinpin. (Tara Blackwell) I_icon_minitimeMar 20 Juin - 1:25

20 h 37, 5 Avril 2018, Russie, Moscou, мсст.


Le temps du trajet jusqu’à son bureau, qui se trouvait dans une salle avec d’autres bureaux encore, un openspace à l’ancienne en somme, Anastasia expliqua à l’anglaise en quoi consistait son travail, et quels étaient, dans les grandes lignes, les différentes ailes du bâtiment duquel elles arpentaient les couloirs.
Une fois arrivées, la jeune russe s’arrêta un instant avant de jeter un œil à sa comparse. Elle se frottait le cuir chevelu, un peu gênée. En effet, son bureau était une montagne de bordel, des livres au cuir rongé par le temps, des feuilles dans tous les sens, deux téléphones portables dont un avait l’écran en miettes, des cartes postales, des photos de détenus… Le capharnaüm complet.

- J’ai un rangement un peu personnel. Mh… Avant de sortir, tu dois savoir que les russes  aiment pas les gays ni  les lesbiennes, et ils aiment pas les étrangers non plus. Et les gens sont plus… « Violents ». Expliqua-t-elle en mimant les guillemets avec ses doigts. Mais il faut pas te formaliser. Tu réponds d’aller se faire foutre, et tu continues ta route. Et si tu es coincé, tu cognes. Da ?

Les autres mirkrahauls, qui d’ordinaire travaillaient à leurs bureaux respectifs, avaient levé le nez pour jeter un œil à leur jeune collègue et sa compagnonne étrangère. Sans afficher une curiosité flagrante, mais les visites dans leurs locaux étant plutôt rares, chacun y allait de son petit commentaire.

- Oh ! S'exclama d'un coup Anastasia en s'asseyant sur son bureau. D'où est-ce que tu viens exactement ?

« D'Ecosse. » répondit Tara non sans continuer d'observer avec un intérêt curieusement vif l'arrangement spatial du bureau de son homologue russe. « C'est marrant, j'ai l'impression d'être de retour dans mon bureau. » Elle entendait presque déjà au loin la voix de Valentine lui maugréer qu'à force d'accumuler les dossiers, elle finirait un jour par s'étaler sur leurs espaces à eux. « Tu travailles depuis combien de temps ici ? »

- Depuis huit ans. Fit-elle en croisant les bras. Et Alexei, que tu as vu tout à l'heure. Il me forme de 2010 à 2015. Mais aujourd'hui on travaille encore ensemble. C'est...

Elle cherchait un mot en anglais qui irait bien, et c'est donc en claquant des doigts qu'elle lâcha dans un large sourire :

- Mon mentor ! Et toi, depuis combien de temps tu fais ce travail ?

Un sourire passa fugitivement sur le visage de la brune avant qu'elle ne réponde. « Sept ans. Quant à mon mentor ... » Un léger silence. « J'aime bien dire qu'il fait partie des murs, ça lui fait toujours très plaisir. » Et ça lui donnait une occasion de continuer leurs chamailleries enfantines au sujet de leurs âges respectifs. « Tu n'es jamais allée au Ministère de Londres, si ? Parce que je t'avoue que moi, c'est la première fois que je viens ici. » Il n'était pas inhabituel de voir des départements de la sécurité magique de différents pays coopérer, mais dans ce cas de figure, la rareté plutôt notable des collaborations anglo-russes intriguait forcément.

- Niet. Je ne suis jamais allée en Angleterre. Une fois en Afrique, mais c'est tout. De toute façon, il faut bien une première fois à tout, alors peut-être que j'irai chez les britanniques un de ces jours ! S'exclama Anastasia en jetant un œil à la petite pendule sur son bureau.Je sens qu'Alexei va en avoir pour un moment. Avec Ivanenko, c'est toujours long. Toujours. Insista-t-elle en affichant une moue déçue.

Le regard d'Anastasia s'accrocha à un petit oiseau de papier qui voletait dans la pièce, et approchait de son bureau en virevoltant.

- Les nouvelles arrivent. Déclara-t-elle dans un sourire en désignant l'origami.

Tara observa le volatile en pliage avec un intérêt renouvelé et une pincée d'espoir. « C'est peut-être eux ? » Au fond d'elle-même, elle se posait encore une bonne centaine de questions, notamment celle sur le temps qui leur restait à attendre elles-ne-savaient-quoi avant de pouvoir réellement passer à l'action.

La russe tendit la main à plat, paume vers le haut. L'oiseau de papier vint se poser tout doucement dessus, et comme si la vie l'avait quitté d'un seul coup, il cessa de bouger et tomba sur le côté. La mirkrahaul déplia l'origami, sur lequel étaient inscrites de longues lignes en cyrillique. Elle prit quelques instants, pour ne pas dire quatre bonnes minutes, à lire et relire ce message, fronçant les sourcils au fur et à mesure.

- Ivan a des résultats. Commença-t-elle avant de marquer une pause. Mh... Ivan est le directeur de l'aide médicomagique. Il liste plusieurs substances retrouvées, mais une qu'il ne connait pas. Il n'y a pas assez de matière pour examiner avec précision ce que c'est. Il demande qu'on en rapporte plus, pour étude correcte.

La jeune russe déposa le papier sur son bureau, puis croisa les bras. Le début de l'enquête s'annoncait des plus maigres, et cela ne l'enchentait guère.

- Je n'ai qu'une seule piste. Le Parc de Baba-Yaga. C'est là bas qu'on a trouvé les deux cadavres. Mais si tu as des idées, je prends.

Le regard clair de l'écossaise s'obscurcit. « Cette substance, c'est sûrement celle de mon affaire. » La brune se mit à faire quelques pas tout en continuant d'expliciter la chose. « Norcam, le sorcier que je recherche - il travaillait sur une molécule nouvelle qui aurait pu être à l'origine ... entre autres, de tes deux meurtres. Le genre de produit qui peut faire beaucoup plus de mal que de bien. » Les choses avançaient. La suite les menait logiquement là où Anastasia l'avait dit : le parc de Baba-Yaga. Elles trouveraient sûrement quelque chose maintenant qu'elles savaient mieux quoi chercher. « Allons au parc, ça nous permettra de mieux comprendre ce qui s'y est passé. »

- Retour au point de départ. Déclara Anastasia en tapant dans ses mains, et se laissant glisser de son bureau. Je laisse une note pour Alexei. Il nous rejoindra là-bas.

La mirkrahaul se pencha sur son espace de travail pour y attraper une plume et un bout de papier, griffonnant à la hâte un message à l'attention de son mentor. Ceci fait, elle tira sur les pans de son manteau, souriante, avant d'inviter Tara à la suivre.

- Nous avons déjà fouillé la boutique dans laquelle les meurtres ont eu lieu. Mais rien ne dit que nous ne sommes pas passé à côté de quelque chose, ou que ce qu'on cherche soit conservé ailleurs. Alors en route !
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MessageSujet: Re: [Flashback] Norcam et sa poudre de Perlimpinpin. (Tara Blackwell)   [Flashback] Norcam et sa poudre de Perlimpinpin. (Tara Blackwell) I_icon_minitimeDim 3 Sep - 17:23

TILL MY LEGS GIVE OUT, CAN’T SHUT MY MOUTHANASTASIA&TARA;
You want everyone to think you're above it all... but I can see right through you.

moscow, russia.

Enfin, elles quittaient les bureaux russes pour prendre le large direction le parc de Baba-Yaga. Le nom n’était pas totalement inconnu aux oreilles de l’anglaise ; même si elle n’était jamais venue physiquement en Russie, les quelques cours concernant les différentes civilisations étrangères magiques lui avaient au moins appris dans les grandes lignes la légende concernant la sorcière aux multiples visages, dont celui de ravisseuse d’enfants.

La brune emboîta logiquement le pas à sa consoeur pour rejoindre le cœur du M.U.S.T. Les sorties qu’elles empruntèrent les propulsèrent dans l’air froid russe et la jeune écossaise de resserrer machinalement sa cape fourrée contre elle. L’hiver n’était pas une saison désagréable, mais ici, l’enfer blanc était permanent. Cette fois-ci pourtant, le paysage était différent. Le béton grisâtre était roi dans cet horizon encombré de barres et de lignes austères. Comme si ça ne suffisait pas dans cet océan de bitum, venait s’écraser au lointain un imposant barrage. De quoi encore plus massacrer le relief naturel si ce n’était pas déjà assez amoché comme ça, songea la jeune sorcière qui ne savait que trop bien garder son avis pour elle-même.

De toute manière elle n’eut pas réellement le temps de disserter sur le côté peu touristique de leur destination : déjà Anastasia lui faisait signe d’avancer et de rester près d’elle. L’Auror comprit très vite pourquoi en quelques coups d’œil furtifs : ce n’était pas le moment de se perdre dans une venelle un peu trop reculée. Les gens ici souffraient, que ce fut de la pauvreté, de la criminalité ou tout simplement de la morosité ambiante. Et plus que le sens de la vue, c’était celui de l’odorat qui se retrouva rapidement agressé par les effluves divers qui renforçaient l’impression de misère ambiante populaire. Toute absorbée dans son exercice de contemplation analytique, la brittanique n’avait pas remarqué qu’un troisième larron les avait rejoint dans leur épopée.

Un mouvement furtif attira finalement l’attention de Tara devant elles ; la Mirkrahaul n’avançait pas sans aide et pour cause, c’était un chat qui se donnait le beau rôle de meneur. Si l’image amusa un court instant l’ex-Serpentarde, celle-ci finit par froncer les sourcils alors que la moscovite continuait, plusieurs centaines de mètres plus tard, à suivre le chat qui semblait les mener sérieusement en bateau. Ca faisait au moins quatre fois qu’elle voyait cet immeuble, elle en était persuadée. « On est pas déjà passées par là ? » Apparemment tourner en rond n’était pas une habitude gênante pour le peuple de l’est, à moins que cette coutume fut partie intégrante d’un rite d’intégration pour les non-locaux. Anastasia pouvait être aussi en train de se payer sa tête en lui faisant faire un peu de marche à pied supplémentaire, Tara ne pouvait être sûre de rien.

Finalement ses présomptions s’effacèrent lorsque les deux jeunes femmes parvinrent, toujours grâce aux déambulations faussement hasardeuses du félin, face à une lourde double-porte dont les inscriptions ne laissaient que peu de place au doute. Le parc les attendait derrière ces pans clos, du moins elle l’espérait ardemment. « Bon. On y est. » Dire qu’elle se sentait complètement inutile pour le moment était un euphémisme mais c’était la blonde qui menait la danse en son pays : aussi la laissa t-elle faire son office et passer les grilles nimbées d’une lueur sanguinolente la première. Tara n’hésita pas moins d’une demi-seconde avant de suivre le mouvement, toujours aussi silencieuse qu’observatrice – au risque que son homologue la prenne pour une poule mouillée ou une asociale notoire.

Ses premiers mots vinrent lorsqu’elles arrivèrent au cœur du parc après une volée d’escaliers, immergées dans ce qui semblait être une petite ville de verdure et de végétations luxuriantes. On eut dit que les demeures elles-mêmes s’étaient fondues dans les troncs noueux et les branchages feuillus jusqu’à donner cette architecture pour le moins hybride. Un bruit d’aile, presque un froissement, appela l’œil curieux de la brune redevenue enfant pour une poignée de secondes éphémères. « Qu’est-ce que c’est ça ? »

- Harpies. On trouve de tout par ici, c'est très... Cosmoplite !

Tara resta bouche bée quelques secondes à observer leur manège, le menton vers le ciel. Elle revint sur Terre un brin à contrecoeur pour regarder brièvement les alentours avant de se concentrer sur la russe. « Où est-ce que vous aviez trouvé les corps, au juste ? »

- Là-bas, répondit Anastasia en désignant la direction de la boutique de potion, dans le magasin. Les deux, c'était le couple de gérants. On a déjà bien fouillé, partout. Peut-être que les anglais vous avez d'autres méthodes ?

Tara ne put réprimer l'ombre d'un plissement à la commissure de ses lèvres. « Possible. » En réalité elles ne cherchaient pas la même chose ... Ce qui expliquait probablement qu'elles ne regarderaient pas au même endroit.

La brune agita sa baguette magique pour jeter un sortilège informulé et poussa la première la porte de l'échoppe vide de tout client et de tout vendeur. Les balises physiques encore présentes qui fermaient la scène de crime étaient effectives : aucun sorcier lambda n'aurait pu passer les barrières typiques employées par tous les départements de sécurité sorciers. Ses yeux clairs engloutirent millimètre par millimètre l'espace autour d'elles tandis que, baguette toujours en main, l'Auror s'approcha de la présumée caisse pour tenter de l'ouvrir. « J'imagine que vous avez déjà vérifié si quelque chose manquait. Est-ce que ce Zikine n'aurait pas pu venir ici pour trouver quelque chose qui aurait résolu ses problèmes ? » Le tiroir supposé conserver les espèces et, parfois, d'autres petits butins secrets de boutique s'ouvrit sous l'effet d'un enchantement. « De rage, ne trouvant pas ce dont il avait besoin ... Il aurait tué les propriétaires ? Un esprit embrumé par la drogue est très facile à énerver. » La première intuition qui venait à l'esprit de Tara était simple : Zikine n'avait pas obtenu ce qu'il désirait et au vu du dénouement mortel, son besoin était crucial. Etait-ce du au manque de la fameuse poudre produite par Norcam ? Comment avait-il pu se trouver à consommer une telle merde aussi dangereuse ? Tout cela aurait du rester secret. Les fuites pouvaient être graves de conséquences et si les suppositions de connexions entre leurs deux affaires étaient avérées, alors il fallait que cette maudite substance soit au plus vite interdite et détruite.

- C'est ce qu'on a conclu, oui. C'est aussi ce que Zikine a finit par avouer. Et sinon, oui, des hommes ont fouillé la boutique. Expliqua la russe en désignant vaguement l'endroit d'un geste ample. Mais peut-être il reste quelque chose, caché. Ou un objet particulier... Je sais pas.

Au vu des actions déjà entreprises par les services de sécurité magique de la Mère Patrie, les inspectrices allaient devoir redoubler d'ingénuosité et solliciter vivement leur intuition pour espérer mettre la main sur un indice, un vrai et utile.
Aussi, Anastasia se promenait dans les rayons, sans vraiment s'y attarder non plus, le regard dans le vide. Elle réfléchissait.

- Il y a aussi un escalier, pour monter. La-haut, c'est l'appartement. Ajouta-t-elle en designant le plafond de l'index.

Les iris de Tara suivirent la direction pointée par la russe. La boutique ayant déjà été retournée de fond en comble, elle doutait clairement de trouver quoi que ce soit de nouveau. En revanche, Zikine était venu ici et s'il avait véritablement eu besoin d'une potion au point de craquer et de s'en prendre à ceux qui détenaient son fameux précieux, alors peut-être que ce qu'il voulait n'était pas forcément à la portée de n'importe quel client. Des arrières-boutiques qui regorgeaient de contrebande ou d'objets illicites, il y en avait et il y en aurait toujours. « Est-ce que les propriétaires étaient connus du M.U.S.T. ? » Les doigts de la brune se resserrèrent sur le manche de sa baguette alors qu'elle grimpait les premières marches sans éprouver le besoin de vérifier que la sorcière tatouée fermait la marche. L'avantage implicite d'avoir le même attachement à suivre ses intuitions satisfaisait Tara, qui n'aimait jamais vraiment à avoir à guider la barque pour deux.

En haut de l'escalier, le fouillis notoire de la pièce se dévoila tandis que la porte était poussée puis franchie. « La vache. » Une multitude d'objets de toutes sortes se précipitaient sur les étagères bien encombrées et une fine couche de poussière avait commencé à envelopper une partie de la décoration pour le moins hétéroclite. Les couleurs, les formes, les tailles, aucune babiole ne semblait se ressembler et s'il n'y avait pas un petit esprit collectionneur dans tout ce regroupement d'artefacts, l'écossaise se serait crue dans le repère d'un kleptomane avéré.

S'approchant instinctivement du canapé aux accoudoirs un brin élimés, la jeune femme souleva du bout de sa baguette le bout d'un plaid avant de tirer vivement dessus pour découvrir complètement le sofa. La plupart du temps, les contrebandiers débutants et les apprentis criminels planquaient leurs ressources les plus chères ou les plus controversées dans des endroits si basiques qu'on ne pensait pas à les regarder. Derrière le dossier d'un fauteuil ou dans la house d'un coussin, par exemple. Seul un épais nuage pelucheux apparut dans l'air, l'ex-Serpentarde retenant sa respiration pour ne pas tousser. Son visage détourné provisoirement du salon lui fit remarquer la présence d'une autre porte qui devait très certainement déboucher sur une salle d'eau ou une chambre à coucher. « Et là-bas ? C'est verrouillé ? » Puisqu'elles étaient deux, autant en profiter pour couvrir le plus de surface possible. « Chacune une pièce, ça te va ? L'idée, c'est de trouver quelque chose qui puisse être ingéré - bu ou sniffé, bref, un truc poudreux de couleur rose claire, inodore, fin, et pas forcément très officiellement reconnu. » Elle n'en avait jamais vu de ses propres yeux, les quelques infomations dénichées lors de l'enquête sur Norcam faisant foi.

« Moi je vais m'occuper d'ouvrir ce truc. Je te dis si je trouve quoi que ce soit ... » marmonna la britannique, ses mains glissant pour se saisir des assises autrefois moelleuses qu'elle dégagea une par une de l'ossature du canapé.

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